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she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix.

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Alix Beauregard
Alix Beauregard
black opium de ysl

JE RESSEMBLE À : scodders, ma meuf.

CRÉDITS : balaclava (ava), anaëlle (sign).

PSEUDO : anaëlle.


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MessageSujet: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty9/6/2016, 22:30


She'd never settle for some boy she couldn't use
Comme chaque fois, tu retournes passer le week-end chez ta mère. A cela près que ce week-end n'en est pas un comme les autres. Tu en as entendu parler tellement de fois au téléphone de cet homme qui lui a redonné le goût de vivre et tout un tas d'autres niaiseries du même genre. Mais elle semble heureuse alors tu ne la blâmes pas. Si seulement on t'avait tenue au courant du visage qui allait te faire face durant tout le dîner, il y aurait eu de fortes chances que ta chère mère se heurte à un refus clair et définitif de ta part. Tu l'entends encore avec sa voix guillerette : « Ma chérie, je te présente Philippe, mon nouveau compagnon. Et voici Amaury, son fils. » Toi qui n'a jamais été de nature bavarde, tu t'es dès lors enfermée dans un mutisme inébranlable. Bien sûr, le fameux Philippe a bien tenté d'en connaître davantage sur toi, comme si le simple fait de prétexter un quelconque intérêt pour ta petite personne aurait le pouvoir de faire tomber encore un peu plus ta mère dans ses bras. Néanmoins, tu lui offres les réponses qu'il attend par pure politesse, des réponses tout sauf engageantes et pour le moins minimalistes. Toi, il ne t'intéresse pas. Ça fait un petit moment déjà que tu t'appliques toujours à installer une distance de sécurité entre les hommes et toi. Depuis ton père. Lui et l'amour trop vigoureux qu'il te portait. T'en veux pas, t'en veux plus. Un père, un beau-père. Des hommes. Leurs sourires enjôleurs n'attirent qu'à peine ta sympathie au contraire de ta mère dont la naïveté n'a de cesse de l'amener à s'éprendre de n'importe quel homme un peu trop gentil. Tu pourrais être heureuse pour elle si seulement tu n'avais pas oublié le sens de ce mot, et si seulement elle n'avait pas besoin d'un personne raisonnable à ses côtés. Elle te pense mesurée, équilibrée, l'esprit plus pondéré que tortueux. Ça te ferait presque mal parce qu'elle ne voit rien. Elle passe le plus clair de son temps à se fourvoyer et elle le fait si bien. Alors qu'importe, tu joues le jeu sans broncher, comme ce soir.
Vous voilà tous réunis autour de la table nouvellement familiale. Un court silence s'installe jusqu'à ce que ta mère ne revienne de la cuisine, le plat entre les mains. La viande semble cuite à point et les divers légumes colorés qui l'accompagnent achèveraient d'ouvrir l'appétit à quiconque n'était pas dégoûté par la nourriture. De quoi ravir les palais les plus exigent, sauf toi. De toute façon, tu n'y connais rien en art culinaire et tu ne t'y intéresse pas le moins du monde. Certes, l'odeur est délicieuse et caresse tes narines de façon taquine. Pourtant, tu ressens très distinctement ce violent rejet que ton corps ne cesse de t'exprimer par ces espèces de nausées naissantes que tu tentes tant bien que mal de dissimuler. Tu te pinces machinalement les lèvres, comme pour créer un rempart invisible capable de faire obstacle à chaque infime expression d’écœurement. Lorsque ta mère se donne finalement la peine de vous servir les uns après les autres, tu permets à ton regard de s'échapper ailleurs jusqu'à rencontrer celui d'Amaury. Ses yeux noisettes t'observent sans aucune once de gêne et, dans un excès de sympathie, un fin sourire finit par étirer ses lèvres. D'une neutralité sans égal, tu détournes le regard pour toute réponse. Tu ne souhaites engager aucun échange, aussi silencieux soit-il. Tu l'entends exprimer sa déception par un soupir qu'il n'essaie même pas de faire discret, et curieusement, tu ressens de la culpabilité. Du moins, quelque chose qui s'en rapproche étrangement. Tu ignores de quelle manière ce sentiment s'est immiscé en toi mais il ne te plaît pas. Aussi, tu fais de ton mieux pour l'ignorer alors que tu reportes finalement ton attention sur les convives. Ils semblent tous si bien autour de cette table et apprécient très vraisemblablement le dîner. Toi, t'arrives à peine à poser les yeux sur ton assiette. D'ordinaire, tu es seule avec ta mère alors c'est plutôt facile de t'en sortir, de faire semblant de manger lorsqu'elle va chercher du sel alors que tu transfères ta nourriture dans son assiette ou de prétexter que tu as déjà mangé avant de venir. T'es pleine de ressources et assez maligne pour ne pas te faire prendre. Le reste du temps, t'es seule chez toi alors tu n'as nullement besoin de faire d'effort. Ce soir, la tâche ne s'avère pas si aisée. D'ailleurs, c'est ton pseudo beau-père qui lance les hostilités sans même le savoir. « Tu ne manges pas Alexandrine ? » Sans doute n'aurait-il jamais imaginé que des yeux bleus comme les tiens auraient pu être aussi noirs si tu ne lui avait pas lancé ce regard qui en disait tant. « Alix », tu rectifies alors que ce n'est même pas le propos. Confus, il reprend alors la parole. « Et bien... tu ne manges pas... Alix ? Tu as tort, ta mère est un véritable cordon-bleu. » Quel idiot. Tu le sais ça. Ça fait vingt-deux ans que tu vis avec elle, que croit-il t'apprendre au juste ? Sans piper mot, tu observes Philippe, puis ta mère. « Si, si », tu finis par répondre avant de leur adresser un sourire subtilement hypocrite. Tu prends quelques secondes pour regarder ta main posée sur la fourchette impeccablement brillante qui sommeille à côté de l'assiette. De toute évidence, tu n'as pas le choix. Alors, presque trop vivement pour que ce soit honnête, tu enchaînes les bouchées dans l'espoir que cette torture prenne rapidement fin sans trop de dégâts. Tu fais finalement passer le tout à l'aide d'un grand verre d'eau. Et eux, ils discutent vivement, ne se souciant pas le moins du monde de ton état. Du moins, c'est ce que tu crois jusqu'à ce que tu ne croises à nouveau le regard insistant d'Amaury. Tout à coup, tu te sens mal. Tu voudrais t'en aller, fuir, partir très loin. Mais un fond, tu souhaites laisser à ta mère un souvenir agréable de cette soirée. « Excusez-moi un instant. » Sans rien ajouter de plus, tu te diriges vers les toilettes d'un pas qui se veut naturel mais qui s’accélère pourtant au fur et à mesure que tu t'éloignes de la salle à manger. A peine t'es-tu enfermée dans les toilettes que tu ouvres la petite fenêtre pour ne pas étouffer davantage. C'est tout en toi qui ne va pas bien. A cause de tout, à cause de rien. Le souffle haletant, tu presses l'une de tes mains sur la paroi gauche, l'autre sur la paroi droite ; un maintien qui ne t'aide que trop peu en vue de la situation. Alors, avec l'habitude d'un automate, tu te penches au-dessus de la cuvette des toilettes et te forces à vomir dans l'espoir de te sentir mieux. C'est ton organisme dans son entièreté qui rejette absolument tout : ta mère, ton père, Philippe et Amaury aussi. Ta vie toute entière en réalité. Tu recraches chaque petite parcelle de ton existence, celle-là même que tu exècres, et comme chaque fois, tu sens ton corps et ton esprit temporairement libérés. Cependant, tu le sais, tu vas devoir quitter cet endroit pour les retrouver, poursuivre la soirée et feindre d'innombrables sourires pour leur faire plaisir. Alors, de manière machinale, tu inspires puis expires profondément avant de quitter la pièce exiguë. Ouais, mais t'aurais du sentir que ce serait pas si simple, qu'il ne te laisserait pas en paix, lui, Amaury. Tu peines à déglutir lorsque tu te retrouves face à lui, comme si t'étais soudainement piégée. Furtivement, tu t'imagines même qu'il te cherchait encore mais tu reviens très rapidement à la réalité. Un garçon comme lui ne peut décemment pas s'intéresser à toi, du moins, pas plus que de la manière dont il l'a déjà fait. Et quand bien même, il aurait tort de le faire. Après quelques secondes de silence, tu lui adresses finalement un sourire embarrassé et somme toute presque invisible. « S'il n'y pas plus assez de papier, il y en a dans le petit placard à droite », tu balances de but en blanc, simplement pour lui adresser la parole au moins une fois dans la soirée. Des paroles d'une banalité déconcertante. Un ton d'une froideur habituelle. Tu ne cherches en aucun cas à faire mieux. Alors, après avoir détourné ton regard du jeune homme, tu tournes les talons.
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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty10/6/2016, 19:27


girl, I never thought you'd stay, that's okay
On t’avait demandé d’éviter à tout prix l’hypocrisie. Sourit simplement, comme si il s’agissait de maman. Tu lui aurais bien collé un flingue entre les deux yeux à ton daron, le temps de lui faire ravaler les mots blessants qu’il venait de profaner. On ne remplace pas maman par la première poule venue. On ne remplace pas maman par une bonne cuisinière et un joli cul. Et pourtant tu fermait ta bouche, trois tours de clés, un zip éclair et on lance le tout par-dessus son épaule. « Ouais t’inquiète, j’sais faire. » J’sais jouer les hypocrites, les gosses bourrés de dynamite, les gentils gamins qu’on prend par la main, les adorables mômes qu’on croit plus sage que leur ombre. T’inquiète papa. Je décrocherais une médaille en hypocrisie ce soir. Tu n’y verras que du feu et c’est bien ça le plus marrant. Au fond t’étais même plutôt bienheureux pour ce bon vieux père, qu’il retrouve enfin une jolie pantoufle de verre. La seule noirceur sur ce grand tableau qu’il te dressait c’est qu’il la voyait comme une nouvelle déesse, la perfection qu’il avait souhaité durant ces dernières années, la libération pour sa rédemption. Une femme. Une nouvelle. De chaire et d’os, une femme avec un sourire carmin et des courbes aux féminins. Et t’avais beau jouer les grands, les adorables presque adultes de vingt deux ans, t’avais ce poids sur le cœur, ce néon rouge, démon luisant qui braillait : on te remplace maman.

