Aujourd’hui, Noélie doit prendre le bus et aujourd’hui Noé angoisse. Elle déteste ce genre d’endroits car ils sont propices au contact humain et elle déteste toucher ou être touchée par quelqu’un. Alors, elle évite ce genre d’endroits. Mais là, elle n’a pas le choix. Son lieu de tournage est un peu loin et elle doit se rendre à son lieu de rendez-vous dans le centre de la ville pour ensuite prendre le covoiturage. Encore quelque chose qu’elle déteste mais qu’elle est obligée de faire vu qu’elle n’a pas assez d’argent pour se payer un taxi ou un uber. Soupirant, elle s’assoit sur le banc sous l’arrêt de bus et attend patiemment que le sien arrive. Son téléphone sonne alors et la jeune femme regarde l’identifiant. Il s’agit du producteur du film. Noélie soupire encore une fois et prend l’appel. « Quoi encore ? » aboie-t-elle dans le combiné. C’est la troisième fois qu’il l’appelle aujourd’hui. La première fois c’était pour changer le lieu de tournage, la seconde pour lui demander de venir plus tôt et cette fois ? Elle ne sait pas, mais ça lui tape déjà sur les nerfs. Noé se retient de lui raccrocher au nez. Ce serait mal vu de le faire surtout qu’elle a vraiment besoin des tunes qu’elle pourra se faire sur ce film. Elle écoute le mec au bout du fil et ne peut pas s’empêcher de lever les yeux au ciel. Ce qui devait d’abord être un simple film où elle se ferait masser avant que ça ne devienne plus chaud, il veut le tourner en gang bang. Noé a pas signé pour ça. « Tu te fous de ma gueule ? C’est hors de question que je me fasse sauter par quatre mecs. » Noélie ne se rend pas compte que depuis le début de la conversation, une petite blonde s’est assise près d’elle. Elle semble timide et mal à l’aise encore plus quand la voix de Noé se fait entendre une nouvelle fois alors qu’elle reprend l’argumentaire avec le producteur. « Mais je m’en fous que le scénariste veuille changer maintenant. J’ai pas signé pour ça. Alors tu te débrouilles pour que ça arrive pas. J’vais avoir la chatte tout défoncée après ça et c’est pas possible j’ai un autre film demain. » Noé ne se rend pas compte qu’elle a parlé un peu plus fort que d’ordinaire. Elle s’en fout. Elle n’est pas pudique du tout. Ça n’est pas étonnant quand on connait son métier. Pourtant, elle devrait l’être, surtout après son viol. Mais elle se fout de son corps. Elle veut juste l’user jusqu’à ce qu’elle puisse mourir. Sinon, il y aurait bien longtemps qu’elle aurait arrêté de fumer toutes les merdes qu’on lui vend, ou même de boire ou encore de chercher à briser ses os à tout prix. D’ailleurs, en parlant de cigarette, elle sort de son sac à main une clope qu’elle allume avant de tirer deux trois taffes avant de recracher la fumée dans la direction de la fille près d’elle sans se soucier du fait que ça puisse l’importuner. « Je t’ai dit non. J’ai besoin de pouvoir tourner demain et avec ton gang bang, je pourrai pas marcher. J’ai pas que toi mon chou. Alors tu convaincs le scénariste que son gang bang c’est une putain de mauvaise idée avant que j’arrive, sinon tu peux te trouver une autre actrice. » Noé raccroche sans attendre de réponse et remarque enfin la blonde à ses côtés. Sans savoir pourquoi, elle a le regard fixé sur elle, comme si elle avait vu un ovni. « Tu veux ma photo ou un autographe ? C’est rare qu’une fille connaisse des actrices de film pornos. » Noélie se doute bien que ce n’est pas le cas mais elle semble tellement pure, tellement innocente qu’elle a envie de la bousculer un peu. En plus, ce n’est pas rare que des mecs la reconnaissent dans la rue et demande photos et autographes. Si signer un bout de papier ne lui pose aucun problème, prendre des photos un peu plus. Ça implique de toucher et être touchée et elle a du mal à ne pas avoir un air de dégoût. Heureusement, ça n’arrive pas souvent.

