.i think you fount out.

Tu as demandé à ton cousin Jaesun de venir passer la soirée avec toi et ça s’annonce riche en émotions. Tu veux qu’il soit le premier à apprendre que tu es enceinte, avant même Lauri et avant même Nonna alors qu’elle compte plus que tout pour toi. Tu sais qu’il ne va pas apprécier ça, qu’il va même sûrement te demander si tu vas le garder. Tu es presque certaine que vous allez encore avoir une conversation sur le fait que tu ne devrais pas être avec Lauri. Et pourtant, malgré tout ça, t’as envie de lui dire. T’as envie qu’il sache qu’un petit être grandi en toi et que t’as envie qu’il soit le parrain. T’en as pas encore parlé à Lauri, mais tu sais déjà que tu vas lui imposer le parrain. Ce sera Jae et personne d’autre. Tu ne veux pas de quelqu’un d’autre pour ton enfant. Tu connais ton cousin, tu sais qu’il sera parfait dans ce rôle. Tu ne vois d’ailleurs personne d’autre. Tu laisseras donc à Lauri le choix de la marraine, enfin ça, c’est s’il veut reconnaitre l’enfant. De toute façon qu’il veuille reconnaitre le bébé ou non il est hors de question que tu avortes ou même que tu n’y penses une seule seconde. C’est votre bébé, votre chair et votre sang et puis surtout, c’est le fruit de votre amour. Alors l’idée même de le tuer ne t’a jamais effleuré l’esprit. Tu soupires alors que tu caresses amoureusement ce ventre qui va grandir au fil des semaines jusqu’à te donner un bébé. Tu as peur de dire à tout le monde que tu es enceinte. Tu redoutes la réaction de Jaesun parce qu’il n’approuve pas du tout ta relation avec ton professeur mais pire que tout, tu redoutes celle de Lauri. T’as peur qu’il te dise qu’il ne veut plus de toi, que tu doives élever seule cet enfant. Si ça venait à être le cas, tu le ferais parce que tu as décidé de le garder, tu sais que tu aurais même le soutien de Jae, mais sans Lauri, ce ne serait pas pareil. Un nouveau soupir s’échappe de tes lèvres alors que tu secoues la tête pour éviter de penser à ce genre de chose. Il faut que tu sois positive. Ils vont l’accepter et tu seras la fille la plus heureuse du monde. Et puis même si ce n’est pas le cas, tu afficheras un sourire qui dit que tout va bien alors que rien ne va. T’es pas du genre à dire que ça va mal. Alors, tu garderas tout pour toi, comme maintenant. Un dernier regard vers ton miroir et vers ce ventre qui pour le moment est encore plat et tu enfiles ton t-shirt ainsi qu’un jean. Tu te diriges vers la cuisine pour préparer quelques petits plats sans grande prétention pour toi et ton cousin. Vous allez être occupé à regarder des dessins animés et lui à assimiler la grande nouvelle pour que tu restes toute la soirée derrière les fourneaux. Chantonnant, tu te dépêches de finir les pizzas ainsi que les petits gâteaux dont tu as trouvé la recette sur internet. C’est la première fois que tu les fais et tu espères que ce ne sera pas trop raté. Une fois que tout est au four et que t’as plus qu’à attendre que ça cuise, tu te mets devant la télé et tu allumes Disney Channel. Ils passent en ce moment Totaly Spies. Tu adores ce dessin animé et lorsque tu étais plus jeune tu disais toujours que tu étais Sam parce qu’elle est la plus intelligente et que ça te correspondait bien. Par contre, tu détestes Clover parce qu’elle tombe toujours amoureuse de mecs qui ne sont pas faits pour elle ou alors qui ne la calculent même pas. Tu as toujours dit que tu refusais d’être une de ses femmes qui courent après les hommes qu’elles aiment. Et bien, tu as bien raté… L’homme que tu aimes et avec qui tu veux passer ta vie est marié et n’est pas prêt à divorcer pour vivre avec toi. Du coup, maintenant c’est plus à Clover que tu devrais t’identifier. Les heures passent alors que tu restes plantée devant la télé regardant les dessins animés qui défilent devant tes yeux. Tu jettes de temps en temps quelques regards frénétiques à l’heure. Tu as hâte que Jaesun arrive parce que tu veux lui dire mais aussi parce qu’une soirée Disney ne se refuse jamais. Vous êtes de grands enfants quand vous êtes ensembles. Lui encore ça peut passer parce qu’il n’a que dix-neuf ans. Mais toi à vingt-six ans, on attend autre chose de toi. Seulement, tu t’en moques. Tu aimes les dessins animés en tout genre et tu assumes pleinement ça. La sonnette de ton appartement retentit et c’est avec un sourire que tu vas ouvrir. Devant toi se tient Jae avec les oreilles de Minnie sur la tête. Tu te jettes à son cou pour plaquer sur sa joue un baiser bien bruyant. « Tu m’as manqué Jae. » En disant ça, t’as l’impression que ça fait des mois que vous vous êtes pas vus alors que ça ne fait que dix jours. Pourtant, toi qui a toujours été proche de lui, à vous voir pratiquement tous les jours, ça te fait bizarre de ne le voir que sporadiquement quand vos emplois du temps vous le permettent. « J’espère que tu m’en as apporté aussi hein. » demandes-tu en désignant les oreilles qu’il porte. Tu ne vois pas pourquoi toi tu n’aurais pas le droit d’en avoir aussi. « Entre et fais comme chez toi. » Tu ne le laisses pas en placer une que t’es déjà repartie dans la cuisine pour sortir du four les pizzas et les gâteaux. C’est pratique d’avoir deux fours. Merci à tes parents et Nonna qui t’ont offert la même chose quand tu as décidé de prendre ton appartement. « J’ai fait des pizzas et des gâteaux. Bon pour les gâteaux, tu me diras parce que c’est la première fois que je les fais. J’ai peur d’avoir raté. » Tu transvases tout dans des assiettes et tu les amènes dans le salon. Tu les disposes sur la table et tu te retournes vers ton cousin. « Tu vas bien ? Tu sembles un peu pâle ? Est-ce que tu dors bien ? Tu t’alimentes bien ? Tu ne fais pas trop de danse ? » Et voilà, tu commences à faire comme si tu étais sa mère. Mais c’est pas ta faute si tu le protèges de trop. Tu l’aimes c’est tout.

