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(- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae)

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MessageSujet: (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) Empty27/8/2016, 20:46


hello darkness, my old friend
Hello darkness, my old friend
I've come to talk with you again
Because a vision softly creeping
Left its seeds while I was sleeping
And the vision that was planted in my brain
Still remains
Within the sound of silence (by anaëlle)

Le temps était à l'orage la veille au soir. Victor fixait le ciel par la fenêtre de la cuisine dont il avait laissé les volets ouverts, pour une fois. La pluie tambourinait sur le carreau comme son cœur avait tambouriné le jour où Jaesun l'avait pris dans ses bras. Les émotions. Les émotions s'étaient à nouveau emparées de lui. Il s'était fermé, avait condamné son cœur à devenir pierre. Pour ne plus ressentir. Pour être tranquille. Ne plus souffrir. Mais cet enfoiré de gamin avait gratté la surface et fissuré la carapace, à grand renfort d'attention, de gentillesse, d'investissement... mais surtout en lui balançant une claque dans la figure en lui témoignant le geste le plus fort qu'on lui avait jamais témoigné depuis son accident. En dehors de la gifle de son père. Cette étreinte, qui l'avait presque étouffé... elle avait été tellement significative qu'il croyait encore en ressentir les sensations ce soir. Et il détestait ça. Il aurait tellement voulu être capable d'y résister. Il aurait tellement voulu pouvoir rester celui qu'il était devenu. Car ainsi, au moins, n'était-il pas triste. Malheureux. Et pouvait-il vivre – survivre – avec sa condition nouvelle. Accepter... ou plutôt tolérer ses jambes amorphes. Il laissa ses yeux glisser, suivant la chute d'une goutte d'eau jusqu'au bas de la fenêtre. Puis son regard fila lentement jusqu'à ses cuisses qu'il fixa, ses doigts crispés sur les bras de son fauteuil, ses ongles y griffant le cuir. Il mordît sa lèvre presque à sang, pour empêcher les gouttes salées de sillonner sa peau laiteuse. Reprenant ses esprits en secouant légèrement la tête, ses mèches roses venant lui barrer le front et zébrer sa vue, il fît rouler avec précaution son fauteuil jusqu'à sa chambre. Là, il le plaça près de son lit, se hissa à la force de ses bras jusque sur le matelas et s'installa aussi confortablement que possible sur son matelas, se recouvrant du drap.

Mais le sommeil, cette enflure, ne vînt pas. Les insomnies, il en avait connu de nombreuses. De nombreuses nuits à se tortiller, à forcer ses paupières à rester fermer dans l'espoir qu'enfin le marchant de sable passerait. Mais ce ne fût pas le cas cette nuit là. A grands renforts de pensées négatives, de regrets, de remords, jamais la fatigue ne réussît à prendre le dessus. Et jamais derrière ses paupières ne pût-il voir un semblant de rêve. Ou même de rien du tout. Juste rien du tout, ç'aurait été suffisant. Parfois un rêve est cauchemar. Et parfois, il est plus douloureux que la réalité. Car il est un concentré de tout ce que l'on refoule. Pourtant là, c'était bien la réalité qui l'agressait. Parce qu'il s'était ouvert pour quelques minutes à peine, il se retrouvait incapable de refermer la brèche et un flot incessant d'émotions l'assaillait. Et il souffrait. Il souffrait de façon continue. Il souffrait presque autant que lorsque l'accident venait à peine d'avoir lieu. Dans sa tête résonnait les mots de son père « Ils parlent de parésie. » Foutue bagnole ! Foutue fou du volant ! Foutu destin ! Foutue vie !!! Et foutu Jaesun et sa gentillesse. Foutu Jaesun et sa forte tête. Foutu Jaesun et son cœur sur la main. Pourquoi ne l'avait-on pas laissé tranquille ? Pourquoi ?!

Lorsqu'il ouvrît les yeux, abandonnant tout espoir de trouver le répit du repos, les prémices d'un jour nouveau laissaient déjà percer la lumière par ses rideaux. Il n'avait pas fermé les volets. Depuis quand n'exigeait-il plus qu'on les ferme ? Depuis ce jour-ci. Le jour où il avait craqué. Le jour où il avait pleuré, devant Jaesun. Depuis ce jour alors... plus rien ne lui importait que lui-même, son malheur et sa peine. Et il était submergé par un trop plein de sentiments qui ne faisait que l'enfoncer plus encore dans la déprime qu'il avait survolé jusqu'alors. La dépression. Il y touchait. Il avait posé les pieds tout au fond. Et rien. Rien ne semblait pouvoir le tirer vers le haut. Il faisait trop noir. Ca faisait trop peur. Il se redressa sur le matelas. Jetant un coup d'oeil vers l'heure, il constata qu'il n'était que 6h30. Il ouvrît le tiroir de sa table de chevet et en sortît la boîte d'aspirine que le médecin lui avait prescrit pour ses troubles du sommeil. Il analysa la boîte, comme si cette dernière allait lui crier la solution à tous ses problèmes. Il la fît tourner entre ses doigts, longuement, respirant lentement, se sentant étrange. Il avait une désagréable envie de vomir. Et son cœur comme sa tête semblaient compressées dans leur cage osseuse. Il serra les doigts sur le couvercle puis l'ouvrît. Le contenu du récipient en plastique, il le vida entre ses cuisses à peine écartées. Combien y'avait-il de cachet ? Une multitude. Est-ce que ce qu'on voyait dans les séries et les films étaient vrai ? Est-ce qu'on pouvait vraiment... en prendre une quantité fatale ? Etait-ce sans douleur ? D'une main hasardeuse, il s'empara de sa bouteille d'eau, en dévissa le bouchon et s'empara d'un premier cachet qu'il laissa glissé sur sa langue. Le goût était un peu amer, un peu salé. Désagréable. Il s'empressa de l'avaler avec une gorgée d'eau. Et il eût presque l'impression que déjà, ça allait mieux. S'il continuait... ça irait bien. C'était sûr et certain. Il en prît un deuxième, l'ingurgita d'une nouvelle rasade provenant de sa bouteille. Puis un troisième. Un quatrième. Un cinquième. Il avait l'impression que ses muscles devenaient mous. Mais sa tête devenait légère. Il se sentait cotonneux, comme enveloppé d'un nuage. Les idées noires... elles flottaient, s'éloignaient. Encore un cachet, encore de l'eau. A combien en était-il ? Il avait cessé le compte. Et le sommeil, lui, commençait à pointer le bout de son nez. C'était efficace. Vraiment efficace. Il en prît un dernier, encore un. Comme par assurance. Un nouveau coup d'oeil à son réveil. Sa vue était floue. Mais il crût apercevoir un 7h24... Jaesun... Jaesun devait arriver dans quelques minutes. Il avait changé ses horaires. Parce que Victor se levait tôt. Il se laissa tomber sur le dos, ses paupières déjà closes. Avaient-elles jamais été si lourde ? Avait-il jamais eu cette sensation de légèreté pourtant ? Il faisait si chaud dans la chambre. Est-ce que c'était dû à la lumière ? Elle était douce et rassurante. Et elle l'attirait. Loin du poids de son fardeau, ses jambes inutiles qui brisaient tout ses rêves. Loin de ses remords amères qui lui donnaient tant la gerbe. Loin de la pitié des gens et de leurs regards compatissants. Loin de Jaesun et de ses grands yeux pétillants, de sa voix chantantes, de sa silhouette rassurante, de ses sourires généreux, de sa joie de vivre, de sa bienveillance, de sa douceur. Loin de sa mère, si triste, si angoissée, si stressée, à la bienveillance exagérée. Loin de son père, de son silence, de son impuissance. Loin de ses amis, affables mais ignorants. Et loin de la pénombre. Loin de la tristesse. Loin de cette putain de vie pourrie. Juste loin. Et ça faisait du bien.