Posté comme deux beaux gardes devant la porte de cette charmante trouvaille, ton père recoiffe d’un geste rapide tes épis, à temps avant que la maîtresse de maison n’ouvre. Madame sourire carmin. Madame Beauregard. Embrassades et rigolades d’une complicité déjà acquise, tu te sens un peu gauche dans cette soirée déjà comprise. On prend place pour le dîner, le lieu de l’opération, de la dissection. On prend place sous le regard farouche, les prunelles fauves de la gamine qui déjà assise prend pleinement possession des lieux. Alix. La gosse de la bibliothèque. Miss Antarctique comme tu te plais à la surnommer dans ton pauvre esprit peuplé de blagues pourries. T’esquisses un sourire, les yeux levés vers cette jolie poupée sur laquelle ça t’arrive il faut l’avouer, de fantasmer. Un bref signe de tête en guise de salut, t’oses pas faire tellement plus et déjà l’opéra commence. On s’assied, on plante ses pieds sous la table. Les uns les croisent, les autres les posent sur les barreaux. Ça c’est plutôt ton genre sale marmot. Ton père te donne une légère tape sur la cuisse, grinçant des dents. « Pas d’ça ici monsieur Delestre. Tiens-toi bien non de Dieu. » Papa 0, sourire hypocrite 1. Tu te tournes vers l’autre occupante de la table, lui adressant un sourire complice qui glisse dans le vide. Décidément, rien ne l’atteint et encore moins tes faibles tentatives pour étable une connivence minime entre vous. La mère éclipsée reparaît, portant à bout de bras, les plats fumants. Petit coup de pied sous la table dirigé vers ton père, petite remarque glissée sous le couvert. « Dis donc Papa, aide un peu non de Dieu. » Le repas est froid, la poupée de glace ne laisse place à aucun sourire. Ça te déstabilise, c’est pas dans tes habitudes. Toi et ton père à table, ça se chahute, ça se sourit, ça se taquine. Ici rien de tout ça. On passe les plats, on se serre, on s’empare des ses couverts. Enfin on… Tout le monde sauf Alix. Poupée bien fine, elle a les lèvres plus cousues que toi à l’arrivée. Peut-être qu’elle n’aime simplement pas les légumes. Tu dévores lentement et aussi galamment que possible ton plat, tes yeux caramels braqués sur elle. « Tu ne manges pas Alexandrine ? » Les hostilités débutent alors que tu manques de t’étouffer. Comment ça Alexandrine ? « Alix » C’est froid, c’est tranchant. Elle ne veut pas qu’on la dérange. Tu jettes un rapide regard navré à ton père qui en prend pour son grade. « Et bien... tu ne manges pas... Alix ? Tu as tort, ta mère est un véritable cordon-bleu. » Personne ne dit rien, c’est un duel qui se joue entre eux. « Si, si » Et elle mange comme par magie. T’aurais pu croire que c’était un simple oubli, une marque de politesse que toi tu n’avais pas tenue. Elle mange, vite. Un peu trop vite même. Et déjà elle se lève, s’excuse et se retire de table. Tu la suis des yeux alors que chacun reste pantois devant ce comportement. Oui on t’excuse mais… Où tu vas ? « Elle… Elle a peut-être mangé trop vite. C’est mauvais pour l’estomac. » Tu fais des signes un peu idiot vers la sortie qu’elle vient d’emprunter. Déjà levé, déjà prêt, petit soldat aux aguets, tu la suis. « Je vais voir hein. C’est plus prudent. Si elle a besoin de quelqu’un… pour lui tenir les cheveux genre. » Et puis tu donnerais cher pour éviter de rester telle une chandelle devant les papillonnements de ces deux amants.

« Alix ? » Tu chuchotes dans le couloir, un peu perdu. Et si elle préférait la solitude plutôt que ta présence inopportune ? Mais c’est d’un tout autre ressort, alors que tu tâtonnes ces murs inconnus, t’entends rien parce que c’est trop ténu, elle sait se faire discrète la gamine, on dirait presque que ça en devient facile. Tu t’arrêtes devant cette porte qui s’ouvre, cette porte qui mène aux enfers d’une gamine dont l’appel à l’aide ne se crie que sur son corps.  Elle sourit. Encore. L’hypocrisie est reine ce soir décidément. « S'il n'y pas plus assez de papier, il y en a dans le petit placard à droite. » Et elle déguerpi la princesse, sans demander son rester. Ça t’arracherait presque un sourire amusé si tu savais pas exactement ce qu’il se trame là dedans. On en parle. Partout. On demande d’ouvrir les yeux, car ils sont là. Partout. « Pourquoi t’as tout mangé ? C’est pas la fonction première du papier à c’que je sache. » Elles sont pas drôles tes blagues Amaury mais tu peux pas la laisser repartir comme ça, s’asseoir à table et recommencer son manège vulgaire au dessert. « T’avais peut-être encore faim non ? Alexandrine. » Tu pivotes face à son dos, cette gamine aux courbes félines. Tu la provoques sans autre but que la faire rester un peu plus dans ce couloir dérisoire, entre les toilettes où gisent les restes de son repas évacué, et la salle à manger où roucoulent les deux géniteurs. Tu veux aussi qu’elle comprenne que t’es pas dupe. Que la génération dans laquelle ils évoluent tout deux n’est que la répétition des erreurs qu’exécutent les adolescents et leur mal du siècle. « Tu t’fais du mal sérieux. T’as pas besoin de ça. » Tu secoues doucement la tête, tes deux ambres chocolats attristés qui se posent sur elle, qui défilent sur son corps dont la forme doit déjà bien être entaillée. Tu veux juste pas qu’elle souffre la jolie poupée.
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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty13/6/2016, 00:42

