Encore endormit, je commençais à m’étirer en gigotant doucement. Je me heurtais du coup au corps de Jharead, un sourire venant s’emparer de mes lèvres. J’avais retrouvé Jharead depuis un moment, quelques semaines en somme. Cela faisait du bien de le revoir, on avait finalement passé la soirée ensemble à parler ce qui nous avait amené à dormir ensemble dans mon lit. Rien ne s’était passé, sans doute la fatigue … je m’étais endormie presque automatiquement. En fait juste le retrouver était parfait à vrai dire. Le retrouver n’enlevait pas les remords que j’avais en vers moi de ne pas avoir tenté de l’aider alors qu’il était en prison. Je n’en savais trop rien si ce dernier ne m’en voulait plus trop ou autre. Mais, je m’en voulais encore, enfin, alors qu’il dormait encore, je m’extirpais du lit tout en retirant son bras qui me retenait presque, comme un appel à me rendormir. M’habillant rapidement, j’avais dans l’idée d’aller chercher le petit déjeuner, surtout des viennoiseries. Marchant dans la rue, je repensais un peu à des choses qu’on avait pu dire hier, je finissais par me rendre mal en pensant à la vie qu’on aurait eue si ce qu’on avait fait ne s’était pas produit. Je ne saurais dire si je serais encore proche de lui ou bien si la vie nous aurait séparés. Pour le moment je devais sans doute juste me réjouir du fait qu’il soit présent dans ma vie à cet instant. Surtout avec ce qu’il avait vécu, enfin, je rentrais dans une boulangerie, la meilleure du coin, pas très loin de mon appartement. Prenant toutes sortes de chose, je finissais par en ressortir en prenant des fruits aussi pour le déjeuner : fraises et banane. Rentrant à la maison, j’avais pu m’apercevoir qu’il dormait encore, alors j’en profitais pour me laver. L’eau couler sur ma peau, alors que mes cheveux commençaient à s’humidifier tout doucement, je prenais le temps dans la douche, peu importe s’il s’était réveillé, il savait où j’étais vu que l’eau coulant était forcément bouillante. Enfin, je me détendais sous l’eau, tout en essayant de ne pas trop penser. Je sortais de l’eau, finissant par aller me sécher et me vêtir de mon tee-shirt préféré. Un vieux tee-shirt ce dernier était dans mes armoires depuis bien des années, une petite chose m’avait échappé sur ce dernier. C’était celui du football américain de Jharead. Alors autant dire que je ne m’en rappelais plus et que ce n’était pas un mensonge. Enfin, je l’avais donc enfilé avec un shorty, vu que ce dernier me descendait un peu plus haut que les genoux. Je sortais de la salle de bain pour aller dans la cuisine est préparer le café, sauf que Jharead était en train de le faire. « Salut toi ! » Que je disais en glissant ma main dans mes cheveux mouillés. M’installant sur le plan de travail et prenant un croissant dont j’en prenais un petit bout pour calmer mon bidon qui avait l’air d’avoir faim. « Désolée … je me suis bien endormi comme une tombe hier … » avouais-je.

En venant en France pour voir Melison et obtenir des excuses, Jharead ne pensait pas que les choses se passeraient aussi bien. Bon, il est vrai que certaines colères sont toujours présentes ce qui est normal puisque c’était une colère accumulée pendant une dizaine d’années mais il est tellement heureux de pouvoir la voir régulièrement maintenant qu’il préfère mettre ces maux-là de côté. Comme la veille par exemple où ils sont tous les deux beaucoup parlé et décidé de passer la nuit ensemble tout en restant chaste. Avec la fatigue, il ne se voyait pas rentrer et n’en avait même pas l’envie. Dormir dans les bras l’un de l’autre, c’est quelque chose qu’ils n’avaient pas fait depuis longtemps et qu’ils faisaient pourtant avant même de gouter au plaisir du corps l’un de l’autre. En effet ils dormaient souvent ensemble lorsque leurs chambres étaient voisines, avant qu’ils ne deviennent les amants qu’ils ont pu être. Quoi qu’il en soit c’est tout naturellement que Jharead émergea de son sommeil ce matin-là. La vie est vide et ça serait mentir que de dire que Jharead n’a pas envisagé qu’elle ait pu fuir même s’ils sont dans son appartement. Mais bon, ce n’était que des mauvaises pensées puisqu’en enfilant simplement son jean pour aller dans la cuisine, il entendit l’eau de la douche. Alors, au lieu de fuir de lui-même, il entreprit de faire un café même s’il galérait un peu au début avant de comprendre le fonctionnement puisqu’il n’a pas la même machine. « Hey ! » Dit-il simplement avant de se tourner tout en lui souriant. La situation est bizarre certes mais elle est loin d’être désagréable. « J’ai vu ça, ce n’est pas grave j’ai pas tenu beaucoup plus longtemps que toi ! » C’est vrai il bien senti que sa respiration était différente et qu’elle semblait reposée contre son torse avant que lui-même tombe dans les bras de Morphée. Il n’a pas des journées stressantes ces temps-ci mais il est vrai que de dormir dans un vrai lit, loin de ses codétenus… c’est de suite plus facile pour s’endormir. « Ce tee-shirt te va toujours aussi bien ! » Lui faire ce petit genre de compliment n’est pas forcément la meilleure des attitudes et encore, il dit ce qu’il veut mais c’est une manière pour Jharead pour souligner que ce tee-shirt lui dit quelque chose. Evidemment puisque c’est le sien ! Du moins, c’était le sien auparavant mais puisqu’il lui allait le mieux, il lui laissait tout le temps le prendre c’était une habitude. Habitude qu’elle a gardée apparemment. « Tu as des trucs de prévu aujourd’hui ? » Ce n’est pas une question pour savoir s’ils peuvent faire quoi que ce soit mais juste pour savoir, lui ne travaillant que ce soir aujourd’hui. Peut-être qu’elle doit rapidement aller bosser ? Peut-être qu’elle a d’autres choses de prévues ou tout simplement pas l’envie de passer la matinée avec lui. Jharead lui est plutôt du style à vivre le moment présent sans forcément prévoir la moindre chose donc il est libre.

