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(bionel) collide.

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Billie Carpentier
Billie Carpentier
shalimar de guerlain

JE RESSEMBLE À : taylor marie hill.

CRÉDITS : moi (avatar), moi (signature).

PSEUDO : anaëlle (ou isamongus, cf. alana et cam - nan j'balance pas, salut). sinon les intimes m'appellent bilal - même si j'm'appelle pas bilal (svp cherchez pas).


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MessageSujet: (bionel) collide. (bionel) collide. Empty24/4/2017, 16:38


I SOMEHOW FIND YOU AND I COLLIDE
(bionel) lionel sevestre ft. billie carpentier
Récemment, t'a retrouvé cette vieille planche en bois cachée sous ton lit. Un skate qu'on t'a vraisemblablement offert pour un anniversaire en vue des  messages qui sont dessus. Des signatures avec, des prénoms qui t'évoquent quelque chose, d'autres qui s'évaporent dans les méandres de tes souvenirs oubliés. Ça fait mal quand t'y penses, mais y'a un bout d'eux qu'est là sur cette planche ; ça, c'est la partie qui fait du bien. Y'a même une date gravée dans l'bois, à côté de la roulette supérieure gauche, on dit que c'est le côté du coeur. Un "L" à côté, le reste dévoré sous le bois abîmé ; tu sauras peut-être jamais c'que c'est. Un élan, et tu t'es retrouvée au skatepark du 4ème avec l'envie dévorante de refaire rouler cette planche. C'est manifeste, t'as plus autant d'aisance que tu devais en avoir il y a encore quelques mois, mais tu t'lances quand même, faisant abstraction de tes doutes et de ton évidente maladresse. Tu l'fais rouler ton skate.
Là-bas, t'as rencontré Chloé, une jolie blonde au sourire solaire et à la douceur marquante. Vous avez immédiatement sympathisé. C'est quand elle te propose de te passer son numéro que tu vas fourrer la tête dans ton sac à dos old-school. T'y fouines pendant de longues secondes pour retrouver ton portable. Tu regrettes toujours de le jeter au fond plutôt que d'utiliser les pochettes. Fichue manie. Tu fais pas vraiment attention à ce qu'il se passe juste derrière toi. « Scuse, t'as pas du feu ? » « Non, désolée » qu'elle répond Chloé. Tu reconnais sa voix. Mais y'a un truc qui cloche et tu sais pas trop quoi. Sans doute que l'type reste là. Et ça lui plaît pas à son petit-ami. Il prend ça pour une piètre tentative de drague, qu'est-ce qu'il aurait bien pu croire d'autre ? Tu sais pas, t'y réfléchis pas. T'entends juste ce qui se passe. « Tu lui veux quoi à ma gonzesse ? » « J'demandais juste du feu frère, détends-toi. » « Elle t'a dit qu'elle fumait pas. Alors arrête d'lui tourner autour et casse-toi. » Un rire sarcastique. « Désolé mais j'me permets d'insister parce qu'elle a l'air quand même assez chaude pour allumer ma clope même sans briquet. » La provocation de trop, le temps s'accélère. Y'a des insultes qui fusent, des éclats de voix à la dure. Y'a des corps tendus puis des mains qui s'agitent. Trop violemment, trop vite. Finalement, y'a que Chloé qui reste de marbre en attendant patiemment l'inévitable. « Attends... t'as réellement l'intention de les laisser se battre pour toi ? » Un air satisfait étire ses lippes rosées. « Carrément, ouais. J'trouve ça plutôt excitant. » T'approuves pas, tu le lui fais savoir en un regard. C'est peut-être flatteur pour une jolie poupée comme elle, mais c'est des gueules cassées qui vont en être la conséquence. Elle reste là Chloé, et toi, tu comprends pas. Tu secoues la tête, et puis tu te lèves. C'est plus ta bêtise que ton courage que t'écoute quand tu t'interposes enfin. « Ok c'est bon les gars, on s'arrête là ! » Tu plaques tes mains contre l'un et l'autre. Tes iris azurées scrutent l'un, puis l'autre. L'autre. Tu le reconnais tout de suite. C'est rapide. Immédiat. Le regard d'acier qui tranche. Le regard d'acier inoxydable pendant que c'est toi qui prend l'eau. Ça dure une seconde, peut-être même qu'une minime fraction. Pourquoi est-ce que ça te paraît toute une ère quand tu crois voir son reflet dans cette voûte noire ? Dans son foutu regard. Tu planes un temps parce que tu voudrais simplement partir. Parce que si tu l'avais reconnu Lionel, tu ne serais pas intervenue. Entre vous, y'a un trop grand flot de rancoeur qui dépasse l'entendement, qui surpasse tout autant ta propre logique. C'est au-delà de la raison que tu lui en veux, c'est limpide. Tu pourras bien y mettre toute ton âme pour te persuader que c'est son comportement malhabile qui est en cause, cette petite lanterne au fond de toi, elle s'éteint pas. Et elle te murmure qu'il y a un quelque chose qui vient d'ailleurs. Mais c'est bien trop vague pour que t'y croies, pauvre gamine. T'es dépassée. Tellement que tu sens à peine l'autre type te bousculer. Tu recules simplement d'un pas si peu fier. Tu restes muette, tu fais même pas la moue. Tu sais qu'il veut pas t'faire de mal, il veut juste faire le mec. Nuance dans les sonorités autant que dans les actes qui suivent. Tu sens que ça va venir. Parce qu'il est sanguin Lionel. Il va lui faire ravaler son sourire de p'tit con prétentieux, dans la sauvagerie de quelques coups trop spontanés histoire de lui faire comprendre que s'il a envie de draguer sa blonde, il le fera. Ouais, mais c'est la main close du petit-ami qui se lève, c'est pas celle de Lionel, alors tu refais un pas en avant pour pas qu'il la laisse s'écraser. Il te sied pas à merveille le rôle de wonder-woman, sérieusement. Tu croyais quoi ? Que t'allais faire le poids ? Tu continues pourtant, avec l'espoir irraisonné que l'un des deux sera juste un peu moins con que l'autre. « Arrête ça. » « Sinon quoi ? ».  Ça prend que quelques secondes à ton cerveau pour faire l'analyse de la situation. De trois choses l'une : soit il lâche l'affaire et retourne auprès de sa belle, soit il en colle une à Lionel, soit il t'en colle une à toi. Bienvenue dans la merde, Billie.
