Danse avec moi
(rp arrangé)
ft. CLOE

La cours centrale est baignée de quelques faisceaux du soleil hivernal. Lolita la traverse a grande enjambée, sa chevelure rousse flamboyante sous la lumière naturelle. L'écharpe remontée jusque sous son nez et un bonnet bien planté sur sa tête, les mains enfouies dans les poches de sa doudoune hyper chère, elle sentait le froid s'introduire en elle. Et l'heure matinale ne l'aidait pas à se réchauffer. Heureusement qu'elle aime ce qu'elle fait parce que se lever de bonne heure et détester son métier est une morosité mortelle. La chaleur l'envahit lorsqu'elle passe la porte de l'entrée. La jeune danseuse salue la vieille intendante et grimpe quatre à quatre les escaliers. Voir toutes ces salles lui rappelle à quel point sa mère et elle, ont eu raison de tenir tête à son père. Parce que le bonheur, Lolita ne le trouve pas ailleurs que dans ces salles de répétition, ces salles de cours avec le vieux planché et les murs de miroirs. Même les colonnes envahissantes qui trônent au milieu lui plaisent autant qu'ils dérangent.
Rentrant dans la salle de cours encore vide pour quelques minutes, elle retire ses baskets qu'elle dans un coin en même temps que son gros sac. Elle avait une tonne de chose à faire aujourd'hui, mais la danse avant tout pour réveiller son corps et surtout la mettre de bonne humeur. Son corps encore trop froid ne supporterait pas le choc thermique si elle se déshabille maintenant. Se plaçant face au miroir, ses yeux bleus scrutent son propre reflet. La rousse prend conscience de son corps pas très bien réveillé. Elle fait quelques balances pour elle-même, pour sentir le sol sous ses pieds et prendre conscience de ses appuis. Puis, elle sort son iPod rose de la poche de son jogging et le met en marche, peu importe la musique pour s'échauffer. Une douce mélodie retentit et la jeune fille se laisse envahir tout de suite. Elle se penche en avant pour étirer un peu ses ischios et relâche sa nuque. Elle se détend puis commence à s'étirer et à faire travailler ses muscles ne se concentrant que sur son corps, que sur elle-même. Cela lui permet d'oublier le trou béant dans sa poitrine.
Au loin, derrière les musiques qui défilent dans ses oreilles, Lolita entend l'école s'éveiller petit à petit et elle se rend compte qu'elle n'est plus seule. Elle sourit poliment à la fille qui vient perturber son petit rituel, une jolie blonde d'une douceur exquise. Dommage qu'elle soit si jeune, pensa-t-elle.