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Jaesun Chesnais
Jaesun Chesnais
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MessageSujet: Re: (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) Empty28/8/2016, 12:04


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Within the sound of silence (by anaëlle)

Jaesun avait espéré un changement positif après leur dispute et l’étreinte qu’ils avaient partagée mais il n’en était rien. Victor semblait plongée dans une tristesse infinie et le plus jeune ne savait pas quoi faire pour l’en sortir. Il aurait aimé avoir le pouvoir d’effacer ses maux, de lui rendre le sourire mais surtout lui offrir la possibilité de marcher. Ses deux premiers désirs étaient réalisables même si ça lui prendrait un temps fou. Le second quant à lui, Jaesun devait s’en remettre à l’espoir. L’attente. Y avait-il une possibilité pour qu’il remarche un jour ? Il n’en savait rien et ça le rendait malade. Son caractère lui criait de garder foi en la nature et ses surprises mais lorsqu’il voyait le visage de Victor, il savait que lui avait abandonné. Déjà très pâle, le plus âgé semblait cadavérique. Les cernes sous ses yeux se faisaient plus grands à mesure que les jours passaient montrant à quel point Jaesun était impuissant face à la situation. Il sentait Victor lui glisser entre les doigts à son plus grand désespoir.

Le sommeil était devenu difficile à trouver et lui qui adorait dormir longtemps par le passé était presque heureux de voir 6h30 s’afficher sur son réveil. Il n’avait dormi que quelques heures pensant à Victor et sa future journée, cherchant des idées pour le faire sourire mais rien n’était venu illuminer son esprit. Bien sûr il avait pensé agir comme avec ses amis qui eux passaient leur temps à rigoler en sa compagnie mais avait-il le droit de le faire avec Victor ? Ils étaient dans une relation aide/patient alors pourquoi son cœur se serrait-il si désagréablement devant son impuissance à rendre le plus âgé heureux ? Depuis quelques temps Jae se demandait si la nature de ses sentiments pour Victor n’avait pas évolué. Jamais il n’avait ressenti une telle chose lors de ses précédentes missions et ça le terrifiait. Le jeune homme était pourtant incapable de faire machine arrière. Il tenait à présent beaucoup trop à Victor pour s’éloigner. Puis il s’était juré de ne jamais l’abandonner et il tiendrait parole même si Victor ne le verrait sûrement jamais comme un petit ami potentiel.

Soupirant longuement, Jaesun se leva et se prépara rapidement. Une douche, des vêtements pris à la hâte et un café. Il ne pouvait rien avaler de plus et se contenterait de grignoter quelque chose à la mi-journée. Tout ce qu’il voulait à présent était de retrouver Victor. L’occuper par sa présence et empêcher le plus âgé de sombrer dans les idées noires. Bien sûr, se faire crier dessus ou insulter ne lui plaisait pas mais si c’était la solution pour que Victor ne s’accable pas lui même alors il tendrait les deux joues pour se faire battre.

Il était parti plus tôt aujourd’hui. 7h02. D’habitude, il rejoignait l’appartement de Victor en dix minutes par le métro. Là, il avait besoin de marcher. De toute façon, s’il arrivait en avance son patient risquait de piquer la première des nombreuses crises de la journée. Autant ne pas en rajouter. Alors il marcha, observant les rues s’agiter en cette heure matinale. Son cœur battait la chamade sans qu’il ne sache pourquoi. Le stress sûrement. Lui qui n’avait jamais été stressé, pas même pour ses examens ou spectacles de danse se retrouvait submergé depuis qu’il s’occupait de Victor. Il repensait aux mots de ses amis lui disant de laisser tomber, qu’il devenait quelqu’un de triste au contact de cet homme mais Jaesun ne pouvait pas.

Devant l’immeuble, il jeta un rapide coup d’œil à sa montre, 7h21. Dix minutes d’avance. Il soupira longuement et entra pour prendre la direction de l’escalier. Face à la porte, il hésita un instant encore, il avait plus de cinq minutes d’avance. Finalement, il se décida à ouvrir et rencontra un séjour vide. La plupart du temps, Victor était déjà dans le canapé en pyjama à regarder un programme quelconque à la télé. Là, aucun bruit ne résonnait dans l’appartement et sans savoir pourquoi, le cœur de Jaesun s’arrêta avant d’accélérer d’un coup. Et s’il était tombé ? S’il s’était cogné et avait perdu connaissance ? Sans prendre le temps d’enfiler sa blouse, Jaesun se dirigea vite vers le couloir. Passant devant la salle de bain, il la constata vide et souffla de soulagement. Son regard se porta alors vers la chambre où il découvrit Victor allongé sur son lit. Un sourire se dessina sur les lèvres du plus jeune. Il était rassuré qu’il puisse dormir un peu plus longtemps. N’était-ce pas un bon signe ? Alors qu’il allait refermer la porte pour aller s’occuper de l’appartement, quelque chose attira son regard : une boite de médicaments ouverte et vide. Vivement, il ouvrit la porte et s’approcha du corps de Victor. Ses yeux ne l’avaient pas trahi, à côté de son patient gisait une boite de médicaments et quelques uns se trouvaient encore éparpillés entre ses cuisses. La panique s’empara de Jaesun comprenant alors que Victor ne faisait absolument pas la grasse matinée. La boite aurait dû contenir beaucoup plus de cachets. Il l’avait rangée dans le tiroir la veille en faisant le ménage et elle était pleine. « Non ! Non putain, Victor ! » Sa main se glissa contre son cou terrifié à l’idée de n’y sentir aucun pouls. « Pitié, non… » Trop aveuglé par sa peur, il ne vit pas son torse se soulever très légèrement, signe qu’il respirait encore. Il dut vérifier en touchant sa carotide de façon fébrile. « Merde… merde… » Les faibles battements qu’il sentit sous la pulpe de ses doigts ne le rassurèrent qu’à moitié. Il était encore vivant, oui mais pour combien de temps ? Agrippant les épaules de Victor, Jaesun le secoua. « Ouvre les yeux merde ! Victor allez ! » Ses cours, il s’en rappelait vaguement, là, il agissait par instinct. Directement, il mit Victor en position latérale de sécurité et agrippa son téléphone pour composer le numéro des secours. « Victor… Victor s’il te plait… » Sa main libre parcourait les cheveux fraichement décolorés de l’homme inconscient.