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MessageSujet: Re: (bionel) collide. (bionel) collide. Empty10/5/2017, 20:04

les jours s'enchaînent, les heures défilent et la vie continue à son rythme. des jours que tu n'es pas sorti de ton appartement, cloîtré entre tes quatre mûrs. t'avais pas envie, pas la force, coulant dans un ennui profond et les questionnements trop profonds. puis, d'un coup de tête, t'es sorti. sans raison particulière. envie impulsive. et tes pieds ancrés sur ta planche de skate, roulant dans les ruelles des quartiers de paris. tu gênes les passants sur ton passage, les fais se pousser en ramassant quelques insultes sur ton passage. mais tu t'en fiche, tu les ignores et te contentes de rouler sur ta planche vers une direction mystérieuse. l'impression d'avoir besoin d'air frais, de  te changer les idées et faire taire tes pensées étrangères. ça te fait du bien, penser à autre chose, oublier. ton skate qui te mène jusqu'au skate park. question d'habitude qui t'y guide. tu continues ton chemin dans le skate park jusqu'à un banc qui traîne dans le coin. ton fessier qui se pose sur le bois froid et ta planche que t'attrape entre tes mains. tu la détailles sous chaque facette. elle commence à se faire vieille, peut-être bien que tu devrais t'en acheter une autre avant que les roulettes ne te lâchent. ou peut-être pas. tu l'aimes bien cette planche que tu traînes depuis des années. ton moyen de transport, le truc qui te suit partout et certainement le seul truc dans lequel t'es un peu bon. tu la poses sur tes cuisses et glisses ta main dans la poche de ta veste. sortant un paquet de cigarettes de celle-ci. la clope entre tes lèvres, tu glisses les mains dans les poches de ton jean, de ta veste. et merde. pas de briquet. grognement qui sonne au fond de ta gorge, tu ranges ta clope dans ton paquet que tu fourres dans ta veste. regard qui vagabonde dans le skate park, tu repères un groupe de trois personnes. tu fais pas vraiment attention aux têtes qui y réside, juste, ils ne sont pas trop loin de toi et peu nombreux. la planche que tu laisses sur le banc et tes pas qui s'avancent jusqu'à la tête blonde au sourire agaçant. "scuse, t'as pas du feu ?" peu de politesse et l'air nonchalant, ses yeux se lèvent et se plantent dans les tiens. ça dure quelques secondes, et son sourire s'agrandit. si c'est véritablement possible. "non, désolée." tu bouges pas d'un millimètre. ton regard qui la détaille de la tête aux pieds. son sourire te dérange, t'agace, et sa bonne humeur t’écœure. tu la fixes que quelques minutes, tes pieds qui ne peuvent bouger d'un centimètre. la fille de fixe, incrédule. et alors que tu t'apprêtes à te tourner vers la deuxième fille qui cherche un objet non identifié dans son sac, le gars à côté de la blonde s'approche de toi. le visage déformé par une sorte d'agacement, et la colère que tu lis dans son regard. "tu lui veux quoi à ma gonzesse ?" tu fronces les sourcils, et lâches un soupir d'agacement. "j'demandais juste du feu frère, détends-toi." la tension monte, tu peux le sortir. les mains dans les poches de ton jean, et le sourire arrogant qui commence à s'inscrire sur tes lèvres. t'es plus crédible, alors qu'au fond, c'est juste la pure vérité. "elle t'a dit qu'elle fumait pas. alors arrête d'lui tourner autour et casses-toi." rire emplit de sarcasme qui s'échappe de ta bouche, et ton regard qui soutient le sien. il commence sérieusement à te taper sur le système ce pauvre type. tes pieds qui se dirigent jusqu'à lui. ça y est. tu cherches les emmerdes. et tu vas les toucher de pleins fouets, c'est certain. "désolé mais j'me permets d'insister parce qu'elle a l'air quand même assez chaude pour allumer ma clope même sans briquet." pauvre con à la recherche d'emmerde. tu cherches, tu picotes, et tu trouves. la tension qu'est à son maximum et ses poings qui se serrent. certainement l'envie de t'en coller une pour te faire ravaler ta provocation.les injures qui lui échappent et qui commencent à t'échapper à ton tour. ça monte et bientôt, ça implosera. vos corps se rapprochent, prêt à entrer en collision. vos poings qui ne demandent qu'à s'abattre pour écorché vos peaux. Tu es là, prêt à lui faire ravaler sa petite gueule de débile. les poings qui te démangeant et la rage qui gronde. puis, la tension descend d'un coup. une main plaquée contre ton torse qui stoppe la rencontre de ton corps avec le sien. une main qui te repousse pour empêcher l'inévitable. "ok c'est bon les gars, on s'arrête là !" tes prunelles s’abaissent pour tomber sur la brune non identifiée de tout à l'heure. et tes yeux se plantent dans les siens. chute libre. tu tombes, tu te casses la gueule, tu coules. tu te sens complètement défaillir et la surprise s'inscrit sur les traits de ton visage. et à sa merci, te perdant quelques instants dans la profondeur de son regard. tu pars un peu ailleurs, t'oublies la situation dans laquelle tu te trouves. tes pieds qui semblent s'enfoncer dans le sol, tu tombes clairement sur le cul. 'fin pas au sens littéral car t'es encore bien debout face à elle. et pourtant, tu n'as jamais autant eu l'impression de tomber. puis le gars lève son poing, certainement pour toi mais billie, elle est trop bienveillante, se prend certainement trop pour l'héroïne du conte. "arrête ça." tu sens la merde qu'arrive, la tension qui monte à nouveau, et le problème qui s'interpose dans ton cerveau en surchauffe. "sinon quoi ?" la menace qui plane dans l'air, ton sang qui ne fait qu'un tour. cette fois, c'est trop, la goutte qui fait déborder ton vase. vase déjà pas très conséquent. ta main se dépose sur l'épaule de billie et la pousse en direction de la blonde qu'admire le spectacle. c'est plus une histoire qui concerne que toi, il a menacé celle qu'il ne faut jamais menacer avec toi. ça devient vraiment personnel. "j'te conseil de pas trop chercher la merde, toi." mots tranchants, parole froide. tu plantes tes iris dans les siennes, le regard froid. tu fais clairement comprendre que c'est un autre enjeu là, qu'il ferait mieux de fermer sa gueule. tes doigts qu’agrippe le col de sa veste. la tension était chaude, elle est glaçante. lui, il t'affiche un sourire arrogant. il a bien compris qu'il a touché un point sensible et ça semble l'amuser tout d'un coup. à lui de te provoquer. revers de situation. "où tu vas faire quoi ? ce n'est pas de ma faute si elle se prend pour un super-héros alors qu'elle ferait mieux de fermer sa gueule de pétasse." le vase, il explose. et la situation dérape. le coup qui part tout seul. sans aucun contrôle. t'es touché, tu coules. et tu vas faire couler son sang, lui faire ravaler chaque syllabe qu'il a prononcé.
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Billie Carpentier
Billie Carpentier
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MessageSujet: Re: (bionel) collide. (bionel) collide. Empty18/5/2017, 17:46

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(bionel) lionel sevestre ft. billie carpentier
Tu recules sous la pression de la main de Lionel contre ton épaule. Le col du type s'élève et les visages hargneux se rapprochent. Ça va partir. Tu ignores encore de quel côté, mais ça va partir. Tu retiens ton souffle. Le temps semble prendre sa pause et s'accélérer à la fois dans un mouvement invisible qui bouscule tes pensées et paralyse ton corps le temps d'interminables secondes. T'as envie d'intervenir à nouveau mais tes pieds s'enracinent au sol comme s'ils avaient une volonté propre. T'es incapable de bouger alors t'appelle Lionel, sans réellement savoir pourquoi dans un premier temps. Quand ses prunelles accrochent enfin les tiennes, tu te sens tressaillir. C'est pas ce que t'avais prévu. Absolument pas. Aucun mot ne parvient à dépasser la barrière de tes lèvres. Mais il te regarde Lionel, et il faut que tu fasses quelque chose. Alors, d'un regard significatif, tu lui demandes de ne rien faire, de ne le cogner. Tu t'attends pas franchement à ce que ça fonctionne, et pourtant, il ne fait rien. Il semble se retenir du mieux qu'il le peut pendant quelques secondes. « Ahh, c'est ton copain c'est ça ? » Tes prunelles quittent Lionel pour se poser sur la jolie blonde. Tu t'interroges sur la pertinence de sa question, parce que rien ne tend à dire qu'il l'est. Pourtant, y'a eu un truc à déceler dans ton regard quelques minutes auparavant, comme les vestiges impérissables de ce que vous avez été un jour. Tu hausses les épaules, alors que t'aurais simplement pu lui dire non. Peut-être que tu t'apprêtes à le faire d'ailleurs, mais le bruit sourd d'un poing qui s'abat t'empêche de poursuivre, quelle que puissent être tes intentions à cet instant précis. Tu te retournes, prise d'un sursaut incontrôlable. Contre toute attente, le coup vient pas de Lionel. D'un pas précipité, tu retournes à ton sac que tu zippes avant de baragouiner un espèce de reproche à Chloé. « Tu ferais bien de tenir ton mec au lieu de t'occuper du mien. » Tu te fiches pas mal de ce que ça pourrait bien sous-entendre alors que Lionel n'est rien pour toi et que la réciproque est tout aussi vraie. T'as pas le temps de raisonner parce que les gars, ils s'emballent, et y'a tout qui part, comme tu l'avais prévu. Les poings, les coups, la violence.