Cheveux de feu et yeux bleu océan. Lily n'a pu que remarquer la jeune fille assise à l'arrêt de bus, lorsqu'elle s'est approchée. Elle était belle, à la silhouette élancée et Lily s'était surprise à la fixer, alors qu'elle était au téléphone. Il n'était pas rare que la petite blonde prenne le bus. En général, elle préférait marcher, écouteurs dans les oreilles et mains dans les poches. Mais aujourd'hui, elle avait décidé de prendre le bus, de se mêler à la foule et aux odeurs, et elle n'était pas la seule. Lily sursauta lorsque la jolie rousse aboya au téléphone. Elle qui était si calme, si douce, elle avait du mal à se faire aux gens qui hurlent et crient. En fait, Lily était sans cesse effacée. Sa voix ne portait pas, et sa silhouette frêle lui permettait de passer inaperçue. Ce qui n'était apparemment pas le cas de la jeune femme au téléphone. Elle fixa un point de l'autre côté de la rue, mais elle ne pu s'empêcher d'entendre la conversation. Lily se raidit aux propos de la jeune femme, et - jetant un coup d'oeil très rapide vers elle, elle tripotait nerveusement le coin de sa veste. Le sexe, Lily ne connaissait pas. Elle avait embrassé un garçon une seule fois, au collège, et elle aurait préféré que ça n'arrive pas. Depuis, elle n'avait rien connu de plus que la solitude dans laquelle elle s'était consciemment enveloppée. Elle rougit. Elle rougit si fort qu'elle eut l'impression qu'elle allait prendre feu. Plus les mots de la rousse s'intensifiait, plus elle se sentait mal à l'aise. Elle eut envie de partir. Elle pourrait prendre l'autre bus, elle était en avance. Elle n'eut pas le temps de se lever, que la jeune femme se tourna vers elle, l'agressant presque de sa question. - Non, je suis désolée. Je ne voulais pas déranger... Elle avait le regard qui fuyait et les joues encore roses. Elle avait l'innocence d'une enfant et l'expérience d'un nouveau-né. Et elle s'en excusait. Elle s'excusait toujours. Pour tout, pour rien. Elle balançait des désolée comme s'ils étaient des bonjour, comme si elle faisait constamment des erreurs, comme si tout était de sa faute. Une actrice de films pornos. Lily se mordit violemment la lèvre pour contrôler son malaise, et sourit poliment à la jeune femme.

Noélie, elle n’est gênée par rien. Elle peut parler de cul devant n’importe qui et ça ne la dérange pas d’avoir une discussion sur le scénario de son futur tournage pornographique alors qu’elle attend le bus pour se rendre sur les lieux. Ce qui la gêne c’est qu’elle sera en contact avec d’autres personnes et depuis son viol, elle ne supporte pas que son corps touche un autre être humain quand ce n’est pas pour son boulot de prostituée ou d’actrice de films x. Du coup, comme elle n’a pas le choix, Noé, elle attend que le bon bus se stoppe devant elle pour y aller, tout en continuant de parler de son film. Le producteur lui apprend que le scénario a été changé et la jeune femme n’est pas d’accord. Demain, elle a un autre tournage et si elle fait un gang bang, elle ne pourra pas assurer demain. Elle ne manque pas de faire part de son mécontentement et pendant la conversation, elle sent qu’on l’observe. Que ce soit la petite blonde assise à ses côtés ou les gens un peu autour. Noélie fait exprès d’élever un peu plus la voix parce que ça l’amuse de voir les mines choquées sur les visages des gens. Elle s’amuse comme elle peut vu qu’elle n’a plus goût à rien. Quand elle raccroche, elle remarque que la blonde à côté d’elle continue de la fixer et que ses joues sont rouges de gêne. Un immense sourire s’affiche sur les lèvres de la rousse. Elle adore taquiner les gens encore plus les petites princesses prudes comme la jeune femme. Noé se dit que ça peut être marrant de la pousser un peu et elle lui révèle son métier, tout en continuant la clope qu’elle s’est allumée quelques instants plus tôt. « Oh mais tu déranges pas. » Toujours le sourire aux lèvres, Noélie attrape son paquet de cigarettes et le tend à la blonde à ses côtés. « Tu fumes ? Prends en une, sois pas timide. » Noé n’attend pas de savoir si la jeune femme s’intoxique les poumons comme elle pour presque la forcer à en prendre une. Noélie est quasiment certaine que ce n’est pas le cas, qu’elle n’a même probablement jamais touché