En expliquant la situation à la personne au bout du fil, Jaesun se rendit compte qu’il pleurait. Pas quelques petits sanglots, non, son visage était ravagé par les larmes et il peinait à parler. L’aide au bout du fil lui conseilla de surveiller Victor le temps que les secours arrivent et de le faire vomir uniquement s’il reprenait conscience. Il aurait besoin d’un lavage et d’une dialyse pour éliminer la toxicité de l’aspirine. Peu de gens semblaient au courant mais ce médicament pourtant si banal de nos jours pouvait s’avérer être très toxique en surdose. Victor, lui, ne semblait pas avoir loupé cette information et ça brisa le cœur de Jaesun un peu plus. Cinq minutes. Ils seraient là dans cinq très, très longues minutes. La main tremblante il reposa le téléphone et câlina Victor. « S’il te plait réveille toi… Me laisse pas. T’as pas le droit… T’as pas le droit… » Il se fichait bien de savoir s’il dépassait les limites de la relation aide/patient. Il était anéanti que Victor ait tenté de mettre fin à ses jours.

En le sentant bouger un peu, Jaesun sursauta et dégagea les cheveux de son front qu’il trouva brûlant. Il fallait qu’il le fasse vomir pour empêcher au moins quelques cachets de fondre et se disperser dans son sang. Ça ne le sauverait sûrement pas, seule la dialyse pourrait mais il devait tout tenter pour atténuer au moins un peu les conséquences. « J’vais te faire vomir Victor, c’est horrible je sais mais j’te laisserai pas partir, tu m’entends ? » L’homme dans ses bras n’était pas totalement conscient et Jaesun hésita. Son cœur le poussa à agir et il se leva rapidement allant chercher une bassine dans la salle de bain et une serviette humide. Il avait l’impression de ne pas contrôler son corps, de regarder l’action assis dans un coin de la chambre. C’était terrifiant. Prenant son courage à deux mains, il redressa la tête de Victor et croisa son regard presque complètement éteint. « Nan ! Reste conscient ! » Voir ce manque de réponse de sa part le fit pleurer un peu plus. « Crie-moi dessus, j’préfère tellement ça… » Sans hésiter, il le pencha vers la bassine et fit les gestes adéquats pour le faire vomir. La situation pourrait paraître dégoûtante à des yeux extérieurs mais Jaesun n’en avait que faire à l’instant. Il voulait à tout prix sauver la vie de Victor. En le voyant convulser et  libérer le contenu de son estomac, Jaesun se crispa. Il détestait le voir souffrir. Peu de médicaments firent leur apparition dans la bassine et Jaesun gémit de frustration. Il savait pourtant parfaitement que ça ne serait pas un remède miracle mais il avait espéré. La plupart avaient déjà certainement trouvé leur chemin jusqu’à son sang et si les secours n’arrivaient pas vite, Jaesun allait piquer une crise. Après avoir essuyé sa bouche et son visage, le jeune homme serra tendrement le corps de Victor contre lui tout en pleurant. Ça faisait bien longtemps qu’il n’avait pas versé autant de larmes.

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MessageSujet: Re: (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) Empty10/9/2016, 06:13


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Il fait si bon. Si chaud. C'est cotonneux, comme un nuage. Comme un duvet léger. Emmitouflé, dans un cocon. Il fait clair. Du soleil ? Non. Une lumière autre. Vive. Impossible de distinguer autre chose. La tête qui tourne. C'est amusant. Ce n'est pas grave. Ca va partir. Ca va s'atténuer. C'est juste le corps qui lutte. Mais l'esprit s'abandonne déjà. On est si bien. Si bien...

Quelques bruits... quelques mouvements... à peine audibles, à peine remarquables... Un grincement. Un volet ? Une porte ? Il ne sait pas. Il ne sait plus. Et il s'en fiche. Il s'en fiche tellement. Quelque chose ne va pas... Non. Quelque chose ne va pas. Ca le stress. Non. La chaleur... la chaleur s'en va. La lumière.. La lumière est moins forte. Là... quelqu'un... il y a quelqu'un. Qui ? Femme... homme ? Une secousse. C'est lui. Lui qui est secoué. Non... stop... Laisse moi. Il y a trop de mouvement. Il y a trop de bruit. Pourquoi ? Ca suffit. Jaesun... fais taire ce fou ! Des mots... des mots qui résonnent. Sans sens. Incompréhensibles. Qui lui vrillent les tympans. Chut, bon sang ! La ferme !

Puis une poigne... des bras. Forts. Une étreinte ferme... rassurante. Hm... oui. Encore. Serre moi plus fort. Mais il fait froid. Vraiment froid. « Me laisse pas. T’as pas le droit… » Cette voix... Est-il possible que ce soit... ? Non. Pourquoi ? Tu ne devais pas... tu n'aurais pas dû. Je ne veux pas. Ne me regarde pas. Eloigne toi. Laisse moi partir. Laisse moi. Il entrouvre les yeux. Il plie ses doigts, à peine. C'est dur. Très dur. Pourquoi ? Son ventre. Aïe... plus que aïe. Ca fait mal ! Fais quelque chose ! Mais c'est trop dur. Trop dur. Il veut dormir. Il veut partir. Il faisait si chaud. Si chaud. Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu fais ça ? Laisse moi ! Sa vue est brouillée. Ses paupières... lourdes. Trop lourdes. Des mots. Encore des mots. Quoi ? Je ne comprends rien ! Et il fait froid. Si froid. Donne moi tes bras. Encore un peu. Juste un peu. Serre moi encore jusqu'à se dire adieu. Mais il n'est plus là, n'est-ce pas ? Il est parti ? Non. Reviens...

Il sent des doigts... là, sur ses lèvres. Qu'est-ce que tu fais ?! Non ! Ca fait mal... ça fait si mal. Ca se serre. Ca se tord. C'est si douloureux. Arrête ! S'il te plait arrête ! Un spasme, deux... le flot qui se déverse hors de sa bouche et son estomac qui se vide. Il entend les clapotis dans la bassine. C'est dégoûtant ! Regarde ce que tu as fait ! Il veut s'endormir, à nouveau. Il veut repartir. Ca va mieux. Ca va mieux. Tiens moi encore. « Crie-moi... » Hein... ? « tellement... » Je ne comprends pas. Quoi ? Ne me laisse pas. Tiens moi. Retiens moi...