« Laisse tomber bébé, te frotte pas à lui ça sert à rien. » Tu réfléchis pas plus de deux secondes avant de répliquer. « Pourquoi ? T'as peur qu'il se salisse ton... bobo ? » que tu lâches avec un dédin que tu ne te connais pas. Elle, elle sourit. Elle a cet air idiot qui t'agace déjà beaucoup trop. « Non, je voudrais simplement pas qu'il se fasse abîmer par un pauvre mec qui joue les sales voyous. » Un rire sans joie prend la fuite hors de tes lippes pourtant fermement crispées à cause de l'absurdité de la jeune femme. D'ordinaire, tu aurais sûrement pris le temps d'expliquer par A + B à la principale intéressée les raisons pour lesquelles ses propos étaient déplacées, mais force est de constater que tu n'en es pas capable cette fois-ci. T'es à deux doigts de sortir de tes gonds et à trois seulement de lui en coller une. Contre toute attente, ce n'est pas ta bonne conscience qui t'en empêche, ni même ton sens des convenances. En réalité, à l'instant où tu louches dangereusement sur son nez parfaitement courbé et d'une absolue symétrie, tu te rends compte que tu t'en voudrais beaucoup trop de gâcher le travail d'un chirurgien-plasticien manifestement brillant – et apparemment tout aussi doué pour poser des prothèses mammaires. T'as les critiques ardentes au bout de la langue, mais tu t'efforce de les ravaler. Toi, poupée de porcelaine à la fragilité évidente, tu l'observes longtemps la poupée gonflable si peu semblable à ta personne. Chloé ; elle qui avait su éveiller ta sympathie attisait désormais tes foudres pourtant si sagement enfouies sous l'amas de douceur sur lequel tu te reposais jusqu'à lors. Tu ressens un brin de vexation inavoué. Une onde de colère irraisonné qui, en dépit de ce que tu aurais souhaité, finit par s'imposer et parler à ta place. « T'en fais pas, c'est pas trois pauvres égratignures aux phalanges qui vont l'empêcher de peloter tes seins en plastique ce soir. » C'est avec une aigreur à peine dissimulée que tu ponctues ces mots d'un sourire faussement amical avant de visser le sac-à-dos sur l'une de tes épaules et de te diriger vers Lionel sans un mot de plus. Tu entends Boucle d'Or siffler une dernière remarque cinglante que tu ne comprends pas et que, par chance, tu n'as pas envie de comprendre. Tu n'entends qu'une courte succession de mots sans aucune liaison dont "pétasse", "connard", re "pétasse" et d'autres gentillesses du même acabit. Tu sens les muscles de Lionel se contracter sous tes doigts que tu viens d'enrouler autour de son bras, l'incitant d'un geste à ne pas retourner foutre une droite à l'un ou à l'autre. Toutefois, tu ne te gênes pas pour répliquer d'une manière qui n'est pourtant pas la tienne ordinairement. C'est un majeur indiscipliné qui fend l'air et qui signe un au revoir qui ne se fera pas plus poli. De toute évidence, t'auras pas son numéro à Chloé. Et finalement, t'es plutôt satisfaite de cet état de fait. Une bouffée d'oxygène infiltre tes poumons d'une manière tellement naturelle qu'on aurait pu croire que tu n'y étais pour rien. Ça te déride un peu, mais tu peux encore sentir la crispation de Lionel, ce pourquoi tu l'entraînes avec toi quelques mètres plus loin. « ça va ? » qu'tu demandes sans même t'en rendre compte, sans doute parce qu'il s'agit d'une question idiote et que, si t'avais pris le temps de réfléchir deux secondes, tu ne l'aurais pas posée. Ton épaule se décontracte, laissant ton sac tomber au sol dans un mouvement presque nonchalant. Et puis, tu déposes ton skate à terre avant de t'y asseoir et de nerveusement faire rouler la planche de droite à gauche. Tes iris bleutés se perdent un long moment dans le vide, mais ne peuvent s'empêcher de retrouver les ogives brunâtres de Lionel presque trop rapidement pour que ce soit normal. Et tu souris. Tu souris jusqu'à ce qu'un rire cristallin s'échappe de tes lippes pour s'emparer du silence. « Au bout de combien de temps on peut dire d'une situation qu'elle devient une habitude ? », tu le questionnes finalement, un nouveau sourire naissant à la commissure de tes lèvres rosés. Les poings qui volent, les nez cassés ; t'as déjà vu ça quelque part. Le souvenir chaotique de votre dernière rencontre te revient en mémoire comme un parfum entêtant que tu ignores encore si tu apprécies ou non. Ce dont tu es sûre, c'est que tu t'amuses des douces coincidences qui sembleraient presque s'entêter à enchaîner sans cesse vos deux chemins d'une manière si particulière. La planche se stabilise sous tes fesses. Une moue presque enfantine déforme tes traits de poupée. « Est-ce qu'un jour j'aurais là chance de voir ce visage sans égratignures ? » Une question anodine dans ton esprit toujours trop naïf. Un semblant d'aveu dans la réalité que t'as oubliée ; la confidence à demi-mot d'une partie de toi qui voudrait encore le retrouver un jour.
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MessageSujet: Re: (bionel) collide. (bionel) collide. Empty30/5/2017, 02:26

du bout des doigts, tu tiens son col. fil invisible retenant le déluge d'haine brillant dans tes pupilles. ça gonde, ça se contient à l'intérieur de ton être. les vagues de ton âme sont violentes, explosives, destructrices. mais rien. rien n'explose. rien n'implose. le temps d'un regard. le temps d'un échange. le temps d'un murmure. murmure se perdant dans le temps. murmure éclairant la fureur de ton esprit. faible souffle réanimant les battements de ton cœur. illusion que d'une simple appellation s’échappant d'entre ses lèvres, les pétales de ta rose de vie jamais ne s'étaient fanés. traînée de poussière flottant dans l'air apaisant la tempête intérieure. tu planes d'un regard envoûtant. tu t'envoles vers un temps disparu d'un coup de vent. tu dégringoles dans les souvenirs d'antan tiraillant ton cœur. tout se dissipe autour de toi. ton regard plongé dans le sien. cours instant à l'impression étrangère que cela dure une éternité. ça te calme. instant perdurant dans le temps de tes pensées. son regard dévie, son regard t'échappe. l'étincelle brillante dans tes prunelles s'évapore. retour soudain à la réalité. c'est brusque. c'est violent. la sensation familière de sentir un poing s'écraser contre ton visage. tu échappes la prise sur son col. fil fragile se brisant d'un coup sec. implosion. ta tête tourne, ta tête semble s'écraser de lourdeur. c'est rapide. la seconde passant, tu serres les poings, tu abats ton poing contre sa peau à ton tour. coups rendus. coups donnés. coups reçus. tu perçois plus le monde qui tourne autour de toi. juste ivre de la rage. cercle vicieux répétitif. c'est toujours la même scène, toujours les mêmes coups, toujours les mêmes sensations. et y a un autre sentiment s'insinuant en toi. celui qui échappe totalement à cette situation. celui qui n'a rien à voir avec le moment présent. celui d’antan de temps d'années. celui de la vengeance. animant ton corps depuis toujours, animant ton esprit à jamais. ça tord ton ventre de l'intérieur, ça te retourne le crâne. la preuve puérile que t'es plus le gamin, plus la chose fragile qui jamais ne répondait avec frénésie à celle des autres. abîmé, cabossé, amoché, tu es. et tu veux que les autres le soin. envie d'un enfant rancunier. les mots s'échangent, les insultes fusent des deux bords. injures qu'on écoute d'une oreille inattentive. celles se volatilisant dans l'air balancé juste sur l'ivresse du moment. injures balancées mais jamais écoutées par l'autre. y'a que les coups qui se retiennent, que les bleus qui restent inscrits, que la haine qui marque. eh lionel, tu vois flou, t'es plus maître de toi, n'est-ce pas ? t'as perdu le contrôle. une perte de contrôle lointaine dont t'as plus aucun souvenir. mais la véritable question lionel est, les coups sont-ils donnés par vengeance enfantine ou le bourreau de ton cœur ? la réponse est claire. la réponse est net. une réponse sans la moindre hésitation. et ça te donne des hauts les coeurs. elle. toujours elle. son nom, sa voix, son sourire persistant dans ta tête, persistant dans ta vie. c'est fatal. t'en mourras un jour de ces sentiments que tu aurais aimé ne jamais ressentir. parce que tu es pas fais pour ça, tu n'as jamais été fait pour ça, aimer. c'est violent. comme tes poings s'écrasant contre ce visage qui ne deviendra qu'un souvenir éphémère dans quelques heures. rapide. violence. tournant en boucle. et arrêt soudain. cela se stoppe. un mètre séparant vos deux corps. les regards toujours accrochés, la colère toujours brillante. ça dire un instant. un instant durant quelques secondes, peut-être quelques minutes, où les yeux en disent plus longs que les gestes, où les yeux sont noirs de haine. tu te tends, tu te crispes. des doigts s'enroulant autour de ton bras. t'es frustré. les coups n'ont pas suffi à évaporer ta colère. celle-ci ne tient qu'à un dernier