une garrot de sa vie et ça sera bien marrant de la voir essayer et de peut-être s’étouffer. Après tout, quand on fume pour la première fois, on n’y arrive pas du premier coup. On s’étouffe d’abord avant d’arriver à chopper la technique. La rousse reporte encore une fois son attention vers les joues rosées de la blonde avant de reprendre la parole. « J’imagine que t’es toujours vierge si tu rougis comme ça à la mention de sexe. » Dire que Noé ne s’amuse pas, serait mentir. Elle adore ce genre d’échange quand la personne en face d’elle est totalement perdue parce qu’elle dit. « Tu sais c’est naturel de baiser avec quelqu’un. Tu devrais pas être gênée par ça… Regarde moi je ne le suis pas. » Ouais mais Noé n’est pas un modèle à suivre au contraire. Il faut éviter de faire totalement comme elle pour le bien de l’humanité.

Lily, c'était la pureté incarnée. L'innocence de ceux qui restent ni touchés, ni embrassés, ni aimés. Ceux qui n'ont jamais été qu'une page blanche, attendant patiemment d'être dépeint par les expériences qui leur manquaient. Elle ne s'en rendait pas vraiment compte, du moins, ça ne l'avait jamais réellement dérangée. Elle n'avait que vingt-ans, après tout. Mais c'était sa timidité extrême, son infantilisme sans limites qui repoussaient sans cesse ceux qui tentaient de s'approcher, tant soit peu que quelqu'un aie déjà essayé. Secrètement, elle espérait tomber amoureuse. Connaître son premier baiser, vivre une histoire d'amour, comme celles dans les films qu'elle regarde parfois. Lily, elle contrastait avec n'importe qui, tant par sa douceur que par le blond de ses cheveux, et son attitude qui parfois mettait mal à l'aise. Même si, dans la plupart des cas, si ce n'est tous, c'était elle qui était mal à l'aise. Alors, lorsqu'elle surprit la conversation de la jolie rousse au téléphone, elle eut envie de s'enfuir en courant. Elle semblait si jeune, et pourtant tant marquée par les épreuves, que Lily en était fascinée. Ses traits, ses yeux bleus, son air aussi hautain que mystérieux. Elle n'arrivait plus à détachée son regard des ces cheveux roux éclatants, cette peau diaphane, et cette voix. Violente, agressive, et pourtant… Pourtant il y avait autre chose. Elle ne l'aurait pas compris, Lily, comment aurait-elle pu entendre la tristesse dans la voix d'une inconnue. Pourtant, elle était là, mais personne ne semblait l'entendre. Elle lui tendit son paquet de cigarettes, pourtant sans doute consciente que Lily n'en avait jamais touché une de sa vie. - Non merci. Elle parlait d'une voix aiguë, timide, mais le rouge de ses joues s'estompait un peu. - Je ne fume pas. Ça paraissait évident, mais elle précisa. La rousse semblait vouloir insister, mais Lily ne toucherait sans doute jamais à une cigarette. Elle ne savait même pas comment s'y prendre. Elle ne savait pas grand-chose de la vie, en fin de compte. Depuis la mort de son père, elle s'était fermée dans une bulle aussi fragile qu'indestructible, un monde enfantin, exempt de douleur et de chagrin. Pourtant, elle en avait du chagrin. Son père lui manquait chaque jour, mais elle gardait tout ça, au fond, certaine que personne ne toucherait aux derniers souvenirs qu'elle avait de lui. Elle était brusquée, déconcerter par les paroles sans filtres d'une femme aussi jeune qu'elle l'était. La cruauté de ses mots, la façon dont elle les crachait, tout chez cette fille semblait n'être que provocations. Lily sourit timidement, leva les yeux vers la jolie rousse, et secoua la tête. Non, elle n'avait jamais fait l'amour avec personne. Elle n'avait même jamais tenu la main de personne. Elle, elle n'était pas gênée, elle parlait avec une assurance certaine, presque insolente, se fichant bien des regards choqués qui se portaient vers son visage de porcelaine. - Je sais. Elle sourit, sincèrement. Elle rougit trop, trop souvent, trop fort. Parfois, elle n'a aucune raison de rougir. Ça vient juste comme ça, elle sent la chaleur l'envahir et elle a envie de plonger sous terre. Elle se demandait bien ce qui était arrivé à cette fille, pour qu'elle tombe de l'autre côté. Dans le monde cruel et haineux que Lily évitait à tout prix. Et elle se demandait surtout pourquoi elle semblait tenir à y rester. - Tu fumes depuis longtemps?