She'd never settle for some boy she couldn't use
Qu'ils sont parfaits tout ce qu'ils sont, les lippes étirées à l'extrême par tout un tas de sourires successifs ; des polis, des hypocrites, des bienheureux. Tu t'étais promise de faire de même toi, de réchauffer un peu la glace qui t'anime le coeur pour rassurer ta mère. Pour lui faire croire à un potentiel avenir engageant au sein de cette nouvelle famille aussi. La sienne, pas la tienne. Ils n'ont pas le sang qui coule dans tes veines, la rivière pourpre à cause de laquelle tu ne vis qu'à moitié. Et puis ils n'ont pas ton affection non plus. Ce trop plein d'amour manifestement déjà acquis des deux tourtereaux te répugne assez comme ça, ça te soulèverait le coeur si ça ne lui faisait pas carrément mal. Pauvre gamine, ça a pourtant l'air bien l'amour, ça semble donner des ailes et piétiner les quelques morceaux de malheur qui torturent. Ça a l'air bien quand il est pure. Pas quand il se joue des plus faibles esprits. Pas quand il justifie des actes orduriers, l'amour indécent. Tu réprimes une nausée. T'arrives même plus à penser correctement parce que ton estomac te taquine. Tu voudrais recracher toute cette amertume à l'intérieur de toi, et tout le reste avec. Tu voudrais te tirer. Tu voudrais échapper à son regard qui te suit partout. Amaury. Ses yeux noisette semblent te sourire avec une bienveillance déconcertante. Tes lèvres sont toutefois incapable de s'étirer ne serait-ce que dans un espèce de rictus poli. Finalement, tu les ignore tous avec une habileté certaine tout au long du repas. Tu manges. T'es mal. Tu fuis.
Y'a des pas qui résonnent dans ta tête, t'ignores s'ils viennent du couloir ou de ton imagination tortueuse. Tu crois entendre une voix qui chuchote ton nom mais tu peux pas réfléchir, le dégoût au bord des lèvres, la répugnance qui dégouline. La fenêtre ouverte te laisse entendre la sirène d'une ambulance au loin et tu penses à peine qu'un jour ils viendront peut-être pour toi ; quand tes jambes seront trop faibles pour te porter, quand ta raison ne répondra plus présente, quand tu ne seras plus qu'une frêle carcasse. Pour l'heure, tu te sens libérée d'un poids que tu ne supporte plus depuis bien trop longtemps déjà. Le poids d'une culpabilité qui ne t'appartient pourtant pas, pauvre gamine, mais t'y a cru toi. Tu respires enfin alors que t'as l'impression de te sentir bien le temps de quelques secondes. C'est rare, mais tellement grisant. Tu finis par quitter cette fichue pièce exiguë, témoin de tes maux mais aussi de tes libérations. Il est là Amaury, comme toujours. Ton ange gardien. Mais toi, princesse de tes propres enfers, tu refuses sa présence. Pire encore, tu voudrais lui brûler ses ailes, trop belles, trop bienveillantes, trop protectrices. Tu mérites pas sa sympathie sans borne, sa compassion sans égal. Alors, le regard de glace et les lèvres jusqu'alors scellées, tu lui expliques finalement où trouver du papier en cas de besoin avant de tourner les talons. « Pourquoi t’as tout mangé ? C’est pas la fonction première du papier à c’que je sache. » Tu cesses tout mouvement, décontenancée par cette touche d'humour pour le moins inappropriée. Un rire sans joie s'échappe de tes lippes, lacérant le silence sans préavis. « Très bien. Maintenant que l'atmosphère est nettement plus détendue, tu peux aller te soulager le coeur léger », tu lâches avant de désigner les toilettes d'un bref signe de tête. T'avais vraiment l'intention de repartir cette fois, de t'éloigner le plus possible de ses bons sentiments. Mais tes pieds refusent de quitter le sol alors qu'Amaury reprend la parole. « T’avais peut-être encore faim non ? Alexandrine. » Il insiste sur ton prénom, et cette fois, c'est comme s'il te donnait un coup dans le ventre. Tu vois dans son regard qu'il cherche à te faire réagir de quelque manière que ce soit. Il a besoin que t'arrêtes ton petit jeu Alix. Pauvre gosse qui joue si mal la comédie. Il veut que tu cesses ton baratin mais tu sais faire que ça, toi. Tu sais même pas qui c'est cette Alexandrine. Les joues rosées par l'agacement, tu portes un regard encore un peu trop sauvage sur le jeune homme. « Qu'est-ce que tu veux Amaury ? Tu cherches quoi au juste ? » Des questions, t'en as des tas. Pourquoi est-ce qu'il s'acharne comme ça ? Et pourquoi est-ce qu'il s'intéresse autant à toi ? Comme pour répondre toi-même à tes propres interrogation, tu hausses négligemment les épaules dans l'espoir que ce geste servira de conclusion à votre piètre tentative d'échange. Echec total. Cuisant. Il surenchérit Amaury, la persévérance habillant chacun de ses mots. « Tu t’fais du mal sérieux. T’as pas besoin de ça. » « De quoi tu parles ? » tu le questionnes, feignant une innocence si bien jouée. Mais ça ne te sauvera pas cette fois. Il voit clair dans tes combines. Il voit clair et ça t'fout diablement les jetons. Il semble lire en toi comme si c'était si simple, parce que t'as tellement de failles. T'es fissurée de tous les côtés de ton âme, t'as des plaies béantes plein le corps. Mais eux, ils ont les paupières condamnées par le ciment d'une ignorance délibérée. Après tout, t'es qu'une pauvre môme, tes tourments n'intéressent plus personne depuis bien longtemps déjà. Mais lui, il a l'oeil intéressé, l'observation fine et la curiosité incessante. Il se fiche bien d'Alix. Il te voit, Alexandrine. Ça te dérange, putain. Alors tu joues. Encore. C'est bien la seule chose que tu sais faire à la perfection. « J'ignorais qu'aller aux toilettes était dangereux pour la santé. » Un sourire narquois étire tes lèvres qui s'affinent alors. « Sois tranquille, je te tiens la porte », tu balances avant de t'acculer au mur le plus proche. L'air de rien, le minois insolent, tu sors une cigarette et un briquet de ton décolleté, laissant délibérément apparaître la dentelle délicate de tes sous-vêtements. Petite vipère aux charmes irrésistibles. Tu sais comment déstabiliser les hommes, et mieux encore, tu prends un plaisir non dissimulé à le faire. Toutefois, aussi habiles soient tes douces manipulations, elles ne sont que brume ; celle derrière laquelle tu caches une vulnérabilité constante. Parce qu'il est encore là Amaury, et il te rend anormalement anxieuse. Parce qu'il pose sur toi un regard différent. Il a pas l'droit.
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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty17/6/2016, 17:53

girl, I never thought you'd stay, that's okay
Nerveusement tu passes une main dans la barbe naissante que t’as laissé poussée uniquement pour l’occasion. Ça fait négliger nom de Dieu. C’était évidemment ce qu’avait dit ton père devant ton manque de classe pour un dîner qui n’en nécessitait pas. Et cette preuve d’une adolescence révolue, cet indice d’une virilité à toute épreuve, tu voulais certainement qu’elle puisse le voir. Lui faire envoler tous les aprioris qu’elle avait pu fonder sur toi. Fallait que tu la vois encore une fois, que tu tentes encore une approche, une dernière. T’étais certain que ce serait la bonne cette fois, qu’elle oublierait les idées erronées qu’elle avait plaqué sur ton visage de gosse. Mais mauvais concours de circonstances. Bad timing comme on dit. Puis t’es pas non plus toujours très fin Amaury. Là derrière la porte des toilettes, elle faisait vraisemblablement pas que se rafraîchir la jolie poupée. Et quand elle ressort, blafarde, et à tes yeux plus maigre encore, tu peux pas t’empêcher de sentir ton cœur se serrer. Tu voudrais la secouer, la faire réagir, lui demander d’ouvrir ses grands yeux bleus pour qu’elle voit que tout ça ce n’est que du feu, du vent, une illusion qui crépite, qui s’enflamme mais qui va finir par retomber quand elle, elle sombrera. On s’aveugle dans ces moments là, on ne voit pas qu’on se torture, qu’on ne fait que se blesser et s’écorcher un peu plus à vif. C’est d’ailleurs ce qu’elle sait parfaitement faire, tant pour elle que pour les autres alors que ces mots grinçants s’échappent de sa bouche. Elle taille dans le tas, sans se poser de questions. « Très bien. Maintenant que l'atmosphère est nettement plus détendue, tu peux aller te soulager le coeur léger » Elle ne prend pas de gants, et toi non plus d’ailleurs. C’est un jeu de provocation qui n’a pas de prix, alors que chacun s’envoie sa part de venin à la figure. T’enfonces le couteau Amaury et ça lui plaît pas à la gamine. Que tu cherches à percer ses secrets, ses sales mensonges qu’elle expose à la face du monde. Que toi gamin, tu sois là dans son dos, comme une ombre, un ange gardien. « Qu'est-ce que tu veux Amaury ? Tu cherches quoi au juste ? » Alors à quoi tu joues hein ? Qu’est ce que tu cherches ? Il voudrait bien tenter de lui expliquer le pauvre diable mais ça ne s’explique pas. Je veux que tu m’vois Alix. Je veux que tu m’entendes et que tu me regardes. J’veux que t’arrêtes de m’ignorer, de me considérer comme un moins que rien, un mec auquel tu connais rien. Je veux juste que tu m’aimes bien. C’est peut-être simple au fond, mais ça demande plus qu’une simple provocation, une demande d’aveu. Tu lui diras pas, parce qu’elle, comme elle le fait à chaque fois, elle te rira au nez.
« De quoi tu parles ? » Elle fait l’ignorante. Elle en redemande. Tu serres un peu les dents, pauvre garçon roulant des yeux exaspéré par ce comportement de princesse. Elle te met hors de toi, simplement parce qu’elle n’a pas placé sa confiance dans ta petite personne qui ne demandait qu’un quart de son attention. Pourtant à cet instant tu l’as, son entière attention. « J'ignorais qu'aller aux toilettes était dangereux pour la santé. Sois tranquille, je te tiens la porte » Et ses mots ne sont que foutaises, mauvaises blagues pour se débarrasser d’un môme trop encombrant. Elle joue encore, elle joue toujours alors qu’elle dévoile sans préavis son soutien gorge recouvert de dentelle, te laissant entrevoir le fantasme vivant d’un pauvre adolescent. La barbe ne sert plus à rien, pauvre gamin. Tu détournes les yeux, ne voulant pas paraître trop insistant mais ses gestes t’arrêtes parce qu’encore une fois, elle te met en échec, princesse provocation. « Sérieusement ? » Alors que tu tentes de maintenir un peu d’ordre dans ton esprit qu’elle a l’audace d’émoustiller. D’un pas tu réduis la distance que vous veniez d’instaurer, toisant cette insignifiante poupée qui ne vit que pour t’emmerder. « Tu crois qu’en jouant les affreuses demi-sœurs, en esquivant mes questions et en enfumant tes poumons tu vas être couronnée reine de la soirée ? T’essaie de t’prouver quoi ? Tu veux défier la faucheuse ou quoi ? » Habilement, presque un peu violemment tu lui subtilises la boite de cigarettes, coffret d’cancer, des mains. Tu gardes le tout dans ton dos, comme quand on confisque un jouet trop bruyant à un enfant. « Tu veux que j’te dises un truc Alix ? » Tes yeux brûlants d’une colère enfouie se posent sur elle, voulant la faire taire, l’enterrer dans un mutisme cassant. Tes mots sont trop durs pour le gosse attachant que t’es, mais cette gamine n’est vraisemblablement pas celle que tu avais pu t’imaginer. « C’est pathétique. » Tu serres toujours la boite mortelle dans ta main reculant d’un pas avant d’aller jeter le tout dans le fond des toilettes. Et de tirer la chasse, envolant à sa majesté, son instant de distraction. Tu te tournes vers elle, un peu moins enfantin, peut-être pour marquer ton territoire à toi, reprenant la couronne des rois. « Les toilettes sont saines et sans danger. Maintenant, j’aimerais pisser. »
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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty24/6/2016, 16:19