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Passer sa soirée en compagnie de Juline enchantait Jaesun. Cette femme était tout pour lui. Une sœur, une amie et parfois même une mère. Présente à ses côtés depuis son arrivée en France, Jaesun ne saurait la remercier assez pour tout ce qu’elle avait pu faire pour lui. Toujours à l’aider, le conseiller et le protéger. Ils n’avaient peut-être pas le même sang mais le jeune homme n’avait jamais douté de son amour ni du fait qu’ils étaient une famille. Ses traits asiatiques n’avaient jamais été une barrière pour elle, pour les Chesnais. Impossible de regretter son adoption. Il avait été l’enfant le plus heureux du monde dans cette famille aimante. Retrouver la Corée et des proches de ses parents biologiques décédés ne l’intéressait pas. Il avait ce qu’il fallait en France. Son cœur était comblé.

Une douche rapide après le travail, de nouveaux vêtements sur le dos, Jaesun se dépêcha le plus possible. Il ne voulait perdre aucune minute avant de se rendre chez sa cousine. Il n’oublia pas, évidemment, de poser sur sa tête les oreilles de Minnie si chères à sa cousine. Elle adorait lorsqu’il les arborait alors il ne s’en privait pas. Disney et les dessins animés étaient une réelle institution chez eux, peu importe leurs âges, ils continueraient ce rituel. Parfois il oubliait qu’ils avaient sept ans d’écart tant ils s’entendaient bien.

Sur le chemin, Jaesun pensa à la situation amoureuse de sa cousine. Ça faisait bien trop longtemps qu’elle restait à la seconde place dans le cœur d’un homme marié et ça commençait à irriter Jaesun. Il détestait cet homme qui n’était pas capable de voir à quel point sa cousine était merveilleuse et qu’elle méritait d’être la seule dans sa vie. Il se demanda même un instant s’ils n’attiraient pas les hommes mariés tous les deux. Jaesun, lui, n’avait pas conscience de la situation lorsqu’il était en couple avec cet homme quelques mois plus tôt. S’il avait été dans la situation de Juline, jamais il n’aurait attendu aussi longtemps. Bien sûr, elle était amoureuse et il ne pouvait pas la blâmer d’espérer ni d’attendre mais les jours passaient, les semaines et mois défilaient et leur relation stagnait. Elle restait l’amante. A cette pensée, ses poings se serrèrent. Il n’était pas violent, ni méchant mais dès qu’on s’attaquait à Juline, il ne le supportait pas. Jae savait qu’elle devait souffrir, elle souffrirait sûrement aussi si elle venait à le quitter mais elle pourrait passer à autre chose, elle pourrait trouver quelqu’un qui la traiterait bien. Mais sa cousine restait. Encore.

En la voyant, Jaesun retrouva son sourire. Il n’allait pas s’acharner dès le début de la soirée mais la conversation finirait forcément par dériver sur ce sujet. C’était souvent la même chose. Mais il espérait à chaque fois qu’elle ouvrirait les yeux et qu’elle déciderait enfin de tout lâcher. Tendrement, le jeune homme embrassa aussi sa joue tout en la serrant contre lui. « Toi aussi tu m’as manqué… » Seulement quelques jours sans la voir mais l’absence avait été pesante. Le jeune homme avait besoin d’elle et il espérait que leurs routes ne se sépareraient jamais malgré leurs vies respectives. Il l’aimait trop pour la laisser partir. « T’essaies de profiter de mon amour pour toi pour me soudoyer des oreilles de minnie ? » dit-il en riant avant de reprendre « Promis, la prochaine fois que je vais à Disney je t’en rapporte. » Elle n’aurait pas à attendre longtemps, Jaesun y allait régulièrement avec ses amis. Amusé, il suivit du regard sa cousine qui s’affairait déjà dans sa cuisine mentionnant les plats qu’elle avait préparés. L’odeur lui donna directement l’eau à la bouche. Sortant de sa rêverie, Jaesun s’approcha pour aider Juline mais celle-ci s’était dépêchée de tout apporter au salon. Sa cousine semblait redoubler d’énergie ce qui fit sourire le jeune homme lui même étant une pile électrique. Seulement, depuis qu’il travaillait avec Victor, son énergie s’évaporait bien plus rapidement. Après une journée avec lui il était lessivé et ça n’échappa pas à l’œil attentif de la demoiselle. « Oui môman ça va ne t’inquiète pas. » Il n’était pas au trente sixième dessous, juste un peu plus sur les rotules qu’à l’habitude. C’était surprenant venant de lui, c'était certain mais il fallait juste qu’il s’adapte à son rythme de travail et à ce patient capricieux. « C’est la vieillesse… Je vais avoir vingt ans, ça pèse sur mes épaules » confia-t-il tout en se courbant pour créer une bosse dans son dos. « Je vais bientôt savoir ce que ça fait d’être viok comme toi » Nonchalamment, Jaesun se laissa tomber dans le canapé tout en scrutant avec envie les plats lui faisant face. « T’as pas l’air d’avoir raté ça sent super bon, j’ai super faim donc… Je me sers ! » Piquant directement un bout de pizza, Jae laissa échapper un gémissement exagéré traduisant son plaisir. « Bordel c’est trop bon. » Sans attendre, le jeune homme engloutit sa part en quelques secondes. « Je vais commander mes pizzas chez toi au lieu d’appeler domino’s ou pizza hut. Je te paie en oreilles de minnie ! Deal ? » Malicieusement, ses yeux se posèrent sur le visage de celle qu'il considérait comme l'une des femmes de sa vie - les deux autres étant sa maman et elsa - en tendant la main vers la pizza. « Et toi.. ? Tu vas bien ? T’as l’air heureuse… Ton abruti a enfin décidé de quitter sa moche ? » Mentalement, Jaesun se frappa et s’insulta. Il n’avait pas attendu longtemps avant d’amener le sujet sur le tapis mais ça le démangeait fortement à chaque fois. Il ne voulait pas gâcher leur soirée mais il voulait connaître l’évolution de la relation même s’il n’avait que peu d’espoir quant à la réponse de sa cousine. S’il l’avait choisie, elle l’aurait sûrement appelé directement pour le prévenir…

