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MessageSujet: all about us - Ulrich&Fanny all about us - Ulrich&Fanny Empty19/12/2016, 19:02



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Les escarpins vernis de Fanny martèlent nerveusement le sol du café « La Perle » alors qu’elle attend Ulrich. Elle a plus d’un quart d’heure d’avance, et encore, il y a plusieurs heures qu’elle est prête. La rousse observe pour la millième fois les manches et l’encolure de son vêtement en quête de poils de chat qui auraient pu s’y accrocher. Voilà quelques jours seulement qu’elle a adopté Jade, mais celle-ci semble déjà avoir marqué son territoire de sa fourrure sur tous les effets personnels de Delmas. La robe en cachemire pourpre semble pourtant avoir résisté. Il faut dire qu’elle a dû la chercher au fond de son placard après avoir mis plus d’une heure à essayer des dizaines de pièces, en vain. Elle qui a toujours accordé une grande importance à son style vestimentaire, qualité qu’elle avait perdue au pire de sa dépression, se retrouve prise au dépourvue par sa silhouette émaciée qui semble noyée dans son ancienne garde-robe. Si la rousse a repris quelques kilos pendant sa thérapie en Bretagne, elle est encore loin de son poids initial, déjà plutôt plume que plomb. Légèrement maquillée, et coiffée sobrement, Fanny se reconnaît de plus en plus dans les miroirs que son regard croise. Après la naissance d’Elle, la jeune mère était méconnaissable. Entre ses joues creusées, ses cernes sombres, ses vêtements amples et ses cheveux noués en un chignon brouillon, sa détresse psychologique se lisait sur son visage pour quiconque savait quoi chercher. Mais elle va mieux. La différence est flagrante et il faut être aveugle pour ne pas le voir. Elle espère d’ailleurs que le père de sa fille saura le percevoir et comprendre ainsi un peu mieux son état d’esprit.

Elle est en tout cas à la fois ravie et anxieuse qu’il ait finalement accepté de la rencontrer. Enfin, il n’a pas dit oui techniquement. Elle espère simplement. Elle lui a donné rendez-ici, dans quelques minutes, en lui disant qu’elle l’attendrait, et prie pour que le prochain courant d’air qui traverse le café soit dû à son entrée. Elle sait pertinemment que sa venue ne serait qu’un pas de fourmi vers l’objectif qu’elle s’est lancée, celui de regagner la confiance du jeune homme. Son portable qui vibre sur la table la tire de ses pensées. Ils sont peu nombreux ceux qui peuvent se réjouir de recevoir des factures, mais c’est le cas de la rousse, impatiente de voir son magasin ouvert. Et il faut dire qu’il lui est bien plus agréable de gérer des soucis matériels que d’attendre ainsi, comme un animal sur la route de l’abattoir, que le courroux d’Ulrich s’abatte sur elle. En même temps elle ne lui en veut pas, elle ne peut pas lui en vouloir, il a tous les droits de ne jamais plus vouloir entendre parler d’elle. La situation n’est évidemment pas toute blanche ou noire, il y a des zones d’ombres, des responsabilités partagées, mais au final c’est elle qui porte sur ses épaules le poids de l’irréparable.

Un vent frais fait onduler la mèche qui retombe délicatement sur son épaule, et dresser les poils de son échine. Fanny relève la tête, comme par réflexe, alors qu’elle n’y croit plus vraiment, et distingue très nettement la silhouette du brun qui s’engouffre dans le café. Elle relâche une expiration qu’elle n’avait même pas conscience d’avoir retenu et serre le poing très fort. Tu joues gros là, Fanny, c’est pas le moment de tout foutre en l’air. Elle se lève, gauche, pour accueillir Ulrich qui s’approche finalement d’elle.  « Salut. » C’est le seul mot qu’elle parvient à articuler, maladroitement et hésitante. Il faut bien commencer quelque part, non ?
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MessageSujet: Re: all about us - Ulrich&Fanny all about us - Ulrich&Fanny Empty21/12/2016, 00:31



To be trusted is a greater compliment than being loved.