fil. une seconde et cela craquera à nouveau. soudainement, y a son majeur s'élevant dans les airs, la surprise avec une touche d'amusement déformant les traits de ton visage. petit rire s'échappant d'entre tes lèvres. ça pourrait être drôle. ça l'est pour toi connaissant la billie d'une autre vie. pourtant, tu es encore frustré. trop. et billie, elle te tire. elle t'éloigne de ce qui pourrait ranimer l'étincelle brûlante en toi. peut-être qu'elle sait billie, peut-être qu'elle t'a déjà un peu trop cerné. mais elle doit le savoir, que tu es encore à bout lionel, que tu tiens que sur un faible fil prêt à craquer à chaque seconde s'écoulant. pourtant, elle le soutient ce fil, elle persiste à ne pas le couper. comme-ci il était incoupable, indestructible, invincible. tant qu'elle est là. ça y est, y a plus que vous, un peu plus loin. ta main passe sur ton visage pour évaluer les blessures meurtries de ton visage. une coupure sous ton œil gauche, les phalanges rougeâtres. c'est tout ce que tu sens pour le moment. t'as certainement donné plus de coup que tu en as pris. cependant un joli bleu droit être en train de prendre forme à ton œil. "ça va ?" hein ? ta tête se lève pour soutenir son regard. tes sourcils se froncent. et avec légèreté, la moquerie se dessine sur ton facial. "tu as d'autres question dans ce genre ?" phrase soufflée dans un faible rire. un haussement d'épaules. faible et rapide. et étrangement, les traits de ton visage redeviennent neutres mais une lumière insoupçonnée illumine ton regard. une pointe d'inquiétude. "ça va mais toi ? est-ce que ça va ?" inquiétude résonnant au fond de ta gorge. l'inquiétude qu'elle est été touchée. parce que t'étais bien trop pris par la colère, trop pris par les sentiments de ton être que tu n'as pas été capable de la protéger, pas capable de garder un œil sur elle. tu demandes ce que tu fais d'ailleurs. à vouloir sans cesse agir comme un ange gardien avec elle, chose que tu ne seras jamais. tu fais toujours ça. alors qu'au fond, tu veux juste t'enfuir loin de ton être qui coule dans les abysses de l'oubli. tu veux juste effacer cette impression que tout ce que tu effleures s'effondre sous tes yeux impuissants. la vérité c'est que tu n'as pas envie de revenir en arrière. t'as pas envie d'endurer ça à nouveau. son absence tueuse, ses souvenirs perdus et son amour volé. seulement, t'as ton existence qui cherche perpétuellement la sienne, le souffle cherchant désespérément la présence du sien pour arrêter de se noyer. t'es emprisonné entre un rêve et un cauchemar. une terreur nocturne, une terreur diurne. et, peut-être qu'il faudrait que quelqu'un te réveille. peut-être qu'il faudrait que quelqu'un te sorte de là. parce que tu t'enfonces un peu plus au fil du temps qui passe. billie, elle est comme le métal et toi l'aimant. t'es sans cesse attiré vers elle. un besoin vital. sauf qu'il y a la peine, la peine broyant les pièces de ton cœur en poussière. "au bout de combien de temps on peut dire d'une situation quelle devient une habitude ?" sur tes lèvres, un petit sourire s'y dessine. c'est une vérité. une vérité balancé avec une once d'amusement. mais une vérité mortelle. t'es dépendant, dépendant de ce poison mortel coulant dans tes veines. inconsciemment, sans le vouloir. t'as ce besoin d'être vers elle, cette lueur d'espoir qu'un jour ton nom s'échappe d'entre ses lèvres et que les souvenirs refont surface. une torture psychologique d'être aussi près d'elle sans jamais pouvoir être totalement toi-même. sentiment merdique, sentiment tueur. tu t'avances vers elle mais pas trop près. distance vitale pour ta propre survie. tes mains se baladent dans tes cheveux, tes mains tentent de trouver une place autre que contre sa peau. "deux fois, c'est pas autant de fois que ça, si ? tu pourras dire que c'est une habitude au bout de la troisième." t'hausses les épaules, tu plaisantes avec un semblant de légèreté. "mais j'pense que t'as pas envie d'une troisième fois." c'est un souffle. tu fouilles dans tes poches, ressortant ton paquet de clopes. "fait chier." non, un briquet n'est pas apparu par magie. tout ce que tu voulais c'est un briquet et tout ce que tu as c'est des maux marquant ton corps. "est-ce qu'un jour j'aurais  là chance de voir ce visage sans égratignures ?" étonnement. surprise. ça contredit tout ce qui te retenait de t'éloigner. l’espoir infime qu'elle est l'envie de te revoir. tu ris, tu te moques de toi-même. reste éloigné lionel, te brûle pas, tu prends déjà trop feu. "ça dépend... est-ce qu'un jour tu seras suffisamment sage pour avoir cette chance ?" tu la taquines, tu la cherches du regard. mais dans un souffle, t'aimerais lui dire. combien elle est importante pour toi. combien elle te manque. que pas un jour s'écoule sans que tu ne penses à vos moments passés. que cela soit les dimanches pluvieux passé à se raconter tout et n'importe quoi juste pour entendre le rire de l'autre emplir le silence de la pièce, à ses vendredis soir un peu trop ténébreux où les mots explosaient d'entre les lippes sans aucun contrôle. t'aimerais lui dire que sa voix où résonnait son rire te manque, que sa voix où la colère s'échappait te manque. dans un dernier souffle, tu veux lui dire qu'elle te manque.

j'suis décéption:
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Billie Carpentier
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MessageSujet: Re: (bionel) collide. (bionel) collide. Empty7/6/2017, 20:19

I SOMEHOW FIND YOU AND I COLLIDE
(bionel) lionel sevestre ft. billie carpentier
Finalement à l'écart, tu te sens sereine. Anormalement sereine en vue de la situation. Parce qu'en dépit des mauvaises circonstances de vos rencontres, tu te sens bien avec Lionel. Comme si la vie t'avait donné rendez-vous quelque part et qu'à cet instant précis, tu étais arrivée à destination. Comme si tu étais exactement là où tu devais être. Le plus étonnant, c'est que tu ne t'interroges même pas au sujet de ces intuitions inconscientes, confortablement abritée sous les couvertures rassurantes de ce sentiment d'évidence. Il y avait quelque chose de sécurisant dans la présence de Lionel, une chaleur familière. Il était comme un souvenir lointain, embrumé par les dégâts supposément irréversibles du temps, entrouvrant pourtant les quelques casiers secrets de ta mémoire, depuis trop longtemps verrouillés. T'es prise d'une sensation toute nouvelle à la fois exquise et effrayante ; celle de ne pas avoir peur de te reposer sur l'inconnu qu'il était. Tu n'y prêtes toutefois pas attention, préférant t'assurer que tout va bien pour lui – ou du moins, aussi bien qu'il puisse aller. « Tu as d'autres question dans ce genre ? » Mauvais démarrage. Tes opales forment une courbe dans les airs, bien que sa remarque ne t'étonne pas le moins du monde. « Ouais, écoute bien. J'ai : "est-ce que t'as l'intention d'être aimable avec moi dans un avenir proche ?" en stock. Ça paraît au moins aussi bête comme question, tu trouves pas ? » T'en conviens, t'aurais pas dû lui demander ça en premier lieu, car c'était plutôt évident qu'il avait connu de meilleurs états. Néanmoins, ça ne justifiait pas son comportement avec toi. Une attitude branlante sous des paradoxes qui ne faisaient aucun sens. Voler à ton secours pour mieux te le reprocher ensuite, c'était devenu un principe de son cru que tu ne parvenais décidément pas à comprendre, qu'importe les mains qu'il pouvait bien te tendre par la suite. D'ailleurs, c'est ce qu'il fait à nouveau, et ça te suffit à toi pour balayer d'un revers de manche cet infime sentiment de rancœur qui se faisait toujours plus éphémère lorsqu'il s'agissait de lui. « Ça va mais toi ? est-ce que ça va ? » Le silence devient roi alors que tu restes penaude face à cette question que tu n'attendais pas. Est-il réellement en train de s'inquiéter de ton pauvre sort après s'être pris de sales coups dans la gueule ? Tes iris bleutées accrochent la noirceur de son regard pourtant animé d'un éclat purement bienveillant. Tu hoches la tête, déglutissant péniblement tes restes de culpabilité. Parce que oui, tu t'en veux parfois de penser qu'il n'est rien d'autre qu'un mauvais garçon, comme tu le lui as si indélicatement reproché la dernière fois. Au fond tu l'penses pas. Tu l'aimes bien Lionel, beaucoup, en dépit de la petite voix dans ta tête qui te répète à tout va que c'est absurde parce que tu ne le connais pas. Pourtant, tu sais qu'il est bien plus que ça. Tu le sens. « Euh... oui, ça va », que tu lâches un peu bêtement. « Tu devrais pas t'inquiéter pour moi. » Pas de cette façon. Pas à chaque fois. Pas pour s'oublier lui, lui qui avait pris les coups. Il l'a déjà trop fait Lionel, même s'il confesse que c'est pas tant que ça. « Deux fois, c'est pas autant de fois que ça, si ? Tu pourras dire que c'est une habitude au bout de la troisième. » Tu hausses les épaules. Il a raison. C'est vrai que toi tu te bats un peu trop avec ces sentiments de déjà-vu qui s'imposent à toi sans que tu ne saches réellement où ils prenaient leur source.  « Mais j'pense que t'as pas envie d'une troisième fois. » Tu essaies de retenir un rire qui finit tout de même par passer la barrière de tes lèvres. « Pas comme ça, non. » Le problème, c'est que t'aurais simplement dû répondre non. Pas du tout. T'aurais dû lui dire que tu ne voulais ni d'une troisième fois, ni même d'une quatrième. Parce que réfléchis Billie ; pourquoi est-ce que tu aurais envie de le revoir, lui ? Encore inconnu à ton bataillon le mois dernier. Toujours assez virulent pour laisser ta douceur se confondre sous ses élans agressifs. Un putain de ravage. Alors dis, pourquoi ? Tu secoues la tête pour toi-même comme pour te défaire de ces pensées envahissantes, te laissant trop souvent en proie aux interrogations et autres doutes liés à ton passé. Peut-être bien que c'est là-dessus que tu devrais porter ton attention plutôt que de tirer des plans sur la comète, prévoyant milles et unes possibilités d'avenir inconscientes. Celle de revoir Lionel est définitivement de trop Billie, tu le sais déjà. Tu sens bien qu'il y a un problème, que c'est pas normal. D'ailleurs, tu ignores encore pourquoi tu continues à nourrir cet espoir incongru qui n'a aucun sens logique. Mais tu le fais quand même, pauvre idiote. « Ça dépend... est-ce qu'un jour tu seras suffisamment sage pour avoir cette chance ? » « Ah... touchée. », tu lâches dans un souffle, clairement embarrassée. Ta lèvre inférieure rougit significativement sous la pression légère mais nerveuse de tes dents qui l'emprisonnent, subitement crispées par la gêne. « Je suis un peu ton chat noir, hein ? », que tu questionnes sans avoir réellement envie d'entendre une quelconque réponse de sa part. Le constat est bien trop évident pour que tu t'attendes à autre chose qu'une confirmation. Un noeud se forme au creux de ton ventre alors que tu sens ce sentiment amer de culpabilité prendre progressivement sa place au sein de ton esprit. « Désolée... » Un air de gamine prise en faute voile les traits de ton visage. Une certaine nervosité t'empêche de rester en place plus longtemps, ce pourquoi tu te relèves finalement, tentant de stabiliser suffisamment la planche sous tes pieds pour tenir debout. T'aurais pas du faire ça, parce que ta tête ne tarde pas à s'envoler figurativement comme un ballon de baudruche, te ramenant brusquement trop près du gouffre bordant dangereusement la réalité que tu aurais aimé pouvoir éviter pendant un temps. Un tout petit temps, juste comme ça avec Lionel. Mais c'est trop demander, Billie. T'es un peu trop exigeante avec la vie. T'as déjà oublié trop de choses pour qu'on te permette de faire de même avec ton amnésie. Alors elle se rappelle à ton bon souvenir elle, et la fragilité qu'elle engendre te fais tourner la tête comme dans un foutu carousel qui accélérerait subitement sa ronde. Alors t'es prise d'un vertige incontrôlable et d'un mal de crâne carabiné. Tu devrais avoir l'habitude pourtant, t'en as sans arrêt depuis ton accident, et selon le médecin qui suit ton cas, c'est relativement normal. Néanmoins, ce n'est pas pour autant que le passage en devient plus agréable. Y'a que ta tête qui part en vrille, et pourtant, tu as constamment la sensation que le sol se dérobe sous tes pieds et que tu peux tomber à tout moment. Alors, dans un élan à la signification tout sauf anodine, tu agrippes fermement l'une de mains de Lionel, comme s'il était la seule bouée de sauvetage capable de te sortir des marées assassines de ton présent malaise. Un contact qui, à l'inverse de ce que tu aurais voulu, brûle ta peau à vif. Aussi, tu mets un terme à cette promiscuité que tu avais toi-même initiée dès lors que tu reprends tes esprits. La pression de tes doigts libère sa main dans un mouvement aussi brusque que si tu venais de toucher des braises encore vives. Les yeux clos, tu sens un nouveau malaise prendre possession de ton être, et il n'a clairement rien à voir avec le précédent. Pour autant, tu tentes tant bien que mal de faire l'impasse, sur l'un comme sur l'autre. Tu passes tes mains sur ton visage, comme pour te débarrasser des quelques résidus restants de gêne, prends une grande inspiration et laisses finalement tes paupières découvrir tes yeux à nouveau. « Tout va bien », tu commences, préférant tuer dans l'oeuf une quelconque inquiétude injustifiée. « Ça m'arrive souvent depuis... » tu te ravises un instant. La vérité c'est que t'as pas envie d'échanger sur ce sujet avec tout le monde et n'importe qui, mais maintenant que tu as commencé, il est un peu trop tard pour faire marche arrière.  « J'ai eu un accident y'a quelques mois. Mais ça va, les malaises passent aussi vite qu'ils n'arrivent », tu reprends finalement pour expliquer la situation, sans pour autant entrer dans des détails que tu ne souhaites pas partager. « Tu me fais tourner la tête. » Un rire tout en légèreté ponctue naturellement cette remarque revêtue de plaisanterie pour dissimuler le corps à nu d'un aveu plus réel encore. Peut-être même un peu trop réel.
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MessageSujet: Re: (bionel) collide. (bionel) collide. Empty5/7/2017, 17:38

tes lèvres s’entrouvrent pour laisser échapper un faible souffle à peine audible. un soupir inaudible te permettant te relâcher la pression du moment. quelques instants plus riche en émotion intérieure que tu ne le laisses paraître sur ton visage. une situation complexe tiraillant ta boîte crânienne, trop compliquée pour que tu puisses réfléchir lucidement. tu sais pas. tu sais pas comment réagir, tu ignores quoi dire pour ne pas t'enfoncer un peu plus. les vaines tentatives répétitives de ton esprit pour te rappeler que tu n'es plus rien, un prénom sans signification. ces souvenirs construits ne sont plus qu'oublie. tu tentes, encore, et encore. mais t'y arrives pas, hein ? tu peux pas t'empêcher de t'accrocher à un petit rien, conservant l'espoir secret d'un jour où tout redeviendra comme avant. mais, jamais cela ne se produire, jamais le passé ne resurgira. faut arrêter de te voiler la face, arrêter t'espérer une chose impossible. parce que tu es juste pathétique, ni plus, ni moins. un pauvre pathétique s'acharnant dans un combat perdu d'avance. et le perdant n'est personne d'autre que toi, qu'importe ce qui se produit ou ce qui arrive, tu en sortiras perdant et tu es déjà perdant. lâche prise. murmure de ton esprit te jouant des tours dans ta tête, cette voix soufflant ce murmure au creux de ton oreille sans cesse. un rappel, une option ou une solution. cela ne dépend que de toi. "ouais, écoute bien. j'ai : "est-ce que t'as l'intention d'être aimable avec moi dans un avenir proche ?" en stock. ça paraît au moins aussi bête comme question, tu trouves pas ?" d'un froncement de sourcils, tu plantes ton regard dans le sien. un faible sourire à peine visible prenant naissance à la commissure de tes lèvres. tes mains glissent le long de tes cuisses pour s'infiltrer dans les poches de ton jean. y'a cette lueur d'amusement brillant dans tes prunelles l'instant d'une seconde. mais très vite, tu fermes les paupières pour la faire disparaître. "woah. la princesse sort les crocs à ce qu'j'vois." ta rétine sujette à nouveau à la lumière du soleil, tu craches ces mots avec sarcasme. une moquerie bien présente dans chaque syllabe prononcée. tu la piques, dans un désir égoïste qu'elle te haïsse pour ainsi ne plus jamais t'approcher de près ou de loin. tu veux la faire fuir car toi, tu pourras jamais la fuir. t'es pas assez fort pour ça, tu l'as jamais été, et tu ne le seras jamais. t'as ce besoin éternel de savoir qu'elle va bien, qu'elle est encore debout. tu t'inquiètes trop pour elle, toujours plus pour elle que pour toi ou n'importe qui. elle a toujours été plus importante que le reste du monde. certainement que dans le conte, elle serait la princesse et toi le clochard au coin de la rue. jamais vos routes ne se seraient croisés, à part pour te donner une pièce dans un élan bienveillant. l'histoire de ta vie. elle mérite le prince, et toi, t'es pas le prince. pourtant, tu peux pas te retenir de t'approcher d'elle, l'inquiétude brillant dans tes yeux. les questions surgissent dans tes pensées, t'as besoin de savoir qu'elle va bien. que elle, au moins, elle va bien. comme une priorité dans ton existence. t'es incapable de lâcher prise. "euh... oui, ça va." le souffle de soulagement manquant de dépasser la barrière de tes lèvres, tu le retiens pour ne pas laisser entrevoir l'inquiétude de son état, persuasion factice que ce n'est qu'une question balancée comme ça. mais si tu savais que sur ta gueule, l'inquiétude