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it's been a while + isathias.

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Isaac Delatour
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MessageSujet: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty13/9/2016, 14:18


IT'S BEEN A WHILE
(isathias) mathias lefrançois ft. isaac delatour

Ce qu’il pouvait te prendre la tête le gros, là. T’as pas regardé l’heure, mais selon tes estimations, ça faisait bien un quart d’heure qu’il te portait sur le système. Pour être honnête, tu sais même plus pourquoi. Tu l’écoutais même plus, trop obnubilé par les deux bourrelets de son ventre hideux qui semblaient parler à sa place. Il ne manquait plus que les grands rideaux rouges et l’applaudissement du public pour que tu te croies devant un numéro de ventriloque. A chaque mot de plus t’as l’impression de te noyer dans sa graisse. Du coup, t’essaie de penser à autre chose. Aléatoirement, tu te concentre sur les quelques gouttes de sueurs qui perlent sur son front. Tu pourrais presque sentir d’ici l’odeur de friture qui s’en dégage. Parce que ouais, t’es pas dupe, t’es persuadé son corps est constitué à 95% d’huile, pas d’eau. Bref. Malgré ton inattention flagrante, tu comprends que le but de ce blablatage incessant, c’est de te faire comprendre qu’il n’est pas satisfait de son tatouage. Et qu’est-ce que t’y peux, toi ? C’est Tom qui a fait le sale boulot, et franchement, tu lui tires ton chapeau. C’était comme demander à un agriculteur de labourer un désert de dunes dans l’espoir d’y planter des choux… ouais, c’était très difficilement réalisable pour rester optimiste. A ton avis, il devrait s’estimer heureux qu’il ressemble à quelque chose son… d’ailleurs qu’est-ce que c’était ? Tu fronces machinalement les sourcils. « Bah quoi, qu’est-ce qui vous plaît pas dans ce crapaud ? » Tu vois sa tête se décomposer et tu comprends que t’as fait une bourde, à la limite de l’aberration. « J’avais demandé une grenouille ! » Tu restes silencieux, réfléchissant bêtement à ce qu’il venait de dire. A la suite de ça tu te demandes pour quelle raison majeure t’as envie d’éclater de rire, de lui pouffer en pleine face. Est-ce à cause du fait qu’il soit si pointilleux sur une différence que toi-même t’avais jamais réussi à faire – et que tu ne ferais probablement jamais puisque tu n’as de toute façon aucune envie d’ouvrir une encyclopédie pour savoir – ou est-ce plutôt parce qu’en fin de compte, que ce soit un crapaud ou une grenouille, il aurait l’air con toute sa vie avec ça tatoué sur son gros bras ? Franchement, tu te tâtes. Et comme t’as pas envie de perdre ton temps à réfléchir, tu restes finalement sur ta première idée : tu lui ris au nez. Qu'est-ce que t'aurais bien pu faire d'autre ? Bien sûr, t'aurais pû être un peu plus professionnel sur ce coup-là. Des clients aux idées saugrenues, t'en as eu affaire à des centaines, si ce n'était plus. Mais tu sais pas pourquoi, celui-là... t'arrives pas à le prendre au sérieux. Crapaud, grenouille, raton-laveur ou alouette, t'es persuadé qu'ils auraient tous fini par ressembler à un pancake raté sur ses gros bourrelets distendus. « A votre place, j'irais quand même remercier celui qu'a fait ça... Estimez-vous heureux que ça ressemble à peu près à quelque chose parce que c'était pas gagné d'avance. » Tu lèves les yeux au ciel comme pour accentuer tes propos. T’as à peine le temps de le voir tourner les talons en ronchonnant qu’une voix familière t’interpelle. « Salut Isaac. » D’abord, tu te dis que ça peut pas vraiment être lui, que s’il s’est barré sans prévenir, c’est pas pour revenir la bouche en cœur ensuite. Tu détesterais ça, et t’es persuadé qu’il le sait. Mais quand tu te retournes, là, tu sais que tu ne peux plus te tromper. C’est bien lui qui est là devant toi, et tu te retiens de ne pas tourner les talons juste pour lui foutre la rage. Mais c’est pas ton genre de fuir. T’as l’impression de laisser gagner l’autre et Dieu sait que t’aimes pas ça. « Tiens, un revenant. » Tu lâches un sourire moqueur alors que tu tries machinalement les livrets contenant certains modèles de tatouages. « Qu'est-ce qui t'es arrivé, t'as perdu mon adresse ? J'ai bien cru une fraction de seconde que t'avais peut-être trouvé quelqu'un d'autre pour assouvir tes petits besoins mais j'peux pas m'empêcher de penser que perdrais au change. » Y'a trop de mesquinerie dans ton regard, dans ta voix, dans ton attitude. Au fond tu t'en fiches, toi aussi tu peux trouver quelqu'un d'autre. D'ailleurs tu t'es jamais franchement gêné pour ça. Mais tu sais pas. ça t'énerve. Et le voir là, se tenir devant toi comme si de rien n'éait avec sa gueule enfarinée, ça t'aide pas à être plus tolérant. De toute façon, c'est pas ton genre.
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty15/9/2016, 17:20

De base, je ne voulais pas me prendre la tête. Cela justifiait le moindre de mes faits et gestes, la moindre de mes paroles. Je ne voulais pas trop penser, souvent même pas penser tout court. J'ouvrais les yeux le matin, quand les lueurs du jour me faisaient lancer un juron parce que je n'avais jamais pris le temps d'installer les rideaux de la chambre, et je ressentais un vide immense. Lequel, je n'avais aucune envie de remplir avec des emmerdements de première classe, tel que des réflexions trop poussées. La plupart du temps, je me contenais de sortir du lit et d'afficher un air nonchalant qui me poursuivait jusqu'au petit café du coin, où je prenais le petit déjeuner toutes ces fois où je n'avais pas le courage de cuisiner chez moi. C'est-à-dire trop souvent, et pour cela je devrais aussi cesser de dépenser autant d'argent à faire l'épicerie. Mais bref, la vie est une emmerdeuse de la pire espèce, et je n'avais aucune intention de me laisser affecter. J'avais déjà perdu trop de temps dans ces limbes interminables ces temps-ci. Cela m'arrivait quelquefois, toujours de trop, où je n'avais envie de rien du tout et où je restais enfermé à mon appartement pour écouter un tas de films débiles. Heureusement, l'appel du dehors se faisait toujours entendre tôt ou tard. Et je finissais par aller plus loin que ce café où j'avais passé une heure ce matin, pour me rendre en des lieux riches de promesses diverses.

Je connaissais bien cette boutique pour y avoir passer d’innombrable heures. Pour la plupart, il n'avait même pas été question de tatouages. Non, c'était bien autre chose qui me rappelait ici. Je me tenais là debout depuis quelques instants, d'ailleurs, sans qu'on ne me prête grande attention. « Salut Isaac. » Il avait l'air bien occupé avec son client, mais je n'allais pas patienter ainsi toute la journée qu'il daigne se retourner et m'apercevoir. Quand même, je connaissais un tant soit peu les bonnes manières et même s'il m'arrivait, je l'avoue, d'y faillir grandement, je savais me comporter correctement lorsque j'avais quelque chose à me faire pardonner. Lorsque nos regards se croisent enfin, je lui souris. Non pas le genre de sourire complètement idiot, mais un sourire franchement satisfait. Qui n'est, à mon grand damne, pas vraiment accueilli avec l'identique. Je l'écoute sans broncher, sans même afficher une expression nouvelle. Apparemment, Isaac est de mauvais poil aujourd'hui et l'idée que ce soit véritablement rien que de ma faute m'apparait complètement saugrenue. Ce n'est pas comme si nous avions fait des promesses ou quoi que ce soit de ce genre. Ce n'est pas comme s'il s'attendait à de la stabilité de ma part, s'était-il donc ennuyé à ce point ? « T'es beau, quand t'as les boules. » Je ronronne presque, mais ça n'a strictement rien à voir avec de l'arrogance de ma part. Je n'essaye même pas de le provoquer, ce n'est pas nécessaire. Mais ce petit con en vaut la peine, je n'y peux rien, je suis là à espérer qu'il déride un peu son expression pour m'accorder quelques minutes... voire plus.