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La sonnette de ta porte se fait entendre et aussitôt, un magnifique sourire s’affiche sur tes lèvres. Tu n’es pas du genre à t’apitoyer sur ton sort. Tes problèmes, tu les regardes d’un air hautain et les remets à plus tard préférant jouir du moment présent. Et pour le moment, c’est ton cousin qui vient d’arriver et qui t’attend derrière la porte. Alors c’est tout guillerette que tu te précipites sur le montant en bois pour l’ouvrir et te jeter dans les bras de Jaesun. Tu lui embrasses la joue et il fait de même avec toi. T’as l’impression que ça fait des années que tu ne l’as pas vu alors que ça ne fait que quelques jours. Seulement pour toi c’est énorme sachant que vous avez passé le plus clair de votre enfance ensemble. Alors, ne pas le voir pendant plusieurs jours te donne l’impression que plusieurs semaines sont passées. Pourtant, tu le savais. Vos vies actuelles ne vous permettent pas de vous voir aussi souvent que vous le voulez et ça te peine. Ne pas voir sa bouille tous les jours te rend triste. Heureusement que vous communiquez par messages, sinon, tu l’aurais forcé à venir vivre avec toi. Bon, peut-être pas la meilleure solution sachant qu’il déteste Lauri et que c’est ici que vous vous retrouvez le plus souvent. Tu es sortie de tes pensées par la voix de Jae qui te dit que tu lui as manqué. Tu ne peux pas t’empêcher de sourire comme une gamine. Tu aimes ton cousin plus que tout au monde, il sera toujours le premier dans ton cœur, malgré la place importante que Lauri a dans ce dernier. Mais Jaesun c’est autre chose, c’est plus mais tu ne saurais pas l’expliquer. « Comment as-tu deviné mon plan maléfique ? Mais c’est pas ma faute si je suis plus mignonne avec que toi. » dis-tu en lui tirant la langue et en récupérant ses oreilles pour les mettre sur ta tête. Tu fais le tour de toi-même comme quand tu étais petite et que tu avais une nouvelle robe à lui montrer. « T’as vu, ça me va mieux. » Cependant, même si ça te va mieux, tu lui rends en déposant un baiser bruyant sur sa joue. S’il t’en ramène la prochaine fois qu’il va à Disney, pas de raison de lui voler cette paire. « Je te préviens, t’as pas intérêt à oublier... » Tu souris en même temps avant de te diriger vers la cuisine pour tout sortir des fours. Tu continues de parler espérant que ce ne soit pas raté et quand tu ramènes le tout sur la table du salon, tu fais une remarque sur son état de santé. T’as bien vu qu’il est plus pâle que d’habitude, qu’il semble porter toute la misère du monde sur ses épaules. Tu es un peu, pour ne pas dire beaucoup, inquiète à son sujet. T’as pas envie qu’il te fasse un malaise là maintenant ou même plus tard. Alors tu te comportes comme sa mère à lui poser des questions. D’ailleurs, il te répond comme s’il répondait à ta tante et ça te fait sourire. Sourire qui s’efface bien vite pour une mine outrée quand il reprend la parole. Non mais quel petit con ! Tu frappes son épaule, pas trop fort pour qu’il n’est pas mal, mais assez pour qu’il le sente. « Non mais tu t’entends ! J’te jure ces djeuns, il leur en faut plus beaucoup pour être fatigués. » Tu lèves les yeux au ciel comme Nonna quand tu lui faisais des réflexions sur les vieux quand tu étais plus jeune. Là, maintenant, t’as vraiment l’impression d’avoir pris un coup de vieux. C’est bon, t’es pas non plus un vieux crouton que l’on doit mettre à l’hospice. Sérieux, il mériterait des claques pour ce qu’il a dit. Mais bon, c’est ton cousin, tu ne peux pas lui en vouloir plus de quelques secondes. Dès qu’il est sur le canapé et qu’il se sert de la pizza pour te dire que c’est bon, tu ne peux pas t’empêcher de sourire et de le rejoindre, prenant une part de ce plat italien. Ça te fait rire quand il te parle de commander ses pizzas chez toi. Comme si ça te dérangerait de le faire. Tu le feras avec plaisir et gratuitement en plus. « Bah écoute, si tu les trouves si bonne que ça, je pourrai t’en faire aussi souvent que tu veux. » Invitation cachée pour lui dire de venir te voir plus souvent. Bah oui, vous êtes tous les deux occupés mais de temps en temps vous voir ne peut pas vous faire de mal. Quoique tu retires ce que tu viens de penser dès qu’il mentionne Lauri. Tu le savais que le sujet allait être mis sur la table mais pas maintenant, pas si tôt dans la soirée. Aussitôt, tu perds ton sourire et tes yeux se voilent quelque peu. « Arrête avec ça Jaesun… On est pas là pour parler de Lauri. » Tu soupires parce que tu sais qu’il ne s’arrêtera pas là et qu’encore une fois tu auras le droit à un sermon. Dans le fond, t’as conscience qu’il a raison. Pourquoi tu restes attachée à un type qui n’est même pas sûr de quitter sa femme pour toi ? Et t’as la réponse quand tu repenses au petit être qui grandit dans ton ventre. C’est pour ça, mais aussi parce que tu l’aimes du plus profond de ton être que tu ne peux pas le laisser partir. Lauri, tu l’as dans la peau. Le quitter reviendrait à faire mourir une partie de toi. Même avec Pierre t’as jamais ressenti ça et pourtant t’es restée trois ans avec lui. « Mais sinon, pour te répondre, oui je vais très bien et oui je suis heureuse comme ça. » Tu as repris ton sourire parce que tu ne veux pas que Jae gâche tout rien que parce qu’il n’aime pas Lauri. « Bon ce soir, c’est quel Disney qu’on regarde ? » Tu espères que changer de sujet sera suffisant pour qu’il te lâche la grappe avec Lauri.

