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contre le reste du monde, promis ● malory

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MessageSujet: contre le reste du monde, promis ● malory contre le reste du monde, promis ● malory Empty12/4/2016, 22:41



contre le reste du monde, promis

La lourde porte de l’appartement se referme derrière un Charles aux traits fatigués. Il dépose son trousseau de clés sur la petite étagère laquée de l’entrée, accompagnant son geste d’un léger soupire. Bon sang, ce que la journée a pu être longue ! Il grimace, retire son manteau et s’étire. Il est vingt et une heure passé, le jeune homme est claqué mais le publicitaire est satisfait… La présentation pour le lendemain avait été bouclée dans les temps, même si pour cela il avait dû étirer ses horaires de travail. Peu importe ! Après tout, qui l’attendait ici ? Pas de compagne, encore moins d’enfant, pas même un chien ! Malory ne vivait plus chez lui, il avait retrouvé son quotidien de célibataire… Alors il déchargeait ses collègues de ces tâches tardives lorsqu’elles se présentaient malheureusement à eux, notamment lors de compétitions et d’appels d’offres. L’agence marchait du tonnerre, et on comprenait pourquoi lorsqu’on observait les cernes naissantes sous les yeux clairs de Charles.

Il se frotte la nuque, tout en regagnant le salon. Au passage il appuie sur un interrupteur, éclairant alors la pièce d’une légère lumière tamisée. La pièce baigne dans une ambiance chaleureuse et cocooning, comblant à sa manière la solitude du propriétaire des lieux. S’en plaignait-il ? Pas spécialement. Il était plutôt bien ainsi… Il n’avait de compte à rendre à personne, s’organisait comme il le souhaitait et surtout profitait de sa liberté ! Ça, c’était important ! Personne pour lui demander où il était, avec qui, les raisons de ces horaires décalés… Personne non plus pour passer derrière lui, ou au contraire déranger… Personne pour lui dire d’ôter ses pieds de la table basse ou de ne pas manger de sandwich ainsi vautré dans le canapé, une bière à la main. Comme c’était le cas actuellement. Ce soir, il se laisse vivre, se foutant de tout. Il aurait même pu sauter tout habillé dans son lit pour gommer les vilaines traces de fatigue de sa gueule d’ange. Enfin, c’est ce qu’il aurait pu faire si l’appel de la douche n’avait pas été plus fort ! Une playlist à défaut d’un bon vieux vinyle, et voilà que Charles ôte ses fringues pour se glisser sous un jet d’eau brûlante, délassant un à un ses muscles, et laissant se noyer ses problèmes professionnels dans le siphon de la douche. Tellement plus à son aise qu’il se laisse porter par sa musique, ferme les yeux doucement et se coupe littéralement du monde : comme dans une bulle ! Impossible de l’en sortir, pas même avec la sonnerie de son portable qui résonne dans tout l’appartement !

Ce n’est qu’en sortant de la salle de bain, une serviette nouée autour de la taille et une autre allant et venant dans ses cheveux, qu’il remarque les notifications sur l’écran du mobile. 2 appels en absences. Malo’. « Et merde ! » Il n’aime pas louper le moindre appel de sa nièce. C’était désormais le genre de truc qui pouvait facilement l’angoisser. Sans perdre une seule seconde, il se laisse retomber sur son lit, le téléphone en main. Ça sonne… Nerveux, il passe sa main sur son visage. Et lorsqu’il entend la voix de la petite blonde, il ne peut qu’en être soulagé. « Malo’ ?! … Malo’ je suis désolé, je… » Mais il se stoppe. Elle ne dit rien. Elle ne tente pas de lui couper la parole pour lui lancer une réplique cinglante sur le fait qu’elle soit tombée sur sa messagerie deux fois de suite. « Malo’, ça va ? » Encore un coup silence et là… C’est le drame ! Elle craque, cédant comme à une vague de panique. Charles tente de la calmer, de l’apaiser avec quelques mots doux, dont lui seul à le secret avec elle. Mais rien y fait. La jeune femme a peur, elle n’est pas bien. Il n’a aucun mal à comprendre son mal-être. « Ne bouge pas Malo’. J’arrive, d’accord ? Je viens tout de suite. » Impossible pour lui de la laisser seule. Elle a besoin de lui ? Il accourt. Elle demande ses bras ? Il les lui ouvre, en grand. « On reste en ligne, ok ? » Il attrape ses écouteurs, qu’il branche sans plus attendre à son mobile pour avoir les mains libres. Ainsi, il peut plus facilement s’habiller, sans perdre le contact avec sa nièce. Il s’empresse de repasser boxer, pantalon, t-shirt et chaussures ; s’empare de sa veste et de ses clés, puis claque finalement la porte : direction l’appartement de la belle.