La migraine était vive. Elle lui martelait les tempes. Il ne s'était jamais senti aussi faible de toute sa vie. Même à son réveil du coma... il avait été fatigué, certes. Mais il ne se sentait pas comme maintenant. Et il se sentait vide... Il avait la nausée aussi. C'était vraiment désagréable. Que se passait-il ? Avait-il chopé une mauvaise grippe ? Rah... qu'importait. Il lâcha un soupire long et bruyant. Levant la main avec le peu d'énergie qu'il possédait encore, il la porta en visière, au dessus de ses yeux. Quelle heure était-il pour qu'il y ai autant de lumière dans sa chambre ? C'était agressif. Les volets, il les avait oublié, certainement. Il ouvrît les yeux, cligna des paupières pour s'habituer à la luminosité environnante. Une lumière blanche et chaude. Il devait faire grand soleil. Il tourna lentement en direction de la source des rayons de soleil. Oh oui... le ciel était bleu. Si bleu. L'orage était passé et avait laissé place à un temps de rêve. Commençant à rabaisser sa main, ses yeux furent attirer par la présence d'un corps étranger dans son avant bras. Une perfusion... d'où s'échappait des fils. Dedans... du rouge, sombre. Du... sang ? Son sang... Il fixa l'objet qui perçait sous sa peau dans l'incompréhension la plus totale. Qu'est-ce que... ? Oh...

Oui. Ca y était. Ca lui revenait. Le goût amer dans la bouche. L'envie de dormir, avec les vertiges. Et puis le mal de ventre qui l'avait presque réveillé. Il pinça les lèvres. Il avait raté. Il s'était loupé. Même ça, il n'était pas capable de le réussir. Il ferma les paupières, sentant les larmes qui s'étaient amoncelés au coin de ses prunelles s'échapper sur ses joues. Il étouffa un sanglot en mordant sa lèvre inférieure à sang. Non... ça ne servait à rien de pleurer sur son sort. Quoi que... ça soulageait un peu. Un autre sanglot. Juste un, allez. Il ressembla plus à un gémissement plaintif qu'à un soubresaut. De ses doigts, il essuya rageusement ses pommettes avant de rouvrir les yeux et de regarder autour de lui. Il y avait une machine, au bout des fils. Il se redressa à peine, essayant de comprendre à quoi elle servait. Si son sang s'en échappait... il pouvait en avoir un petite idée. Puis il se tourna de l'autre côté et sursauta. Là, juste là, les bras croisés sur le matelas et sa tête posée dessus... « Jaesun... ? » lâcha-t-il presque dans un murmure. Il dormait, sans aucun doute. C'était lui ? C'était lui qui l'avait... Il souffla doucement. Evidemment. Evidemment, qui d'autre ? Presque imperceptible, un sourire vînt effleurer ses lèvres. Evidemment qu'il l'avait sauvé... Il l'observa, longuement. Malgré le fait qu'il dormait, il n'avait pas l'air paisible, mais plutôt inquiet. La ride du lion creusait son visage entre ses deux sourcils. Il voulût porter sa main à cette dernière mais il remarqua alors qu'il ne pouvait pas. L'une était occupée avec une machine, l'autre... enlacée dans celle de son aide à domicile. Sa prise était ferme mais tendre et il n'eût pas le cœur à arracher ses doigts des siens. Alors il attendît, fixant longuement le garçon qui l'avait empêché de commettre l'irréparable. Il admira ses traits, un long moment. Il se dît qu'il était beau... vraiment beau. Il se posa la question à savoir s'il avait une petite-amie. Le contraire serait étrange. Il se surprît à ne pas aimer ça. Pourquoi ? Il n'osa pas aller plus loin dans ses réflexions. Ca ne lui plaisait pas, voilà tout. Et tandis qu'il se laissait aller à penser à ça, au moins ne songeait-il pas à se morfondre sur son pauvre sort. Au moins n'essayait-il pas de se souvenir pourquoi. Pourquoi il avait fait ça. Et c'était peut-être mieux comme ça.

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Jaesun Chesnais
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MessageSujet: Re: (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) Empty11/9/2016, 11:12


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Lors de ses cours, Jaesun avait pu voir la possibilité qu’un patient soit si mal qu’il en vienne à vouloir mettre fin à ses jours. Il avait cependant espéré ne jamais avoir à assister à une telle chose. Mais il aurait dû s’en douter et aujourd’hui il s’en voulait de ne pas avoir vu que Victor en était arrivé à ce point de non retour. Seulement, il savait aussi qu’au fond de lui, les sentiments qui le rongeaient n’avaient rien de professionnels. Le geste de Victor l’avait anéanti. Le voir allongé inconscient sur son lit, le sentir amorphe dans ses bras. Il avait bien cru l’avoir perdu. Les larmes n’avaient cessé de couler sur son visage habitué à sourire. A l’hôpital. Il avait attendu que Victor soit pris en charge et surtout sauvé. Même s’il l’avait découvert assez tôt, le risque qu’il ne se réveille pas était encore grand. Avec Victor, il découvrait des émotions qui ne s’étaient jamais encore présentées à lui. Jamais il n’avait autant paniqué. Son cœur le faisait souffrir et sa gorge brûlait. Jaesun avait l’impression que tout son corps allait le lâcher mais il lutta Victor aurait besoin de lui à son réveil. Oui il allait se réveiller. Le jeune homme ne voulait penser à aucune autre éventualité.

« S’il vous plait, vous avez des nouvelles de Victor ? Euh.. Monsieur Hwang ? » Cette phrase, il la répétait dès qu’un médecin passait les portes barrées d’un « interdit au public ». Il n’en pouvait plus d’attendre. Il devait être à son cinquième café ce qui ne l’aidait sûrement pas à calmer sa panique. Un moment, il fut même obligé de s’asseoir, ses jambes trop faibles pour continuer à faire les cent pas. Ça n’était pas une question de muscles, ses jambes auraient pu le porter loin encore mais la peur lui pompait toute son énergie et si quelqu’un ne venait pas rapidement lui dire que Victor était sauvé, il risquait sûrement de faire une crise.

« Monsieur ? Vous êtes la famille de Victor Hwang ? » La voix du médecin qu’il n’avait pas encore vu le fit sursauter et il se leva vivement luttant contre le vertige qui engourdit son corps. « Oui, oui c’est moi !» Il n’était pas de sa famille mais il n’avait aucune envie de perdre du temps avec des mots. Qu’il lui donne des nouvelles et basta ! « Vous avez fait ce qu’il fallait pour nous aider à le sauver. Il dort encore mais son corps continue d’éliminer la toxine tranquillement. Vous pouvez aller le voir. » « Merci ! Oh putain merci ! » Sans hésiter il serra le médecin contre lui et courut dans la direction qu’il lui avait indiqué pour trouver sa chambre. Victor était sauvé. Sauvé. Il allait vivre ! Le cœur de Jaesun faisait des bonds dans sa poitrine mais cette fois, ils étaient agréables. Son Victor allait pouvoir vivre encore longtemps et c’était tout ce qui comptait. A cet instant, Jaesun ne pensait pas à l’éventualité que Victor pourrait lui en vouloir de l’avoir sauvé et avoir même envie de recommencer. Non. Il avait une seconde chance et il avait intérêt de la saisir. De toute façon Jaesun ne le lâcherait plus d’une semelle.