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L’idée de gâcher la soirée ne lui plaisait pas vraiment mais Jaesun ne pouvait s’empêcher de penser à la situation de sa cousine. Ça lui rappelait la peine dans laquelle il avait été quelques mois plus tôt en apprenant que l’homme qui partageait sa vie n’avait fait de lui qu’un amant. Jamais il n’avait été le premier dans le cœur de son petit ami et il ne voulait pas de ça pour sa cousine. Pourtant pas pessimiste, Jaesun ne voyait pas leur histoire évoluer dans le bon sens. Depuis des mois, l’homme n’avait pris aucune décision. Rien ne bougeait et Juline restait la maitresse, la femme de l’ombre. Et ça, Jaesun ne le supportait pas. Sa cousine n’avait jamais été soumise, toujours prête à le défendre, à montrer qu’elle ne se laissait pas faire mais devant ce Lauri, elle semblait fondre. Il comprenait l’amour qu’elle pouvait lui porter, ça n’était pas le problème mais il aurait aimé qu’elle pense avant tout à elle, à son propre bien. Pourquoi s’infligeait-elle une chose pareille ? Ça le rendait dingue et parfois, il devenait presque désagréable avec elle. Bien sûr, ça n’était pas contre elle, juste contre la situation et contre cet homme incapable de faire un choix. Non, il préférait garder deux femmes au risque de les faire souffrir. Il ne pensait qu’à lui et ça, un pur égoïste. Son ex amant lui avait peut-être menti mais il avait fini par choisir entre sa femme et lui. Il avait eu le courage de faire un pas dans une direction. Le jeune homme avait souffert mais aujourd’hui il se sentait libre. Les sentiments s’estompaient de jour en jour, il savait que le retenir n’aurait pas été une bonne solution, que rester dans l’ombre ne lui suffirait pas alors il l’avait laissé partir, se marier et quitter définitivement sa vie. Il trouverait quelqu’un qui le traiterait beaucoup mieux, c’était certain. Il aurait aimé que Juline pense la même chose que lui mais la jeune femme s’accrochait et persistait. « Pourquoi on n’en parlerait pas de ton Lauri ? » Eviter le sujet ne changerait rien. Pire Jaesun allait ruminer et s’énerver un peu plus encore. « Tu te souviens que tu as traité mon ex de connard, de menteur et blabla. ‘il a choisi la mauvaise personne’… » Juline avait été la première à le serrer contre elle et le rassurer. Sa présence avait aidé le jeune homme à aller mieux, il s’était senti soutenu et grâce à elle et Elsa, il avait pu rebondir même s’il souffrait encore parfois. « Mon ex au moins il a choisi quelqu’un. Il a eu les couilles de faire un choix pour sa vie. Mais ton Lauri préfère avoir deux femmes à ses côtés apparemment » Penchant la tête, ses yeux un peu trop noirs traduisant son agacement, il finit par souffler. « Au pire, vous pouvez tenter le ménage à trois. J’ai vu un reportage une fois, ça avait l’air top ! » Bien sûr, il n’en pensait pas un mot. Ménage à trois ? Et puis quoi encore ? Tout ce que méritait cet abruti était de se faire larguer par sa femme et Juline.

A la réponse de sa cousine, Jaesun ne put se retenir de ronchonner en levant les yeux au ciel. « Heureuse ‘comme ça’ ? Et bien, il va falloir que tu repenses sérieusement à ce qu’être ‘heureuse’ veut dire. Tes attentes sont à un niveau bien bas. » Son sourire ne suffit pas à convaincre Jaesun. Comment pouvait-on être heureux ainsi ? C’était tout bonnement incompréhensible pour lui. « Sympa le changement de sujet, mais crois moi, tu ne t’en sortiras pas comme ça » dit-il en souriant faiblement. Il allait remettre Lauri sur le tapis. Evidemment qu’il ne la laisserait pas tranquille, quitte à l’énerver. Peut-être allait-elle finir par se secouer un peu. « J’sais pas trop. Inside out ? Tu l’as ? » Mangeant encore un peu, Jaesun frotta ses mains avant de se lever. « Mais attends avant de le mettre en route, j’vais aux toilettes. » Il n’arrivait pas à se détendre malgré la perspective d’une bonne soirée. Peut-être prenait-il toute la situation trop à cœur mais quand il s’agissait de Juline, il ne parvenait pas à faire les choses à moitié. Dans la salle de bain, après avoir soulagé sa vessie, le jeune homme se mouilla le visage espérant passer l’énervement qui bouillonnait tout au fond de lui. Son reflet dans le miroir ne trompait pas, sa colère se lisait sur chacun de ses traits. Lui qui était d’habitude si joyeux ne se reconnaissait pas vraiment. Agacé, il se tourna pour sortir et, dans son élan, renversa la poubelle du pied rependant tout son contenu par terre. « Eww ! Merde… » Levant les yeux au ciel à sa maladresse, Jaesun se mit à genou pour remettre les déchets à leur place, non sans grimacer. Lingettes démaquillantes, mouchoirs, boites de médicaments vides, test de grossesse… « Test de grossesse ? » Sourcils froncés, il porta le petit bâton devant ses yeux et jura entre ses dents. « Putain de sa r… » D’un bond, il se leva et sortit de la salle de bain, la porte claquant vivement sur le mur opposé. Il restait des déchets par terre mais c’était le cadet de ses soucis. La seule chose à laquelle il pensait était ce test positif qu’il tenait entre ses doigts et qui lui brulait la peau. Arrivant de nouveau dans le salon face à sa cousine, il eut envie de lui enfoncer le test entre les deux yeux. « Tu comptais me le dire QUAND ? » cria-t-il en agitant le petit bâton devant le visage de Juline. « Enceinte ? T’es enceinte de cet abruti ? Putain non ! Non et non ! » Il savait que sa réaction était brutale mais Jaesun était sous le choc. Il haïssait déjà tellement Lauri et cette situation, alors ajouter un bébé à l’équation ne faisait que l’énerver un peu plus. « Il est au courant ? Tu vas faire quoi ? » cracha-t-il très sèchement. Son instinct lui criait de lui dire de ne pas le garder, que ça serait la pire des conneries de sa vie mais il se tut. « C’est pour ça que t’es heureuse ? Parce que t’es enceinte d’un homme marié qui n’a pas l’air décidé à te choisir ? » Sans réfléchir, il balança le test sur le canapé ne supportant plus de l’avoir dans les mains. « Comme si la situation n’était pas assez compliquée comme ça ! » termina-t-il en la voix un peu plus calme. La soirée Disney venait de prendre une toute autre tournure.