« Je ne t'aurais pas été d'une agréable compagnie, j'ai broyé du noir toute la semaine, poussin. » Une semaine, vraiment ? Pas deux ? Pas trois ? Pour être honnête, j'avais même un peu perdu la notion du temps. Toujours est-il que je réalise bien m'être fait absent un petit moment pour qu'il m'en tienne ainsi rigueur. J'affiche tout de même un sourire, parce qu'il n'y a strictement rien de marrant ou même de sexy à parler de déprime, puis c'est derrière moi. On s'en fout après tout, de mes humeurs de merde. « Allez, t'as pas envie qu'on se pardonne tout ça ? Y'a mieux à faire que la gueule quand même. » Je sais qu'il n'a rien à se faire pardonner, mais franchement, porter seul la culpabilité de cette prise de tête ne me dit rien. Puis en même temps, je ne sais pas. S'il est vraiment en colère, s'il n'a pas déjà trouvé mieux que nos aventures à l'arrière de la boutique. Ça me ferait chier, je dois l'admettre, mais ça m'apprendra à ne pas mieux entretenir mes amants. Je me promets d'y veiller s'il daigne cesser de me regarder avec cet air maussade.
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty14/10/2016, 17:02

IT'S BEEN A WHILE
(isathias) mathias lefrançois ft. isaac delatour

« T'es beau, quand t'as les boules. » Ça le fait rire. Il s’amuse de la situation alors que toi, ça t’agace de le voir là, planté devant toi, à te sourire comme si de rien n’était. Au fond, toi, tu t’en fiches qu’il ne t’ait plus donné signe de vie depuis des lustres. La vérité, c’est que c’est ton ego que ça agace. Ta fierté et tout ce qui va avec. « Arrête de faire de m'carresser dans l'sens du poil Casper, t’es sympa mais j’ai du boulot. » Ce petit air grognon, il le connaît par cœur, tu le sais. Ce que tu sais aussi, c’est qu’il n’en sera pas offensé. Il s’en fiche. Et toi aussi. T’as juste aucune envie de l’accueillir avec un grand sourire, c’est pas si facile avec toi. C’est pas comme ça que ça marche. Le malaise c’est que tu peux pas réellement le laisser en plan parce que t’as rien à faire. Où sont tes rendez-vous quand t’en as besoin ? Du coup, tu fais mine de t’occuper, à la fois de tout et de rien. Tu veux pas qu’il croit que t’as tout le temps de porter ton attention sur lui. Ce temps tu l’as pas. Ou plutôt, tu refuses de le prendre. T’es déjà bien assez conscient que vous avez tous les deux tendance à céder trop facilement l’un à l’autre. C’est ce qui se passe généralement quand t’écoutes autre chose que ta tête. Toutefois, t’es assez honnête avec toi-même pour te rendre compte que tu ne fais absolument rien pour lutter contre ça. Bien au contraire. « Je ne t'aurais pas été d'une agréable compagnie, j'ai broyé du noir toute la semaine, poussin. »  Il te sort de tes pensées alors que tu n’as même pas remarqué que tu t’étais laissé happer par celles-ci. Tu laisses échapper un rire sarcastique lourd de sens. T’aurais pu ne rien ajouter à ça, mais c’est pas vraiment ton genre. « Je m'en fous. » Tu hausses négligemment les épaules en t'efforçant de ne pas craquer. Ne ris pas. Ne souris pas. Ne laisse pas même échapper un rictus ambigu. Toi aussi tu peux le laisser mariner. « Allez, t'as pas envie qu'on se pardonne tout ça ? Y'a mieux à faire que la gueule quand même. »  « T'inquiète pas, j'ai effectivement fait autre chose que la gueule pendant tout ce temps », tu grinces en espérant éveiller chez lui une certaine vexation. Comme toujours, tu réponds du tac au tac, comme si tout ce que tu pouvais dire était l’évidence-même. Narquoisement, tu lui adresses un sourire lourd de sous-entendus qui te permet de ne rien ajouter de plus. Vous n’avez pas toujours besoin de mots pour vous comprendre. Tu sais pas trop si c’est parce que vous êtes sur la même longueur d’ondes ou si c’est juste une question d’habitude, mais quoi qu’il en soit, tu ne peux pas nier que c’est agréable. Durant un court instant au moins. « T’as vraiment l’impression que j’suis en train d’me rouler en boule par terre en pleurant par manque de quoi ? » Question rhétorique. En aucun cas tu n’attends de réponse de sa part, bien que le regard interrogateur que tu lui lance porte à croire le contraire. « J’ai une mémoire très sélective tu sais. J’oublie rapidement ce que j’ai envie d’oublier » T’exagères complètement, et il le sait autant que toi, mais ça t’amuse presque de jouer à ce petit jeu. C’est votre truc à tous les deux. Tu ne peux pas vraiment t’empêcher de réagir de cette manière face à lui de toute façon. Pour autant, tu ne crois pas te tromper en affirmant que ni lui ni toi n’avez l’intention de mettre un terme à cette situation qui n’a pourtant ni queue ni tête. Elle vous convient visiblement ainsi. « T'es là pour un tatouage ou t'es venu exprès pour moi ? », tu finis par lui demander d'un air on ne peut plus sarcastique. Le seul truc, c'est que tu sais pas réellement ce que t'attends comme réponse. Qu'il te flatte ? Qu'il te remballe ? Au fond, tu sais que tu te satisferait de n'importe quoi à cet instant précis.
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty17/10/2016, 04:52

Je regarde ses mains s'occuper à toutes sortes de bricoles sans la moindre importance... Alors qu'elles pourraient très bien - mieux - servir à autre chose. Parce que c'est évident, Isaac a décidé de me faire payer mon silence et ses motifs, je les ignore. Devant ce constat, je pourrais très vite lui afficher clairement que son attitude de sale gosse m'irrite un peu, mais je n'en ai pas la moindre envie. Je n'aime pas perdre, d'abord. Et puis, pourquoi se casser la tête quand tout devrait se dérouler dans un degré de simplicité que je n'aurais pas même à expliquer à un imbécile de première. Mes yeux, qui s'attardent avec obstination sur la silhouette qui me tourne le dos, peuvent bien rouler, il reste que je n'ai pas du tout envie de m’empêtrer là-dedans. Isaac est loin d'être un imbécile, je ne pourrais avoir autant d'intérêt pour un nigaud. C'est peut-être même son sale caractère qui m'attire à ce point, parce que je n'ai pas peur de me retrouver avec quelques complications sentimentales. Y'a bien une part de moi qui ne se fout pas des gens, mais je préfère m'entourer de personnes qui me permettent de jouer les abrutis du coeur. Isaac est mon favoris en la matière, de loin.

Je réalise peut-être pour la première fois que c'est moi qui détenait une certaine forme de pouvoir, puisque j'ai toujours choisi l'heure et le moment de mes visites. C'est bien vrai, je suis passé de l'addict incapable de me passer de ses beaux yeux - restons polis... - à Casper le fantôme en moins de deux. Mais c'est tout aussi vrai que je suis surpris par sa réaction. J'ignorais qu'il fallait suivre quelques règles de conduite dans ce genre de liaison qui n'a pourtant rien d'une liaison. C'est une fête, voilà tout. Une célébration du bon temps, des corps, de la chair, que nous avons pris l'habitude de partager. Qu'on se le tienne pour dit, il est vachement embêtant d'être seul avec soi-même trop longtemps. Et il est assez épuisant de se découvrir de nouvelles affinités avec des nouvelles personnes. Il y a bien un truc qui me plait dans le fait de connaitre un corps, d'en savoir les saveurs mais aussi les points faibles. Ou bien les gestes à poser pour tirer une réaction en particulier, un soupir.