J’avais passé ma nuit avec Jharead, rien de bien farfelue, tout au contraire, on avait parlé finissant par s’endormir ensemble. Des choses on en avait eu à dire, rattraper le passé, un passé qui me concernait que moi, vu que lui était enfermé, il n’avait pas fait grand-chose là-bas. Mais forcément c’était assez compliqué de faire des choses là-bas mais il l’avait fait en pensant quelques diplômes. Enfin, je me sentais mal en repensant à ce qu’on avait fait, qui avait considérablement changé nos vies de a à z. Après tout, j’aurais pu être marié et avoir des enfants, mais j’avais bien eu trop peur qu’on vienne me rappeler mon passé comme l’avait fait Jharead, mais autant dire que sa présence m’avait finalement fait du bien, laissant le passé nous envahir et surtout en parler. J’étais dans la douche, et je venais d’en sortir. Me séchant et enfilant un tee-shirt bien trop long que j’avais dans ma garde de robe depuis bien longtemps et dont je ne me rappelais clairement pas d’où ça venait, je débarquais dans la cuisine pour y voir un Jhar’ y faire le café. Sourire aux lèvres, je le regardais avant de prendre place sur le comptoir et de prendre un croissant pour en manger un bout. « Ça veut dire que tu m’as regardé dormir ? » Que je demandais tout en faisant une légère grimace finissant par le regarder en souriant. « J’ai pas bavé au moins ? » Que je finissais par demander. Je finissais par le regarder avec de gros yeux, de quoi il me parlait ? Ce tee-shirt ? « Tu le connais ? » Que je demandais presqu’encore surprise par cette petite phrase qu’il venait de me lancer. J’étais comme bloquée à ne pas savoir du tout comment ce dernier était arrivée dans mon armoire, loin de me souvenir qu’il était là, car c’était sans doute comme un blocage. Je continuais de manger mon croissant tout en l’observant et attendant sa réponse, alors que mes pieds balançaient de long en large sourire aux lèvres. Je coinçais un peu ma lèvre entre mes dents alors qu’il me demandait ce que j’avais prévu pour cette journée. Haussant les épaules. « C’est ma journée de repos, donc je suis libre de dormir … ou de passer la journée avec toi … » Lâchais je tout sourire plaqué aux lèvres. « Enfin si tu as pas mieux à faire ? » Que je lui disais souriant un peu plus. Je le regardais en prenant un nouveau pain au chocolat et lui en proposant. « Mange, sinon je le fais pour to i ! » J’étais parfois un estomac sur patte, j’avais du mal à contenter ce dernier. Enfin, mon regard se posa dans le sien. « Du coup, dis-moi tu aurais voulu faire quoi si tout cela n’était pas arrivé ? » Une question farfelue dans le fond, mais pas bête, je m’intéressais vraiment à lui et au fait qu’il puisse se refaire une bonne vie ici ou même ailleurs. « Et au fait, tu vas rester vivre par ici ou repartir ? » La curiosité chez moi n’avait qu’à me piquer pour que je pose la question le plus simplement possible.  