Dans la chambre, le jeune homme se précipita vers Victor et attrapa directement sa main. Il savait qu’il ne l’entendrait ni ne le sentirait mais il avait besoin de contact, de sentir sa peau chaude contre la sienne. « Tu m’as fait tellement peur espèce de… » Il étouffa l’insulte dans un rire et vint dégager son front de sa main libre pour l’y embrasser. En temps normal, jamais il n’aurait osé mais là, Jaesun laissait libre cours à ses envies. Il voulait sentir la vie dans ce corps endormi face à lui. « Je t’interdis de refaire une chose pareil… tu m’entends ? » Après un autre baiser sur sa joue, Jaesun tira une chaise vers le lit et s’y posa. Sa main gauche toujours étroitement liée à celle de Victor, il continua de l’observer, longuement. Et sans vraiment s’en rendre compte il se mit de nouveau à pleurer. Jaesun ne chercha pas à retenir ses larmes et les laissa s’échapper, emportant avec elles toute la peur qu’il avait pu ressentir pendant les heures précédentes. Doucement, il se pencha et embrassa la main de Victor, la noyant de larmes au passage. « J’ai tellement hâte que tu te réveilles » murmura-t-il presque tristement. « tellement… »

Epuisé, le jeune homme ne se sentit pas partir dans un sommeil qui se voulait réparateur. Il n’était pas si tard mais il était éreinté. Jaesun aurait aimé rester éveillé pour l’observer et le surveiller mais il était tout simplement incapable de garder l’œil ouvert.

Quand son corps laissa enfin son esprit se réveiller, Jaesun ouvrit un œil, puis le second. Il s’était endormi sur ses bras, tenant la main de Victor fermement dans la sienne comme s’il avait peur qu’il ne lui échappe à nouveau. Un grognement faible s’échappa d’entre ses lèvres alors que son dos lui rappela douloureusement que la position qu’il avait choisi pour dormir n’était pas la plus agréable. Pourtant, il ne se redressa pas. Non. Il était proche de Victor et ça lui plaisait. Timidement, Jaesun releva le regard et croisa celui de Victor qui était à présent bien réveillé. « Oh » fut tout ce qu’il put dire en constatant qu’il le regardait. Il était conscient et n’avait pas retiré sa main de la sienne. N’était-ce pas une bonne chose ? « Tu… es… » Doucement, il se redressa et essuya ses yeux collés par la fatigue et les trop nombreuses larmes. Il devait avoir une tête horrible mais il s’en fichait totalement. Victor était éveillé face à lui et c’était tout ce qui comptait. « Putain, merci… » Il aurait voulu remercier un dieu quelconque au dessus de leurs têtes mais étant athée, il se contenta d’un simple sourire. Leur bonne étoile les avait sûrement protégés. Sans attendre, il se redressa et nicha son visage dans le cou de Victor tout en passant son bras libre derrière sa nuque pour l’attirer contre lui. « J’ai eu peur… j’ai eu tellement peur… » chuchota-t-il contre sa peau chaude. Quel bonheur que de sentir la vie en lui. Le cœur de Jaesun martelait contre sa poitrine et Victor pouvait certainement le sentir maintenant que leurs torses étaient collés l’un à l’autre. « Refais jamais ça… tu m’entends ? Jamais… » Délicatement, il frôla sa peau de ses lèvres sans vraiment se contrôler. Il était si heureux que Victor soit vivant qu’il ne put s’empêcher de le couvrir de tendresse. « J’te laisse plus… plus jamais. Crois-moi. » Jaesun allait s’installer chez lui et dormir sur le canapé. Qu’il le veuille ou non. C’était décidé et il ne lui laisserait pas le choix. Jaesun voulait à tout prix être là à chaque instant. Il aurait dû le faire bien avant, ça aurait sûrement évité un tel geste.

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MessageSujet: Re: (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) Empty22/9/2016, 23:33


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Quelques heures plus tôt encore, il n'avait plus le goût à rien. Vivre n'avait plus d'intérêt, car exister était devenu vide de sens, fade, lassant et laborieux. Quel intérêt pouvait-il encore trouver à errer sur son fauteuil roulant ? Quel intérêt pouvait-il lui-même présenter pour qui que ce soit ? Pour ses parents, il était devenu un fardeau, une source d'inquiétude et de souffrance. Il vivait aux crochets de ces derniers, de l'Etat et de ses aides de type allocations, et de Jaesun. Le seul qui ne cessait de s'accrocher malgré tout ce qu'il avait pu lui balancer au visage. Malgré les insultes, la mauvaise foi dans lesquelles Victor excellait, Jaesun était encore et toujours là, focalisé sur les rares points positifs de leurs rencontres violentes et tumultueuses. Il s'évertuait à vouloir le sortir de son amertume, sa colère, sa tristesse. Il voulait le sauver.

Et ce matin, c'était bien ce qu'il avait fait. Littéralement. Il l'avait trouvé, avait appelé les secours... Victor n'avais que des bribes à l'esprit, floues, indéfinies mais significatives. Jaesun était venu, l'avait serré, l'avait aidé... Il en savait assez pour lui être redevable. Lorsque ce dernier ouvrît les yeux il lâcha un « Oh » de surprise en remarquant que son aîné était déjà réveillé et le regardait. Victor en fût presque gêné et détoura un bref instant les yeux. ils se regardèrent un instant. Et Victor pût lire dans les yeux du brun tout le soulagement qu'il pouvait ressentir. A quel point lui avait-il fait peur ? Aurait-il vraiment pleuré sa mort ? Il aurait dû le laisser partir. « Tu... es... » réveillé ? vivant ? Oui. C'était en effet le cas. Devait-il en avoir une autre preuve que ses yeux ouverts ? En d'autres circonstances, c'était le genre de riposte qu'il aurait pu avoir. Là... il ne dît rien. Il se tût. C'était mieux aussi. Il était vivant mais plus pathétique qu'il ne l'avait jamais été. Il sentît Jaesun l'enlacer, se jeter presque à son cou et le serrer. Et Victor ne se débattît même pas. Il posa, au contraire, timidement une main dans le dos de son sauveur et laissa vagabonder son nez dans le cou de ce dernier, s'imprégnant de l'odeur masculine qu'il dégageait. Il aurait voulu être assez à l'aise pour lui rendre une éteinte digne de ce nom mais il ne réussît qu'à accrocher légèrement entre ses doigts osseux, le tee shirt que le garçon portait. Il ne parvînt pas plus à lui dire merci pour son intervention. Etait-il seulement réellement reconnaissant ? Il restait dubitatif. « J'ai eu peur... j'ai eu tellement peur... » entendît-il susurré à son oreille et le souffle brûlant de son aide à domicile sembla lui lécher la peau si bien qu'un frisson lui fût arraché. Avait-il craint à ce point de voir partir Victor ? Ce dernier valait-il qu'on s'inquiète ainsi ? Il n'en avait clairement pas la conviction. Mais ce qui se confirmait pourtant, dans cette étreinte, c'était le fait qu'il était bien reconnaissant du geste de Jaesun. Car autrement, serait-il aujourd'hui en mesure de se sentir un tant soit peu important pour quelqu'un ? Il pouvait sentir contre son torse l'organe vitale de Jaesun tambouriner. Etait-il encore en proie à la peur ? Victor n'aurait su quoi dire pour le rassurer. Trouver les mots justes, il en avait perdu l'habitude, la pratique. Aujourd'hui il n'était précis que dans ses injures. « Refais jamais ça... tu m'entends ? Jamais... » Alors qu'il prononçait ces mots, la pulpe de sa bouche vînt caresser la peau sensible se trouvant sous l'oreille du plus vieux. Il s'en mordilla la lèvre. Il aurait voulu que Jaesun le lâche. Vraiment ? Il ne savait plus trop. Ce câlin avait quelque chose d'à la fois oppressant, pour lui qui ne supportait plus le contact, mais de terriblement addictif aussi. Qu'il ne le lâche jamais... s'il vous plait. « J’te laisse plus… plus jamais. Crois-moi. » Oh... il le croyait. Un tel investissement aurait pu paraître déplacé. Venant de n'importe qui d'autre ça aurait sonné faux.Mais puisque c'était Jaesun, c'était convaincant. C'était vrai. Sincère. Jaesun le savait... il le savait à présent. Il était certes pathétique, mais il savait que Jae lui portait importance qu'il ne méritait pas mais qu'à cet instant... il appréciait.