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Si votre soirée commençait très bien, tu sens que ça ne va pas continuer comme ça, dès que ton cousin aborde le sujet de Lauri. Tu le sais qu’il ne l’aime pas. Cependant, ce n’est pas une raison pour pourrir l’ambiance et ton bonheur. Oui parce que tu es heureuse de cette façon avec Lauri. Tu l’aimes, il t’aime et c’est le principal. Bien entendu, tu ne vas pas dire que la situation actuelle te plait comme elle est. Bien sûr que tu voudrais qu’il choisisse et toi ce serait le mieux. Mais c’est ainsi, et tu l’as accepté depuis un an maintenant. Alors, tu n’as pas envie d’en parler et tu le fais comprendre à Jaesun. Tu as beau être gentille et douce, s’il commence à dire du mal de l’homme que tu aimes, tu risques de devenir une véritable tigresse. Tu peux accepter plein de choses de ton cousin, mais pas qu’il dise du mal de Lauri. Il le sait et pourtant ça ne l’empêche pas de renchérir et de ramener son ex sur le tapis. Aussitôt, tu sens tes poings te serrer. « Compare pas nos situations Jae. Toi il t’a menti. Moi je suis au courant qu’il est marié. Je le savais même avant qu’on commence cette relation. Ce n’est pas du tout pareil. » Non ce n’est pas pareil. Lauri n’a jamais cherché à cacher le fait qu’il était marié. Tu as toujours été au courant de ça et puisque tu es avec lui, c’est que tu l’as accepté. T’espères que Jaesun a compris mais non, parce qu’il continue et cette fois propose même un ménage à trois. Ta bouche s’ouvre aussi grand qu’il lui était possible de le faire et tu le regardes avec des yeux ronds. Est-ce qu’il est complètement cinglé. Comme si toi tu pouvais faire ce genre de chose. En plus à choisir, tu préfèrerais deux hommes et pas un homme et une femme. Seulement, tu te tais. Ton cousin est déjà assez énervé, pas besoin d’en rajouter une couche. « Arrête de dire des conneries Jae, ça changera pour une fois. » Tu commences à t’énerver et c’est pas bon du tout. T’as pas envie que Jaesun et toi vous disputiez. Tu sens les larmes monter à tes yeux et t’essaient de ravaler le tout. Déjà qu’en temps normal tu es émotive, avec ce petit bout dans le ventre, c’est encore pire. T’oses même pas imaginer comment il réagira quand il apprendra que le type qu’il déteste le plus au monde parce qu’il te fait souffrir t’as mise enceinte. T’essaies donc encore une fois de lui faire comprendre que cette situation te convient et que tu es heureuse. C’est vrai en plus tu es heureuse. Seulement, ça ne plait toujours pas à Jae qui ne peut pas s’empêcher de renchérir. Comme d’habitude, tu lui souris et ne réponds pas. Tu n’aimes pas les conflits et encore moins quand c’est avec dont tu es proche. Tu préfères donc changer de sujet pas vraiment subtilement d’ailleurs. Jaesun t’en fais la remarque et tu lui souris bêtement, comme si l’espace d’un instant tu avais cru qu’il n’allait pas voir que tu essayais de détourner la conversation de ta relation. Heureusement, même s’il le relève, il ne reprend pas sur Lauri et fait une proposition de Disney à voir. Celui qu’il propose te convient totalement. « Bien sûr que je l’ai. Tu crois parler à qui ? » Etant une super fan de Disney et de Pixar, t’as tous les dvds alors naturellement tu as aussi les derniers qui sont sortis. « Ok, pendant que tu es aux toilettes, je prépare le dvd. » Tu le regardes partir dans tes toilettes sans te douter une seule seconde qu’il va y trouver ton test de grossesse. Tu n’y penses plus, tu penses même que tu l’as jeté dans ta poubelle de la cuisine dont tu as changé le sac deux jours plutôt. C’est donc toute guillerette et ayant retrouvé ton sourire que tu t’avances vers ta bibliothèque remplie de dvds pour prendre Vice Versa et le mettre dans le lecteur. Tu attends que le menu s’affiche pour sélectionner français et tu te poses dans le canapé. Tu sursautes quand tu entends la porte de la salle de bain claquer et tu te lèves de suite. « Qu’est-ce qui se pas… » T’as pas le temps de terminer ta phrase que tu te fais agresser par un bâton que tu reconnais comme étant ton test de grossesse et par Jaesun. Il est furieux et te crie dessus. Tu ne peux même pas être surprise parce qu’il parle tellement vite que tu n’as pas le temps d’assimiler ce qu’il dit. Enfin, tu vois bien qu’il n’est pas heureux pour toi. Tes yeux sont maintenant baignés de larmes alors qu’il continue de t’accabler de questions et qu’il te crie dessus. Tu craques quand il lance le test sur le canapé et laisses échapper tes pleurs en sanglotant bruyamment. « Jaesun, arrête de crier… » Tu appelles son prénom presque avec supplication pour qu’il arrête de se comporter de la sorte. Normalement, dans ce genre de situation, quand on apprend qu’un membre de sa famille est enceinte, on le félicite. On ne lui crie pas dessus. « Je voulais te le dire aujourd’hui, mais j’avais peur de ta réaction… J’ai eu raison. » Tu renifles peu élégamment en te mouchant dans ta manche. Tu te moques d’avoir l’air dégueulasse. Toi qui avait prévu une petite soirée tranquille avec l’homme qui compte le plus dans ton cœur pour lui annoncer à quel point tu avais hâte de devenir maman, tu te rends compte que c’était une perte de temps. « Pourquoi tu peux pas être heureux pour moi. Merde Jae ! Je l’aime, il m’aime c’est tout ce qui importe. » Un sanglot s’étrangle dans ta gorge avant que tu ne reprennes. « Et je vais le garder bien entendu. Tu as cru que j’allais pouvoir le tuer… Lauri n’est pas au courant… Je suis enceinte que d’un mois… » Tremblant de la tête au pied, tu t’assois sur le canapé et remonte tes genoux en dessous de ton menton avant d’y enfouir ton visage. « Je voulais te le dire en premier… parce que je voulais que tu sois heureux pour moi. » Les larmes redoublent alors que tu te rends compte que Jae ne sera jamais heureux pour toi, pas tant que tu seras avec Lauri.