C’était à reculons que je marchais en direction du café où Fanny m’avait donné rendez-vous. A l’heure prévue, j’étais encore sur mon canapé à relire sa lettre. Je pesais le pour et le contre, jugeais si elle méritait vraiment que je lui accorde un peu de mon temps. Elle pouvait appeler autant qu’elle voulait, je ne risquais pas d’un jour décrocher. Elle pouvait m’écrire tous les messages du monde, c’est à peine si je les lisais. Elle avait vu juste en m’écrivant cette lettre. L’effort m’avait motivé à la lire, sans grande conviction. Mais c’était surtout le peu d’amitié qu’il me restait pour elle qui m’avait fait lire chaque mot. Et je l’avais comprise, plus ou moins. La curiosité me motivait à connaitre toute l’histoire, mais je savais au fond de moi que quoi qu’elle dirait… je ne pourrais pas lui pardonner. Et encore moins la laisser approcher ma fille, si c’est ce qu’elle désirait avec tout ça.

La Perle n’était pas très loin de chez moi. J’y étais donc arrivé presque à l’heure en m’étant décidé pourtant si tard. J’avais eu envie de la laisser attendre infiniment, comme j’avais pu attendre des semaines qu’elle me donne un signe de vie après sa disparition. Elle méritait de goûter à ce qu’elle m’avait fait. Mais je devais être plus gentil parce que j'avais fini par pénétrer dans le café malgré tout, seulement quelques minutes en retard. « Salut. » lui répondais-je en prenant place sur la chaise en face d’elle. Je l’observais silencieusement, analysant chaque détail. La dernière fois que je l’avais vue, elle faisait peur à voir. Elle s’était laissée submerger par Elle, ne trouvant plus le temps ou la motivation d’être celle qu’elle avait toujours été jusqu’à sa naissance. Maintenant, en face de moi, elle ressemblait de nouveau à la Fanny que je connaissais. « Tu as l’air d’aller bien. » commentais-je avant de commander un café auprès du serveur qui passait par là. Ça se voulait gentil, un compliment presque. Mais dans ma bouche, à ce moment-là, c’était une insulte.

J’étais heureux de voir que Fanny avait repris le dessus. Mais j’étais encore plus énervé qu’elle se soit offert le luxe de disparaitre pour redevenir elle-même tandis que moi j’avais souffert seul dans mon coin. Elle allait mieux ? Tant mieux pour elle. Mais moi j’en avais chié aussi, et ça ne l’avait pas inquiétée pendant son absence. Tout comme de savoir comment allait le bébé qu’elle avait abandonné. C’était facile de se poser la question maintenant, quand tout va mieux. Je n’avais pas eu la chance de pouvoir faire pareil. Je croisais alors les bras sur mon torse, en mécanisme d’auto-défense et attendais qu’elle se décide à ouvrir la bouche. « Je te laisse cinq minutes pour me dire tout ce que tu as à me dire. » Et si ça ne lui suffisait pas, tant pis pour elle. « Mais je te préviens, c’est pas parce que je suis venu que je t’ai pardonné ou que je suis prêt à le faire. » Je ne voulais pas qu’elle se fasse des illusions sur ma présence ici. Je promettais de l’écouter, de (peut-être) essayer de la comprendre mais pas d’oublier sa lâcheté. Je n'avais plus aucune confiance en elle.
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MessageSujet: Re: all about us - Ulrich&Fanny all about us - Ulrich&Fanny Empty23/12/2016, 00:21



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Doit-elle l’embrasser, l’étreindre ou garder ses distances ? Cette question la taraude depuis un moment déjà. Tous les scénarios se sont bousculé dans sa tête, et aucun n’a réussi à se détacher distinctement. Il faut croire qu’elle y a trop réfléchit, car au final Fanny n’a pas vraiment le choix, Ulrich s’assied en face d’elle, loin, très loin. Mais au moins il est là, et c’est déjà beaucoup. C’est un point sur lequel elle a beaucoup travaillé avec son thérapeute : pouvoir accepter les probables rejets qu’elle risque d’essuyer. Elle est consciente des conséquences qu’auront pu avoir son départ, et s’est préparée à ce que sa repentance soit lente et fastidieuse.

