j'ai retrouvé la luxure perdue, exhumé l'impudeur enfouie. J'ai débusqué le vice caché.
L'ambiance est électrisante, le souffle est court avant de rentrer sur scène. Elle est là l'ingénue, fraîchement débarquée de l'école et tout en finesse, elle attends. Les tableaux passent les uns après les autres, la magie du spectacle opère devant un public médusé. La musique est tantôt festive, tantôt sensuel, le nouveau show est sensationnel. Elle a apprit deux tableaux pour le moment, elle fait le relais avec une autre danseuse sur le départ. Elle n'en revient toujours pas, c'est enfin à elle tout cela. Enfant, elle en avait tant rêvée de se tenir là, sur cette scène. Tout est vrai à présent, la réalité est belle à vivre. Daphné n'a que vingt et un ans, et elle se retrouve déjà promise à une carrière trépidante. Le moulin rouge était son ultime but. C'est fait. Il lui faudra du temps avant de trouver une nouvelle raison d'avancer, pour le moment, elle savoure cette magnifique victoire. Elle a bossé tellement dure pour en arriver là. L'impatience se fait sentir, l'avant-dernière scène commence dans quelques minutes. Elle ajuste son costume, aussi léger qu'une plume, des perles autour de sa taille cachent son intimité, imitant à merveille un bas de lingerie. Un collier du même matériau plonge sur son torse jusqu'au nombril, mettant en valeur sa poitrine dénudée. La pudeur est malvenue, son corps féminin est voluptueux et gracieusement mit en valeur. La jeune danseuse porte une perruque immaculée de couleur blanche, et rien d'autre. Ses mains se posent sur son corps, remettant en place la moindre erreur de placement. A l'appel de son surnom, elle avance jusqu'à la scène, toujours en coulisse. Son tour arrive, sa respiration s'accélère, le trac monte, son cœur tape dans sa cage thoracique sur l'air de la musique qui commence. Les filles s'avancent, se placent, elle se trouve sur le côté droit, elle est la première à rentrer sur scène. La danse débute, le jeu de son et lumière fait frissonner l’assistance, ça se sent. Les basses résonnent jusque dans le parquet, les gestes sont lents et intenses, le morceau est sensuel, presque électrique. Daphné est en transe, ne faisant plus qu'une avec ses partenaires, unies par les mêmes mouvements. Elle plane tellement elle est bien, elle se sent belle et forte et ça se voit. Sa souplesse est impressionnante, les heures de danse classique ont été bénéfiques, elles sont surtout indispensables. L'erreur n'est pas permise, elle exécute chaque pas à la perfection. A moitié cachée par les couleurs projetées sur elle, son corps danse en rythme, ses bras se balancent légers, son bassin se cambre et ses jambes suivent les courbes de la chorégraphie. C'est à cet instant qu'elle le sent. Son regard est persan comme un oiseau guettant sa proie. Sa peau frissonne dans ce ballet coloré, il n'est pas loin, elle la vu la regarder avec insistance. Son aura est puissante, mais rien n'aurait pu la déconcentrée jusqu'à la dernière note. Cette note sonne la fin du tableau. Les corps s'arrêtent dans un silence hypnotisant, les filles sortent de scène. La fin arrive, la dernière danse s’exécute dans un tempo parfait. Tout était parfait, l'une des plus belles représentations de ces dernières semaines.
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j'ai retrouvé la luxure perdue, exhumé l'impudeur enfouie. (emeryck)