Lentement pourtant, il le força à se redresser, posant sa main entre et poussant légèrement sur son torse, qu'il constata musclé sans vraiment s'en rendre compte. Leurs yeux se croisèrent. Victor pinça les lèvres, mal à l'aise et détourna à nouveau ses pupilles vers le mur jaunâtre et immaculé de sa chambre d'hôpital. Il se gratta la gorge en frottant nerveusement ses pectoraux. « Pourquoi... tu m'as sauvé ? » lâcha-t-il après un moment de silence inconfortable. Il venait de briser quelque chose en coupant court à leurs enlacements. Et à présent il piétinait la quiétude apaisante de la pièce en lui balançant ce genre de question à la figure. Mais il avait envie... non besoin d'entendre sa réponse. « Tu... tu méritais d'être débarrassé de moi. » ajouta-t-il, pris soudain d'une incompréhension incontrôlable qui lui serrait la gorge, comme s'il était sur le point de pleurer. Tant ses propres mots lui semblaient valables. « Je suis dégueulasse avec toi. Je suis un poids pour toi, pour ma famille... Vous iriez mieux... sans moi. Je vous apporte rien. » Il s'enfonçait, se morfondait. Quelque chose le tirait à nouveau vers le fond. La prise de conscience, vive, douloureuse et violente. Il se rappelait maintenant pourquoi aux aurores il avait décidé de passé l'arme à gauche. Ca faisait mal et il se rappela vivement des maux de ventre qu'il avait ressenti dans de brefs instants de semi-conscience. « Je comprends pas... je comprends pas Jaesun... » souffla-t-il, sur la même lancée alors que sa main courrait à présent dans ses cheveux roses. Combien de fois avait-il préféré un surnom désagréable au véritable prénom du garçon à ses côtés ? A chaque fois... Mais là, il lui était presque nécessaire de le prononcer. Ca lui faisait du bien. Lui prouvait qu'il était encore là. C'était une sensation étrange, réconfortante pourtant. Jaesun... Jaesun était réconfortant. Ses yeux clos, son visage tendu il tremblait cependant et se remémorait le mal-être qui l'avait enveloppé pendant ses heures d'insomnie. Et qui l'avait poussé à commettre ce qui n'aurait dû pouvoir être réparé...

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Jaesun Chesnais
Jaesun Chesnais
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MessageSujet: Re: (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) Empty8/10/2016, 13:56


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Constater que Victor était encore vivant fit un bien fou à Jaesun. Il avait eu si peur de le perdre. Ils ne se connaissaient que depuis quelques mois mais il ne se voyait plus vivre sans lui. Victor était devenu une pièce indispensable au bon fonctionnement de sa vie. Même s’il n’y avait presque jamais eu de moment positif, le jeune homme ne pouvait pas s’imaginer sans celui qui devrait n’être qu’un patient. Était-il ridicule de s’attacher ainsi à lui ? Peut-être. Mais au jour d’aujourd’hui, Jaesun n’en avait que faire. Il pouvait regarder l’homme aux cheveux roses dans les yeux, le serrer et sentir son torse se soulever contre le sien, signe que la vie n’avait pas quitté son corps. Jamais il ne lui aurait pardonné si son geste avait été fatal. Déjà, il lui en voulait d’avoir eu envie de l’abandonner, de s’échapper de cette Terre qui semblait le torturer. Jaesun ne supportait pas les idées suicidaires, il ne comprenait pas qu’on puisse s’ôter la vie et gâcher la seule chance qu’on avait d’être heureux. Bien sûr, il savait à quel point Victor était mal, il tentait d’imaginer la souffrance qu’il endurait chaque jour, tant physique que morale mais il avait confiance, il pourrait s’en sortir. Il était sûrement très optimiste mais ça lui permettait de trouver du bon dans chaque situation. Plus tard, il engueulerait sûrement Victor, là, il préférait le serrer et laisser échapper sa joie. Il était vivant. Il avait réussi à le sauver et c’était tout ce qui comptait pour lui à l’instant.