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Jaesun avait beau essayer de comprendre sa cousine ça lui paraissait impossible au vu de la situation. Il ne comparait pas leurs deux relations, il savait parfaitement que son ex petit ami avait menti et c’était justement là où il voulait en venir. Lui n’était pas au courant de ce qui se tramait, il pensait être le seul dans le cœur de cet homme. Juline, elle, partageait celui qu’elle aimait et Jaesun n’arrivait pas à s’imaginer dans une telle position. Comment accepter de n’être que le second dans le cœur de quelqu’un ? C’était presque voué à l’échec, non ? « Justement Juline. Je n’étais pas au courant. Je ne savais pas qu’il aimait quelqu’un d’autre. Toi tu sais. Et tu acceptes. C’est ça que je te dis. » Plus il en parlait et plus il trouvait ça absurde de se faire du mal. Bien sûr Juline était heureuse de partager des moments avec lui mais elle n’était pas celle avec qui il dormait la nuit, il n’était pas là pour elle comme il devrait l’être et le jeune homme ne comprenait pas comment sa cousine pouvait se plier à ça. « Tu acceptes de n’être que la maitresse alors que tu vaux bien mieux que ça. Il ne te mérite pas s’il ne sait pas te traiter mieux que ça. » Levant les yeux au ciel, Jaesun réprima une grimace, il détestait se prendre la tête avec sa cousine mais depuis qu’elle était avec ce mec, ils n’arrivaient plus à s’entendre. Du moins, sur ce sujet. « Tu estimes que ce sont des conneries parce que tu es aveuglée par l’amour. » Le jeune homme était clairement vexé qu’elle ne prenne pas ses paroles au sérieux. Lui n’avait pas voulu écouter ses proches lorsqu’ils avaient essayé de le prévenir de l’attitude étrange de son ex amant, trop aveugle, trop amoureux. Au fond, il réagissait aussi violemment parce qu’il s’agissait de sa cousine, une des personnes qui comptait le plus pour lui. Il aurait fait pareil pour Elsa. Elles étaient ses princesses, personne n’avait le droit de les faire souffrir. Même si là, c’était Jaesun qui faisait du mal à sa cousine. Pourtant, il ne voulait que son bien.

La pause petit coin aurait dû le calmer. Il fallait absolument qu’il mette ce sujet de côté pour le bien de leur soirée mais aussi de leur relation. Ça lui ferait mal de se brouiller avec Juline. Le pire dans tout ça était que plus il s’acharnait, plus il était certain qu’elle choisirait le côté de ce professeur et pas le sien. Ça blessait le jeune homme. Vraiment. Pourtant, lorsqu’il vit le test de grossesse positif dans la poubelle, ses bonnes résolutions s’envolèrent bien vite. Juline était enceinte de cet abruti. Rapidement il se retrouva devant elle, outré. Impossible de ne pas crier et d’être choqué. Cette relation ne lui plaisait pas du tout et ajouter un bébé à l’équation ne faisait qu’augmenter sa colère. Etre heureux pour elle, voilà ce que Juline lui demandait. Elle ne comprenait toujours pas ce qui pouvait le pousser à réagir ainsi et ça ne faisait que l’agacer un peu plus. « Il t’aime et il aime une autre femme, n’oublie pas ce point. » Entendre Juline parler comme si leur relation était normale le mettait dans une colère noire. ‘Mais il m’aime’. S’il l’aimait vraiment ne l’aurait-il pas déjà choisie depuis longtemps ?  Sa cousine avait toujours réponse à tout, l’esprit et les yeux embrumés par un amour peu sain.