She'd never settle for some boy she couldn't use
Le couloir te paraît tout à coup si étroit et l'air si glacé. Tu sens ton échine prise de vifs frissons alors que seul le silence répond à tes sarcasmes. T'as bien cru que t'allais y échapper à cette confrontation. Naïve. T'as toujours été persuadé que tes railleries et tes charmantes manipulations suffisaient à ébranler quiconque oserait souffler sur ton pauvre petit château de cartes. Mais il est si peu solide, qu'est-ce que tu croyais ? Une fondation en carré d'as, ça leurre les regards trop peu intéressés mais ça ne trompe jamais un oeil assidu. L'infinie bienveillance qu'Amaury semble te porter n'aurait pu échapper à ce détail que dans tes plus sombres espoirs, ceux-là-mêmes qui te poussent sans cesse à attendre qu'un jour on t'abandonne à ton sort et que tu ne restes alors plus qu'une gamine oubliée. Des autres. De la vie. « Sérieusement ? » Son regard s'assombrit en même temps que ses sourcils se froncent et tu distingues enfin cet éclat dans ses yeux que t'aurais préféré ne jamais voir : le désespoir de la déception. Des regards, on en croise par centaines tous les jours ; l'oeil de biche d'une séduisante jeune fille en fleur, les yeux assassins d'un homme qui souhaite prendre une revanche sur le monde ou encore le regard paradoxalement vide d'un vieillard à l'esprit empli de souvenirs. C'est ainsi que l'on croise des émotions par milliers sans même que l'on ne s'en rendre compte, ces flots de sentiments qui n'échappent jamais à une oeillade sincère. Dans un regard, les mots sont infiniment plus nombreux et d'une profondeur sans égale. T'as beau n'être qu'une pauvre môme qui baigne encore dans les doutes, voilà ce dont tu n'as jamais douté de ta vie : le regard est toujours franc car il ne possède pas de filtre, pas même celui de la voix qui se taît. Aussi, malgré le silence qui couronne vos piètres tentatives d'échanges, tu distingues parfaitement cette façon qu'il a de poser les yeux sur toi cette fois. Ça te tord le ventre et Dieu que c'est douloureux.

FLASHBACK. « Eh, calme-toi... » Sa voix est anormalement posée, créant un contraste presque gênant entre lui et toi. Tu fronces machinalement les sourcils alors que tu te demandes ce qu'il peut bien te vouloir. Te parler... t'approcher... te tempérer... Il ferait mieux de se tenir à distance, comme tous les autres. Pour sûr, il y gagnerait. Et toi aussi. Parce que tu te fiches éperdument de ce garçon trop gentil qui s'impose à toi, comme ça. « J'ai pensé que je pouvais peut-être t'aider... tu sais, pour les cours. » « J'ai pas besoin d'aide. » T'en as jamais eu besoin... du moins, officiellement. Tu n'as jamais accepté une main tendue, aussi bienveillante fut-elle. Il était hors de question que cela commence avec un parfait inconnu qui aurait pour seul mérite d'être un peu trop compatissant. (...) « Je comprends que tu sois réticente, mais comme on a un peu discuté la dernière fois, j'ai cru que peut-être... » FIN DU FLASHBACK.

T'avais perçu tant de bonté dans les yeux d'Amaury cette fois-là que tu ne sais que te taire lorsque tu croises finalement ce regard si différent. Tu pensais que quelque chose en lui le poussait à te voir autrement parce qu'il n'était pas comme eux. Tu te voiles la face, pauvre gosse. Il a déjà compris que t'es pas sauvable. Que de la rose tu n'as que la rudesse des épines, pas la beauté des pétales. Ce n'est que lorsqu'Amaury se décide finalement à briser le silence que tu te rends compte que t'aurais préféré qu'il reste muet. « Tu crois qu’en jouant les affreuses demi-sœurs, en esquivant mes questions et en enfumant tes poumons tu vas être couronnée reine de la soirée ? T’essaie de t’prouver quoi ? Tu veux défier la faucheuse ou quoi ? » « T'es pas mon demi-frère », tu lâches, lacérant en quelques mots les autres propos qui suivent. D'un mouvement de tête, tu balaies immédiatement les potentielles réponses à ses trop nombreuses questions. Il saura pas. Il saura rien. « Peu importe. » Tes grands yeux bleus deviennent soudain si sombres alors que ton attention se porte sur le jeune homme aux pupilles embrasée par la colère. Tu t'en voudrais presque de le mettre dans un tel état si seulement cela ne te faisait pas sentir si importante pour la première fois de ta misérable vie. « Tu veux que j’te dises un truc Alix ? C’est pathétique. » Boum. Ça résonne dans ton corps. Dans ta tête. Dans ton coeur. Alix, réagis bon-sang. Tu lui fais pitié, pauvre petite chose. Comment est-ce que t'as pu croire un seul instant à de la compassion ou à une quelconque autre marque de sympathie ? Tu serres fermement les mâchoires pour ne pas avoir à répondre, mais surtout, pour ne pas faiblir. Impassible, tu le regardes balancer ton paquet de cigarettes dans les toilettes. Envolés tes accessoires de princesse rebelle. « Les toilettes sont saines et sans danger. Maintenant, j’aimerais pisser. » « Amaury ! » ça t'échappe sans que tu ne le veuilles réellement, empêchant dans le même temps le jeune homme de se détourner de toi. Les lèvres entrouvertes et le regard anormalement instable, tu réfléchis à ce que tu vas bien pouvoir lui dire pour qu'il ne t'abandonne pas. Oui, rien que pour ça. Pitié, faut pas qu'il lâche prise. « Je... ça va juste pas très bien ces derniers jours, tu vois. Peut-être bien que j'ai choppé un virus, un truc comme ça. » Nerveusement, tu réhausses ton débardeur qui recouvre finalement ce qu'il n'aurait jamais dû dévoiler. « Dis rien, s'il te plaît. » Un aveu camouflé dans une contradiction à peine calculée. T'es comme enlisée dans le paradoxe de tes mensonges incessants. Tu sais plus bien ce que tu cherches à lui dire ni ce que tu veux lui cacher à tout prix. Je t'en prie, ne leur dis pas que j'suis si faible. Que j'vais si mal, que j'ai besoin d'aide. Les lèvres scéllées, tu ne dis rien. Néanmoins t'en es certaine, il comprendra.
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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty7/7/2016, 12:30


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Alors qu’tu dévisages cette jolie môme qui te fait face, cette brune aux yeux couleur du ciel qui braque sur toi ses grands iris implorants, tu perds un peu pied gamin. Parce qu’elle est jolie, peut-être même plus que ça. Elle est à se damner. C’était bien ça que tu t’étais dit au début, quand son corps frêle avait dansé sous tes yeux. C’était involontaire, personne ne dira le contraire, mais quand tu l’avais vu la jolie poupée, qu’on t’avait donné quelques coups de coudes bien placés, allez Amau fais pas ta fiotte, j’te défie d’aller lui parler, dans le fond de ta poitrine ça s’était emballé. Et ce soir, dans ce face à face presque illusoire, c’est toi qu’elle regarde, ce gringalet qui s’était levé gauchement pour venir l’aborder, qui s’était fait joliment rembarré, c’est toi qu’elle absorbe dans ses ambres où ne résident que la folie du geste que tu viens de commettre. Ses mots sont violents, blessants. Elle veut pas d’toi quand toi tu ne veux qu’elle. C’est toujours cette aide que t’offres mais qu’elle refuse en bloc, qu’elle ballait de son attitude méprisante. Alors toi aussi Amaury, tu défends ta part du steak. Qu’elle te haïsse pour l’intrusion de ce soir c’est une chose, mais qu’elle te bannisse parce que tu tentes une approche des plus légitimes, c’en est une autre. Alors les beaux échanges hypocrites cessent et la jolie guerre commence.

« Amaury ! » Alors que tu t’apprêtes à entreprendre la fausse commission dont tu t’étais chargé pour rendre un tant soit peu crédible tes paroles, y’a ton nom qui s’échappe de ses lèvres. Pour la première fois. Un sourire narquois étire ta bouche alors que tu t’accoudes à l’entrée des WC. « Au moins tu connais mon prénom. » Elle est un peu désemparée, déboussolée, on croirait qu’elle se débat dans un verre d’eau. Mais c’est loin d’te faire sourire. « Je... ça va juste pas très bien ces derniers jours, tu vois. Peut-être bien que j'ai choppé un virus, un truc comme ça. » Tu lèves les yeux au ciel alors qu’elle débite un énième mensonge. Tu te retiens d’applaudir cette poupée au nez qui s’allonge, reposant un regard sévère sur elle alors qu’elle lâche enfin c’que t’attendais. « Dis rien, s'il te plaît. » Doucement t’éteins la lumière de la pièce refermant la porte comme si de rien n’était. De toute façon t’as rien à faire dans ce cabinet. Tu la regardes longuement cette nymphe effrontée qui maintenant te supplie. Tu la regardes longuement les bras croisés sur ton torse, songeant au sort que tu peux lui réserver. Après tout c’est un semi aveu qui vient de s’échapper de sa jolie bouche encore enfumée par la nicotine. Tu secoues la tête et baisse les yeux en soufflant. « Ça va j’dirais rien. » Tu serres les dents n’aimant pas abdiquer aussi facilement. Tes yeux se posent difficilement quelque part voguant d’elle, au sol, puis au couloir d’où les bribes de voix sont perceptibles. On ne s’inquiète de rien là bas, les deux gosses pourraient s’adonner à la luxure dans un coin de l’appartement que personne n’y verrait rien. Tu soupires un peu avant de t’avancer vers elle, la toisant des quelques légers centimètres que tu as de plus qu’elle. « Mais à une condition. »