C'est décidé, je ne repartirai pas d'ici sans avoir obtenu un peu de ce que j'avais envie d'y trouver. J'ai appris assez jeune qu'il faut avoir de grandes ambitions, sans quoi on n'obtient rien. Mais j'ai aussi compris qu'il valait mieux rester réaliste, sans quoi on est constamment déçus et je ne compte pas passer le reste de mes jours à pleurnicher de mon sort. C'est pourquoi je suis en quête d'équilibre, pour peu que cela se puisse chez moi, et j'accepte : je n'aurai peut-être pas droit à une heure de folie dans l'arrière-boutique. Cependant, je ne compte pas le laisser me faire tourner en bourrique avec ses bouderies. Je ne sortirai pas d'ici sans être un tant soit peu satisfait de la tournure des évènements, et puis... « Non, je ne suis pas venu pour un tatouage. » Je soupire, diable qu'il peut être agaçant. Mais cela me plait. « Tu l'as dit toi-même, poussin, j'y perds trop au change. » Je hausse les épaules. Les discours, ça n'a jamais été mon fort.

C'est pourquoi je me rapproche de lui, glissant un bras autour de sa taille sans omettre de laisser mes doigts s'égarer plus bas. Juste assez pour signifier ma présence. Juste assez pour lui dire « je m'en fiche » qu'on soit à ton boulot, ce n'est pas comme si c'était la première fois. Ce n'est pas comme si ça t'importe, non plus ! « Je suis persuadé que tu n'as pas oublié.... » Je lui murmure à l'oreille. Je peux être un enfoiré, mais je sais m'occuper de mes partenaires. J'ai même tendance à préférer donner que recevoir. « C'est toi que je veux, qu'est-ce que je peux faire pour prétendre à ton ô précieux pardon ? » Impossible de ne pas me moquer. Sa bouderie est d'une absurdité telle ! Passons aux choses sérieuses, ai-je envie de dire. Et en cet instant, j'ai bien le sentiment que c'est ce qui compte le plus au monde. J'ai besoin qu'il me dise oui.

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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty19/10/2016, 22:52

IT'S BEEN A WHILE
(isathias) mathias lefrançois ft. isaac delatour

Vu de l'extérieur tu dois ressembler ni plus ni moins à un môme contrarié, t'en as conscience. T'agis comme ces gamins qui se roulent pa terre dans les magasins de jouets parce que papa et maman n'ont pas cédé à ses caprices. Sans doute que t'es tout aussi ridicule mais de toute façon, t'as toujours été comme ça ; un sale gosse. T'as tellement l'habitude d'avoir qui tu veux quand tu veux que quand cette règle s'écroule, tu tires la gueule? Il avait qu'à pas t'habituer à ça Mathias. Il avait qu'à pas rendre votre relation – ou qu'importe ce que c'est – un truc régulier. Pendant que tu farfouilles hasardeusement dans tes documents, tu tentes en effet de te persuader que c'est son entière faute si son absence te laisse un goût amer au fond de la gorge, goût que tu ne fais absolument pas semblant d'apprécier, même pas pour lui. Pourtant Dieu sait que t'as pas envie de jouer le gars contrarié trop longtemps de peur qu'il se taille le beau blond. Mais t'es pas Isaac Delatour pour rien ; t'as les boules quand c'est pas toi qui tiens les rennes. Ça blesse ton égo. Du coup, t'es tiraillé entre bouder comme un enfant et lui pardonner trop vite. Franchement, t'as plus envie de l'emmener dans un coin pour profiter de ce corps qui t'a curieusement manqué, même si tu ne l'avoueras jamais. Question d'orgueil. Alors forcément, tu joues le mec détaché, celui qui comprend pas ce que veut Mathias. En bref, tu te fais plus idiot que tu ne l'es réellement, uniquement pour le punir à ta manière. « Non, je ne suis pas venu pour un tatouage. » Tu laisses échapper un petit rire mesquin parce qu'au fond, tu le sais pertinemment qu'il n'est pas venu pour ça. Et pourtant, ça t'amuse de faire semblant. « Dans ce cas, si t'es là pour forniquer, j'te propose de traîner Didier dans l'arrière salon. Il est plus poilu et plus rustre mais ça lui fera une nouvelle expérience. Il finira peut-être par changer de bord », tu ironises sans manquer de lui adresser un sourire narquois pour toute conclusion. Du coin de l'oeil, tu guettes la réaction de Mathias. Tu serais pas mécontent si tu parvenais à l'agacer un tant soit peu. Il soupire, c'est un bon début. Tu n'essaies même pas de dissimuler cet espèce de sourire satisfait qui étire tes lèvres. A quoi bon ? Il sait très bien que tu te joues de lui. D'ailleurs, il s'y attendait sans doute. Cependant, contre toute attente, il ne semble pas se démonter si facilement. « Tu l'as dit toi-même, poussin, j'y perds trop au change. » Tu hausses les sourcils. « Ravi que tu t'en rendes compte », tu bougonnes pour toi-même sans même être certain qu'il t'ait entendu. Et si t'avais vraiment été voir ailleurs comme tu le prétends, t'aurais sûrement perdu au change toi aussi. Or, tu l'as attendu comme un con. Ouais, toi, Isaac, t'as été voir personne pendant tout ce temps. Tu mériterais presque une médaille et une tape sur la truffe comme un bon petit chien qui aurait attendu son maître. A cette simple pensée, tu te trouves pathétique. Rien que pour ça tu devrais l'envoyer chier, Mathias. Mais c'est juste au moment où tu t'apprêtes à prétexter un faux rendez-vous à prendre en charge que tu sens le beau blond derrière toi. Lui et sa main baladeuse. « Je suis persuadé que tu n'as pas oublié.... » Un frisson franc parcourt ton échine alors que tu sens son souffle au creu de ton oreille. Quel enfoiré. Si tu comptais pas plier si rapidement, il semblerait que cette idée s'estompe peu à peu. « C'est toi que je veux, qu'est-ce que je peux faire pour prétendre à ton ô précieux pardon ? » Tu ne peux t'empêcher de relever fièrement les épaules alors que tu sens clairement que cette fois, tu mènes la danse. Mieux vaut tard que jamais. « J'ai l'impression que t'es plutôt bien parti », tu admets finalement avant de jeter un bref coup d'oeil derrière toi histoire de vérifier qu'aucun client n'est là. « Si j't'ai manqué, les retrouvailles n'en seront que meilleures ». Une affirmation clichée mais qui n'en restait pas moins réelle. Pour preuve, tu te retournes subitement vers Mathias et ne perds pas une seconde de plus avant de plaquer tes lèvres sur les siennes. Elles ont un goût de "reviens-y". Plus que d'habitude tu veux dire. « J'ai envie de te foutre une tarte dans la gueule », tu reprends, à moitié sincère. T'irais pas jusque là, mais l'idée de fond n'est pas entièrement fausse. Pour autant, tu prolonges le baiser sans aucune hésitation, geste qui contredit totalement tes précédents propos. A vrai dire, tu t'en balances pas mal. Tout ce qui t'importe, c'est d'avoir retrouvé Mathias, même si ce n'est que pour quelques heure, voire même quelques minutes. Du coup, t'as pas envie de perdre de temps. Alors, d'un geste vif, t'attrapes Mathias par la ceinture et l'entreine dans l'arrière-salon, celui-là-même qui avait déjà été témoin de nombreux de vos précédents ébats.
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty30/10/2016, 23:43

Les cheveux blonds, les yeux clairs, ça ne fait pas de moi un ange. Certains diraient que je pouvais me montrer carrément détestable, dans ma façon d’agir avec les autres comme si je ne leur conférais aucune individualité digne de ce nom, rien en tout cas qui pourrait me pousser à faire attention aux sentiments qu’éprouvent les autres. De coutume, j’aurais même pu me montrer assez peu patient face à tout ce petit manège destiné à me faire payer mon absence des dernières semaines, mais je n’en faisais strictement rien. Je me contentais d’un air vaguement agacé et presque patient, d’un soupir à peine dissimulé pour ponctuer les piques lancées par mon vis-à-vis. Voyez, le fait est que je n’avais qu’une seule chose à perdre en cet instant : la possibilité de passer du temps avec Isaac. Et bien que je ne prétendais pas le connaître si intimement, en dehors de son corps dont je m’étais appliqué à connaître par cœur les moindres secrets, je le connaissais bien suffisamment pour savoir que je devais presque considérer cela comme un test de sa part, à savoir si j’étais assez motivé pour endurer son mauvais caractère. Il aimait bien qu’on lui témoigne sa valeur, ce petit con, et je ne lui en voulais pas. Tout compte fait, cela me plaisait même. Dans mes propres contradictions internes, je souhaitais à la fois quelque chose qui ne me procurerait pas d’emmerde et quelque chose qui ne soit pas si facile. Isaac était la parfaite réponse à mes souhaits. Pour le coup, je m’en voulais presque de l’avoir négligé. Sauf que je venais de lui dire la plus exacte vérité : ça n’aurait pas été vraiment plus marrant que je lui raconte mes emmerdes, et par conséquent mon envie de m’isoler quelque temps.