Le trajet fut bien trop long à son goût, alors qu’il n’était question que d’une dizaine de minutes à peine. En effet, Charles avait accepté qu’elle s’en aille (Avait-il vraiment eu le choix ? Pas vraiment.) à condition qu’elle ne s’éloigne pas de trop. La sachant fragile, il avait refusé qu’elle s’installe à l’autre bout de Paris, craignant des nuits comme celle-ci. Il n’eut pas besoin de sonner, toujours au téléphone avec Malory pour l’apaiser, et grimpa les étages à toute allure pour la rejoindre.
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MessageSujet: Re: contre le reste du monde, promis ● malory contre le reste du monde, promis ● malory Empty24/4/2016, 20:04



contre le reste du monde, promis

Malo panique alors qu’elle essaie deux fois d’appeler Charles, en vain. Ce n’est pas dans les habitudes de son oncle de ne pas répondre à son téléphone. Il sait que lorsqu’elle l’appelle c’est que quelque chose ne va pas, autrement, elle ne lui envoie que des sms. Alors, quand elle voit qu’il ne répond pas elle panique. Elle ne sait plus quoi, ni même qui appeler. Pas l’espace d’une seule seconde, elle n’a l’idée que ses meilleures amies pourraient être là pour elle. Elle se roule en boule sur le sol et se met lentement à pleurer. Les larmes viennent mouiller ses joues délicates alors qu’elle sait que si elle reste trop longtemps comme ça, elle va faire quelque chose qu’elle regrettera plus tard. Elle a promis à Charles qu’elle n’essaierait plus de se tuer et lui en retour, il lui a dit qu’il serait toujours là pour elle. Alors pourquoi ne répond-il pas ?  L’aurait-il abandonné comme tout le monde autour d’elle ? Ça ne serait pas étonnant. Qui voudrait rester avec elle alors que ses moments de bonheur sont toujours de courtes durées ? Malory s’en veut d’être comme ça. Elle s’en veut de ne pas aller bien et de toujours avoir besoin de quelqu’un quand elle ne va pas bien comme là. Dire que si elle avait été normale, elle ne serait pas dans une position fœtale à attendre que son oncle daigne la rappeler. La jeune femme a peur. Elle est terrifiée à l’idée de s’ouvrir une nouvelle fois les veines. Elle n’espère qu’une chose c’est que Charles voit ses appels avant que quelque chose d’aussi grave survienne encore une fois. Soudain, son portable sonne. C’est son oncle. D’une voix rauque elle répond. « Allô Charles. » Elle ne dit rien de plus et le laisse continuer de parler. D’ordinaire, elle lui aurait balancé une réplique cinglante comme quoi il aurait pu répondre. Mais pas là. Non aujourd’hui, elle est parfaitement silencieuse, attendant qu’il se rende compte par lui-même. Il ne lui faut pas plus de six secondes pour comprendre qu’elle n’est pas dans son état normal. Lorsqu’il lui pose la question « ça va ? », la jeune femme perd aussitôt ses moyens. Les larmes qu’elle avait réussi à contenir quand elle avait décroché sont versées par torrent alors qu’elle essaie d’expliquer la situation à Charles. « Non ça va pas ! J’vais pas bien. » Sa voix est clairement paniquée et elle-même est terrorisée à l’idée de rester seule. Heureusement le seul membre de sa famille qui se soucie un tant soit peu d’elle la prévient qu’il va bientôt être là et qu’ils doivent rester en ligne. Malory n’arrive pas à parler, alors elle écoute simplement ce que Charles lui dit faisant des petits bruits pour lui montrer qu’elle est toujours là. Elle ne sait pas combien de temps il met pour la rejoindre, mais ça lui semble être une éternité. Elle aurait eu le temps de se lever