T’esquisses un sourire malicieux parce que tu sais qu’elle se décompose de l’intérieur. Après tout le chantage entre frangin, c’est quotidien non ? T’attends pas son approbation, t’en as pas besoin parce qu’après son numéro d’aguicheuse c’est toi qui mène la danse. Et ce malgré l’effet qu’elle fait germer dans le fond de ta poitrine. On n’se laisse pas déconcentrer. Focus. Comme dans tes bons vieux matchs de tennis. Tes jolies ambres chocolatées se posent définitivement sur elle, alors que la douce sentence que tu lui réserves s’échappe de tes lèvres. « Maintenant Alix, t’arrêtes tes conneries et t’acceptes que j’t’aide. »

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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty23/7/2016, 00:14

She'd never settle for some boy she couldn't use
C'est un jeu trop dangereux dans lequel vous vous êtes lancés, si seulement vous vous en étiez rendu compte. Au lieu de ça, c'est le défi des surenchères où les réussites sont manifestement aussi nombreuses que les échecs. Tu croyais pas trouver un adversaire si coriace en la personne d'Amaury. Pourtant, il obtient des aveux que t'aurais jamais du laisser filer dans un instant de faiblesse si habilement dissimulé pourtant. Un "dis rien" qui disait étrangement tout. Tu vois dans ses yeux qu'il est satisfait et ça te dérange. A ce moment précis, t'es même pas certaine de pouvoir lui faire confiance, et pour une fois, t'as pas foncièrement tort pauvre gamine. « Ça va j’dirais rien. Mais à une condition. » Il s'approche mais toi, tu refuses de reculer, comme toujours. Il aura pas le dessus. Hors de question. Pour autant, t'as jamais été aussi attentive de toute ta vie tandis que tu attends qu'il annonce le tarif. Il est désormais si près de toi que tu peux sentir son souffle sur tes lèvres. Toutefois, ça n'anime aucun sourire, t'es bien trop occupée à t'accrocher à ses yeux bruns. « Maintenant Alix, t’arrêtes tes conneries et t’acceptes que j’t’aide. », qu'il balance enfin. Tu te tais, inévitablement. Pas parce que tu le veux, ni parce que t'as peur. Non, tu te tais parce que t'es surprise par cet air presque trop confiant qu'il arbore. Il ne faillit pas, et ça t'étonne de ne déceler aucune once de maladresse ou de quelconque autre sorte de malaise dans son attitude. Tu plantes tes yeux dans ceux d'Amaury alors qu'il te toise avec une arrogance que tu ne lui connaissais pas. T'aimes pas les conditions Tu hais les règles à moins que tu ne les instaure toi-même. Comment pouvait-il croire un seul instant que tu allais abdiquer si facilement ? Un franc sourire malicieux au coin des lèvres, tu approches ces dernières de l'oreille d'Amaury avec délicatesse. « T'es trop ambitieux. » Sans rien ajouter, tu te détaches presque trop lascivement de son étreinte, comme pour éveiller chez lui la déception de ton être qui lui échappe déjà. Toutefois, alors que tu t'éloignes pour rejoindre le pièce d'en face, tu l'incites à te suivre.
Après avoir vérifié d'un regard discret qu'Amaury avait bien pris ta suite, tu pénètres finalement dans ta chambre. D'un geste tout sauf méthodique, tu fouilles dans ton bureau en désordre à la recherche d'une feuille de papier et d'un crayon. A vrai dire, il s'agit plutôt d'un dépotoir à paquets de clopes vides et aux vêtements de la veille. T'es même pas certaine d'y trouver de quelconques fournitures en réalité. Par chance, au bout de quelques minutes, tu parviens à dénicher un vieux stylo bientôt dépourvu d'encre et un morceau de papier déchiré avec un numéro de téléphone au recto. Encore un que tu n'as probablement rappelé qu'une fois ou deux pour l'amusement. « Parfait », tu lâches pour toi-même avant de t'asseoir sur ce fameux bureau, non sans faire tomber deux ou trois trucs au passage. Tu ne t'en soucis pas pour un sou. Sans même jeter un seul coup d'oeil à Amaury, tu prends quelques secondes pour dessiner un tableau de deux colonnes. Ce n'est qu'après ça que tu te décides finalement à porter de nouveau ton attention sur le jeune homme dont le regard se balade entre les différents recoins de ta chambre. « Très bien, on va remplir ce tableau toi et moi », tu commences sans donner davantage de précision. Dans le silence le plus complet, tu te penches afin de ramener la chaise de bureau jusqu'à toi de manière à pouvoir y poser tes pieds. « Tu veux m'aider ? » Tu n'attends pas vraiment de réponse de sa part, et pourtant, tu ne reprends pas immédiatement la parole. Néanmoins, après avoir dévisagé Amaury sans gêne aucune, tu finis par poursuivre. « Pesons le pour et le contre. » T'aurais bien ajouté à quel point tu exècres l'idée-même d'accepter une main tendue, mais tu n'en fais rien parce que t'es ligotée par ce chantage absurde. Il te tient. Il l'a fait si facilement que t'aurais très probablement honte si tu n'étais pas si orgueilleuse. Heureusement, t'as encore assez d'esprit pour relativiser et te persuader qu'avec un peu de patience, c'est toi qui tireras à nouveau les ficelles. « Honneur aux filles, bien évidemment. Contre, il n'y a que les faibles qui ont besoin d'aide. J'suis pas faible. » Qui plus est, t'es pas malade. Tu vas très bien, t'as réussi à le faire croire à ton cerveau. Tu te leurres toi-même, c'est bien plus pratique. Aussi, sans même attendre qu'Amaury valide ou non cet argument, tu le recopies sur ta feuille, comme si t'avais peur qu'il ne soit plus valable. D'ailleurs, il ne l'est pas de toute évidence. T'es tout ce qu'il y a de plus faible et c'est certainement là le pire. Mais toi, grande comédienne au scénario bien ficelé, tu t'évertues à te faire passer pour ce que tu n'es pas. Tout devient mystérieusement plus facile lorsqu'on joue. Avec le feu. Avec les autres. Avec tout. Machinalement, tu inspires profondément avant de relever la tête vers Amaury. « A toi. » Ton regard provocant défie le sien de la manière la plus impudente qui soit. Tu peux pas t'empêcher de jouer, t'as jamais réussi à le regarder autrement depuis le jour où il a mis les deux pieds dans ta vie avec autant de maladresse que de détermination. Il aurait jamais dû.
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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty29/8/2016, 12:23