Ce n’était pas dans les règles de notre liaison -qui justement n’avait pas de règles- de jouer les confidents. Nous avions toujours laissé les détails trop sérieux en dehors de nos heures passées ensemble. Je n’aurais pas forcément été contre, ceux qui me connaissent bien savent que j’ai un petit côté chieur qui aime débiter des chapitres entiers de plaintes sur l’existence toute entière lorsqu’on m’en donne l’occasion, mais ce n’était pas son genre. Par conséquent, ce n’était pas non plus le mien lorsque j’étais en sa compagnie. Nos personnalités étaient beaucoup plus compatibles que ce qu’il laissait entendre et c’est pourquoi je souriais à mon tour, air moqueur à l’appui, en le voyant chialer avec toute l’acidité dont lui seul était capable. Ça lui plaisait peut-être tout aussi bien qu’à moi de chercher l’attention des autres et j’étais bien disposé à lui donner la mienne toute entière pour me rattraper. Quelle saveur de satisfaction cela avait ! Quand ses lèvres capturaient les miennes dans un mouvement si vif qu’il m’avait d’abord échappé. Je me laissais donc faire docilement -pour l’instant et pour témoigner de ma reconnaissance- et entrainer jusque derrière, là où nous avions pris l’habitude d’investir quelques heures assez régulièrement avant que je ne joue les absents.

Je n’avais donc besoin que d’un coup d’œil pour reprendre mes marques. Je connaissais bien l’endroit. Jusqu’ici, je m’étais laissé faire parce que je sentais bien son besoin d’avoir le contrôle sur tout ça. Bien. Maintenant qu’il en était satisfait et qu’il avait laissé de côté son sarcasme pour se dédier à ce qui était beaucoup plus important, je plantais mon regard dans le sien avec un léger sourire en coin. Tout ce qu’il manquait parfois à ma créativité, c’était un peu de motivation. Cette fois, j’en avais à revendre, j’étais même complètement absorbé par cette seule idée qui était de lui plaire encore davantage que les fois précédentes. Question qu’il ne remette plus aussi facilement en question son envie de se retrouver avec moi. Puis, je devais encore me faire pardonner. « Vais-je découvrir de nouveaux tatouages ? » prenais-je seulement le temps de demander, avant de m’aventurer sans la moindre gêne, aucune, à embrasser sa peau. D’abord son cou, mais rapidement mes mains saisissaient le bas de son t-shirt pour l’en débarrasser et ainsi me permettre de retrouver son corps petit à petit. Je le pouvais doucement jusqu’à ce qu’il se retrouve plus ou moins coincé entre moi le mûr. Je trouverais mieux, niveau confort, mais il n’était pas question de perdre une seule seconde. Je ne comptais pas faire dans la dentelle et les fleurs, même si je me montrais dans les gestes bien souvent plus attentionné à son égard que nous l’admettrions lui ou moi. J’aimais donner, souvent plus que recevoir. Difficile d’expliquer pourquoi, sans doute parce que j’aimais par dessus tout l’excitation de sentir sous mes doigts ou sous mes lèvres les frissons de plaisir de mon partenaire. Et Isaac, je voulais lui faire perdre pied. Ne pas lui laisser une seconde de plus pour réfléchir ou jouer les rabat-joie. « Oublie la tarte, j’ai d’autres plans. » j’ajoutais alors, pris momentanément d’un rire railleur, soufflé entre les baisers sur sa peau brûlante. J’attrapais de mon autre main sa ceinture, l’attirant vers moi ou plutôt moi, m’approchant de lui jusqu’à nos bassins s’entrechoquent légèrement dans une délicieuse friction.
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty8/11/2016, 22:36

IT'S BEEN A WHILE
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Autant que tu te l'avoues à toi même (ce serait déjà un bon début), t'es franchement soulagé que Mathias n'ait pas fait appel à toi pour se confier sur ses soit-disant problèmes du moment. D'ailleurs, même lorsqu'il n'est pas question de problème, t'es pas du genre à être l'épaule sur laquelle on chiale ni meme l'oreille qui écoute attentivement les gérémiades des autres. En toute honnêteté, t'aurais même pas fait une toute petite exception pour Mathias. Après tout, c'est pas ton genre de faire attention aux autres, quand bien même tu coucherais avec eux de temps en temps. La preuve en est que t'as même pas tilté quand le beau blond a mentionné avoir broyé du noir durant quelques jours. T'aurais pu rebondir, jouer l'type aimable histoire qu'il regrette encore plus de t'avoir délaissé déjà trop longtemps à ton goût. Mais force est de constater que t'es bien incapable de faire semblant, et il s'avère d'ailleurs que Mathias te connaît comme tu es. Sans aucun filtre. C'est étrange parce que vous n'avez pourtant jamais pris le temps de faire réellement connaissance toi et lui. Quoi qu'il en soit, tu te dis qu'il t'en tiendra pas rigueur si tu t'intéresse pas à lui. Tu ferais bien de faire pareil toi, et de pas t'évertuer à lui faire payer son absence comme l'abruti que tu es. Il faut croire que "fais c'que j'dis mais pas c'que j'fais", c'est ton crédo. Pour autant, tu t'efforces de te radoucir. Ou plutôt, tu le fais naturellement parce que t'en as déjà ta claque de jouer au con face à un Mathias qui risquerait de se tailler avant de s'être excusé auprès de toi comme il se doit. Hors de question que tu le laisses partir sans qu'il ne soit passé de l'autre côté de la boutique. Certaines habitudes ne sont pas faites pour être bousculées parce qu'elles sont bien trop appréciables et tout aussi  appréciées. Du coup, tu te décides assez rapidement à arrêter de réfléchir. Ecouter tes pulsions, c'est sans doute ce que tu sais faire de mieux alors inutile de perdre ton temps. Ça tombe bien d'ailleurs puisque "pulsions" et "Mathias" se rencontraient bien souvent dans ton esprit et formaient un duo plutôt convainquant. Si t'ajoutes à ça cet environnement propice aux parties de jambes en l'air avec le beau blond, c'est la combinaison parfaite.
« Vais-je découvrir de nouveaux tatouages ? » Un rire s'échappe de tes lèvres alors qu'un sourire narquois vient le ponctuer presque aussitôt. L'idée-même qu'il puisse connaître chacun de tes tatouages sur le bout des doigts te satisfait plus que de raison. « A toi d'me l'dire. » Y'a un air de défi dans ton regard. Tu sais qu'il n'en trouvera pas de nouveau cette fois-ci, mais tu sais aussi que ça te plaît qu'il cherche quand même. C'est vrai, c'que tu voudrais ajouter c'est que toi, t'espère ne pas en trouver sur lui puisque tu te considères comme son tatoueur atitré et que, de ce fait, tu n'apprécierais pas franchement qu'il ait été se faire encrer la peau par un autre que toi – au même titre que tu ne supportes pas tellement l'idée qu'il ait pu aller batifoler ailleurs pendant son absence. Tu n'as toutefois pas l'intention de gâcher cet instant avec des pensées aussi négatives, c'est vraiment pas ton genre ; encore moins lorsque le jeu est aussi bien engagé. A peine t'a-t-il retiré ton t-shirt que tu fais de même avec une impatience que tu ne cherches même plus à dissimuler. T'as plus qu'une envie : t'adonner à votre petit plaisir habituel, tant et si bien que tu défaits déjà avec vivacité la boucle de sa ceinture. « Oublie la tarte, j’ai d’autres plans. » Tu ris contre ses lèvres, ne prenant même pas la peine de les séparer une seule seconde. « T'as la prétention d'être meilleur qu'une tarte à la crème ? » La tarte que tu avais mentionnée quelques secondes plus tôt avait beau ne rien à voir avec une tarte à la crème, tu joues sur les mots avec le même plaisir que tu joues avec Mathias. La vérité c'est que tu préfères sa peau à tous les desserts du monde, même si tu lui avoueras jamais. C'est pas vraiment ton genre de t'attacher autant à un seul et même corps, toi qui change de plan tous les jours. Mais lui, c'est ton exception secrète, cette même exception qui te fout la rage quand elle s'absente sans prévenir. Tu sens la fièvre envahir ton être tout entier au contact de vos deux entrejambes qui se rencontrent et c'est même presque trop rapidement que la tienne s'éveille déjà un petit peu. « Me refais plus jamais ça, p'tit con », tu lâches dans un souffle tandis que l'une de tes mains s'aventure à l'intérieur de son boxer, dans l'espoir de lui faire passer dévinitivement l'envie de recommencer à s'enfuir. Avec une dextérité dont tu ne doutes plus, tes doigts s'appliquent à le caresser tandis que t'embrasses le beau blond comme s'il t'avait manqué. Ouais, "comme si". « C'est vraiment dommage que tu n'aies pas songé à me rendre visite, il paraît que le sexe est un excellent remède contre la déprime. » Alors non, tu ne l'aurais probablement pas écouté, mais peut-être bien que tu l'aurais partiellement guéri, et cette simple idée suffisait à te satisfaire. Qu'importe, tu seras son remède post-déprime.
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty21/11/2016, 02:57