est passée à du soulagement en une milliseconde. lisible, comme un livre ouvert sous son nez. "tu devrais pas t'inquiéter pour moi." elle a raison, tu devrais pas t'inquiéter pour une inconnue éphémère dans ta vie, un visage censé être aperçu à peine deux fois dans ton existence. tu devrais pas. à moins d'avoir une âme bienveillante de la vie, trait de caractère que tu ne possèdes pas. d'un haussement d'épaules négligé, tu élèves la voix avec un ton détaché de la réalité. "je m'inquiète pas." un mensonge et tu en es même pas crédible. "j'demandais ça comme ça, un peu comme toi quand tu me demandes si j'vais bien alors que j'ai la gueule défoncer." soit encore plus désagréable, plus piquant en lâchant de la méchanceté gratuite, fait la fuir pour qu'elle ne se retourne pas vers ton cas désespéré à nouveau. elle ne doit pas, tu le sais, elle doit fuir, tu le sais. bordel, lâche prise, lionel. mouvement fluide du corps, tu lui tournes le dos en continuant de balancer des stupidités. une habitude de te voir dans cet état ? elle l'avait. dans une ancienne vie, elle en avait l'habitude de te récupérer dans des états pas possible, à geindre de douleur dès qu'elle t'effleurait. mais ça, c'était une ancienne vie, une vie volée. un rire s'échappe de ses lèvres, et tu te tends d'un coup. douce mélodie résonnant dans tes tympans, douce mélodie créant un frisson le long de ton échine. tu la fixes par-dessus ton épaule, et à la mélodie harmonieuse de son rire, tu peux pas empêcher le sourire fendre tes lèvres. "pas comme ça, non." le silence prend place à l'intérieur de toi. doute des paroles qu'elle vient de balancer dans l'air, de la signification plus qu'explicite de celle-ci. tu peux pas y croire, à cette possibilité rêveuse qu'elle souhaite secrètement revoir les traits de ton visage ou entendre à nouveau le son de ta voix. tu peux pas y croire, tu dois pas y croire. c'est trop douloureux, une torture mentale exquise qui t'achève. fait pas ça, lionel, ne t'accroche pas encore. tu dois la laisser partir, elle n'a pas besoin de toi. arrête, tu te fais du mal. ne t'accroches surtout pas à l'espoir. trop tard ? ton corps bouge dans un mouvement lent et tes prunelles accrochent les siennes. tu sais pas quoi dire, t'écoutes juste le silence bourdonnant dans ton crâne. ta langue effleure nerveusement tes lèvres, les humidifiant d'un coup rapide. tu sembles te reprendre, te connecter à nouveau à la réalité du moment. les rêveries s'affaissent et la réalité reprend, le monde tourne à nouveau et les étoiles s'éteignent sous la lumière aveuglante du soleil tapant dans le ciel. "ah... touchée." tes lèvres se pincent pour ne former qu'une courbe verticale, et t'écoutes le son de sa voix s'élevant dans l'air accompagnant la brise de vent. "je suis un peu ton chat noir, hein ?" face à cette question sonnant plus comme une affirmation, t'as presque envie de rire mais tu pinces un peu plus tes lèvres entre elles, empêchant un sourire se fleurit sur tes lèvres. toi, ton chat noir c'est toi-même et personne d'autre. et le fait qu'elle pense l'être, lui donne un côté mignon, et tu ne peux pas t'empêcher de t'attendrir face à la nervosité qu'elle dégage. la pression exercée sur tes lèvres se relâche d'un coup. "désolée..." "t'es pas mon chat noir, j'ai pas besoin de toi pour me retrouver dans la merde, j't'assure." tu tentes de la rassurer en haussant légèrement les épaules. tes ongles traversent l'épiderme de ton cuir chevelu, et les réflexions effleurent ton esprit à la recherche des mots juste à dire. rassurer les gens n'a jamais été une tâche où tu excelles, surtout avec elle. incapable que t'es, tu sais pas quoi dire d'autres. tes prunelles se reposent sur elle, et dans un mouvement soudain, son corps s'élève dans l'air pour se remettre sur pied. tu la fixes, les sourcils froncés face à son visage changeant trop soudainement d'expression pour que cela soit normal. ton corps réagit avant même que ton cerveau comprenne la situation, il s'approche d'elle près à la maintenant en place. mais c'est elle qui agrippe une de tes mains pour se maintenant et éviter de s'échouer au sol. court échange créant un courant éclectique dans tout ton corps. tu te tends d'un seul coup à la sensation brûlante de sa peau contre la tienne. ça dure quelques secondes avant qu'elle ne relâche ta main et pourtant, t'as l'impression que cela a duré une éternité. ta tête se secoue pour te remettre en place et tes mains agrippent ses bras pour t'assurer que l'équilibre lui revienne. tu la maintiens quelques instants, un seul instant où tes prunelles se perdent dans la profondeur des siennes. tu t'y perds, dans l'intensité de son regard. "tout va bien." à ces simples mots, tu relâches la pression exercée sur ses bras par tes mains, tu t'éloignes d'elle en ravalant ta salive. éloigne-toi, lionel, éloigne-toi avant de faire une chose que tu vas regretter, éloigne-toi d'elle, à tout jamais. tu continues de faire des pas en arrière, mettant une distance raisonnable entre vous, entre deux inconnus. "ça m'arrive souvent depuis..." ton faciès se déforme pour laisser l'expression d'un semblant de grimace, tu comprends ce qu'elle est en train de te dire. et y entendre, ça rend tout tellement réelle que tu n'as pas envie d'entendre la suite de sa phrase et t'espère silencieusement qu'elle t'expliquera pas, qu'elle ne dira pas ce que tu sais mais ce que tu nies pour vivre dans l'ignorance. "j'ai eu un accident y'a quelques mois. mais ça va, les malaises passent aussi vite qu'ils n'arrivent." une énième fois, tes doigts passent dans les mèches de tes cheveux, ta tête bouge et un soupir t'échappe. tu prends doucement conscience de ces dernières paroles et là, tu stoppes ton agacement face à la réalité trop longtemps ignorée. "ça t'arrive souvent ?" inquiétude rongeant tes pensées, tu la fixes dans les yeux, les sourcils froncés. "tu me fais tourner la tête." elle rit. mais pas toi. toi, tu te décomposes sous ses mots. parce que si seulement elle avait conscience de la portée de ces mots, de l'espoir que tu bouffes à ces paroles significatives pour toi et humoristique pour elle. bordel, lionel, tu cours à ta perte. tu t'éloignes encore, tu te raisonnes intérieurement. va-t-en, arrête. "tu devrais pas dire ce genre de connerie." ta langue claque contre ton palais, et t'hausses les épaules dans un mouvement fluide. recule encore et lâche, pour elle mais surtout pour toi.
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Billie Carpentier
Billie Carpentier
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MessageSujet: Re: (bionel) collide. (bionel) collide. Empty31/8/2017, 00:26

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Les crissements de dents accompagnent les sourires volés. La douceur des paroles réconfortantes accompagne la lame des mots tranchants qui leur succèdent toujours. Et toi, tu ne comprends plus rien, perdue entre la plaisance et la rudesse de chaque moment. De la rudesse, il n'en manque pas Lionel, toujours prêt à t'envoyer n'importe quelle remarque acérée en pleine face. « Woah. La princesse sort les crocs à ce qu'j'vois. » A cet instant, tu jures que tes yeux ont viré trois ou quatre teintes plus sombres, d'un marine embrumé de la vexation que n'avaient encore jamais eu tes iris bleues claires. Tu n'es pas une princesse. Tu n'aimes pas le ton qu'il emploie pour se moquer ouvertement de toi. Tu te pinces les lèvres sans être capable d'en modérer la pression, laissant rougir la peau lippeuse pour taire des paroles qui pourraient se révéler trop impulsives. Ce qu'il ne sait pas, c'est que si tu avais réellement des crocs, tu les lui aurait planté dans la nuque sans crier gare. Parce qu'il te fait sortir de tes gonds Lionel, d'une manière qui ne t'est absolument pas familière. Toi, t'es loin de la mer houleuse, t'es plutôt le petit cours d'eau tranquille au coin du village. Tu te mets en colère parfois, mais le plus souvent, elle reste muette cette colère, bouillonnant simplement au creux de ton ventre plutôt que d'éclabousser au visage des autres. C'est le problème Billie, tu gardes toujours tout pour toi ; absolument tout. Et cette fois encore, tu te contiens, bien que la difficulté soit étrangement plus accrue. Il te rend dingue. Par sa façon de parler. Par sa façon d'agir. Par sa façon de te regarder. Par sa façon de s'en foutre. Comme s'il ne devait pas s'en foutre. Peut-être parce que toi, tu ne t'en fous pas. Ça t'atteint, et ça, tu ne le comprends pas. La vérité c'est que tu souhaiterais pouvoir lui sauter au cou, le plus terrible étant que tu ne parviens pas à savoir pour quelle raison ; pour l'étrangler ou pour le serrer dans tes bras comme tu n'aurais jamais serré personne. Ta vue se trouble pour joindre l'état de tes pensées qui elles, le sont déjà. Troublées