Plus elle voit les réactions de la blonde à ses côtés et plus Noélie a envie de s’amuser avec elle. Il n’est pas rare qu’elle se retrouve en présence de personnes qui soient gênées par la mention de sexe. Elle, ça fait bien longtemps qu’un pénis, un vagin ou même parler de sexualité ne la dérange plus.  Noé, elle voit pas le problème. Faut pas que ce soit un sujet tabou et pourtant, pour la plupart des gens ça l’est. Du coup, elle ne se rend pas vraiment compte qu’elle peut gêner les gens. Enfin, si elle le sait, mais ça ne lui fait ni chaud ni froid. Alors, elle continue de parler au téléphone des changements de script avant de raccrocher et d’engager la conversation avec la petite blonde près d’elle. Elle semble si pure, si douce que Noélie n’a qu’une envie, la souiller jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’elle. Alors, la rousse lui propose une cigarette quand elle en prend une pour elle, sachant pertinemment qu’elle n’en a probablement jamais touchée une de sa vie. Sa réponse ne se fait pas attendre et un regard apparait sur les lèvres de Noé. Elle a eu raison. Elle ne fume pas. « Tu ne sais pas ce que tu rates. » dit-elle en inhalant la première bouffée avec un soupir d’aise. Il n’y a rien de tel qu’une cigarette pour l’apaiser. Noélie reprend son observation de la jeune femme à ses côtés et se rend compte que le rouge qui orne ses joues n’a pas disparu. Noé se lance alors quand une sorte de monologue pour expliquer à la jeune femme que c’est naturel d’avoir des relations sexuelles, que c’est dans l’ordre des choses qui qui faut être comme elle, ne pas être gênée par tout ça. Son ‘’je sais’’ résonne dans les oreilles de la rousse qui ne peut s’empêcher de sourire encore une fois. Elle sait, mais elle ne change rien. Ça se trouve, elle n’a jamais embrassé personne. La voix de la blonde à ses côtés, retenti une nouvelle fois, alors que Noélie était pratiquement sûre qu’elle ne lui adresserait plus la parole après ça. « Ouais pas mal de temps maintenant. Je sais plus quand j’ai commencé, mais je volais les Camels de mon père. » Elle fait une pause pour s’intoxiquer encore une fois les poumons avec la fumée salvatrice pour son apaisement. Puis elle reprend la garrot coincée entre ses doigts, prête à venir prendre sa place une nouvelle fois entre les lèvres charnues de la demoiselle. « Disons que c’est la pire marque pour commencer à fumer. Je me suis retrouvée avec un mal de gorge pendant quelques temps. » Noé attrape son paquet et le plante sous le nez de la blonde. « Maintenant je fume de tout, mais je préfère les Lucky Strike réversible. » finit-elle par ajouter se doutant très bien que la jeune femme ne devait absolument pas comprendre de quoi elle parlait. « J’imagine, que t’as aucune idée de ce don’t je viens te parler hein ? T’as jamais touché une clope de toute ta vie, je me trompe ? Et pour finir t’es vierge… T’as décidé de rester pure et chaste jusqu’au mariage ou quoi ? Tu sais que le prince charmant existe pas ! » L’amertume qu’on peut entendre dans la voix de Noélie est perceptible. Il y a bien longtemps qu’elle ne croit plus aux contes de fées et à toutes ces histoires de véritable amour. Elle a été brisé quand ce connard s’est introduit en elle alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Elle, ce genre de truc, elle n’en veut pas. Elle est trop cassée pour avoir une relation normale.