Il y avait comme un bourdonnement dans l’air, de quoi me faire ignorer ses paroles parce que je les entendais tout juste. C’était ce feu, ce même feu qu’il avait toujours su faire brûler en moi et qui me faisait le plus grand bien. Ça engourdissait mon cerveau à la limite, et mes pensées. Heureusement, ça faisait tout l’effet contraire à la moindre terminaison nerveuse. Mon corps ignorait merveilleusement bien toutes les emmerdes qui pouvaient me bloquer des heures durant dans d’autres circonstances. Je me sentais pris d’une telle euphorie que je ne cessais de sourire, lorsque mes lèvres n’étaient pas prisonnières d’un contact étourdissant avec les siennes. C’était peut-être là la seule garantie avec Isaac ; je n’aurais pas à jouer un autre rôle que celui du mec qui oublie tout le reste pour tout donner quelques instants. Quand j’y pensais à froid, ça me laissait parfois quelque peu perplexe. Car certes, s’habituer à une personne avait quelque chose de plaisant dans la mesure où j’en venais à connaître ce qui lui plaisait et vice et versa. Ça permettait d’éviter les plans foireux et décevants sur lesquels on tombe forcément quelquefois quand on multiplie les aventures. Je n’étais pas trop de ce genre par nature, c’était bien davantage parce que le besoin de combler un vide ne me quittait désormais jamais totalement. Sauf que ça avait aussi ses inconvénients et je regrettais presque de ne pas avoir sauter le pas ces dernières semaines. Je n'avais vu personne d'autre, je ne m'étais même pas adonné à flirter avec qui que ce soit. Je ne lui avais pas menti ; je n'avais strictement rien foutu et ça n'avait absolument rien eu d'excitant.

Sa douce menace à peine voilée, je la captais avec plus de précision que le reste. J’avais presque envie de lui confirmer que je ne lui referai pas le coup car en cet instant je n’avais plus qu’une envie et c’était de ne pas le quitter de si tôt. Mais je me contentais d’un silence mutin. J’aurais bien aimé lui forcer la main et lui faire dire que ça lui avait manqué aussi, ou alors tout simplement que ça lui plaisait, tout ça entre nous. J’ignorais pourquoi cette pensée se frayait un chemin jusqu’à le peu de lucidité qui dominait encore mon esprit. Soyons francs : je ne cherchais pas du tout à m’attacher d’une quelque manière que ce soit. Mais peut-être bien, que j’aimais être particulier et désiré de façon tout aussi particulière. Peut-être bien, qu’il m’avait manqué à moi et que je le réalisais pleinement. « Tu as encore tout le loisir de me le prouver… » lui soufflais-je doucement parce que la proximité, la chaleur brûlante entre nous, appelaient à baisser le ton, mais Isaac ne perdait pas son temps. Déjà, je fermais les yeux et me laissais emporter par les sensations passionnantes sous les soins de ses mains habiles. Si j’avais d’abord souhaité prendre le premier l’initiative, ses caresses me faisaient cédé. J’avais envie qu’il s’occupe de moi. Et il y avait comme une fièvre dans mes yeux qui le lui réclamait ardemment, ces quelques fractions de seconde où j’arrivais à capter son regard.

Ce n’était sans doute pas faux, les retrouvailles étaient plus piquantes que jamais. Je ressentais une décharge à chaque frôlement, j’en étais ivre ! Et je me foutais éperdument de quoi que ce soit d’autre. Si bien que j’avais envie, plus que de coutume où j’aimais bien mener les parties à ma façon et défier, de lui laisser mener complètement la danse. Je n’opposerais pas même de résistance à ce qu’il me fasse un peu payer mon grossier abandon des derniers jours. Et comme pour appuyer les étincelles du désir déjà bien présent entre nous, je me faisais légèrement violence pour me remettre à bouger -et non seulement fondre dans une sorte de transe sous ses soins. J’agrippais donc à nouveau sa ceinture pour en défaire la boucle, puis l’attache de son pantalon. Je laissais nos lèvres se détacher rien que pour les approcher de son oreille et lui murmurer « Je suis tout à toi. » après m’être appliqué d’une main connaisseuse à le débarrasser à son tour de quelque morceau de tissu dérangeants. « J’en crève d’envie. » laissais-je glisser sans gêne. Pourquoi se priver ?
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty15/12/2016, 01:01