de là où elle était et de se couper les veines deux fois. Seulement, elle n’a pas la force de le faire. Même si elle se sent comme une merde, même si elle pense que le monde serait mieux sans elle, elle a fait une promesse, celle de ne plus jamais inquiéter comme elle l’avait fait par le passé, son oncle. Charles est trop important dans sa vie pour qu’elle puisse recommencer ça encore une fois. La voix de son oncle change alors passant d’inquiète mais posée à inquiète et rapide. Elle sait qu’il monte les marches beaucoup trop vite et qu’il va s’épuiser de la sorte. Elle l’entend avant de le voir et quand il ouvre la porte, elle essaie de faire bonne figure, mais c’est loupé. A terre, recroquevillée dans une position fœtale avec juste un t-shirt sur le dos, elle ressemble à une loque. Malo se sent minable pitoyable et pathétique. Elle a envie de disparaitre sous terre. « Charles… » sanglote-t-elle d’une voix faible et rauque. Ses joues sont toujours mouillées alors qu’elle essaie de se redresser pour ne pas avoir l’air trop minable. Elle éteint son téléphone pour le balancer contre le pied de la chaise près d’elle. « Pourquoi je vais pas bien ? Pourquoi j’suis comme ça ? Je prends mes médicaments tous les jours, j’allais mieux y a encore quelques heures… Pourquoi j’peux pas être normale ? » Ces questions sont sans réponses depuis qu’elle s’est retrouvée dans cet état. Sa maladie la bouffe et rien ne pourrait la sortir de sa déprime. Malo espère que Charles aura les réponses à ses questions, qu’il saura la réconforter comme il l’a toujours fait quand elle était petite. Elle relève alors son regard vers le trentenaire et essaie de lui sourire un peu. « T’as vu, j’ai réussi. J’ai pas fait de bêtises en t’attendant. » dit-elle en sentant pour la première fois depuis quelques temps, un sentiment positif s’emparer de son cœur. Elle ressemble à une enfant qui chercherait l’approbation de son grand frère. C’est ce que Charles est : un grand frère, un père, un ami, son meilleur ami.


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MessageSujet: Re: contre le reste du monde, promis ● malory contre le reste du monde, promis ● malory Empty3/5/2016, 14:55



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Sur le chemin, Charles s’était efforcé de rester concentré sur la voix de sa nièce. Il l’avait fait parler pour garder le contact avec elle. Même si ça n’avait été que quelques mots, des bribes de phrases parfois incompréhensibles et sans queue ni tête, il s’en était moqué. Tout ce qui avait compté, c’était l’entendre. Si elle parlait c’est qu’elle ne faisait pas autre chose, comme une bêtise. Elle était avec lui par la pensée et il pouvait ainsi la faire patienter de sa venue. Il avait eu peur pour elle, devinant que derrière ce filet de voix fébrile se cachait une grande détresse qu’elle avait du mal à comprendre et contrôler. Lui aussi, dans ces situations, avait du mal à tout gérer. Il avait toujours peur de mal s’y prendre avec elle ; de lancer un mot de travers ou de trop qui la pousserait dans une colère démesurée ou ferait naître chez elle une tristesse immense… Malgré tout Charles prenait sur lui et affichait un self-control qui l’étonnait lui-même. Il se montrait fort, comme si tout était sous contrôle, simplement pour qu’elle se sente en sécurité en sa présence. Si elle n’était plus capable de gérer ces maux, pour un laps de temps plus ou moins court, il serait là pour elle. Il prendrait la relève jusqu’à ce qu’elle reprenne pieds.