comme les eaux gorgées d'écume. « Je m'inquiète pas. » qu'il insiste alors que t'as encore du mal à digérer cet état de fait. Mais au fond, pourquoi s’inquiéterait-il de ta pauvre petite gueule de gamine qu'a débarqué n'importe comment dans sa vie et qui continue, n'importe où, n'importe quand. Tu ris nerveusement pour dissimuler une déception que tu ne devrais pas ressentir. « J'demandais ça comme ça, un peu comme toi quand tu me demandes si j'vais bien alors que j'ai la gueule défoncer. » Il est doué pour les coups de grâce Lionel. Pour te faire sentir idiote aussi. Tu laisses ton regard se libérer du sien pour se poser ailleurs, n'importe quel endroit où tu ne puisses plus voir son visage, si seulement il pouvait également quitter ta tête. Tes épaules se mouvent dans un léger haussement nonchalent, accompagnant les propos qui suivent. « Ouais... » La suite ne viendra pas. Tu n'as rien à ajouter à ce simple mot dont la mélodie peu enthousiaste révèle malgré toi une désillusion certaine. « J'ai cru qu... » T'as rien cru, Billie. Epargne ta salive car il ne t'écoutera pas. « Laisse tomber. » Ta naïveté te perdra, tu en as conscience. A quoi bon t'évertuer à croire que le reste du monde est comme toi ? Les gens ne cherchent pas tous à être bons, ni justes. Lionel ne semblait être ni l'un ni l'autre, ou peut-être était-ce qu'il ne voulait pas l'être avec toi, comme s'il nourrissait une rancoeur irraisonnée envers toi. Au fond, ce n'était pas si irraisonné que ça en vue des récents événements, alors encore une fois, tu te persuade que c'est de ta faute. « T'es pas mon chat noir, j'ai pas besoin de toi pour me retrouver dans la merde, j't'assure. » Un rictus d'étonnement déforme légèrement tes lèvres. Tu dois bien l'admettre, tu t'attendais à ce qu'il saute sur l'occasion pour te reprocher ses problèmes – ce qui, en soit, aurait été légitime pour une fois. C'est dommage que tu aies à peine le temps d'apprécier cette précieuse amnistie alors que tu sens le sol se dérober sous tes pieds avec autant de virulence que les innombrables remarques que Lionel avait pour habitude de t'envoyer en pleine face. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, c'est à lui que tu t'accroches pour éviter de lâcher prise. Et contre toute attente, il ne te lâche pas. Pas avant que tu reprennes enfin tes esprits. « ça t'arrive souvent ? » Tu hausses légèrement les épaules. « Souvent », c'est bien vague comme notion. Tu ne sais pas vraiment si tu peux dire que ça t'arrive souvent. Ça t'arrive c'est tout, suffisamment pour que tu en aies pris l'habitude, comme les pales d'un moulin prennent avec le temps l'habitude de tourner. « Assez régulièrement, oui. » Tu marques une pause, et tu en profites pour réfléchir brièvement. « En fait, ça m'arrive souvent quand... » Tu t'arrêtes à nouveau, comme si tu venais subitement de réaliser quelque chose. Ça t'arrive souvent quand certains détails font echo à ta mémoire. Ça t'arrive souvent quand ton cerveau semble reconnaître des endroits, des senteurs... Des visages. Des âmes. Tu inspires profondément. Est-ce l'environnement ? Son parfum ? Ses traits ? Tout ça à la fois ? Ou peut-être est-ce simplement ta tête qui se joue de toi. Parce que c'est drôle de se moquer de toi, la gamine qui s'emballe si vite à la moindre bribe d'espoir. Tu souhaiterais tellement pouvoir te raccrocher à quelque chose. Alors tu poses bêtement la question, te laissant aller à cette crédulité qui te cause du souci bien trop souvent. « On se connaît ? » Tu regrettes aussitôt. Quelle idiote tu fais. Il doit te trouver bête Lionel, à l'interroger d'une manière aussi incongrue et totalement indélicate. Tu soupires pour toi même alors que ta tête exerce un vague mouvement déconcerté. « Oublie ça, c'est stupide. », que tu admets avant de ponctuer tes propos d'un rire embarrassé. Presque aussi embarrassé que Lionel lorsque tu lâches avec insouciance qu'il te fait tourner la tête. « Tu devrais pas dire ce genre de connerie. » Le temps s'arrête, lacéré à vif par la voix tranchante du jeune homme. Son visage se fige, comme s'il n'était plus qu'une statut de glace. Un frisson de culpabilité parcourt ton échine. Tu as la sensation pesante d'avoir commis l'erreur ultime en lui adressant ces mots dont la légèreté initiale s'était révélée beaucoup plus lourde pour lui que tu ne l'aurais souhaité. « Lionel, j'étais pas... » Quoi ? T'étais pas quoi, Billie ? Pas sérieuse ? Sans doute. Le problème c'est que t'as cru en douter l'espace d'une micro-seconde, et que c'était déjà bien trop. Ça t'agace bordel, tu ne tournes plus rond. Il te détraque l'esprit, te vrille la tête. Tu ne comprends plus rien à ce qui se passe et tu aimerais, en ton for intérieur, saisir enfin la raison pour laquelle il se montre si dur envers toi. « Ecoute, c'est quoi ton problème ? Je ne suis pas idiote, je vois bien qu'il y a un truc qui cloche. » Tu croises les bras pour les décroiser presque immédiatement. Tes mains fendant l'air dans des mouvements aléatoires que tu ne peux même pas expliquer toi même. « Ma tête ne te revient pas, c'est ça ? Je te fais penser à une cousine éloignée que tu détestes ? A la toute première fille qui t'a foutu un râteau au collège ? A ton ex ? » Silence. Tu t'entends à peine respirer, comme si ton souffle se faisait étouffer par la néant avant même de franchir la barrière de ton nez ou de tes lèvres. Il retient le sien lui aussi, tu peux le ressentir avec une aisance déconcertante. « Dis-moi Lionel, j'aimerais bien comprendre ! » Le ton grandement rehaussé, tu deviens anormalement froide. Seuls tes mots se montrent brûlants, presque trop pour toi d'ailleurs. Ce n'est pas dans tes habitudes Billie, mais tu fatigues. Il épuise tes cartouches de patience une à une, te laissant en proie à une fièvre impulsive qui t'était encore inconnue avant aujourd'hui. Avant lui.
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MessageSujet: Re: (bionel) collide. (bionel) collide. Empty22/10/2017, 20:16

flânant dans les semblants de gentillesse aux piqûres à l'écho désagréable, tes paroles se modifient en une seconde d'intervalle. tu es identique à cette légère brise de vent qui effleure la peau des passants, tu changes de direction dans une instabilité désagréable. tu ignores dans quelle sens tu te diriges, coulant dans une incertitude perpétuelle. c'est exactement ça, tu es une brise de vent et billie est la passante à qui tu es désagréable avec de simples mots, avec ta méchanceté gratuite coulant d'entre tes lèvres, s'écoulant jusqu'à l'atteindre sur les points sensibles. ses cordes fragiles que tu effleures du bout de l'élocution, attisant une colère silencieuse. la vérité est que tu es en train de jouer une joute verbale en solitaire. elle est bien trop intelligente, billie, bien plus que toi. elle n'entre pas dans ton jeu, ne répond pas avec autant de hargne que toi, tu mets dans tes piqûres à vifs. elle est bien plus maligne que toi aussi, parce que son silence t'irrite plus que n'importe quelle réponse qu'elle pourra t'envoler. ça t'irrite, ça t'agace, ça t'énerve d'une façon trop peu normale que l'ébullition intérieure n'implose pas dans ta gueule à la violence des syllabes qu'elle pourrait prononcer. c'est comme-ci tu possèdes le désir inavoué de la voir exploser, la voir éclater pour que plus jamais elle ne ressente une pointe d'envie, aussi minime soit-elle, de revoir ta tête. tu veux la voir détester la personne que tu peux lui faire devenir pour qu'elle ne pense plus que du mal de toi. la fuite n'en sera que plus facile. le désir n'étant pas qu'elle te haït mais qu'elle s'en aille pour ne plus que la plaie béante de ton cœur persiste à exister. ton regard, plongé dans le sien, se perd dans l'océan de ses prunelles se noircissant, et un de tes sourcils se hausse dans un mouvement d'interrogation. une attente des phrases picotant ses lèvres mais, rien ne s'élève dans l'air. elle ne te répond pas, elle laisse couler avec une facilité énervante. c'est ta voix qui s'élève, coupe le silence avec un mensonge tellement irréaliste qu'un rire éclate dans ta tête pour se moquer de tes propres paroles. t'es pas crédible avec toi-même, comment peux-tu l'être à ses yeux ? elle qui un jour t'a connu mieux que personne, mieux que toi-même. faut croire qu'elle boit tes paroles, qu'elle les croit sans émettre la moindre hypothèse d'une dissimulation. et c'est normal qu'elle ne s'en aperçoive pas, elle ne te connaît plus. tes épaules s’affaissent sous la déception d'une croyance qui ne devrait pas y avoir. t'es déçu qu'elle te croit, t'es déçu qu'elle ne voit pas l'évidence sous son nez. t'es déçu de tellement de choses. liste interminable de déceptions s'enchaînant qui marque une sensation âcre dans ton être. "ouais..." le changement d'expression modifiant les