IT'S BEEN A WHILE
(isathias) mathias lefrançois ft. isaac delatour

T'as beau jouer la diva contrariée simplement pour faire croire à qui le voudra bien que tu contrôles la situation, tu savais depuis le début comment ça allait finir. Tu l'sais que tu résistes jamais longtemps à sa putain de p'tite gueule d'ange. Ni au reste d'ailleurs. Tu pourras toujours te persuader que tu sais lui résister et que ça te fait pas grand chose, au fond, ce s'ra jamais vrai.  Il le sait lui aussi, t'en es persuadé. Sous ses airs candides, il est loin d'être con ; il est loin d'croire à tes faux talents de comédien du dimanche. Mathias, il est pas venu ici pour rien. Il s'attendait à ce que tu craques, encore, parce que c'est ce que vous faites toujours. Craquer. L'un pour le corps de l'autre, l'autre pour le corps de l'un. Pourtant, Dieu sait à quel point tu hais la routine, les habitudes plan-plan et tout ce qui va avec. Tu sauras jamais expliquer pourquoi avec Mathias t'es pas capable de faire autrement que comme c'est prévu. Du coup, c'est jusqu'au même endroit que d'habitude que tu l'entraînes, cette espèce d'arrière-boutique qu'a déjà tout vu de vous deux, de vos corps, de vos ébats. Celle-là-même qu'a déjà tout entendu aussi, de c'que vous avez jamais été capable de retenir. Au fond, t'as jamais assez de volonté quand il est là. Tu contrôles plus rien, même pas tes propres envies. C'est comme si vos lèves avaient été scellées trop longtemps entre elles jusqu'à bloquer ton flux sanguin. Ça irrigue plus ton cerveau, c'est fini. T'as fermé tous les verrous de ton esprit pour n'y laisser que toi et lui. C'est la seule chose qui t'fait oublier en général. Le sexe. Ça t'fait oublier que t'as une vie de merde. Mieux encore, ça t'fait oublier que t'as besoin de quelqu'un pour oublier que t'as une vie de merde. Alors tu t'fais pas prier pour te jeter à corps perdu dans cet échange enivrant qui est le vôtre. Désormais, t'as juste envie de retrouver la chaleur de la peau de Mathias sous tes mains et leurs ferventes caresses. Pourvu que les siennes soient aussi brûlantes. C'est qu'il t'a presque manqué ce con. Et comme un abruti, tu l'as attendu alors que t'aurais pu aller voir ailleurs comme tu le fais toujours. Mais Mathias, c'est la seule habitude que tu refuses de changer. T'y as pris goût. Comme une bonne clope. Même ses baisers sont aussi enivrants qu'la nicotine. C'que c'est bon de les retrouver enfin. « Tu as encore tout le loisir de me le prouver… » Comme si ton cerveau manquait d'oxygène, tu réponds pas immédiatement parce que tu sais même plus de quoi il parle. Qu'est-ce que t'as dit toi quelques secondes plus tôt ? T'en sais rien. Tu t'en fous. Tout c'que tu sais c'est que t'es prêt à lui prouver tout ce qu'il voudra. Parce que ces quelques jours ont été trop longs. Parce que ton corps a pas eu sa dose. Parce que t'as besoin de rattraper tout ce temps où il a déserté. T'as l'air accro comme ça, quand t'y penses. Tu détestes ça. Mais c'qui t'empêche de te laisser bouffer par la gêne d'une certaine dépendance, c'est de savoir qu'au fond, vous êtes tous les deux pareils. L'un veut l'autre, l'autre veut l'un, mais vous refusez tous les deux l'attachement malgré l'habitude. C'est juste le numéro que t'appelles quand t'as personne d'autre. Ou quand tu veux personne d'autre que celui qui te connaît le mieux. Il est ton numéro. Et aujourd'hui, c'est lui qu'est venu à ton guichet, un guichet qui n'attendait personne d'autre. T'as beau être un fervent amateur de plans cul, t'es comme tout le monde : t'as un dessert préféré. Et comme c'est bon de retrouver son goût, même seulement après une semaine. Pourtant, tu t'autorises à abandonner ses lèvres pour quelques secondes, le temps de le débarrasser de son tshirt. Tu te permets même de déposer quelques baisers brûlants au creux de son cou alors que la fièvre que tu ressens vient bel et bien d'ailleurs. La paume de l'une de tes mains se réchauffe si vite au contact de son entrejambe encore trop engoncée sous le tissu. De plus en plus engoncée. Tu la sens gonfler doucement entre tes doigts, tu trouves cette sensation exquise. Y'a même un sourire victorieux qui s'affiche sur ta gueule de gamin satisfait, comme si c'était la première fois. Tu veux rattraper ses lèvres, mais t'as pas le temps. « Je suis tout à toi. J’en crève d’envie. » T'as même pas besoin de glisser un "moi aussi". C'est une évidence. Ton corps réagit si bien. Si vite aussi. Il réagit sous chacun de vos baisers, de vos frictions, de vos caresses. Ton désir se concrétise. Tes lèvres s'éternisent sur chaque parcelle de son corps : ses lèvres, son cou, son torse, son ventre, son bas-ventre. Et puis enfin sur l'object de ton désir. « Ne le prends pas personnellement si j't'adresse pas la parole, j'ai mieux à faire », tu lâches avant de t'affairer à ce qui t'intéresse réellement. T'aurais presque envie de rire de la situation. Toi qu'avait l'intention de lui faire payer son absence, te v'la à ses genoux en train de te préoccuper de son petit plaisir. Force est de constater que t'as plus aucune volonté face à sa petite gueule.
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty8/1/2017, 01:08

Ce que je peux me foutre de tout. Ce n’était pas bien nouveau, tout un tas de gens pourraient se présenter chacun leur tour et vous chanter glorieusement les éloges de mon redoutable je-m’en-foutisme depuis des mois, voire des années. Je ne tenterais même pas les contredire, car j’avais si peu d’intérêt pour les choses que j’en étais souvent désagréable au gout de plusieurs. Si seulement j’en avais eu l’intérêt, je leur aurais sans doute expliqué que c’était d’autant plus exaspérant pour moi, de ressentir cette profonde et constante lassitude. C’était d’ailleurs ce qui donnait autant d’importance à Isaac, qu’il le veuille ou non. Ce qu’il me faisait ressentir volait bien plus haut que toutes les sensations, et même émotions, qui me traversaient de coutume. Ça ne lui aurait pas fait plaisir que je le dise, et je n’en avais de toute façon pas l’intention. Non seulement tenir une conversation n’était plus dans mes priorités, mais je n’avais pas plus que lui envie de la moindre complication. J’aimais les choses simples comme elles l’étaient. Je n’avais nul besoin de me justifier de quoi que ce soit avec lui… Quoi que. Son attitude d’un peu plus tôt m’en avait sérieusement fait douter pendant un instant. Et puis, ça ne m’avait même pas embêté. Comme toujours et tout ce qui concernait Isaac, j’avais seulement pris plaisir, en quelque sorte, au nouveau défi qu’il m’avait posé. Celui de le convaincre de me pardonner, et de me donner à nouveau quelques précieuses minutes de son temps.

J’étais parmi les gens qui défendaient l’idée que le sexe valait mieux que la drogue. Je songeais, sous un éclair de lucidité, que c’était d’autant plus vrai. J’avais l’impression de planer, ma tête menaçait de chavirer derrière. Lourde, légère… surtout brûlante. Allez savoir pourquoi, mais ses doux baisers dans le genre mielleux m’excitaient plus que de raison. Je me sentais victorieux, parce qu’entre nous, pour intéresser suffisamment ce type pour qu’il mette de côté sa fierté… Bref. Isaac et moi. Rien d’autre ne comptait. Je me surprenais même à songer qu’il y avait quelque chose, telle une complicité, entre nous. Nos regards enfiévrés qui se croisent, se cherchaient, et moi qui lui souriais en coin, toujours de cet air espiègle indomptable. Je savais que ça avait tendance à l’agacer. Encore sa fierté. Mais il était aussi trop occupé à présent pour s’en soucier ou m’en faire le reproche. J’aurais bien voulu le bénir, là maintenant, mais je doutais qu’il ne soit déjà trop dépravé pour cela. Ce qui me plaisait au plus haut point. Y avait-il seulement un plus grand plaisir ; cette toute-puissance qui m’électrisait avec violence, mais tout à la fois cette vulnérabilité vertigineuse sous ses caresses intimes. Non, nous n’avions pas besoin de mots pour se comprendre. Le corps possédait un langage encore plus explicite, impossible à refreiner. Je le gratifiais d’ailleurs d’un long soupir d’appréciation en glissant furtivement une main au travers de ses cheveux.

Une fois entrés dans la danse, il n’était plus possible de faire marche arrière. Le désir faisait bel et bien partie de ces interdits (selon certains ; mais je n’étais définitivement pas de ceux qui pensaient de la sorte) auxquels il était impossible de résister, une fois piqué. Le temps dévalait à un rythme affolant et surtout incohérent, comme si les secondes s’arrêtaient brusquement, nous emportant quelque part ; vers un ailleurs bien meilleur que toutes les conneries du quotidien ; et puis, reprenait son cours en s’accélérant pour rattraper les secondes échappés. Mon cœur, de même. Même s’il était bien étrange de parler de lui, qui n’avait pas tout à fait sa place dans la cadence. Il n’était pas invité à participer, pas même concerné. Mais ses battements faisaient tambouriner ma poitrine à une vitesse appréciable, enivrante. Non pas que j’étais particulièrement patient comme mec, mais j’avais surtout envie que cet instant se prolonge. Peut-être plus que les autres, car peut-être bien que oui, j’avais besoin de compagnie véritablement. Alors après un instant, j’incitais doucement mon partenaire à cesser ses divines caresses pour se redresser, et pour me retrouver. Sans être douillets, nous serions plus confortables sur l’espèce de canapé ornant la pièce.

