Libre & Nicky  

Love is not the most important

      Neuf heures se rapprochait de sonner.  Je venais seulement de déposer la petite à l'école, j'avais déjà ma tenue de sport sur moi, je n’avais pas pu le faire depuis le début de cette semaine, soit cinq jours sans faire le moindre de sport. J’avais eu énormément de chose à faire, que ce soit pour Anaël ou encore pour Thibault qui cette semaine ne faisait que rentrer assez tardivement à cause du travail. Il avait une multitude de chose à gérer et il avait eu beaucoup de mal à manquer le coucher de sa fille, chose qu'il n'avait fait qu'une fois et seulement de quelques minutes. Il tenait à être présent pour sa petite fille ce qui me faisait éprouver pour lui beaucoup d'affection et de fierté. C'était rare des pères comme ça, je le savais parfaitement à vrai dire. Il fallait l'avouer, mon père ne m'avait jamais offert ça, pour lui je n'étais pas sa fille, non j'étais juste celle qui avait ôté la vie à sa merveilleuse femme.

J'en voulais à mon père ? Sans doute et encore j'étais passée au-dessus, car mon pauvre père n'était plus qu'un vulgaire déchet pour beaucoup, j'avais de la peine pour lui, j'avais jamais réussi à le haïr, j'avais pourtant essayé, fortement, mais non, rien.  Je n'y étais jamais parvenue dans le fond.  Il m'avait gardé avec lui, certes c'était ma grand-mère paternel qui y était pour beaucoup dans ce choix, sinon j'aurais eu une autre vie, peut être mieux ? Peut-être plus difficile, mais je m'en fichais, car se poser des questions sur ça était tout bonnement bête, car je n'aurais jamais de véritable question, alors pourquoi continuer à m'embêter à m'en poser ? Enfin, j'aurais voulu un père comme Thibault, mais pour le moment, lui ce n'était pas tel un père que je le voyais, mais beaucoup plus. Ce baiser échangé à l'hôpital sous le stress et les remords avaient fini de m'achever, d'en conclure que je ne pouvais qu'être qu'amoureuse de cet homme.

Les sentiments ça ne pouvait malheureusement pas s'expliquer, pourtant j'aimerais le faire.  J'aimerais savoir le faire, savoir les oublier, car je m'efforçais de l'oublier en m'amusant ailleurs, ce n'était pas raisonnable d'être amoureuse de l'homme qui se trouvait être mon patron, mais aussi le père de la fille à qui je tenais fortement, j'avais tout sauf envie de me voir virer de ce travail, de la vie de la petite fille, que j'aimais tout particulièrement. Je l'aimais et je ne voulais pas la perdre, elle était comme moi, aussi forte et courageuse, je voulais la guider comme ma grand-mère l'avait fait pour moi tout en laissant son père le faire, il était présent à l'instar du mien. Il fallait que j'évacue tout ça et que j'oublie.

Je venais d'entrer dans le parc, cet endroit où j'aimais me retrouver pour courir et faire mon yoga. J'avais tout prévu, il ne me restait plus qu'à me mettre à courir.  Je commençais par de petites foulées tout en regardant les personnes présentes dans le parc. Un sourire se dessina doucement en apercevant la jeune femme qui venait de renverser son sac. "besoin d'aide ? "

       

luckyred.