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Tétanisé par l’autorité qui filtre de tes paroles, t’observes ce bout de gamine, tu l’observes de tes grands yeux trop enfantins pour paraître adultes. Rien de menaçant dans ton attitude, peut-être juste ce putain d’instinct trop protecteur. Puisqu’au fond elle n’a cessé de marteler qu’elle n’avait pas besoin de ton aide, pourquoi tu t’acharnes ? On n’sauve plus des princesses au XXIème siècle, on ne fait plus la chasse aux sorcières et aux malédictions. Aujourd’hui on empêche les squelettes de se tirer des balles de plombs dans la cervelle, on retient les frêles gamines aux poitrines dérobées de se laisser choir sur des lits de pétales roses, le poison médicamenteux s’écoulant des veines rougeoyantes qu’elles s’ouvrent avec des épines de rosiers.
« T'es trop ambitieux. » La jolie succube échappe de ses lèvres un murmure qui vient se loger dans le creux de ton oreille. La technique suprême de l’aguicheuse de l’extrême. Tes yeux se ferment un court instant alors que ta mâchoire se serre légèrement sous ce coup bas, et bien inattendu. Et ce court instant, seul, dans le noir de tes illusions, t’offre la réponse à ta question.
Pourquoi tu t’acharnes avec cette fille Amaury ?
Parce que c’est un putain de défi.
Un défi qui file entre tes doigts trop expérimentés. Elle se laisse couler le long des murs, brise éphémère qui aime à se laisser désirer. T’es visiblement pas assez rapide, assez habile pour retenir ce bout de gamine. Alors qu’elle se délecte de jouer avec toi. Elle s’égare dans l’appartement, t’incitant à la suivre, elle et ses regards insistants. Nerveux tu jettes un dernier regard vers le salon où se déroule l’idylle de vos parents, une scène qui à tes yeux ne vaut pas ce qu’Alix t’as réservé.
Timidement tu pénètres dans la chambre de la brune, tes yeux se perdent dans cet empire soumis aux droits féminins. T’as le droit d’être là gamin, profite de ta chance, elle se présentera certainement pas deux fois. Tu ne prêtes plus vraiment attention aux gestes de la mince poupée, alors qu’elle fouille dans son bazar pour extirper les éléments de votre futur débat. Toi tu te perds, dans les guirlandes et les fringues gisantes aux sols, les restes de fumette et les photos d’un autre temps, d’un monde qui n’appartient qu’à cette môme que tu t’efforces d’approcher, d’apprivoiser.
« Très bien, on va remplir ce tableau toi et moi » Doucement tes yeux rencontrent à nouveau les siens, signe irréfutable qu’une nouvelle querelle va s’enclencher. T’es pas serein gamin, dans ces lieux qui ne sont pas les tiens, à absorber dans ton cristallin l’image d’une reine érigée sur ce bureau mal rangé. Elle a tout de la poupée gâtée, de la beauté à laquelle on baise les pieds. Et ça t’écœure cette supériorité exposée. « Tu veux m'aider ? » demande-t-elle sans attendre de réponse, embrayant directement. « Pesons le pour et le contre. » Malgré ce que tu viens de tenter, tu sens qu’elle se débat plutôt bien, qu’elle aurait la clé pour en réchapper. « Honneur aux filles, bien évidemment. Contre, il n'y a que les faibles qui ont besoin d'aide. J'suis pas faible. »
Elle inscrit sur la papier cet argument à la validité douteuse, mais tu la laisses faire, tu la laisses se noyer dans ce mensonge avec lequel elle doit se dépêtrer, cette belle illusion qui s’érige en fresque dorée dans son cerveau.
Je n'ai pas besoin d'aide. Je ne suis pas faible. Un refrain méthodiquement appris et qu'elle te resserre sans remords.
Un sourire triste étire ton visage alors qu’elle te laisse à ton tour exposer l’argument qui doit faire tanguer la balance de votre guerre idiote. Tu secoues doucement la tête, t’approchant du bureau et venant saisir le stylo, t’écris dans la colonne opposée à la sienne, dictant à voix haute ce qui te traverse l’esprit. « Les filles maigres n’attirent personne. » Tu ponctues ta phrase d’un point noir bien marqué, relevant les yeux vers elle. « Ce serait dommage de gâcher ça non ? » Et pour valider ce que tu viens d’avancer tu ne te gênes pas pour laisser glisser ton regard de ses courbes à ses déliés qu’elle expose tant et si bien sur son trône factice. Un sourire narquois illumine ton visage alors que tu lui rends le stylo. « Les courbes ne font d’mal à personne Alix et encore moins à ceux qui souhaiteraient en profiter. » Peut-être que la véracité de tes pensées s’est laissée emporter dans le flot de tes paroles. Tu ne voudrais pas que tout ça soit mal interprété et pourtant c’est bien là l’entière vérité. Cette gamine a tout pour plaire et ce n’est définitivement pas toi qui te targuerais du contraire. « Bouffe un peu. » t’ajoutes dans un murmure, pour effacer le malaise de ce que tu venais d’avancer.
Bouffe Alix avant d’te faire dévorer.

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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty30/9/2016, 17:11

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Pour être honnête, t'ignores encore à quel jeu joue Amaury. Ce dont t'es certaine en revanche, c'est que tu n'as pas l'intention de le laisser jouer seul. D'abord, t'aimes trop jouer toi, et en plus, tu ne supportes pas qu'il s'essaie à mener la barque sans vergogne. Les règles des autres, tu les exècres de toutes tes forces de gamine trop frêle. Tu les rejettes comme tu rejettes Amaury et ses belles idées. Ses trop grandes idées. Tu te sens piégée par sa volonté trop extrême à ton goût. Par sa permanente bienveillance aussi. Tu comprends pas son comportement, tu dois bien l'admettre, même si ça blesse ton orgueil. Lui qui te semblait si nature te paraît soudain tellement plus ambigu. Comme si c'était déjà pas assez le bordel dans ta caboche, tu sais plus à quel saint te vouer lorsqu'il est là, que ses iris noisette s'accrochent à ton être désespéré. Tu cernes plus sa personne. Ça t'irrite. Y'a pas de raison que tu sois la seule à te débattre avec ça, alors tu joueras pas la transparence, c'est certain. D'ailleurs, t'as jamais été claire comme de l'eau de roche de toute ta vie. Jamais limpide, jamais sincère, jamais authentique. La preuve en est que tu te prétend forte. T'en fais même un argument pour l'empêcher de t'aider. Mais il n'est pas dupe Amaury. Pire encore, il a lui aussi des arguments à exposer. « Les filles maigres n’attirent personne. » Il est si habile dans ses mots que t'en oublierais presque sa légendaire maladresse. Il est si habile dans ses mots qu'il appuie exactement là où ça fait mal. C'que tu ressens au creux de ta poitrine, c'est son doigt qui se plante vigoureusement sur une ecchymose encore trop sensible. La douleur est si vive, plus encore lorsque tu t'efforces de sourire malicieusement, comme si ses propos ne t'atteignaient pas. Tu fais la fière, tu fais la forte. Tu fais tout ce que t'es plus à l'instant où ses mots t'écorchent vive. Tu clos fermement les paupières le temps d'une fraction de seconde tout au plus, suffisamment pour permettre à cette petite voix dans ta tête de te murmurer qu'il bluffe. Ses mots sonnent faux Alix, il faut que t'y croies sinon t'es foutue. Après tout, il ne peut que mentir : parfois ses yeux te dévorent, parfois ses yeux te désirent. Ces fois où tu as toujours plus de désespoir que de chair. Un rire sans joie se hisse hors de lèvres déformées tandis que tu faints l'indifférence. « Vraiment ? » tu le questionnes doucement en le défiant du regard. Tu veux le mettre mal à l'aise à en rougir, qu'il ravale ses mensonges éhontés aussi rapidement qu'il les a érigés. A qui sont ces mains qui t'ont si souvent caressée ? A qui sont ces regards trop lubriques qu'on a si souvent posé sur toi ? A qui sont ses lèvres qui ont si souvent volé des baisers aux tiennes que tu aurais voulu garder scellées ? A qui sont ces corps que t'as trop vite oublié, noyés dans des flots d'alcool compatissants. Pauvre gamine. T'en as trop vu pour croire aux paroles d'Amaury. Et pourtant, il surenchérit. « Ce serait dommage de gâcher ça non ? » Tu n'oses rien dire, trop embarrassée par la façon dont il t'observe. Toi la charmante impudique, tu te surprends à être gênée qu'il te reluque d'une telle manière, de tes épaules fièrement relevées à tes chevilles délicates. Finalement, c'est au regard de ses mots que tu te sens laide, pour la première fois de ta vie. Ouais, à ses yeux à lui, tu l'aurais jamais cru. Et sans doute que tu l'aurais jamais voulu, malgré les innombrables efforts que tu fais pour le rejeter. T'apprécies l'attention qu'il te porte autant que tu la détestes en vérité. Et là, maintenant, tu voudrais qu'il ferme les yeux pour ne plus jamais te voir, ni comme il semble le faire, ni comme tu es réellement. Dieu que tu la hais Alix, séductrice aussi venimeuse que rebelle. Dieu que tu la hais Alexandrine, gamine en perdition en mal d'amour, en mal d'elle-même, en mal de tout. Deux parfaites idiotes qui ne doivent éveiller en Amaury que de la pité voire du mépris. Peut-être même de l'amusement telle une attraction de foire. Bêtement, tu lâches le papier pour croiser les bras contre ta poitrine afin de lui signifier ce malaise que t'aimerais pourtant dissimuler. « Gâcher quoi ? », tu bougonnes, simplement pour ne pas rester muette face à lui. Mais aucune réponse ne suit. Non aucune. Il se permet même de poursuivre, avec une remarque de la même trempe que les précédentes. « Les courbes ne font d’mal à personne Alix et encore moins à ceux qui souhaiteraient en profiter. » Le terme "profiter" te fait aussitôt frissonner. Comme si ton géniteur n'en avait pas déjà suffisamment profité à une époque ou personne n'aurait jamais dû te toucher. Ton visage se crispe sous une douleur dont tu ne lui expliqueras jamais la cause. Sa phrase au complet résonne dans ta tête comme des carillons sous un clocher. T'es incapable de l'arrêter. C'est plus fort que toi. Ses mots se succèdent trop rapidement, puis de manière saccadée. T'arrives même pas à entendre le murmure qui suit : « Bouffe un peu. » D'un coup d'un seul, tu sors de tes gonds. « Qu'est-ce que tu cherches à faire au juste ? » A te complexer, sans aucun doute. T'aimerais lui balancer dans la gueule que tu ne cherches à plaire à personne d'autre qu'à toi, mais ça sonnerait faux. C'est ce qui te plaît toi, aguicher, séduire, charmer. Et pourtant, t'as bien trop peur de ressembler à une femme. T'as bien trop peur de devenir désirable, au sens noble du terme. Un étonnant paradoxe dont tu ne lui feras jamais part à lui, ça tu t'le jure. T'es trop forte pour te laisser affecter par tes propres ambiguïtés. « Qu'est-ce qu'il y a ? T'aimerais en profiter toi, c'est ça ? » que tu cries pour toute défense, sans réellement penser que c'est le cas. Dans un élan d'énervement incontrôlable, tu ôtes vivement ton débardeur que tu lui balances à la tête sans crier gare. « Bah vas-y ! Profite ! » Troublée par des souvenirs encore trop douloureux et par la honte de tes propres faiblesses, tu t'emballes. Tu t'rends plus compte de rien, même pas de ta bêtise. T'es à bout de nerfs. D'un pas vif, tu te diriges vers la fenêtre que tu ouvres immédiatement avant de t'accouder sur son rebord. Alors que t'essaie d'oublier la présence d'Amaury ainsi que ses mots assassins, ton regard s'échappe vers le jardin de César. Ce même jardin où tu aimes te réfugier quand rien n'va plus. Quand t'es paumée, perdue. Aussi, tu tentes tant bien que mal de t'y imaginer, ton ignoble solitude pour seule compagnie. Mais t'es pas là-bas, et t'es pas seule non plus. Il est là Amaury, juste derrière toi. T'as pas d'autre choix que de faire avec, que t'en aies envie ou non. « Tu peux partir j'te retiens pas », tu finis par soupirer alors que tu t'imagines que, tout comme toi, il préférerait être ailleurs. Pourtant, c'que tu voudrais au fond, c'est qu'il te dise non. Qu'il reste là. Le plus discrètement que tu le peux, tu guettes même une quelconque réaction de sa part, noeuds au ventre. Et, alors qu'il ne bouge pas, tu retournes jusqu'à ton bureau afin de récupérer ce fichu morceau de papier, vestige de vos arguments aux lames aiguisées. « Laisse tomber, je vais me débrouiller toute seule. » Ouais, tu vas te débrouiller toute seule pour te sauver toi-même.
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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty26/10/2016, 11:19