Et alors, j’avais cette étrange image. Cet esprit vindicatif ; cet impératif d’assourdir le ciel de nos ébats. Je n’avais que faire de l’endroit ou du fait qu’il pouvait potentiellement y avoir des collègues ou clients pour nous entendre. Je mettais d’autant plus d’efforts dans chacun de mes gestes, rien que pour lui plaire. N’était-ce pas l’objectif ultime ? Lui plaire, puis le laisser me plaire, afin que chacun y trouve son compte. Il n’y avait pas à dire, sexuellement, notre entente était parfaite. Certains couples auraient sans doute quelque chose à y envier, ou à y apprendre. À moins bien sûr, que ce ne soit justement l’absence de promesse en quelque genre qui facilitait le laisser-aller le plus complet.
Bref. J’étais bien, dans ses bras.

L’instant le moins agréable était peut-être l’après. Le silence, à tout le moins cet instant où l’absence de paroles à échanger se faisait durement sentir en comparaison avec les piques que l’on pouvait se lancer pour attiser le feu, ou les quelques mots aléatoires qui se glissaient au cœur de nos étreintes. J’avais envie d’une cigarette, bien que le goût froid du tabac pouvait être amer, après de telles saveurs. Je regardais Isaac un peu plus longuement que de coutume, sans empressement pour me revêtir d’ailleurs. J’étais un peu plus prompt à le saluer d’un baiser en temps normal, j’ignorais pourquoi je m’attardais après avoir été parfaitement rassasié. « Tu as faim, tu veux sortir manger un truc ? » Pas d’arrière-pensée, pas de piège dans la question. Simple spontanéité, et si j’avais voulu paraître aussi pathétique que je l’étais sans doute en cet instant et ces derniers temps, j’aurais ajouté que je n’avais pas tellement envie de me retrouver seul avec moi-même à nouveau. Pas si tôt.
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Isaac Delatour
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty1/3/2017, 16:51

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Tu trouves rarement un intérêt à te rabaisser face à quelqu'un, pour ne pas dire jamais. Et pardonner Mathias pour t'avoir oublié le temps qu'il l'a voulu, c'était comme se rabaisser pour toi. T'as jamais accepté d'être le laissé pour compte bien que jusque là tu ne te sois jamais plaint de jouer les toutous sexuels, pour la simple et bonne raison qu'il était le tien aussi. Quand l'un siffle, l'autre accourt. Ouais, mais Mathias, il a fait l'erreur de pas accourir cette fois. Tu l'as peut-être pas sifflé mais t'attendais sans aucun doute qu'il le fasse. Il l'a pas fait ce con. Il s'est tiré tu-sais-pas-trop-où. D'ailleurs, t'as même pas envie de le savoir. Du coup, t'es parti dans l'optique de faire ta tête de con. Il a décidé de partir de ta vie durant quelques jours, c'était son choix. En revanche, ce sera le tien de décider si oui ou non il pourra y revenir. Y'a pas de raison que ça ne se joue pas sur un pied d'égalité. Si seulement il avait pas tout compliqué, t'aurais probablement jamais remarqué que t'avais tant besoin de lui. Une dépendance physique que t'as du mal à admettre, mais qui existe pourtant bel et bien. Sans doute qu'il y a quelque part un petit fond d'affection, et que c'est précisément ce petit détail qui t'empêche de voir la vérité en face et d'admettre que ce qui te dérange le plus, c'est que Mathias puisse un jour ne plus avoir besoin de toi. Mais il est revenu putain, et le soulagement qui va avec aussi. C'est pas encore aujourd'hui que tu devras te passer de lui, et t'es tellement ravi à cette simple idée que tu perds immédiatement toute volonté à jouer au môme trop gâté qui crache dans la soupe. La vérité c'est que t'en veux encore, et tu serais même capable d'en redemander, quitte à balayer ta trop grande fierté d'un revers de la main. Alors tu te laisses inévitablement aller à tes désirs qui, tu le sais, s'articulent si bien à ceux de Mathias.
T'es gagnant. Le roi qui retrouve ses draps de soi. Une étoffe anormalement brûlante mais la sensation est si plaisante que tu t'en plaindrais pour rien au monde. Ce sont les baisers de Mathias qui te brûlent à vif et t'espères, sans trop savoir pourquoi, que cette fois il y laissera une cicatrice. Au cas où il viendrait à s'tirer à nouveau, tu sais. Au fond t'aurais pas supporté être détaché de ta faiblesse, quel paradoxe absurde, n'est-ce pas ? Toi qui joues toujours au plus fort, au type sans attache. T'en rierais si t'étais pas obnubilé par l'instant présent. Celui-là-même qui semblait faire chavirer Mathias ; les jambes flageolantes, le souffle saccadé, les doigts qui s'agrippent à sa prise, à toi. Tu sais pas si c'est la fièvre qui t'fais tourner la tête, mais tu sais plus où t'es. Peut-être que ça va trop vite ou pas assez. Vos corps se confondent soudain au rouge incandescent du canapé alors que tu sais même plus comment vous êtes arrivés là. Tu t'en fiches, c'est pas le plus important. C'est pas important non plus les autres, ceux qui pourraient, en tendant l'oreille, être témoin de votre bon plaisir, celui que tu te donnes à peine le mal de dissimuler. T'as pas envie d'le garder comme un précieux secret. Ou alors t'as plus envie à cet instant précis. S'il était à toi le temps de ces minutes ui s'égrainaient bien trop vite, tu ne serais plus le seul à le savoir. Y'a quelque chose de satisfaisant dans cette idée, celle que tu l'possèdes un peu et que t'es fier de l'montrer. Comme si un quelconque sentiment venait jouer un rôle là-dedans, mais Dieu sait qu'tu veux rien nommer de tout ça, t'as bien trop les jetons. Aussi, tu t'y intéresse pas vraiment, préférant te laisser aller à l'ivresse de vos deux corps qui se trouvent, qui se plaisent, qui se satisfont. Y'a plus rien, y'a plus que vous. Et puis soudain, il reste lui. Et toi. Séparémment. Vos souffles ne s'entremêlent plus. Dans ton regard s'estompe la fièvre pour laisser place à une déconcertante neutralité. C'est drôle, tu comprends pas. Parce que t'as pris ton pied mais que tu peux pas t'empêcher de revenir au point de départ plutôt que de repartir sur les restes encore chaud de vos ébats.
Tu te revêts, lèvres scellées. Tu voudrais bien y retrouver le goût de celles de Mathias mais comme d'habitude, tu fais mine de rien. Le seul truc qui diffère, c'est que cette fois, tu t'sens pas orêt à le planter là pour retourner à l'accueil, juste comme ça. T'as cette irresistible envie de rester avec lui, mais pour quoi faire ? Vous n'avez rien à vous dire. Lui et toi, vous ne savez vous parler qu'avec vos sens, jamais avec les mots. Du moins, c'est c'que tu crois toi, parce que Mathias, il tente quelque chose. « Tu as faim, tu veux sortir manger un truc ? » C'est vrai, ça met du temps à monter jusqu'à ton cerveau. Est-ce qu'il te propose réellement d'aller bouffer avec lui ou est-ce que t'es trop con pour comprendre ce qu'il essaie de te dire ? Dans le doute, tu t'avances pas trop dans ta réponse, même si tu peux pas t'empêcher d'être sarcastique. « T'es en train de me proposer un rencard ? », tu demandes dans un rire mi-figue mi-raisin. Tu t'efforces de pas sourire comme un imbécile heureux mais tu sens bien que tes lèvres ont soudainement une volonté propre. Pourtant, tu fais tout pour ironiser la situation, histoire de faire genre que ça te touche pas vraiment. « T'es sérieux ? C'est pas notre genre. » L'air de rien, tu sors une clope de ton jean et le briquet qui va avec. T'as le geste nonchalent, on croirait qu'tu te fiches pas mal de Mathias. Et peut-être bien que c'est ce que tu veux laisser paraître pour la simple et bonne raison que tu sens qu'en fait, tu t'y attaches plus que de raison. C'est pas bon. Pas bon du tout. L'ignorance, tu sais la jouer à la perfection. Ouais mais le truc c'est que d'un coup, t'as peur. Et s'il s'en allait ? Définitivement cette fois. S'il tournait les talons pour ne jamais te retrouver ? Instinctivement, tu te hâtes vers lui et l'agrippe par l'une de ses manches comme s'il était sur le point de s'enfuir. Tu te sens con l'espace d'une seconde parce qu'en réalité, il a pas bougé d'un poil. Tu sens à son regard qu'il s'interroge et tu te sens encore plus con que la seconde précédente. « Euh... je... » Tu lâches son bras tandis que tu tentes tant bien que mal de dissimuler ton embarras. Tu lui tournes le dos pour aller ta cigarette, et, une fois que tu reprends un peu confiance, tu réponds enfin. « Ok, on peut faire ça. J'avoue que j'ai un peu la dalle. » T'aurais pu ajouter que c'est lui qui t'as creusé l'estomac, mais comme toujours, tu dis rien. Toi, t'es plus du genre à ouvrir ta gueule quand il faudrait pas, mais aussi et surtout à la fermer quand il faudrait qu'tu parles. Une putain de mauvaise habitude, vraiment.
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MessageSujet: Re: it's been a while + isathias. it's been a while + isathias. Empty8/3/2017, 02:20