Mais il ne s’était pas attendu à la retrouver ainsi, après avoir poussé la porte d’entrer de son appartement. Il avait imaginé les larmes, le maquillage ayant sûrement coulé le long de ses joues en laissant des traînées aussi sombres que ses pensées… Le regard un peu perdu, un air complètement apeuré sur ses traits fins et angéliques. Oui, il avait eu cette vision d’elle en chemin, allant jusqu’à lui serrer le cœur au point de lui faire mal. Il avait de la peine pour elle, pour cette situation. Elle ne méritait tellement pas ces souffrances… La scène était malheureusement plus triste qu’il ne l’avait imaginé. Malo était là, assise sur le sol et recroquevillée sur elle-même. Peu vêtue, désorientée, elle l’appelait… Il n’eut même pas le temps de la rejoindre, que déjà un flot de questions venaient de s’échapper d’entre ses lèvres rosées. Malory était mal et elle ne le comprenait pas. Ses crises étaient soudaines, provoquant ce trouble chez elle. Charles s’approcha d’elle et ne pu s’empêcher de la prendre dans ses bras. Elle tentait d’être forte, lui faisant remarquer avec une pointe de fierté qu’elle n’avait pas fait la moindre bêtise, comme elle avait pu lui promettre par le passé. « Oui ma puce… J’ai vu, tu n’as rien fait. » Il déposa un baiser sur son front, fermant lui même doucement les yeux. Il était soulagé d’être à ses côtés, car désormais les risques étaient minimiser par sa présence.

Ne supportant pas de la voir ainsi, dans cette position de faiblesse, il se pencha un peu plus vers elle et glissa son bras sous ses fines jambes. L’autre vint se caler dans son dos, et dans un mouvement délicat, il la souleva. Doucement, il la cala contre son torse et l’amena jusqu’au canapé. « Ça va aller, d’accord ? » Il voulait qu’elle se sente mieux, ou du moins qu’il parvienne à la rassurer un minimum. Il savait qu’elle avait besoin d’entendre ces mots, pour aller mieux. Elle avait besoin de savoir qu’il voyait ses efforts, qu’il les approuvait et au-delà de tout ce soutien, qu’il était fier d’elle. Charles avait besoin de sa nièce. Elle était devenue une pièce essentiel au puzzle parfois brouillon que pouvait être sa vie. « Je vais m’occuper de toi. »


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MessageSujet: Re: contre le reste du monde, promis ● malory contre le reste du monde, promis ● malory Empty18/5/2016, 00:34