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Il a l'irréparable au bord des lèvres. La langue pendue de toutes ces infamies sont il ne mesure ni les conséquences ni le prix. Il a blessé ce petit bout de poupée, cette enfant au passé entaillé de douloureuses lésions qu'il n'a même pas la décence d'imaginer. Elle la princesse élevé dans ce cocon doré, cette môme qui s’épanche de la peste et du choléra, qui se plaît à souffler le chaud et le froid. Cette brindille au sourire enjôleur, qui lui a déjà bien tailladé le coeur. « Qu'est-ce que tu cherches à faire au juste ? » contrecare-t-elle. Alix poupée de cyanure. « Qu'est-ce qu'il y a ? T'aimerais en profiter toi, c'est ça ? »  Il avait pas pigé sur l'coup Amaury, esquissant un faible sourire en haussant les épaules. Il n'y a que quand le t-shit s'est mis à voler, preuve qu'elle avait déjà entrepris d'se déshabiller. « Bah vas-y ! Profite ! » l'étoffe s'écrase sur son visage étonné, ouvrant la bouche sous le contrecoup de la boule de tissu envoyée. Il le réceptionne entre ses doigts, ne pouvant s'empêcher de regarder ce corps décharné, qu'elle n'entretient qu'à la faveur d'un mensonge forgé à son esprit. Ses yeux se détournent légèrement, préférant jouer de la pudicité plutôt que de l'affliger encore plus. Alix. voudrait-il s'étrangler en découvrant l'étendue d'la guerre corporelle dans laquelle elle s'est embourbée. Alix tu vois tellement pas c'que tu fais. Mais la colère douloureuse dans laquelle elle s'est réfugiée le retient, allant se percher sur le rebord de la fenêtre comme les oiseaux égarés, prêts à s'envoler, prêt à se liquider. Il l'observe de loin, restant muet, préférant se faire le compagnon du silence. « Tu peux partir j'te retiens pas » Un léger soupire filtre à ses lèvres. Évidemment c'est toujours ainsi. Il se fait jeter sans avoir rien demandé, pour n'avoir rien fait. « C'est c'que tu veux ? » demande-t-il, arquant un sourcil ne préférant même pas connaître la réponse alors qu'elle enchaîne déjà, revenant à cette foutue liste. Pourquoi s'acharne-t-elle alors que leur point de vue diverge tant ? « Laisse tomber, je vais me débrouiller toute seule. » Il lève les yeux au ciel Amaury, trouvant la réaction excessive. Elle se rétracte, elle s'enferme dans sa cage de chair putride. « Bien. » Il tourne sur ses talons, esquissant un sourire pour lui même, passé maître dans l'art de la provocation, il a décidé de monter à son niveau. Il chiffonne le t-shirt entre ses doigts, n'en faisant plus qu'une balle qu'il s'amuse à jeter en l'air quittant la pièce dans laquelle il n'est plus le bienvenu. Là où la muse s'amuse à se noyer dans ses problèmes. « Bonne soirée. » Un ricanement lui échappe alors qu'il passe la porte de la chambre lui lançant un dernier regard amusé. « J'aurai peut-être pas pu réellement en profité, mais bon dieu que j'ai de choses à raconter. Les parents vont s'poser de drôles de questions, surtout si on tarde à revenir. » Il appuie son propos d'une œillade à la gamine agitant le t-shirt avant de déguerpir dans le couloir, guettant de l'oreille si son piège enfantin marchera pour appâter Alix.

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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty4/11/2016, 23:40

She'd never settle for some boy she couldn't use
Vous êtes aussi têtus l'un que l'autre et sans doute tout aussi orgueilleux. C'est à celui qui achèvera l'autre en premier, celui qui gagnera cette fichue partie qui tire en longueur et semble ne jamais se terminer. Force est de constater que la fin s'augure plutôt mal. Vous êtes en haut d'une seule et même pente raide. Mais aucun de vous ne poussera l'autre dans le vide, tu l'sais. C'est trop radical, trop facile. Toi c'que t'aime, c'est le voir tanguer, un pied dans le vide. Et lui, il se plaît à t'observer jouer à l'équilibriste. Grisant et dangereux. Pour un peu, tu prendrais le risque toi-même, sans qu'il ne te pousse à le faire. Pas pour le satisfaire lui, mais pour te satisfaire, toi. Au fond tu paniques mais t'adores ça. Il te fait aimer chacune de tes angoisses, le moindre de tes doutes et tout ce que tu as toujours détesté.
Tu grimaces de l'intérieur alors que tu t'efforces de jouer à la princesse intouchable que rien n'atteint. Il t'agace. Il t'irrite. Les yeux dans le vague, tu voudrais le regarder maintenant ou bien ne plus jamais le faire. T'arrives même plus à peser c'que tu ressens. Et puis d'ailleurs, comment ça se fait que tu ressentes quelque chose toi, la môme au coeur de pierre ? Même le détester ça t'fait drôle. Toi, ce dont t'as l'habitude, c'est du vide. Le néant. Le rien. Rien du tout. De quel droit Amaury se permettait-il de bousculer tout ça ? T'as jamais voulu de lui dans ta vie. Maintenant que c'est trop tard, tu voudrais simplement qu'il en sorte aussi rapidement qu'il y est entré. Sournoisement, sans crier gare. Et t'as bien l'impression que te détacher de lui risque d'être bien plus compliqué que prévu, comme si un truc bien plus fort que toi s'amusait à se jouer de ta pauvre personne. De vos deux pauvres corps. Au fond, vous contrôlez que dalle, c'est du vent tout ça, tout c'que vous essayer de faire gober à l'autre en face. Des bobards si gros à avaler qu'ils vous restent en travers de la gorge, c'est pathétique. Tu es pathétique. Il a raison Amaury. Et ça t'crèves ton coeur déjà bien amoché. C'est même pire quand il se tire, alors que ça devrait être mieux pourtant. « Bien. Bonne soirée. J'aurai peut-être pas pu réellement en profité, mais bon dieu que j'ai de choses à raconter. Les parents vont s'poser de drôles de questions, surtout si on tarde à revenir. » Est-ce réellement celui que tu prenais jusqu'alors pour un chaton inoffensif qui te provoque ainsi, sans vergogne ? T'as la poitrine qui se serre. T'oscilles entre l'envie de le laisser faire pour paraître impassible et celle de l'empêcher de faire une telle connerie. Ta tête veut le suivre mais tes pieds s'y refusent. T'es comme enracinée. Parce que t'as peur putain, ça te paralyse. C'est cruel. Tout comme Amaury et ses vices qu'il t'a si bien dissimulés. Et puis finalement, aussi paradoxal que cela puisse être, t'es prise d'un courage purement lâche qui te pousse à prendre sa suite. Vigoureusement, t'attrapes son bras, dans l'espoir que ce simple et pauvre geste l'arrête. « Qu'est-ce que tu crois ? Que j'ai trop de fierté pour te courir après ? » Un rire faussement mesquin s'échappe de tes lèvres tandis que tu récupères ton petit haut d'un coup vif. « J'ai trop de fierté pour te laisser gagner aussi facilement, et crois-moi, la nuance entre les deux est immense. » C'est vrai, il pourrait croire qu'il a déjà gagné parce qu'il te tient avec son chantage à deux balles. Certes, il y a certains risques que tu refuses de prendre, mais il n'en reste pas moins que tu ne t'avoues jamais vaincu avant d'avoir abattu ta toute dernière carte. Or, tu en dissimules encore quelques unes dans ta manche, de quoi retourner la situation à ton avantage lorsque le moment s'y prêtera. Et il s'y prêtera, tu te le jures. Il est bien trop novice dans l'art du jeu Amaury, alors que toi, t'es déjà passée maître. Il n'y a qu'en apparence qu'il tire les rênes. Aussi, être témoin de son prochain échec s'annonce encore plus savoureux ; la délicieuse déchéance de celui qui semble déjà se croire invincible.
Le silence entre vous prend trop de place. Aucun de vous n'ose bouger, ensevelis sous cette atmosphère trop pesante. Pourtant, tu trouves la force de reprendre la parole. Enfin. « Les parents s'en fichent totalement de ce qu'on peut bien faire. » Ils s'inquiètent à peine de ne pas vous voir retourner à la table familiale, comme ils aiment à l'appeler désormais. Alors qu'importe. « Cap ou pas cap de voir au bout de combien de temps ils vont remarquer notre absence ? » Un éclat malicieux traverse tes iris azurées. « Viens, on s'tire d'ici. » Tu balances ça comme ça, comme une bombe déjà désamorcée. Comme s'il ne s'était rien passé avant, comme si t'avais déjà tout oublié. Comme si tu voulais à tout prix faire abstraction de la sale môme au coeur et à l'âme fissurés. Tes yeux se font implorants, suffisamment pour qu'il puisse se laisser convaincre. T'as besoin d'adrénaline gamine, et tu sais pertinemment que cette adrénaline, ce sera lui.
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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty6/11/2016, 14:55