C'était tout bête, mais cela attisait quelque chose en moi. Une sorte de plaisir malsain, à savoir qu'il y avait bien plus de chances que cette proposition se transforme en catastrophe qu'en quoi que ce soit d'autre. J'avais envie de flirter avec le danger et je me délectais de l'instant de complète surprise qui s'était traduit, pendant quelque secondes, en une expression presque suspicieuse chez Isaac. Du moins, je me l'étais imaginé comme tel, car l'instant d'après, j'avais droit à cette même indifférence que je connaissais si bien. C'était à en rendre fou n'importe qui, mais c'était comme ça, nous deux. Même après s'être complètement exaltés l'un de l'autre. Je me contentais de persister dans mon idée absurde en le fixant d'un sourire plein de défis, sans terminer de me rhabiller aussi rapidement que de coutume. Faut dire que je n'avais pas de problème avec la nudité. Ça aurait été hypocrite d'en avoir un après nous être adonnés à une telle intimité. Mais comme ça, ça faisait peut-être un peu parasite dans le genre. Je n'avais pas l'intention de lui laisser l'occasion de me dire non. J'étais un peu gosse gâté pourri moi-même, et le fait de ne laisser à personne dans mon entourage la capacité de me dire 'non' sur quelque sujet que ce soit me dotait d'une confiance qui me faisait parfois me casser la gueule.. Oui, je m'accrochais à lui parce qu'il était en ma compagnie, mais ce n'était pas seulement une question de hasard. J'avais choisi sa compagnie. Malgré la nature imprécise de nos rapports, cette liaison avait quelque chose de bien plus stable que toutes les autres relations que je n'entretenais de toute façon absolument pas. Voyez la famille par exemple, je laissais tout simplement pourrir les conflits et en laissais d'autres s'engendrer. Mais nous n'en étions pas là pour penser à tous ces détails qui me donnaient la migraine.

Dans l'attente de son verdict, j'enfilais finalement mes fringues. Ses doutes m'amusaient, en quelque sorte. Mais il semblait soudainement que je n'allais pas devoir insister davantage. Difficile de cacher ce petit air victorieux qui me mettait de jolie humeur. Je me levais du canapé, où j'étais resté depuis ces quelques minutes écoulées, dans une étrange confusion qui me faisait on ne peut plus plaisir. « Ne me dis pas que ça te rend nerveux ou fébrile, je ne te croirais pas. Pas toi. » Je le gratifiais d'un sourire en coin, mais je me montrais bon joueur avec lui. Isaac... Ah, mais combien ce mec pouvait être difficile à cerner tout de même. Autant cela pouvait être embêtant, autant j'éprouvais avec satisfaction ce petit pouvoir que je semblais avoir eu sur lui pour qu'il en vienne à s'accrocher à mes vêtements. Une fraction de seconde... Mais bien assez pour que je me mette à sourire de plus belle. J'avais eu envie de l'embrasser, mais je n'en avais rien fait. Entre le sadisme qui me prenait parfois dans mon indifférence envers la majorité des gens et ce plaisir du jeu, je choisissais le deuxième. Je n'essayais pas de le torturer de toute façon. Inutile de l'embêter. J'avais envie de pousser les limites plus loin, afin de découvrir laquelle des facettes que je connaissais de mon amant favoris était sa véritable nature. Dans quel but ? Mais aucun. J'avais depuis longtemps cessé de vouloir à tout prix accorder du sens aux évènements. Ça ne faisait que rendre un peu débile, et je préférais de loin me laisser dicter ma conduite par les envies du moment.

Nous prenions nos affaires sans un mot de plus, et je me repassais ses mots en tête. Un rencard ? Même le mot avait une drôle de sonorité. Je franchissais les quelques mètres qui séparaient notre antre de la porte d'entrée sans m'arrêter, n'accordant qu'un vague sourire aux paires d'yeux croisés. Je laissais le loisir à Isaac d'annoncer son départ s'il devait le faire, je n'avais pas l'intention de me mêler de ses trucs. Bref, je l'attendais à la sortie en espérant pendant les quelques secondes qu'il me faisait attendre qu'il ne se ravise pas sur la décision prise de me suivre. J'avais sorti une cigarette de ma poche, mais lorsqu'il réapparaissait devant moi, j'hésitais un instant. « Tu fumes, au fait ? » Ce n'était pas spécialement parce que je voulais lui offrir une clope, mais parce qu'étrangement l'idée qu'il soit non-fumeur et rebuté par l'odeur de tabac froid me déplaisait. Nous avions quitté la chaleur de nos étreintes, mais j'avais toujours le cerveau engourdi par le plaisir d'être embrassé et caressé par lui. Plaisir sur lequel je méditais en silence, puisqu'il ne m'arrivait jamais vraiment de le reproduire avec une telle intensité dans d'autres aventures. Je ne les multipliais pas vraiment, je manquais de motivation quand les occasions se présentaient. Mais cette importance que je lui accordais m'était étrange, somme toute.

« La lumière du soleil, ça te va bien. » Je me moquais doucement, sans pour autant le regarder vraiment. Je ne pouvais m'empêcher d'avoir envie de le déstabiliser. Ça n'avait pas vraiment d'autre objectif que le plaisir de l'inconnu, j'en convenais. « Alors, t'es vraiment jamais allé manger un morceau avec tes conquêtes ? J'adorerais être le premier à braver l'interdit. » J'étais curieux, d'ailleurs, à me demander s'il en avait si peu pour s'être ennuyé de ma présence au point de m'en tenir rigueur. Isaac était un mec insupportable en son genre, mais ça me plaisait, à moi. Je ne lui demandais pas ce qu'il avait envie de manger, question de pas lui mettre davantage de pression pour ce qu'il avait bien promptement nommé un rencard. Aussi parce que je connaissais le parfait endroit, un petit bistrot à proximité de son lieu de travail. J'éprouvais à son égard une sorte de douce possessivité, j'aurais peut-être volontiers remis le couvert une deuxième fois aujourd'hui. Ça m'avait probablement bien plus manqué que ce que je ne pourrais admettre en toute connaissance de cause.

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