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Ne pas réussir à joindre son oncle dès le premier appel suffit pour que Malory panique un peu plus. Elle déteste ne pas être en mesure de le contacter parce qu’elle sait qu’il répond toujours quand elle a besoin de lui. Alors quand elle continue d’appeler et que ça ne répond toujours pas, elle sent ses dernières résolutions partir en fumée. Elle n’aurait qu’à se déplacer jusqu’à la cuisine pour prendre un couteau et mettre fin à cette souffrance insoutenable. Elle se sent minable, pathétique et surtout inutile. Tout ça fait qu’elle n’a qu’une envie c’est en finir. Seulement, elle se rappelle de la promesse qu’elle a faite à Charles après sa deuxième tentative de suicide. Elle ne recommencera plus. Malo prend alors sur elle et au moment où elle sent qu’elle n’a plus la force de se battre, Charles l’appelle. Des larmes de soulagement, de douleur et de peines se mélangent à son visage alors qu’elle essaie de lui expliquer ce qui se passe. Ses mots sont entrecoupés de sanglots et elle est sûre qu’elle n’est pas audible. Qui l’est quand il se met à pleurer ? Personne. Du coup, c’est la voix rassurante de son oncle qui l’apaise en lui disant qu’il va venir. Il reste en ligne avec elle tout le long du trajet à lui parler, à la rassurer et à lui poser des questions. Malory, elle, elle ne répond que par des onomatopées pour lui signifier qu’elle est toujours là. Elle se sent incapable de faire de longues phrases pour lui répondre. Ça a l’air de convenir à Charles qui continue sa stimulation pour éviter de la perdre. Quelques minutes passent comme ça dans un échange de bruits de la part de la suisse et de paroles dans un flot incessant de son oncle. Elle l’entend avant même qu’il n’entre dans l’appartement et elle l’appelle désemparée. Elle est en position fœtale sur le sol habillée seulement d’un t-shirt et d’un boxer. Elle a froid, elle se sent fiévreuse et elle a faim. Elle sanglote en posant une multitude de questions, questions auxquelles elle sait que Charles n’a pas de réponses. Pourtant, ça lui ferait du bien d’entendre des choses positives. Alors, la jeune femme montre, fière d’elle, qu’elle n’a pas fait de bêtises en attendant. On dirait une enfant qui montre un cadeau de la fête des mères à sa maman et qui attend d’être remerciée ou récompensée. On pourrait même dire qu’elle ressemble à un chien qui attend, la queue se balançant qu’on vienne lui flatter la tête parce qu’il a bien travaillé. D’ailleurs c’est ce que Charles fait. Il la félicite puis dépose un baiser sur son front. Pendant quelques secondes, Malory se sent mieux et elle sourit légèrement. Cependant, son mal-être refait surface dès qu’il la prend dans ses bras. Elle se sent minable de lui causer tant de soucis alors qu’il pourrait être dehors à boire un verre avec des amis ou même avec une femme. Malory se serre contre lui et enfouit son visage mouillé dans son cou. Elle a besoin de la chaleur de son oncle pour se sentir mieux. Elle se détend quelque peu et se laisse guider vers le canapé. Arrivée là, elle reste dans les bras de Charles, refusant de le laisser partir. « Oui ça va aller… Il suffit d’y penser très fort pour que ça aille. » Malo essaie de s’en convaincre, en vain. Si seulement ça pouvait être aussi facile, elle ferait en sorte de faire disparaitre sa maladie. Si on n’y croit pas, elle n’existe pas… Sauf que ça ne fonctionnait pas comme ça. Sa maladie était bien présente et aujourd’hui plus active que jamais. Les mots de Charles la font sortir de ses pensées et elle enfouit encore plus sa tête dans le creux de sa clavicule. « Merci Charles de prendre toujours soin de moi de cette manière. Je sais pas ce que je ferai sans toi. » Bien qu’elle ne le dise presque jamais, parce qu’elle est trop fière pour ça, elle est contente que ce soit avec son oncle qu’elle a découvert sa bipolarité. Avec ses parents, ça n’auraient pas été la même chose et Malory aurait probablement essayé de se tuer une troisième fois, puis une quatrième fois et ainsi de suite jusqu’à ce que ça fonctionne. En même temps, ses parents ne s’étaient presque jamais soucié d’elle. Seul, Charles avait été là pour elle à chaque fois qu’elle avait été mal. « Tu restes avec moi hein ? » demande-t-elle en resserrant encore plus sa prise sur le cou de Charles, histoire d’être sûre qu’il ne parte pas.