Ça fait quand même bizarre comment les choses ont évolué depuis qu’ils se sont revus. Il ne pensait vraiment pas que les choses iraient aussi bien. Il pensait qu’il y aurait comme un mur entre eux, un mur qui au final est inexistant. Ils ne sont pas tout à fait à l’aise, il faut qu’ils se re habituent à la présence de l’autre mais bon, ça ira avec le temps n’est-ce pas ? Enfin Jharead ne se fait pas trop de soucis là-dessus. Ça fait quand même dix ans qu’ils ne se sont pas vus, ça serait plutôt bizarre qu’il n’y aucun malaise de se voir après tout ce temps, surtout au vu des circonstances. « Si tu baves toujours autant ! » dit-il d’un air sérieux alors que non, elle n’a pas bavé et si jamais elle l’a fait, il ne l’a pas vu car il ne l’a pas observé pendant qu’elle dormait, non lui a juste lutté quelques minutes avant de rejoindre les bras de Morphée. « Oui, c’était mon tee-shirt quand j’étais dans l’équipe ! » Ce qui fait bien longtemps maintenant, il oublierait presque cette partie de sa vie mais ça reste néanmoins de très bons souvenirs. En tout cas le sourire de Jharead en dit long sur le fait qu’il soit heureux ce matin. Il ne pourrait le cacher à qui que ce soit. « Je ne travaille que ce soir donc je suis libre aussi… » Il sourit, il ne sait pas ce qu’ils vont pouvoir faire mais c’est si bon d’en avoir la possibilité. « T’oserais pas quand même ? » Il la regarda avec un air pour la défier mais avant de prendre le moindre risque, il prit un pain au chocolat pour en prendre une bouchée. « Je ne sais pas… » C’est une très bonne question d’ailleurs « Sans doute que j’aurais repris le business de mon père… mais je pense que dans le fond j’aurais adoré travaillé dans le social, aider les jeunes. » Mais en étant un ex taulard, il a mis toutes ses chances derrière lui. Il aurait pourtant adoré aider les jeunes n’étant pas dans le droit chemin comme il l’a été dans sa jeunesse. Il pourrait d’ailleurs être un exemple à ne pas suivre. « Et toi, qu’est-ce que t’as donné envie de faire ce travail ? » Il est curieux oui. Ils ont beau avoir discuté toute la nuit, il y a des tas de sujets de conversation qu’ils n’ont pas abordée et c’est tant mieux. Il y a tellement de choses qu’ils ont loupées dans la vie de l’autre. Ils auraient peut-être pu être le témoin direct de la vie de l’autre s’il n’y avait pas eu d’histoire de cambriolage et tout le reste. « Sur le long terme je sais pas mais j’ai envie de rester. Rien ne m’attend ailleurs et j’aime bien ce que je fais ici ! » Il aime aussi bien se savoir non loin de Melison mais ça, il ne faut certainement pas compter sur lui pour le lui dévoiler, pas comme ça, pas aussi facilement. « Dans le café où je travaille, ton émission de radio passe en boucle d’ailleurs ! » Il ne se rend même pas compte du tout qu’il vient de lui confirmer qu’il savait exactement où il aurait pu la trouver, c’est-à-dire à sa radio, mais il ne l’a pas fait. 

Je laissais un petit rire cristallin transpercer mes lèvres, alors que je glissais ma main dans mes cheveux. « Toi tu as du baver sur moi, je n’ai jamais bavé de ma vie ! » Je balançais les pieds du haut du plan de travail, alors qu’il m’accusait de baver, chose que je ne faisais pas … bon sauf quand je faisais un rêve assez étrange ou plutôt porté sur le sexe. Quand Jharead m’annonça que c’était son tee-shirt j’eus comme une révélation, je me souvenais de ce dernier, un sourire naquit sur mon visage, me laissant pourtant pensante durant un temps .je ne savais pas trop comment y penser pour le coup et encore moins quoi faire. J’étais là, complétement euphorique. Ce tee-shirt était donc ce qui me rattachait à mon passé sans même le savoir ? Comment avais-je pu l’oublier ? Je secouais la tête assez heureuse malgré tout de l’avoir encore et de le porter comme si c’était la bonne chose à faire, je ne le quittais pas, il était comme un doudou. « Alors durant ces dix dernières années ce dernier a dormit presque toutes les nuits avec moi. » Mordant un peu mal lèvre en lâchant ça, je finissais par plonger mon regard dans le sien. « Tu n’es plus libre alors... Tu vas passer ta journée avec une magnifique brune ! » Que je lâchais complétement avec une certaine manière de pimbêche chose que je n’étais clairement pas. « Si j’oserais.. » Je n’avais même pas vraiment répondu qu’il avait déjà sauté sur un pain au chocolat. « Tu vois que tu sais qu’il faut se méfier de moi avec la nourriture ! » J’étais un estomac sur patte façon. « Mis à part finir ta vie avec moi ? Tu ne savais pas ? » Je le charriais, enfin même si cette idée n’était peut-être pas si fausse, je disais ça pour plaisanter. Enfin, je mordais un peu ma lèvre en souriant à sa question. « J’adore parler avec les auditeurs aborder des thèmes tous différents les uns des autres … je ne pensais pas finir en tant qu’animatrice, mais le temps a fait que ce fût le cas. » Je souris à ses mots. « Tu te trompes des tas de chose t’attende partout dans le monde … tu as de quoi y arriver, je crois en toi ! » Un sourire naissait sur mon visage, je ne disais pas ça pour qu’il s’en aille tout au contraire, mais pour qu’il croit en lui, car il le méritait … il méritait de s’en sortir comme moi je l’avais fait. « Donc tu m’écoutais ? Tu en pensais quo i ?é » Demandais-je curieuse sans même m’apercevoir qu’il aurait pu venir me voir depuis bien longtemps. Je restais assise sur le plan de travail, venant attraper son bras et le serrer par la suite dans mes bras. « Merci Jharead … sans toi je n’aurais pas eu cette vie … » Je plongeais mon regard dans le sien, je me sentais bien, mes mains étaient disposés sur ses épaules, alors qu’un sourire n’arrivait pas à quitter mon visage.