« Tu as l’air d’aller bien. » La rousse esquisse un sourire. « Mieux. Ça commence, en tout cas. » Elle occulte toutes les failles que probablement elle seule peut déceler. Les quelques blocages, le dégout d’elle-même qu’elle éprouve quand elle passe devant un miroir, son sommeil encore très agité… Tant de choses qui semblent à la fois graves pour quelqu’un de lambda, et si insignifiantes quand on sait qu’où elle part.

Le silence n’a pas le temps de s’installer qu’Ulrich la met déjà en garde. Il balise le terrain et prend le contrôle de la situation, mais elle n’en attendait pas moins de lui. Avant qu’elle n’ait pu rien dire, il la prévient déjà, son pardon ne lui est absolument pas garanti. « Je ne peux pas te le reprocher, je n’y suis moi-même pas encore tout à fait. » La culpabilité ne s’est pas encore envolée, et sera probablement toujours là, dans un coin de sa tête à refaire surface de temps à autre, plus ou moins présente.

Son regard se baisse sur ses doigts dont les phalanges sont blanches d’avoir été trop serrées, et relâche la pression qu’elle exerçait inconsciemment sur ses articulations martyrisées. Ce n’est qu’après avoir pris une profonde inspiration qu’elle se lance : « Avant tout, merci d’être venu. Je suis bien consciente que c’est une faveur que tu me fais. » Après tout rien ne l’y obligeait. « Je te dois des explications, beaucoup d’explications. Tu sais comme moi que ma grossesse était totalement inattendue. Ce qu’on m’a expliqué plus tard, trop tard d’ailleurs, c’est que les dénis de grossesse peuvent avoir des impacts psychologiques, notamment des difficultés à créer un lien affectif entre la mère et l’enfant. » Elle s’arrête l’espace d’une demi seconde, avant de reprendre : « On m’a aussi diagnostiqué une dépression post-partum. C’est assez courant parait-il, mais c’est généralement plus court et moins sévère que dans mon cas. Tu imagines bien que les deux couplés ensemble, ça a fait un cocktail désastreux.» Il est difficile pour Fanny de tout condenser. Ulrich a bien dit qu’elle avait 5 minutes, ça passe vite, et elle a tellement de choses à dire… « Quand Elle est née, j’ai disparu. J’ai perdu 15 kilos en un mois et demi, j’ai dormi deux heures par nuit, pas plus. J’ai perdu le goût de tout. Et surtout, le plus dur, c’est que je voyais bien que je faisais tout de travers. J’étais incapable de la calmer, incapable de la comprendre. Des rares personnes qui étaient au courant de sa naissance, personne n’a vu ma détresse. Ils m’ont tous dit que c’était normal, que j’étais juste fatiguée, que ça allait passer et que la maternité c’était inné. Un jour j’ai craqué. Je ne peux pas l’expliquer mieux que ça. Pourquoi ce jour-là et pas un autre, je ne saurais dire, mais j’étais à bout de nerfs. »