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MessageSujet: Re: contre le reste du monde, promis ● malory contre le reste du monde, promis ● malory Empty6/6/2016, 01:15



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Charles savait que ses réactions et son attitude étaient très importantes aux yeux de sa nièce. Lorsqu’elle allait mal, il se devait d’être patient et exemplaire pour la rassurer et apaiser ses angoisses. C’était tout un rituel qui s’était peu à peu mis en place entre eux, et c’était toujours avec une attention et une grande tendresse qu’il s’occupait d’elle. Il avait l’impression par moment de se retrouver en face d’une enfant désorientée, qui avait besoin qu’on la calme, qu’on la canalise et surtout qu’on lui dise ce qui était bien ou non de faire. Cette fois-ci il la félicitait d’avoir tenue le coup au téléphone avec lui, de ne pas avoir attenté à sa vie. Le simple fait de la voir esquisser un léger sourire en coin était un véritable soulagement pour lui. C’était la preuve qu’elle se sentait un peu mieux et que ses gestes doux avaient un effet réparateur sur ses maux psychiques. Avec elle, c’était un ascenseur émotif… A tout moment elle pouvait basculer dans une déprime indescriptible, ou une grande joie. Là, elle allait mieux, mais à peine l’eut-il prit dans ses bras qu’elle se sentait à nouveau fébrile. Il la serra donc contre lui, tentant d’être le plus rassurant possible, et l’amena vers le canapé. La blondinette ne voulait pas le lâcher, n’étant pas prête à ce qu’il la laisse seule, ne serait-ce que pour aller lui chercher un verre d’eau. Alors Charles n’insista pas. Au contraire, il la laissa se blottir contre lui et caressa doucement sa chevelure dorée. Elle tentait de se convaincre que tout allait bien, qu’il suffisait d’y penser pour que cela se réalise. Sa naïveté enfantine toucha son oncle, qui reverra son étreinte autour d’elle. Tout comme ses remerciements, qui se voulaient si sincères… « C’est normal que je sois là pour toi Malo… Et je le serais toujours. » -souffla-t-il, en cherchant à capter son regard, en affichant un léger sourire en coin. Il ne fallait pas qu’elle s’en fasse de trop, surtout pas à ce sujet, surtout pas le concernant. Elle avait suffisamment d’angoisses et de soucis à gérer, il comptait bien ne jamais en devenir un autre.

A sa question, il ne pu s’empêcher de rire doucement. Vu comme elle se cramponnait à lui, il n’aurait pas pu filer bien loin. En tout cas, pas sans elle accrochée à son cou. « Promis, je reste avec toi ! » Il passa sa main dans son dos et le frotta doucement, comme s’il avait cherché à la réchauffer, à la réconforter. « Tu veux boire quelque chose ? » Il était prêt à se mettre à son service, à la dorloter comme jamais, si cela lui permettait de se sentir mieux. Mais allait-elle le laisser faire ? Ça c’était une autre question ! Charles n’en était pas si sûr, car connaissant le petit bout de femme qu’il tenait dans ses bras, la chose ne serait pas aisée ! Lorsqu’elle était sujette à ce genre de crise, Malo avait besoin de sa présence certes, mais surtout de son contact. Ils pouvaient rester des heures comme ça : Charles lui racontant des anecdotes, des histoires banales mais qui intriguait souvent sa nièce… « Je t’ai promis que je ne partirais pas, et je pense que ça te fera le plus grand bien. D’accord ? »

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MessageSujet: Re: contre le reste du monde, promis ● malory contre le reste du monde, promis ● malory Empty23/6/2016, 11:54