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Joueur contrarié, peut-être de n’avoir vu aucun de ses tours se révéler concluant, il aime à provoquer ce qui dépasse son propre jugement. Icare enfantin, il accoste le soleil, l’astre brûlant, dévorant la cire de ses ailes. Il chutera il en est certain, car au poker il est un bien pitoyable bluffeur. Ce dont il se repaît c’est ce maigre éclat qu’il entrevoit, ce faible instant entre deux battements de cils où la reine s’octroie le droit de flancher. Il entrevoit la couronne d’or, choir au sol, et les artifices de sa majesté se laisser consumer par l’habile tour de passe passe du valet. Princesse dénudée, elle accourt, faisant vibrer d’une menotte le poigner du gamin comblé. Elle s’empare fermement de ce qu’il lui a volé, se justifiant de ce qu’il préféré qu’elle avoue. « Qu'est-ce que tu crois ? Que j'ai trop de fierté pour te courir après ? » Cours moi après Alix, j’attends que ça. Ses lèvres sont closes, sa prière muette alors qu’à ses yeux se reflète la dentelle marine des iris de la furie. Elle arrache son bien, ce t-shirt qu’il tenait fiévreusement entre ses paumes, première étape d’un univers que le môme n’avait franchit qu’à la faveur de ses fantasmes. Combien de boobs t’a déjà vu Am ? Il faisait profil bas, quand la question surgissait. Mentant parfois ouvertement. Se faisant l’étoffe dans Don Juan, quand ricochait à son esprit, le vide déconcertant d’un cœur béant. Ses yeux se posent sur la gorge offerte d’Alix, que l’excitation du jeu renferme dans ses étoffes protectrice. Le cocon se clôt, le trône s’élève, le monarque est de retour, pour apprivoiser l’enfer. « J'ai trop de fierté pour te laisser gagner aussi facilement, et crois-moi, la nuance entre les deux est immense. »

Muet, le gamin jauge son adorable peste du regard. Son masque est d’ivoire et ses iris témoignent déjà de l’orange dantesque qui se prépare chez les puissants. Il brandissait encore une fois haut et fort, le triomphe d’une victoire trop facilement gagnée. Les rageux n’avait de prix que de le faire sombrer. Le trophée ici n’a rien d’une balle d’acier, foulée dans la terre battue et claquée sur une raquette. Le prix ici réside en l’âme humaine, d’une gamine trop adroite pour faillir à son droit divin. Quand elle rompt le silence, elle sait déjà comment se terminera cette partie crépitante de tricherie. « Les parents s'en fichent totalement de ce qu'on peut bien faire. » Puisque de toute façon on ne fera rien, laisse entendre la conclusion de sa phrase inachevée aux yeux du garçon. Définitivement, il n’a rien pour l’apprivoiser l’ignare inexpérimenté. « Cap ou pas cap de voir au bout de combien de temps ils vont remarquer notre absence ? » La tentation se fait diluvienne, quand ricoche à ses yeux le squelette de Vénus. « Cap. » éclot à ses lèvres, le son rouillé d’une voix intimidée. « Viens, on s'tire d'ici. » Il entrevoit le semblant d’une complicité. A quel prix fut-elle méritée ? L’enfant s’embourbe dans l’ignorance, encore touché, encore visé, parce qu’il a la naïveté trop évidente. Il s’croit entré dans le cercle précieux, celui où perce les victorieux. « Rhabille toi avant par contre. » Il étouffe un remord de gêne, détournant enfin le regard, lui qui se complaît à dévorer l’épiderme d’albâtre d’Alix. « C’pas une tenue très appropriée pour sortir. » Il balbutie ce que le commun des mortels aurait pu dire. Il a perdu de sa densité, de sa présence et de son aplomb. Il est redevenu l’enfant, le môme aux yeux déments, le béguin qui crève son palpitant, et la rougeur témoin visible de son sentiment.

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MessageSujet: Re: she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. she'd never settle for some boy she couldn't use + amaurix. Empty14/11/2016, 00:36

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L'attente est longue, presque insoutenable. T'es pas certaine qu'il tombe dans le piège Amaury. Il a l'intelligence pertinente, toujours. Il est malin sous ses grands airs de gamin. T'as le doute qui te tord le bide, l'espoir à fleur de peau. Et puis enfin, il te répond. « Cap. » C'est c'que tu voulais entendre. C'est l'jeu qu'il fallait lancer. T'es prête pour la partie. « Rhabille toi avant par contre. C’pas une tenue très appropriée pour sortir. » Un éclat narquois traverse tes yeux bleus tandis que tu dévisages Amaury. C'est pas ça qui t’arrêterait, s'il savait. Pour autant, tu restes silencieuse et tu t'appliques à te revêtir sans que ton regard ne se détache du sien. Si c'était à celui qui lâcherait le dernier, tu gagnerais à coup sûr, tu l'sais. Toutefois, aussi dévorante soit ton envie d'en faire à nouveau ton adversaire, t'oublies pas que pour les prochaines heures, il pourrait bien devenir ton partenaire. Tu pries en ton fort intérieur cet esprit dictateur là-haut pour qu'il se défile pas. Fais-lui confiance. Il te suivra. Alors tu parles pas. Tout est dans tes gestes, dans la clarté sournoise de tes iris. C'est comme si tu l'empoignais par le col et qu'tu lui ordonnais de prendre ta suite. Il le fait si aisément que tu tentes même pas de dissimuler cet espèce de sourire satisfait. L'espace d'une seconde ou deux, le joli pantin et son goût pour la comédie ont modestement plongé. Le pire, c'est que ça te fait ni chaud ni froid. Tu dévales les escaliers comme si ta vie en dépendait, pour peu qu'elle puisse valoir quelque chose. Dans le couloir, tu jettes un bref coup d'oeil à la salle à manger où vos parents s'fichent pas mal de votre absence. Ce n'sont que des gamins, ils doivent se marrer devant des vidéos Youtube en se goinfrant de chips. Y'a rien de dangereux, pas vrai ? A vous abandonner Amaury et toi, à vous laisser l'un à l'autre. Y'a juste qu'un gamin qui court à sa perte en cherchant à tout prix à t'éviter de courir à la tienne. Ça ressemble pourtant bien à un truc qui se finira mal. Mais tu leur en veux pas de voir que dalle. L'amour, ce n'est qu'un nuisible brouillard. A pas de loup, tu te diriges vers le porte-manteaux de l'entrée avant de désigner du regard le trench de monsieur Delestre. « On a besoin de tune », tu chuchotes d'un ton si douceâtre qu'il inciterait n'importe quel ange auréolé à faire une connerie. Une connerie comme celle-là. « Allez, pioche dans son porte-feuille, grouille. » Tu pourrais l'faire toi-même, mais c'est tellement plus grisant d'le mettre au défi. Amaury gentil. Amaury sage. Amaury propre. T'as envie d'le souiller pour la soirée. Qu'il soit comme toi. Qu'il soit pour toi. Quelques heures sacrées. Tu souris, princesse aux exigences décalées, aux envies inavouables. Discrètement mais tout aussi habilement, l'une des tes mains fouille dans l'une des poches du manteau en question dans l'espoir d'y trouver le trésor que tu cherches. Bingo. Tu brandis fièrement le jeu de clé qui cliquette au bout de tes doigts. « Et on a la caisse ! », tu clames victorieusement. On aurait presque pu te prendre pour une môme heureuse à cet instant précis. Presque. Au moins, t'es une môme satisfaite, l'impertinence au bord des lèvres, au bord du coeur.
Vous pouvez pas prendre le risque de sortir par la porte d'entrée, celle qui claquera et qui laissera s'immiscer un froid soupçonnable. Alors tu remontes là-haut, le pas léger mais déterminé. Tu rejoins ta chambre. T'ouvres la fenêtre. L'air est si glacé que tu t'arrêtes un instant. Tu t'sens drôlement vivante. « Prêt ? » Le trousseau de clé s'écrase au sol dans un cliquetis après que tu l'aies balancé dehors. A ton tour. C'est avec une dextérité qui traduit ton habitude que tu descends la gouttière jusqu'à atteindre le jardin. Il fait sombre, mais lorsque tu penches la tête, tu décèles aisément cet éclat inquiet dans l'regard sombre d'Amaury. Et, comme une enfant, tu ris aux éclats. Un rire franc. Un rire cristallin. « Allez, viens ! » Saute putain. Qu'il le fasse pour toi, c'est tout ce dont t'as besoin. Tu rêves déjà d'votre virée rocambolesque. D'écumer les bars que tu connais trop. De l'faire danser. De l'faire vriller. Et de t'faire vivre le temps d'une nuit. Une pauvre nuit.
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