Rien que d’en parler les mains pâles de la rousse tremblent presque imperceptiblement. Elle trempe ses lèvres dans son thé qui n’est plus très chaud, et continue : « Après t’avoir mis Elle dans tes bras et être partie, je n’avais pas de plan. Honnêtement, tout m’est passé par la tête. Il n’en aurait pas fallu beaucoup plus pour que je me jette dans sa Seine. J’ai failli revenir, aussi, une heure plus tard. Rien ne semblait évident, rien ne paraissait logique dans ma tête. J’avais des milliards de questions et aucune réponse. Dans un élan de lucidité je suis remontée chez moi, j’ai fait ma valise et j’ai roulé, toute la nuit. Sans avoir rien prévu j’ai fini par arriver en Bretagne, quelque part sur la côte. J’ai pris une chambre d’hôtel, la première que j’ai trouvé, et, pendant deux jours, j’ai dormi ou pleuré, continuellement. » Elle a même fait peur au réceptionniste, qui, ne la voyant pas sortir, a fini par se poser des questions. « Après, j’ai commencé à reprendre mes esprits et j’ai cherché une maison de repos. J’y suis restée deux mois. Là-bas j’ai été suivi par des médecins qui ont entrepris de guérir mon corps et mon esprit, et j’ai commencé à me reconstruire. » Elle finit par regarder Ulrich dans les yeux pour terminer : « Et maintenant, je suis là. » Elle a tellement de choses à dire encore, mais son temps est écoulé.
 
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MessageSujet: Re: all about us - Ulrich&Fanny all about us - Ulrich&Fanny Empty27/12/2016, 23:39



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Je ne décroisais pas les bras durant tout le discours de Fanny. Au contraire, plus elle parlait, plus je les serrais. C’était ma façon de me contenir, de ne pas taper du poing sur la table devant tant de connerie. C’était à peine si je remerciais ou jetais un regard au serveur qui me ramenait mon café. J’ignorais toutes les personnes qui grouillaient autour de nous, je ne faisais pas attention au chien qui ne cessait d’aboyer derrière moi, ni à ce couple qui s’embrassait bruyamment à ma droite. Je ne voyais que mon ancienne amie et n’entendais que les battements de mon cœur qui me cassaient les oreilles. C’était le bruit de ma colère qui me chatouillait les tympans. Elle était presque palpable. Je n’avais jamais vu autant d’égoïsme dans une même personne et ça irritait chacun de mes pores. Je grattais l’un de mes avants bras en espérant que ça me détendrait. Je faisais aussi craquer ma nuque complètement crispée depuis que j’avais posé mes fesses sur cette chaise.

« Cool. » fut ma seule réponse après toutes ses explications. Tout ça pour me dire qu’elle n’avait pas été prête à être mère et que sa seule façon de survivre à tout ça, c’était de disparaitre… où déjà ? En Bretagne ? C’est bien connu, rien de mieux que des crêpes et du cidre pour guérir la dépression post-partum. Merde, j’aurais dû aller faire un tour au Breizh Café avec Elle, tout serait aller mieux beaucoup plus vite ! Une petite crêpe au sucre pour moi, un shot de cidre dans le biberon pour Elle et tout serait rentré dans l’ordre. Si seulement on m’avait dit ça plus tôt…

« Et doooonc… durant tout ce temps tu t’es pas dit que ce serait cool de me dire tout ça ? C’était plus simple de me faire croire que tu étais morte ? » C’était difficile d’être sérieux deux secondes tant j’avais l’impression d’assister à un spectacle de Guignol. Tout était trop absurde. « Parce que tu vois… j’aurais certainement pu te pardonner ton égoïsme si tu m’avais parlé. Même une carte postale aurait été cool, c’est joli la Bretagne. » J’aurais pu la lire sur la terrasse du café en train de manger mes crêpes. Je me serais fondu dans le décor ! « Mais non, t’as juste complètement abandonné Elle… et moi au passage aussi, permets moi de penser à ma gueule deux secondes à mon tour. » Parce qu’avant toute cette histoire, Fanny était mon amie. Une de mes meilleures amies. Et tout d’un coup elle avait disparu, en me laissant sur les bras un sacré fardeau. Un fardeau que j’avais appris à aimer, mais un fardeau tout de même. Et vers qui on se tourne généralement quand on se retrouve dans ce genre de situation ? Ses meilleurs amis. « J’étais aussi peu préparé que toi à tout ça. Tu crois que j’arrivais plus à la calmer ? Tu crois que j’étais plus épaulé que toi ? Non, j’étais dans la même merde. La seule différence entre toi et moi, c’est que tu as fui, lâchement. Et moi j’en ai chié, mais je suis resté parce que cette petite fille, notre » Et ça me faisait mal au cœur de la considérer comme la sienne aussi. « petit fille, méritait pas de grandir sans parent pour l’aimer. »