Jamais ils n’avaient été si proches et surtout si calmes ensemble. Aucun rejet, aucun cri. Juste une étreinte forte, des souffles s’échouant sur deux peaux brûlantes. Etait-ce normal que le cœur du plus jeune batte si vite ? Était-ce une manifestation de sa joie ou ses sentiments se faisaient-ils de plus en plus intenses ? Jaesun n’en savait rien. Peut-être était-ce les deux. Il ne se posa pas la question, son esprit le torturait bien assez à ce propos, il avait bien le droit à un moment de paix. Moment qui ne dura pas assez à ses yeux mais, lorsqu’il sentit Victor se redresser légèrement et quitter leur cocon, il ne fit rien pour le retenir. L’effort qu’avait fait le plus âgé était déjà grand et Jaesun ne l’oublierait pas de si tôt. « Pourquoi... tu m'as sauvé ? » A ses mots, le cœur de Jaesun se serra. Allait-il lui reprocher d’avoir épargné sa vie ? Non. Jaesun n’accepterait pas une telle chose. L’envie de répliquer fut vive mais il se retint, Victor ne semblait pas avoir fini. « Tu... tu méritais d'être débarrassé de moi. » Tristement, Jaesun secoua la tête. Le franco-coréen ne comprenait vraiment pas l’attachement qu’il avait pour lui. Non, le plus jeune ne lui en voulait pas, il était juste peiné qu’il ne voie et n’accepte pas l’affection que les gens lui portaient. « Je suis dégueulasse avec toi. Je suis un poids pour toi, pour ma famille... Vous iriez mieux... sans moi. Je vous apporte rien. » Le cœur serré, l’aide soignant écouta les phrases terribles qui sortaient de la bouche de l’être qu’il appréciait le plus au monde. C’était dur. Très dur. Et malgré tous ses efforts, Victor ne voyait pas qu’il l’aimait beaucoup et ferait tout pour lui. Le sauver n’était pas une preuve suffisante ? « Je comprends pas... je comprends pas Jaesun... » Presque choqué, le jeune homme cligna plusieurs fois des yeux. Avait-il bien entendu ? Victor venait de prononcer son prénom pour la première fois. Son cœur se serra agréablement malgré la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient. Le moindre mot de travers pourrait engendrer une dispute et Jaesun ne le voulait pas alors il appréciait la moindre petite chose positive. « Tu ne comprends pas pourquoi je m’acharne Victor ? » C’était si simple. Tellement simple mais si dur à avouer. « D’abord… C’est mon travail… » murmura-t-il mais ça sonna faux. Non, ça n’était plus du travail. Son cœur n’aurait pas réagi de cette façon s’il n’avait été qu’un simple patient. Bien sûr, il aurait eu peur, il aurait été peiné mais rien à voir avec ce qu’il avait pu vivre en constatant que Victor avait voulu se suicider. « Mais avant tout… C’est parce que je tiens à toi » avoua-t-il presque inaudiblement. Il ne confiait pas être amoureux, lui-même ne comprenait pas la nature de ses sentiments. « Tu n’es plus un simple patient à mes yeux et je ne comprends pas que tu ne l’aies pas vu. Il y a quelque chose entre nous que je ne peux pas effacer. Tu m’as envoyé chier quand je t’ai dit qu’on se serait sûrement entendu avant tout ça mais je le maintiens. » Jaesun n’était pas certain qu’avouer tout ça à Victor allait être bénéfique, il risquait de le braquer lui qui était si imprévisible. « Tu n’es pas un poids, ni pour moi, ni pour ta famille. Tu te fais de fausses idées. Oui tu es horrible avec moi mais je sais que tu fais ça parce que tu es mal dans ta peau. Tu dois réapprendre à t’aimer toi-même sinon tu n’accepteras jamais l’amour qu’on peut avoir pour toi… » Tellement pris par ses explications, Jaesun ne se rendit pas vraiment compte de la portée de ses mots. Oui, il aimait Victor. Peut-être pas amoureusement encore mais c’était de l’amour quand même.

Doucement, il vint attraper sa main et entrelaça leurs doigts. Chaque geste était fait avec une délicatesse que Jaesun ne forçait pas. Il avait tellement peur du rejet mais il voulait aussi laisser à Victor une échappatoire s’il se sentait oppressé. Le jeune homme n’avait qu’une envie c’était de le reprendre dans ses bras et le serrer fort mais il se doutait que celui qu’il ne voyait plus comme un patient avait eu sa dose de contact physique pour la journée. « Je sais depuis le début que les choses ne vont pas s’arranger d’un coup, ça sera long… mais s’il te plait, Victor, essaie… Essaie de t’en sortir. Avec moi. Je suis sûr qu’on peut y arriver tous les deux mais arrête de me repousser. Fais-moi confiance… » Il ne prétendait pas pouvoir rendre à Victor ses jambes et toute sa joie de vivre mais il voulait qu’il réapprenne à vivre autrement. « Il te reste tellement de choses à découvrir. Même si ce n’est pas ce que tu voulais à la base… Crois-moi… Tu peux encore être heureux… Laisse-moi faire, laisse-moi t’aider… » De ses yeux humides, Jaesun implora Victor tout en serrant sa main tendrement mais fermement. « Je te le redis encore mais je ne te laisserai pas. Jamais… »

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MessageSujet: Re: (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) (- 16 ans) hello darkness, my old friend (Jae) Empty29/10/2016, 13:14


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Sa tête était remplie de « pourquoi ». Pourquoi l'avait-il sauvé ? Pourquoi ne l'avait-il pas laissé s'en aller ? Pourquoi insistait-il tant pour rester à ses côtés ? Et surtout... pourquoi avait-il l'air si soulagé à l'idée que Victor aille « bien » ? Pourquoi voulait-il tant veiller à ce qu'il ne bouge pas ? Trop de pourquoi. C'était à la limite de l'aberrant. Il ne méritait définitivement pas l'attention et la tendresse de Jaesun. Oui, tendresse. Il la sentait dans ses étreintes, dans ses gestes. Tenait-il à lui à ce point ? Mais là encore... pourquoi ? Il avait tout fait pour être infernal, pour être insupportable. Et pourtant... ? C'était à n'y rien comprendre. Il l'exprima, laissa passer les quelques questions qui le taraudaient hors de la barrière de ses lèvres. Parce qu'il avait besoin de réponse. Que Jaesun lui explique. Ce dernier resta un instant apparemment stupéfait par ces interrogations. Pourquoi l'avoir sauvé, lui qui était tellement mauvais et inutile à la fois ? Et lorsqu'enfin il prît la parole, Victor fixa son attention sur lui. « Tu ne comprends pas pourquoi je m’acharne Victor ? » Non... en effet il ne comprenait pas. Aussi fît-il un petit « non » de la tête. « D’abord… C’est mon travail… » répondît le brun de façon discrète. « Mais avant tout… C’est parce que je tiens à toi » Victor eût du mal à entendre cette confession, dût tendre l'oreille et il en tomba des nues, doutant pourtant de ce qu'il avait entendu. Il quoi ? Il tenait à... quoi ? Mais... était-il complètement masochiste ? Comment pouvait-il tenir à Victor alors qu'il était infecte ? « Tu n’es plus un simple patient à mes yeux et je ne comprends pas que tu ne l’aies pas vu. Il y a quelque chose entre nous que je ne peux pas effacer. Tu m’as envoyé chier quand je t’ai dit qu’on se serait sûrement entendu avant tout ça mais je le maintiens. » Victor ne répondait rien à tous ces mots, il en était incapable et beaucoup trop surpris pour arriver à formuler quoi que ce soit. C'était fou... complètement fou. Jamais il ne se serait imaginé que Jaesun puisse être dans ce genre d'optique. Il tenait à lui ? A quel point ? Et surtout pourquoi, encore une fois ? La bouche ouverte sous le choc, il devait avoir l'air complètement stupide mais qu'importait à l'instant, il ne contrôlait ni ses pensées ni ses attitudes. Détournant les yeux finalement et reprenant un peu contenance et passa une main tremblante dans ses cheveux. « Tu devrais pas... » lâcha-t-il dans un souffle. Non. Jaesun ne devait pas tenir à lui. Il ne devait pas penser qu'ils se seraient entendus. Non, il ne devait pas penser du bien de Victor. C'était tout le contraire qu'il avait recherché à atteindre. Il voulait qu'il le déteste et qu'il s'en aille ! C'est ce qu'il avait voulu dès le début !