Frottant son visage nerveusement, Jaesun était tiraillé entre l’envie d’hurler encore plus sur sa cousine et celle de la prendre dans ses bras et la serrer fortement. La voir pleurer était quelque chose qui le rendait malade, pire, il ne supportait pas en être la cause. Mais quelque part, il ne regrettait pas ses mots. Il les pensait tous et espérait qu’un jour elle comprendrait. Ce jour ne semblait pas encore venu, à son plus grand désespoir. « J’aurais été heureux si tu avais été dans une situation moins tordue. » Finalement, le jeune homme posa ses fesses sur le canapé et tenta de respirer calmement. Continuer à hurler ne servirait à rien d’autre que briser un peu plus leur relation. « J’suis pas en colère par plaisir tu sais. Je pense à toi et ton bonheur. » Il n’y connaissait pas grand chose en relation, sa seule histoire s’était mal terminée mais il savait qu’il ne voulait pas voir Juline souffrir. Et si aujourd’hui elle se sentait heureuse, qu’en serait-il si la situation restait aussi précaire ? S’il ne quittait jamais sa femme ? Ces questions, Juline aurait dû se les poser avant même de commencer cette relation puisqu’elle savait parfaitement dans quelle situation était cet homme. « Il sera où toutes les nuits après l’accouchement ? Dans le lit de sa femme ? Il est censé être auprès de vous, non ? Comment il va faire ? » Ce n’était pas à lui de penser à tout ça mais Juline semblait heureuse dans cette foutue situation alors il fallait bien que quelqu’un lui remette les pendules à l’heure. « Il va dire à sa femme ‘cherie j’ai eu un bébé avec une autre femme alors il va falloir que je sois avec elle tout le temps, on se revoit dans un mois’ » à ça, il ajouta un clin d’œil presque moqueur et grogna tant ça l’agaçait. « Tu veux ça pour ton gamin ? Un père absent parce qu’il a une femme qu’il ne veut pas quitter ? » Ses yeux scrutèrent le visage humide de sa cousine et il finit par soupirer. « J’aurais été tellement heureux pour toi si j’avais confiance en l’avenir. J’en fais peut-être trop mais je ne veux pas qu’il te traite mal, qu’il vous traite mal… parce que vous allez être deux. Et je veux m’inquiéter deux fois plus maintenant… » Ce bébé n’était même pas né qu’il pensait déjà à son avenir et à ce que son père allait louper. Non il n’arrivait pas à trouver des circonstances atténuantes à ce mec. Peut-être que ça changerait s’il bougeait son cul et choisissait enfin sa cousine.

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Votre conversation ne mène à rien, tu le sais. Vous l’avez déjà eu des millions de fois et à chaque fois, vous restez sur vous position, à croire que y a pas plus têtu que les Chesnais. En tout cas, t’arrives à comprendre ce que Jaesun veut te dire. Même si tu fais la fière, t’es pas forcément heureuse dans cette situation. Tu mentirais si tu disais que tu ne veux pas Lauri que pour toi. Mais t’as pas envie de le forcer. Tu sais qu’il aime encore sa femme, ou tout du moins il a une profonde affection pour elle. Pour le moment t’es patiente. T’es sûrement trop gentille et trop naïve, mais tu l’aimes. Tu peux pas faire autrement. « Je comprends ce que tu veux dire Jaesun, mais je veux pas changer ce que j’ai avec Lauri. Je suis heureuse comme je suis. » Tu ne mens pas, tu es heureuse. Mais ton cousin a raison tu vaux mieux que le fait de n’être que le second choix, celle qu’on appelle que lorsqu’on a du temps ou que sa femme n’est pas là. En fait, tu as peur de progresser vers quelque chose d’autre en demandant à Lauri de quitter Elina. Tu as peur qu’il te rejette et te dise que ce n’est pas possible, que tu n’étais qu’un amusement pour lui, quelque chose de passager. Tu ne supporterais pas de souffrir de cette façon, pas maintenant que tu as son fils ou sa fille qui grandit en toi. « Oui je l’aime et je ne vois pas le problème. » réponds-tu à Jae en croisant les bras sur ta poitrine voulant clore le débat. Cependant, c’était sans compter sur la tête de mule qui te sert de cousin. Il continue sur le sujet alors que tu aurais aimé avoir une soirée tranquille avec lui sous un plaid, un verre de jus de pomme dans les mains et un Disney à la télé. Seulement, ta soirée idéale est partie en fumée dès qu’il a mentionné Lauri pour la première fois. Heureusement il semble se rendre compte que tu ne veux plus parler de ça et il va se rafraîchir dans les toilettes. Sauf que ce qui devait arriver, arriva. Tu as oublié de jeter ta poubelle de la salle de bain où se trouve le test de grossesse que tu as fait quelques jours auparavant. Il revient alors dans le salon, rouge de colère et se met à te crier dessus. Totalement désemparée, la première réaction que tu as, est de le supplier d’arrêter de crier. Tu ne supportes pas qu’il t’engueule, et encore plus maintenant que tes hormones te jouent des tours. T’essaies de faire abstraction de la colère de Jaesun alors qu’il réplique qu’il aime aussi une autre femme. Ça tu le sais, il n’a pas besoin de te le rappeler. « Je sais merci. » renifles-tu sans une once d’élégance. Tu fonds alors en larmes parce que tu ne sais pas quoi faire d’autre. Foutues hormones ! Tu pleures parce que Jae ne semble pas du tout être content pour toi. Tu pleures parce que tu n’as pas d’autres choix que d’écouter ce qu’il te dit et qu’il a totalement raison. Lauri est marié, et il ne sera pas forcément là quand t’auras besoin de lui. Même si ça te fait du mal de l’admettre, même si tu brûles d’envie de lui dire qu’il a tort, qu’il sera près de toi quand tu seras dans le besoin, aucun soin ne sort de ta bouche, alors que tu continues de le contempler, les larmes coulant le long de tes joues de porcelaine. « Je… » T’essaies d’articuler quelque chose, mais les sanglots bloquent tes mots dans ta gorge. Plusieurs fois, tu renifles, t’essuyant le nez avec ta veste. T’essaies de récupérer ton calme, mais c’est pas facile en regardant ton cousin qui même s’il s’inquiète pour toi, et tu l’en remercies, n’acceptera jamais ce bébé, pas tant que son père sera encore marié avec une autre femme. Et encore, même comme ça t’es pas sûre qu’il l’accepte. Après quelques minutes, tu arrives enfin à reprendre tes esprits. Tu essuies ton visage baigné de larmes avant de prendre la parole. « On ne sera pas que deux… Parce que malgré ce que tu dis, tu seras là pour moi et Lauri aussi sera là. » Tu veux te convaincre que ce sera le cas. Tu veux croire qu’il lâchera Elina après qu’il aura appris que tu es enceinte. Pourtant, tu as ce doute, qui a enflé avec les paroles de Jaesun, qui continue de s’insinuer en toi. « De toute façon, même Lauri n’en veut pas et me laisse seule, hors de question que j’avorte. » Ta voix se fait plus assurée maintenant parce que tu sais que tu ne tueras jamais ce petit être qui grandit en toi. « Donc, on sera deux, mais ce bébé aura le meilleur des parrains qu’il soit. » Tu adresses un grand sourire à ton cousin. Lauri n’est pas encore au courant, tes parents non plus et tu as déjà choisi le parrain. Tu ne veux personne d’autre que lui pour être le parrain de ton premier enfant. Tu sais qu’il sera parfait dans ce rôle. Tu t’approches, un peu hésitante, de Jae et le prend dans tes bras. Tu murmures alors à son oreille. « Merci. Merci de t’inquiéter pour moi Jae. » Tu resserres ta prise sur son corps en espérant qu’il comprendra que tu es assez grande pour gérer la situation toute seule et que pour le moment, t’as pas envie de penser à ce qui arrivera ou n’arrivera pas avec Lauri.