Ma nuque craquait de nouveau et je décroisais enfin les bras. Si je continuais de les serrer comme ça, j'allais exploser. Je reprenais mes esprits un instant en buvant une gorgée de mon café et posais un regard froid sur Fanny avant de reprendre. « J’ai passé les premières semaines seul avec elle à apprendre à m’en occuper. J’ai galéré, je dormais plus, j’étais l’épave de moi-même. Mais j’ai fini par sortir la tête de l’eau, et c’est toujours difficile… » Et c’était un euphémisme. Malgré tout l’amour que je pouvais lui porter, j’avais du mal à comprendre comment quelqu’un pouvait volontairement s’infliger ça. Comment on se réveille un jour en se disant qu’on rêve de nager dans la crotte et le vomis ? Et c’était que le début. Je n’osais même pas penser à l’éducation, la crise d’adolescence, et toutes ces choses qui m’attendaient durant les dix-huit prochaines années. Ô comme j’ai hâte. « Mais tu sais quoi… dernièrement le plus difficile c’était de trouver comment expliquer à ma fille que sa mère l’avait abandonnée. » Elle est encore trop jeune pour poser la question, mais je sentais que je devais m’y préparer dès maintenant. Comment lui dire qu’à peine née… alors qu’elle n’avait rien fait, sa mère avait préféré disparaitre sans laisser de trace. La vérité aurait été probablement trop compliquée à entendre alors… « J’avais prévu de lui dire que tu étais morte. C’était ce qu’il y avait de plus simple. Et à vrai dire… je commençais à me persuader que c’était vrai. Je voyais pas comment tu aurais pu être assez cruelle pour partir sans donner le moindre signe de vie. » Comme quoi, on connait jamais vraiment ses amis. La dépression, sa crise, ou que sais-je, n’excusaient pas tout. Elle et moi comptions tellement si peu pour Fanny que c’était trop compliqué de passer un coup de fil, d’envoyer un sms ou une lettre ? Je ne demandais pas grand-chose. Peut-être un petit « Je suis en vie, c’est la merde. J’espère pouvoir revenir un jour. », ça coûtait rien et ça aurait tout changé. Parce que maintenant…

« Qu’est-ce que tu veux au juste ? » Je crachais ma question. C’était celle qui me piquait le bout de la langue depuis que j’avais posé les yeux sur elle quelques minutes plus tôt. « Parce qu’à moins que ta réponse soit « rien » et que tu m’as fait venir ici juste pour me donner des nouvelles… va falloir que tu t’armes d’énormément de patience parce que je ne suis pas près de te donner quoi que ce soit. » Notre amitié était morte. Ma compassion avait disparu depuis longtemps. Et si elle espérait ne poser ne serait-ce qu’un regard sur Elle… elle pouvait se gratter.
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MessageSujet: Re: all about us - Ulrich&Fanny all about us - Ulrich&Fanny Empty2/1/2017, 00:46



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Là, assise devant Ulrich dans ce café presque vide, Fanny se sent plus nue qu’elle ne l’a jamais été dans l’intimité feutrée d’une chambre. Pour seul moyen de défense, elle tire sur ses manches pour que celles-ci couvrent ses phalanges et entoure la tasse tiède de ses doigts fins. Elle s’accroche à la porcelaine comme à une bouée de sauvetage, dernier rempart face à la dérive qui l’attend inexorablement avec la montée en puissance du courroux d’Ulrich. Elle s’y attendait, elle s’y est préparé, mais ce n’est pas pour ça que c’est moins douloureux pour autant.

Il ne lui répond d’abord que « cool. » Elle sait toutefois que ce n’est que le début. 3. 2. 1. C’est parti pour une pluie de reproches qu’elle aura très probablement amplement mérité.