Mais... le voulait-il encore ? Victor voulait-il encore se débarrasser de Jae ? Voulait-il vraiment ne plus jamais revoir sa bouille adorable et son sourire angélique ? Voulait-il vraiment... être seul ? Sa propre introspection fût interrompue avant qu'il ne puisse creuser plus loin. Les nouveaux mots de l'aide soignant vinrent rouler dans sa tête. « Tu n’es pas un poids, ni pour moi, ni pour ta famille. Tu te fais de fausses idées. Oui tu es horrible avec moi mais je sais que tu fais ça parce que tu es mal dans ta peau. Tu dois réapprendre à t’aimer toi-même sinon tu n’accepteras jamais l’amour qu’on peut avoir pour toi… » Jaesun semblait avoir tellement de facilité à s'exprimer. Ses mots étaient beaux et rassurants. Pendant un instant le cœur de Victor se serra devant toute cette gentillesse avant qu'il n'entende un terme qui lui fît froncer les sourcils et serrer les poings. « l'amour qu'on peut avoir pour toi... » Pourquoi parlait-il d'amour tout à coup ? D'où est-ce que ça sortait ? Que voulait-il dire par là ? Etait-il plus qu'attaché à lui ? Est-ce que par hasard il était... Non ! Non non !! C'était impossible ! Il ne fallait surtout pas que ça soit le cas. Sa respiration s'était accélérée sans qu'il puisse s'en rendre compte. La perspective de ce genre de sentiment à son encontre le terrifiait. Non ! Non si quelqu'un tombait amoureux de lui alors... jamais plus il ne pourrait être seul ! Jamais plus il n'arriverait à reconstruire les murs qu'il chérissait tant tout autour le lui ! Il ne pourrait plus être l'infâme Victor, le mec aigri et ronchon. Non... il serait seulement un putain d'handicapé trop sensible pour contrôler sa mélancolie. Il ne réussirait plus à maintenir de distance avec Jaesun... il n'y arriverait plus. Fallait-il qu'il renforce encore son sale caractère pour que jamais cette situation n'arrive ? Pour que jamais Jae ne tombe amoureux de lui ? Il souffla doucement, fermant les yeux. Peut-être s'emballait-il... peut-être que Jae avait dit ça de façon large, qu'il ne parlait pas d'amour avec un grand A. Et puis au fond... à bien y réfléchir, serait-ce si déplaisant d'être aimé à ce point ? Victor avait eu des relations amoureuses... mais jamais... jamais avec un homme. Il ne l'avait même jamais envisagé. Non, il n'était pas gay... ou même bi. Enfin qu'en savait-il au fond ? Non ! Non la question ne se posait pas. Elle ne devait pas se poser ! Il ne voulait pas d'une relation... n'est-ce pas ?

Un léger sursaut le prît lorsqu'il sentît la main du plus jeune enlacer la sienne. Il tourna les yeux vers leurs doigts entremêlés, mordillant sa lèvre inférieure à cette vue. Etait-ce déplaisant, ce genre de contact ? Non... non clairement pas. C'était même très agréable. Les mains de Jaesun étaient chaudes, assez grandes pour que celles de Victor se retrouvent comme dans un cocon. Il remonta lentement son regard le long du bras du garçon. Il avait des muscles saillants, une peau lisse et dorée... Il s'attarda un instant sur son biceps, ce disant que de tels bras pouvaient forcément former une étreinte réconfortante. Il en avait eu la preuve quelques minutes plus tôt après tout. Et il avait aimé ça... Clignant des yeux il tenta de se reprendre, levant les yeux vers le jeune homme qui reprenait la parole. « Je sais depuis le début que les choses ne vont pas s’arranger d’un coup, ça sera long… mais s’il te plait, Victor, essaie… Essaie de t’en sortir. Avec moi. » Ca ressemblait tant à une déclaration. Etaient-ils dans une série à l'eau de rose ? Il aurait pu lui balancer ce genre de méchanceté mais au fond... il n'avait pas le cœur à ça. Non, celui-ci était trop occupé à s'emplir de la douceur que les phrases de Jae lui procuraient. « Je suis sûr qu’on peut y arriver tous les deux mais arrête de me repousser. Fais-moi confiance… » Confiance... il avait déjà confiance en lui. Il ne le disait pas, ne le formulait même pas à lui-même. C'était juste évident. Il avait confiance. Aujourd'hui plus que jamais après ce qui était arrivé. Mais ça lui faisait peur de croire en lui. Car il se sentait vulnérable... Ressentir était faiblesse. Et Victor n'avait plus été aussi faible depuis longtemps. Depuis l'annonce qui avait suivi son accident. Lorsqu'on lui avait dit de faire ses adieux à ses jambes et par la même occasion à ses rêves. Mais aujourd'hui sa faiblesse lui permettait de ressentir des choses plus douces... plus plaisantes. « Il te reste tellement de choses à découvrir. Même si ce n’est pas ce que tu voulais à la base… Crois-moi… Tu peux encore être heureux… Laisse-moi faire, laisse-moi t’aider… » Leurs yeux se croisèrent et Victor en eût le cœur serré. Est-ce que Jae s'apprêtait à pleurer ? Qu'attendait-il ? Un simple oui ou quelque chose de plus profond et travaillé ? De toutes manières, Victor n'était pas capable de lui offrir plus qu'un petit, minuscule, hochement de tête. Tellement discret qu'il en était presque imperceptible. Jaesun ne l'avait certainement même pas vu. « Je te le redis encore mais je ne te laisserai pas. Jamais… » Ses doigts étaient à présent plus serrés encore dans l'étreinte de ceux de l'aide à domicile. Et c'était... tellement bon. Fermant un instant les yeux, Victor mordilla sa lèvre, cherchant quoi répondre. Devait-il opter pour quelque chose d'un peu long ? De vrais se livrer, se confier comme Jae venait de le faire ? Ou allait il choisir une réponse courte, concise, sans fioriture ? Devait-il rester dans cette optique chaleureuse, se reposer un instant et juste sourire ou alors devait-il vite réessayer de forger sa carapace et redevenir exécrable ? Finalement il opta pour un geste. Il se pencha, posant son front contre l'épaule de Jae et rien de plus, pendant de longues minutes. Il ignorait ce que ça voulait vraiment dire. Quelle était la signification de tout ça ? Il n'en avait aucune véritable idée. Il était juste fatigué au fond. Mais ce geste montrait, peut-être – voire sûrement – le fait qu'il acceptait son soutien. Qu'il allait dorénavant se reposer un peu plus sur lui. Etait-ce une bonne idée ? Allait-il tenir cette résolution ? Le temps le dirait...

Au bout de longues minutes, il se redressa finalement et se rallongea lentement dans son lit, gardant sa main dans celle du plus jeune. Ses paupières étaient lourdes. La fatigue prenait possession de son corps meurtri. « Tu... veux bien rester ? Jusqu'à... ce que je m'endorme... » souffla-t-il simplement. Il ne se rendait pas compte de la portée de ses mots. De leur sens. Il les disait simplement. « Reste... » lâcha-t-il dans un soupir d'épuisement, ses doigts relâchant un peu l'emprise qu'ils avaient sur ceux de Jaesun. Il le voulait à ses côtés... malgré tout ce qu'il lui avait fait subir... il le voulait.

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