NOM : paoli. PRÉNOM : manuela. SURNOM : manu'. ÂGE : thirty two yo. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 21 juin 1984, à rome. ORIGINES : italiennes. ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuelle. STATUT CIVIL : en couple, mais ce n'est pas aussi simple que ça. ÉTUDES/MÉTIER : lieutenant de police. PASSION(S) : les sports et activités de mecs, faire régner l'ordre et boucler les voyous. GROUPE : eden de cacharel. POSTE VACANT, SCÉNARIO, LIEN PRÉ-DÉFINI OU PERSONNAGE INVENTÉ : inventé.

CARACTÈRE : rigoureuse, casse-cou, déterminée, indépendante, obstinée,  indomptable, têtue, dynamique, forte, susceptible, humble, naturelle, impatiente, audacieuse. TICS ET TOCS : ne boit que du café, noir, sans sucre. - quand elle est concentrée sur une affaire, elle en oublie jusqu'à manger ou dormir, souvent. - beaucoup de poissons rouges ont défilé dans son appart' sans qu'elle parvienne à en garder un seul, ça lui faisait pourtant un semblant de compagnie silencieuse. - pas fée du logis pour un sous, elle déteste le ménage et repousse toujours l'échéance. - elle parle parfaitement bien le français, ça fait des années qu'elle vit en france mais elle a toujours gardé son accent italien si craquant et a souvent tendance à glisser des mots de sa langue maternelle dans ses phrases. - elle se lasse très vite et craint donc la routine, il lui faut toujours de l'action dans sa vie.

QUEL EST L'ENDROIT QUE TU PRÉFÈRES A PARIS ? difficile de choisir, elle aime sa ville dans son ensemble. QU'EST-CE QUI TE PLAÎT LE PLUS DANS LE FAIT DE VIVRE ICI ? elle aime le fait que ce soit une capitale. ET CE QUI TE PLAÎT LE MOINS ? malgré tout, ce n'est pas son italie. même si elle la garde dans le coeur. POUR FINIR, DÉCRIS LA CAPITALE EN TROIS ADJECTIFS : grande, mystérieuse, attirante.

FÉVRIER 2012.
Elle se rappelle de sa rencontre avec son copain, comme si c'était hier. Un quatorze février. Jour de la Saint-Valentin. Comme si le ciel lui envoyait un signe. Il pleuvait, beaucoup. Elle courrait avec son parapluie sur la tête, tentant de se couvrir autant qu'elle le pouvait. Elle se félicitait d'avoir opté pour des baskets, bien plus pratiques face à ce temps, le matin même. Et leurs parapluies s'étaient accrochés. Juste avant leurs regards. Il s'était excusé en italien. Vieux réflexe sans doute. Elle s'était étonné d'avoir fait tout ce voyage pour finalement tomber sur un italien à Paris. Ils en avaient ri. Devant un verre. Suivi d'un dîner. Et elle avait passé une fête des amoureux particulière. Il avait craqué pour son accent italien. Et elle, pour le sien. Ils étaient si semblables au fond. Ils ne se sont plus quittés. Et se sont même aimés. Très fort.