Le premier blâme concerne son silence. Pendant deux mois elle n’a donné aucune nouvelle. Pas un message, pas un coup de fil ni même une lettre. La coupure fut brutale et drastique. De son côté, la rousse n’a cependant pas manqué d’écouter et même de réécouter tous les enregistrements qu’il a pu laisser sur sa boite vocale. « J’ai voulu t’appeler… Au début. J’ai composé le numéro des dizaines de fois, mais je ne savais pas quoi dire. Je n’avais rien à dire. J’avais plus de questions que de réponses, déjà pour moi-même. » Elle baisse les yeux avant d‘ajouter : « Il y a des jours où la seule chose que je désirais était de sauter dans le premier train pour Paris. D’autres où j’étais à deux doigts de me jeter dans l’Atlantique du haut d’une falaise. Alors je ne pouvais rien dire. Je ne savais pas. Rien, rien du tout. »

Fanny serre les dents après s’être tue, et écoute Ulrich en essayant de réprimer ses sentiments, sans trop de succès. Elle comprend exactement la situation qu’il lui décrit puisque c’est celle qu’elle a vécue après la naissance de la petite, alors que lui était par monts et par vaux, partout sauf à ses côtés dans la nurserie. Mais ça elle ne peut pas lui dire, elle n’est pas suicidaire Delmas, elle sait que ce n’est pas le moment de lui retourner les critiques. Alors elle reste muette et serre les poings, enfonçant ses ongles vernis dans ses paumes, ressentant à peine la douleur. Mais à la frustration s’ajoute la culpabilité qui semble être l’émotion qui régit toute la vie de la rousse depuis un certain temps, et ce cocktail ne tarde pas à nouer sa gorge.

« Mais tu sais quoi… dernièrement le plus difficile c’était de trouver comment expliquer à ma fille que sa mère l’avait abandonnée. » Ayant de plus en plus de mal à rester stoïque, elle qui d’ordinaire est une femme si impassible et contenue, elle se sent sombrer. Alors quand elle entend qu’il aurait fait croire à leur fille qu’elle était morte, Fanny ne peut s’empêcher de laisser échapper un petit cri d’effroi qui a pour effet de déclencher le flot de ses larmes. Elle ne pleure pas à grandes eaux, avec des sanglots sonores et un corps qui convulse, elle est tout de même plus discrète que ça, mais il faut être aveugle pour ne pas voir les perles qui roulent sur ses joues.

Non seulement elle a horreur de se donner en spectacle de la sorte, mais en plus elle se sent faible et dépossédée de ses moyens, alors la rousse fait ce qu’elle peut pour se reprendre, mais ne rencontre pas un franc succès dans sa démarche. Elle est pourtant bien obligée de se contenir quand Ulrich lui pose finalement une question directe à laquelle il attend une réponse. C’est maintenant, elle ne peut plus se défiler.

« Je… J’avais rien compris Ulrich. Mes priorités étaient complètement désordonnées… Je fonçais droit dans le mur avec mon obsession de réussite. La carrière, la carrière, toujours la carrière. Je croyais qu’il n’y avait que ça. Je ne voyais pas ma vie autrement de celle que j’ai toujours vécue et que j’ai vu mon père mener avant moi. » Elle finit, enfin, par le regarder. « Mais maintenant je sais. Je sais que j’étais complètement à côté de la plaque. Je veux être libre. Je veux qu’on soit une famille, parce que même si on l’a pas choisi, on est une famille. Et il faut le chérir, parce que je suis sûre qu'on peut faire de belles choses ensemble. » Elle a probablement l'air d'une illuminée à lui dire ça, au milieu de ce café, elle qui était si terre à terre avant. Elle parle comme une bobo qui fait du yoga et boit trop de thé, c’en est presque inquiétant. « Je sais que j’ai pas le droit de te demander ça, et je sais que tu ne me dois rien du tout… Mais je veux te prouver que je suis digne de regagner ta confiance, un jour. Quand tu seras prêt. »
 
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