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Il y avait bien longtemps que Malory ne s’était pas sentie aussi mal. Cependant, avoir son oncle avec elle, même si au début ce n’est que par l’intermédiaire du téléphone, la rassure. Charles a toujours été celui qui était là pour toutes ses conneries, pour toutes les fois où elle a dérapé. Alors, pour elle, il est la personne en qui elle a le plus confiance. Il est toujours là pour elle, qu’importe ce qu’elle fait. Et bien entendu, le plus important, il ne la juge pas. Du coup, elle se laisse totalement faire quand il la mène sur le canapé et s’accroche à lui comme à une bouée de sauvetage. Elle se sent totalement minable et pathétique. Malo aimerait que sa maladie ne soit plus qu’un lointain souvenir. Seulement, la bipolarité ne s’envole pas comme ça. Même si pendant quelques temps elle peut se sentir très bien, les moments où elle n’est pas au top de sa forme sont terribles. En fait, elle a l’impression que plus elle est heureuse, plus ses moments de déprime sont affreux. C’est un cercle vicieux et elle ne sait pas comment s’en sortir, parce que même avec les médicaments il lui arrive, comme aujourd’hui de ne pas être au top de sa forme. Ça l’emmerde royalement, parce qu’à cause de ça, elle, qui adore son indépendance se retrouve à être dépendante de son oncle. Ça l’emmerde parce qu’elle se doute que Charles a sans doute autre chose à faire que de s’occuper de sa nièce fragile. Cependant, même si elle sait tout ça, le savoir près d’elle la rassure, peut-être même plus que ses mots. Les mots sont juste des mots. Ils peuvent être balancés comme ça sans que ça n’ait de réel sens. Alors que les actions prouvent bien plus que les mots ce que l’on pense. Alors, elle s’accroche à lui parce que même si elle dit et pense qu’elle n’aime pas être dépendante de lui, c’est faux. Elle a besoin de lui, comme elle a besoin d’oxygène. D’ailleurs, elle le remercie pour être là chaque fois qu’elle ne va pas bien, de ne pas l’abandonner comme ses parents l’ont fait quelques années plus tôt en se « débarrassant » d’elle en l’envoyant chez Charles à ses 14 ans. Il était même devenu son tuteur légal et donc, quand elle avait fait ses deux tentatives de suicide et que sa bipolarité avait été diagnostiquée, elle avait pu demander à son oncle de garder le secret. Elle ne voulait pas que ses parents soient au courant. Après tout, ils n’en avaient plus le droit. Malory serre un peu plus son oncle dans ses bras quand il lui annonce qu’il sera toujours là pour elle. « Mais bien sûr. Quand tu auras trouvé une femme qui pourra te supporter, tu oublieras tout de ta nièce… comme mes parents. » La jeune femme murmure les derniers mots tellement doucement, qu’elle n’est pas sûre que Charles ait réussit à les entendre. Alors qu’elle avait voulu faire un peu d’humour histoire de détendre l’atmosphère, elle avait empiré les choses. Soupirant, elle demande s’il reste avec elle, ne voulant pas le laisser partir. Encore une fois, ses mots ne lui font aucun effet, son geste de réconfort réussit à détendre ses muscles quelque peu. Cependant, elle se crispe encore une fois quand il lui demande si elle veut quelque chose à boire. Malo sait qu’il va juste aller dans la cuisine chercher un verre d’eau ou qu’importe ce qu’elle lui demandera et qui reviendra juste après. Seulement, elle n’est pas assez bien pour le lâcher ne serait-ce que quelques secondes. Il semble s’en rendre compte parce qu’il la rassure. C’est les yeux embués qu’elle relève le regard vers lui. « D’accord… » Malory marque un temps d’arrêt réfléchissant à ce qu’elle a envie de boire et se rend compte qu’elle a aussi faim. Son estomac se met alors à gargouiller à cet instant révélant à son oncle sa faim. « Je pourrai avoir un verre d’eau ainsi que mon sachet de noix dans le placard à droite du frigo s’il te plait. » Elle a aussi froid, mais elle n’en dit pas plus. Elle ne veut pas être un poids plus important pour lui qu’à cet instant. « Je t’aime Charles. » Malory sourit timidement avant de se cacher dans ses cheveux. Il est rare qu’elle ait ce genre de mot pour son oncle. D’ordinaire, leur relation est plus taquine, conflictuelle quelque fois, mais ce n’est pas sans ses habitudes de lui dire je t’aime.
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