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La conversation tournait en rond et ça agaçait Jaesun. Peu importait ce qu’il disait, Juline avait toujours réponse à tout et ses réponses ne plaisaient pas au plus jeune. Il ne parvenait pas à accepter cette situation mais le dire à Juline ne semblait faire aucun effet. Elle paraissait aveuglée par son amour, incapable de voir à quel point sa relation était malsaine. Du moins, c’était ce que Jaesun pensait et à ses yeux, il fallait être complètement siphonné du bulbe pour accepter ça. Peut-être était-il trop jeune pour comprendre ce genre de relation, ou pas assez soumis pour accepter d’être traité ainsi ? Après tout, chaque personne réagissait différemment et là-dessus, sa cousine et lui avaient des avis totalement différents, pour une fois. C’était étrange de se disputer avec Juline. Ils s’étaient toujours bien entendus, jamais d’accrocs trop importants entre eux mais ce soir là, Jaesun n’avait pu se retenir. Ça le blessait de voir les larmes dans les yeux de celle qui avait toujours tout fait pour le protéger mais ses nerfs avaient lâché.

Même s’il n’acceptait pas la situation, jamais Jaesun ne laisserait sa cousine seule pour élever ce bébé. Il n’y connaissait rien mais il était prêt à tout pour la soulager un peu. Au fond de lui, il savait parfaitement que Lauri ne serait pas présent comme un vrai père était censé l’être s’il restait avec sa femme. Comment expliquer à sa conjointe qu’on venait d’avoir un bébé avec une autre femme et qu’il fallait être avec à chaque instant ? A moins d’avoir une femme très compréhensive – et sûrement un peu conne – c’était impossible. Lauri serait forcément absent. « J’espère pour toi qu’il saura faire les bons choix » dit-il faiblement. Il n’en pouvait plus de cette ambiance entre eux. Oui, il l’avait créée, oui il l’avait engueulée et non il ne regrettait pas et pensait toujours la même chose. Mais pour ce soir, c’était suffisant. Juline ne comptait pas avorter, Lauri ou pas dans sa vie ; et Jaesun sentit son cœur se serrer à l’idée que le petit être à venir puisse être malheureux. Il n’avait pas demandé à naitre dans une situation compliquée, lui ne méritait pas la haine de Jaesun. Seul Lauri aurait ce privilège. Perdu dans ses pensées, Jaesun releva les yeux à la mention du parrain. « T’essaies de m’amadouer en faisant de moi le parrain ? » Malgré lui, son sourire trahit sa joie. Parce que même s’il était furieux contre cette relation adultère, voir que sa cousine lui faisait confiance pour le nommer parrain le remplit de bonheur. « Ça marche en plus. Traitresse… » Doucement, Jaesun resserra ses bras autour du corps fin de sa cousine. Impossible de rester fâché longtemps. Elle était une de ses plus grandes faiblesses. « Je t’aime Juline et je supporterai pas que tu puisses souffrir… » Ses longs doigts passèrent lentement le long du dos de sa cousine avant de la forcer à se reculer pour qu’il puisse la regarder. « J’aimerais vraiment me tromper tu sais. J’aimerais qu’il te choisisse et tout… J’ai juste pas confiance en lui. » Sa voix s’était radoucie, il voulait qu’elle comprenne qu’il n’avait rien contre elle ou même le futur bébé. « Je serais ravi d’être le parrain. Et que l’autre con fasse son boulot ou pas, je ferai tout mon possible pour être un soutien pour toi. » Si l’idée que Juline puisse avoir un enfant avec Lauri l’avait rebuté, accueillir cet bébé ne lui déplaisait pas. La seule tâche au tableau était un père qui ne lui inspirait aucune confiance. Jaesun était normalement une personne douce et aimante, ce bébé serait choyé dans ses bras. « Comme ça je pourrais m’entrainer pour devenir père » dit-il en riant exagérément. Il était trop jeune mais il savait qu’il aurait un enfant plus tard. Il en adopterait un qu’il finisse avec un homme ou une femme. L’important pour lui était qu’un enfant abandonné ressente le même amour que lui avait pu avoir en rejoignant les Chesnais. « Même si c’est un petit mec tu m’autoriseras à lui acheter une couronne de fleurs ? » Au fond, Jaesun voulait une petite fille. Il se voyait déjà lui mettre des robes et des barrettes à paillettes partout dans ses jolies cheveux. « Maintenant, je vais prier pour qu’il prenne tout de sa mère ce gosse. » Il n’y connaissait rien en religion et fit un signe de croix hasardeux, regardant vers le ciel. « Pitié, Dieu tout puissant des enfants, si vous m'entendez, faites que ce bébé soit tout comme sa maman et pas comme son papa. Oh et puis, que ça soit une fille aussi. S’il vous plait. Voilà. Merci Dieu. » Prenant un air con, il regarda Juline et lui fit un bisou sur la joue. « Désolé d’avoir crié. Tu me pardonnes ? » Il ne demandait pas pardon pour ses mots mais pour sa façon de les avoir dits. Il avait été un peu trop sec et sa cousine ne méritait pas qu’on lui parle ainsi.

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