traits de ton faciès, tu fronces les sourcils et l'interroges du regard attendant la suite des mots qu'elle laisse en suspens. ses paroles s'éteignent, et le bruit du vent remplace la mélodie de sa voix dans tes tympans. tu patientes, la bouche scellée retenant le flot de tes pensées. "j'ai cru qu..." qu'est-ce qu'elle a cru ? que tu t'inquiétais pour elle ? qu'elle avait la moindre importance dans ta vie ? que son état t'importait ? elle aurait dû y croire plus fort parce que ce n'est que la vérité que tu as camouflé sous ton mensonge. tu sais pas si c'est toi qui as un bon jeu d'acteur ou elle qui est trop aveugle pour ne pas remarquer tout ce qui brille dans tes iris, toutes ses touches d'inquiétudes, de souvenirs qu'éclaire l'obscurité de ton regard. "laisse tomber." d'un haussement d'épaule d'une banalité, tu laisses tomber comme elle vient de te le dire. ça fait un moment que tu as laissé tomber, que tu as déposé les armes à terre. tu ne cherches pas à comprendre se qui se trame dans sa tête, les non-dits qu'elle ne te dira jamais. tu te contentes de la regarder, et ton visage reprendre un masque neutre quand dans ta tête tout se fracasse sous toutes ses pensées qui se répercutent contre les parois de ton crâne. qu'est-ce que tu peux dire, de toute façon ? qu'est-ce que tu peux faire, de toute façon ? tu laisses tomber, comme elle te l'a dit quelques instants plus tôt. même si la portée de ses mots n'allait pas aussi loin, n'était pas dans ce sens. tu la regardes, encore, jusqu'à ne voir que le couleur de son regard. puis d'un coup inattendu, tout part en vrille, tout devient différent. dans ton être, il y a comme une percussion d'astres qui se jouent fissurant ton âme, cassant le masque de ton faciès pour ne laisser place qu'à une inquiétude te rongeant. tes mains qui agrippent son corps qui bascule d'avant en arrière, prêt à rencontrer le sol d'une façon trop violente. tu t'approches d'elle un peu plus, faisant perdurer le toucher que tu partages avec elle un peu plus longtemps que nécessaire mettant ça sur le compte de l'inquiétude. mais tu sais, au fond de toi, que c'est plus que ça. "souvent. assez régulièrement, oui." grognement sourd roulant dans ta poitrine, tu relâches la pression de tes doigts sur ses bras et t'éloigne comme un chiot effrayé. tu t'éloignes avant d'ouvrir la bouche. y'a plus de masque, y'a plus de jeu d'acteur sur le coup, il n'y a qu'un tourment la concernant et les questions sur sa santé brûlant tes lèvres. "et c'est normal ? j'veux dire, ton médecin, il t'a dit que c'était normal ?" tu grattes nerveusement ta nuque en espérant qu'elle pense que tu es devenu soudainement une personne curieuse. parce que tu ne t'inquiètes pas, hein, lionel ? tu t'en fous ? arrête de te mentir, tu crèves de craintes. "en fait, ça m'arrive souvent quand..." ton corps se fige sous l'attente de la prochaine information, tes doigts cessent tout mouvement contre ta peau, et tes paupières serrent de cligner. figé dans le temps, tu attends avec plus ou moins de patience, tu attends d'avoir une vague rassurante qui traverse l'océan violent de terreurs. sauf que ce n'est pas l'impact que tu attends qui va te tomber dessus dès que ses lèvres s'ouvrent et que sa voix remonte dans les octaves. "on se connaît ?" t'es même plus figé là, lionel. tu tombes de haut, une chute du cinquième étage d'un immeuble avec un atterrissage sans violence équivalente. ton bras retombe le long de ton corps, et ta salive coule difficilement dans ta trachée. les lèvres entrouvertes, tu as envie de parler, de dire quelques choses, de lui faire perdre cette idée mais t'en es incapable. tu as perdu partiellement la capacité de t'exprimer sous la surprise de sa question. bouffée de chaleur, ton rythme cardiaque augmente et tu peux même sentir une goûte glisser le long de ta tempe. mais surtout, tu comprends une chose. de cet espoir qui s'insuffle en toi comme une bourrasque de vent, tu te rends compte d'une évidence qui était là, caché dans un coin de ta tête, tu ne l'as pas oublié. billie, tu ne l'as jamais effacé. ton coeur, ta tête, ton être tout entier est encore épris d'elle. cependant, tu continues à tenter vainement de nier. "oublie ça, c'est stupide." et si tu lui dis la vérité, là, maintenant ? que tu avoues que cela n'est pas stupide ? qu'est-ce qui se passera ? elle partira. elle te fuira face à tant de sincérité de ta part mais surtout face à tant de mensonge que tu as accumulé. ou alors, elle ne te croira même pas une seule seconde, dira que tu es un menteur à la première vérité que tu pourras prononcer. toute façon, qu'est-ce que tu pourrais bien dire, lionel ? il n'y a rien dire, il n'y a plus rien à avouer. il est trop tard, tu as loupé le coche depuis longtemps. c'est trop tard. c'est du passé maintenant, c'est terminé maintenant. tu supposes que ça doit être comme ça, que c'est mieux comme-ça. "j'en sais rien. j'ai pas de souvenirs de toi. tu devais pas être importante." tu craches ses mots avec insolence, continuant de mentir jusqu'à en oublier toi-même la vérité. tu mens pour te convaincre toi-même, arriver à te faire croire à toi-même qu'elle n'a jamais eu la moindre importance pour toi. tu continues la perpétuelle erreurs, ces erreurs que tu commets des centaines de fois sans jamais prendre conscience de la faute. tu ne peux plus te racheter, même si elle ne se souvient plus. tu aimerais pouvoir avoir une seconde chance, une infime possibilité de changer les choses, de modifier le cours des choses. mais encore une fois, c'est trop tard pour te faire pardonner. tu l'as abandonnée au moment où t'es pas rentré dans cette chambre d'hôpital pour voir son état de santé. tu as abandonné l'existence d'un "vous" quand les mots de victoire sont devenus véridiques dans ta tête. les mots de victoire, c'est tout ce qui te reste d'une histoire ancienne. c'est tout ce qu'elle t'a donné comme dernier souvenir d'une personne évoquant la poupée. et le bonheur de billie est la seule raison pour laquelle tu as accepté de vivre dans un mensonge. "lionel, j'étais pas... écoute, c'est quoi ton problème ? je ne suis pas idiote, je vois bien qu'il y a un truc qui cloche." encore une fois, tu te contentes de la regarder comme un abruti fini. perdu dans la confusion, comme une illusion. "y'a rien qui cloche." deux pas en arrière, tu t'éloignes un peu plus. là voilà, l'implosion que tu désirais. elle est là, face à toi. fatiguée, lassée, elle est là se jouant sous tes yeux. tes doigts se resserrent autour de tes mains sous la pression de ton rythme cardiaque qui ne fait que s’accélérer. suffocation interne. "ma tête ne te revient pas, c'est ça ? je te fais penser à une cousine éloignée que tu détestes ? à la toute première fille qui t'a foutu un râteau au collège ? à ton ex ?" tout s'arrête. ton cœur stoppe tout battement et ta respiration se coupe. tu voulais l'explosion de son être mais pas la destruction du tien. tu t'approches, tu recules, incertitude toujours présente. tes traits, ils changent sous une expression bien trop violente. "dis-moi lionel, j'aimerais bien comprendre !" et moi j'aimerais que tu n'aies rien oublié, que tu cris à l'intérieur de toi-même. mais tu la fermes, tu fermes ta gueule et ferme un peu plu des poings. "y'a rien à comprendre billie, merde !" ta voix part dans une intonation violente et cassante, une violence voulant faire cesser ses paroles pour que seul le bruit qui puisse te parvenir soit la légère brise de vent traversant la ruelle. tu n'arrives pas à réfléchir à une réponse convenable lui retirant toutes réflexions à ton sujet ou sur ton comportement, à une claque parolière qui la ferait fuir à coup sûr. tu ne réagis même pas à la hargne que tu mets dans ton ton quand tu prononces son prénom, tu ne réagis pas à la colère que tu accumules pour une chose dont elle n'est qu'une victime. tu ne réagis même pas à l'erreur que tu as presque pu commettre. lui as-tu demandé son prénom ? te l'a-t-elle dit à un moment ? tu sais pas. tu sais plus. ton cerveau est à sec. tu te poses pas la question, tu lui as très certainement demandé ou elle te l'a dit, tu ne laisses pas le temps au doute de planer que ta voix s'élève une nouvelle fois. "qu'est-ce que tu veux comprendre ? y'a rien. rien à comprendre, rien à savoir. j'sais pas où tu vas chercher toutes ses conneries. tu t'attendais à quoi ? à ce que j'te traite comme une princesse ?" ta bouche se ferme, et tu prends une grande inspiration nasale en la fixant. tu la regardes, et t'as envie d'être plus méchant, d'avoir les paroles encore plus blessantes pour que la conversation prenne fin. à tout jamais. mais tu es dans l'incapacité à cause de ce faible espoir qu'ont infligé le début de ses paroles. tu vas pas t'en remettre lionel.
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