- Tu ne sais pas ce que tu rates. Lily ne put retenir un rire, minuscule, qui était d'ailleurs plus un soufflement qu'un rire, et rétorqua d'une voix qui sortait de nul part, avec une assurance qui lui était inconnue : - Le cancer. Immédiatement, elle baissa le regard, surprise de sa réponse, gênée aussi. Elle n'avait jamais été spontanée, n'avait jamais ouvert la bouche sans réfléchir mille fois à ce qu'elle allait dire. C'était nouveau, c'était effrayant. Tout chez cette fille la rendait nerveuse, ses mots crus, son regard perçant, la sensation qu'elle ne faisait que sombrer. Elle n'aimait pas ça, Lily, elle n'aimait pas sa façon de parler, de lui parler, presque des accusations qu'elle prenait à cœur. Elle ne su pourquoi, mais elle posa une question. Peut-être qu'elle était intriguée, ou parce qu'elle trouvait le silence pesant, elle ne savait pas, et à vrai dire elle s'en fichait. Elle lâchait des hm hm approbateurs alors qu'elle lui racontait son histoire de cigarettes dont elle ne comprenait pas un mot, parce qu'elle n'avait jamais touché à une cigarette de sa vie et que l'idée ne lui avait même jamais effleuré l'esprit. - J’imagine, que t’as aucune idée de ce dont je viens te parler hein ? T’as jamais touché une clope de toute ta vie, je me trompe ? Et pour finir t’es vierge… T’as décidé de rester pure et chaste jusqu’au mariage ou quoi ? Tu sais que le prince charmant existe pas ! Le rouge de ses joues réapparut, et elle baissa les yeux, le cœur et l'estomac recroquevillés. Elle avait raison, sur tout, sur les cigarettes, sur le sexe, et ses mots étaient presque violents. Lily serra la mâchoire. Le prince charmant n'existait pas, elle n'en savait rien, elle n'avait jamais eu de relation sérieuse ou non, elle n'avait jamais connu que la solitude et un cœur pur, et ce n'était pas voulu, c'était simplement qu'elle n'attirait personne. Alors elle s'assit à côté de la rousse, presque trop précipitamment, et elle eut envie de lui hurler au visage, parce qu'elle en avait assez de sa voix provocante et de son air supérieur. Mais elle n'en fit rien. Parce que c'était Lily, qu'elle n'élevait jamais le ton, qu'elle restait sur la réserve et timide, et qu'elle ne bougeait pas. Elle haussa les épaules. - Peut-être bien. Peut-être bien que je suis vierge, et peut-être bien que je le resterais jusqu'au mariage ou toute ma vie, et peut-être que je crois au Prince Charmant et que je l'attends en vain. - Mais je ne vois pas ce qu'il y a de mal. Elle fixa la rousse, et se dit que ses cheveux représentaient parfaitement son tempérament. Brûlant, sur le point d'exploser. Elle sourit, une sourire poli, peut-être qu'elle voulait rassurant, que la jeune femme prendrait comme une provocation. Elle ne voulait pas la provoquer, Lily, bien au contraire. Mais elle ne comprenait pas cette colère dans sa voix et cette peine dans ses yeux, comme si ses mots n'étaient qu'une barrière pour empêcher les gens d'approcher. Mais elle, elle s'approchait. Et elle serra son sac entre ses bras, simplement. Elle ne savait pas quoi dire, elle voulait parler, parce que le silence était trop pesant et que l'aura négative de cette fille était trop vive. Elle fixait le bâtiment de l'autre côté du trottoir, un vieux bâtiment laissé à l'abandon, dont les vitres étaient brisées. Comme elles. - Je m'appelle Lily.