DÉCEMBRE 2013.
Un rapport à revoir avec son supérieur. Tout était pourtant bon à ses yeux et prêt à être totalement bouclé. Son coéquipier était du même avis. Elle ne la sentait pas cette pseudo réunion "en tête-à-tête" avec l'italien. Pourtant, elle n'avait pas tellement d'autres choix, elle ne se voyait pas lui répondre "non, ce n'est pas la peine, j'ai comme l'impression que je ne vais pas avoir envie de parler boulot". Mieux valait la boucler. Encore. « Café ? » Lancement d'un bref regard. « Oui. Noir, sans sucre. Merci. » La faire courte. Ne pas trop argumenter. Et vite terminer ce "rapport". Il est beau ce con. Et il le sait. Il la fixe avec ses grands yeux clairs, un sourire à tomber, au coin des lèvres. Elle essaie de détourner le regard, mais une force invisible l’en empêche. Elle devine ce qui va se passer ensuite. Elle veut prendre ses jambes à son cou. Fuir. Il est encore temps. Mais la volonté lui manque. Putain d'attirance. Il lui tend son café, et lui effleure la main. Elle fait comme si de rien n'était. Elle se met à parler vite. Très vite. Comme si sa survie en dépendait. « Ce rapport dont on devait parler. Je pensais que tout était réglé. Ludo a fait le tour aussi, ce n'est pas la peine de perdre davantage de temps. On a une autre affaire sur le feu et... » Il continue de la fixer. Il attend. Il attend qu'elle flanche. Il attend le moment opportun. Tel un prédateur. Elle déteste ce jeu. Elle perd toujours, à la fin. Et puis les mots lui semblent vains. Elle est à bout de souffle. Game over. À ce moment-là, il lui prend les mains et... Dans un sursaut de bon sens, elle se lève. Raidie. Secouée. Légèrement dans le flou encore. « Je devrais y aller. Un... un... truc à régler avec Ludo » qu'elle dit en pointant la porte du doigt. Et c'est seulement là qu'elle se rend compte des rideaux tirés dans le bureau. Ah tiens. C'est... étrange, bizarre. Elle aurait dû la voir venir. Cette situation. Complètement inconfortable. Ou peut-être qu'elle l'avait fait exprès. Qui sait. Elle est partie, troublée. Ça n'a plus jamais été évoqué.

MAI 2016.
Aujourd'hui, elle a reçu un texto. Ça t'es déjà arrivé d'avoir un gros faible pour quelqu'un, au point que chaque détail à la con que tu apprends sur lui te fait plaisir ? Bon ben moi je viens d'avoir un sourire béat en apprenant que tu es née en 1984. Voilà. Je reviens vers toi pour te dire si ça va devenir un problème... Par "un problème", il entend "te sauter dessus la prochaine fois que je te vois et ruiner par la même occasion cinq ans de ta relation et quatre ans de la mienne sur un coup de tête, juste parce que j'ai extrêmement envie de toi". En réalité, elle a le même problème que lui et ce depuis qu'elle l'a rencontré. Non. En fait, elle a mis du temps à s'en rendre compte. Elle l'a toujours bien aimé. Ça c'est clair. Mais elle ne l'avait jamais vraiment envisagé. Du coup, quand ils doivent se parler frontalement, les yeux dans les yeux, elle est gênée. Elle aime son copain, très fort. Sans rire. Mais lui, il lui fait quelque chose d'autre. Comme si elle sentait qu'il y avait un truc potentiellement incroyable entre eux. En plus, elle a le malheur de le trouver sexy. Et ce qui l'inquiète, c'est que c'est pour des conneries. Genre sa nuque, sa posture, ses yeux quand il sourit, sa façon de bouger. Bref, des choses qu'on remarque quand on est amoureux. Pas juste quand on a envie de coucher avec un mec. Elle a une admiration sans borne pour ce type et elle a toujours cherché son approbation, c'est évident. Mais là, comment dire ? Elle est totalement déstabilisée. Pas parce qu'elle ne sait pas quoi lui répondre. Enfin si. Ça aussi. Mais surtout parce qu'elle ne sait pas ce qu'il sait. Est-ce qu'il a une petite idée du raz-de-marée qu'il vient de provoquer dans sa tête ? Trois jours qu'elle a reçu ce texto. Et ça fait trois jours qu'elle s'imagine faire l'amour avec lui dans toutes les pièces possibles de son appartement à lui. Ou de son appartement à elle. Comme si sa vie en dépendait. Ça aussi c'est étrange. Elle qui fantasme toujours plus sur les sentiments d'habitude. Une passion dévorante. Bref, elle ne sait pas quoi lui répondre. Et ça fait trois jours que ça la bouffe. Mais lui, elle le veut. Depuis le début. Mais c'est ce texto qui lui a dit.
Elle n'a pas répondu. Elle n'a jamais pu.