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Echanges autours d'une tasse

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MessageSujet: Echanges autours d'une tasse Echanges autours d'une tasse Empty16/5/2016, 20:13

    En cette fin d’après-midi de mai, je viens de rendre mon service. Il est plutôt rare que je parte tôt le soir, et je compte bien en profiter pour me changer les idées. Plus les années passent à Paris, et plus je me dis que c’est une drôle de ville. Je pèse souvent les « pour » et les « contre » de vivre ici, et c’est difficile de trancher. Pourquoi Paris ? Pourquoi ne pas être resté à New York, ou Stockholm, ou Madrid ? Non, Paris me ramène toujours à elle : il semblerait que son attraction soit plus magnétique que contextuelle. J’ai beau détester le parisiens et leurs manières hautaines qu’on ne voit nulle part ailleurs, je sais apprécier une belle ville qui respire l’histoire. Une ville qui a vécu des siècles sans jamais plier.

    Ainsi, habillé de mon uniforme du zoo -en ayant pris soin de retirer toute marque visible du nom de mon travail, bien sûr-, je me promène dans les rues, incognito. Comme j’aime être un individu parmi les autres, qu’on arrête pas en passant pour poser des questions sur tel ou tel contrat. C’est pourtant ce qui devrait se passer si j’étais Natanael Blondel, le fils de Julia Maxwell. Sauf que je refuse d’être fils de. Seulement moi-même, et c’est suffisant, croyez-moi !

    J’aurais très bien pu m’arrêter au Starbucks Coffee du coin, m’y installer et ne rien faire… Mais alors que je me dirige machinalement vers cet endroit que je connais, mon regard se pose sur une enseigne que je n’ai jamais vue avant. J’ai du mal à déterminer s’il s’agit d’un salon de thé, d’une bibliothèque, ou d’un café… Ou des trois à la fois ! En tout cas, c’est un endroit où l’on sert du café, et c’est ce que je recherche.

    Ma main dégage une mèche un peu trop rebelle de mon regard quand je pousse la porte, faisant retentir une petite clochette d’alerte destinée au propriétaire. L’endroit ne grouille pas, mais il faut avouer qu’il y a quand même un peu de monde, assis un livre à la main, avec de quoi s’abreuver. Je m’avance silencieusement dans une allée, pour aller me poser au comptoir. Je n'ai pas franchement envie de prendre un livre, mais il est toujours temps pour un bon café noir. J’espère qu’il sera bon.

    « Un café noir, s’vouplait. » Dis-je au gérant après l’avoir vaguement salué d’un geste de la tête. Ou devrais-je dire « gérante » ? Elle n’est pas bien vieille, en tout cas elle n’a pas 30 ans, c’est certain. Ses longs cheveux clairs et ses yeux gris bleu lui donnent un certain charme. Le macho que je pourrais être aurait bien aimé lui dire ô combien il admire une femme d’être gérante… Mais il a préféré se taire pour l’instant. J’ai bien dit « pour l’instant », ne nous emballons pas.

    « C’est un bien bel endroit que vous possédez là » finis-je par dire lorsque mon café noir -encore un peu trop transparent pour moi- est posé devant mon nez. Je le laisse un peu reposer, des fois qu’il devienne plus noir en refroidissant : sait-on jamais.

    « Vous avez de la chance, des locaux libre dans le quartier, ça ne court pas les rues ! » Fais-je en prenant l’air d’un fin connaisseur -ce que je ne suis pas vraiment, avouons-le, mais je suis d’humeur taquine. Je reste cependant très sérieux, comme à mon habitude.

    Mes yeux parcourent les étales, la décoration, les gens… Je laisse un long silence s’installer pendant ma contemplation. Je me demande comment on peut vivre et faire vivre un café avec un thème si spécifique et dormir dans un vrai lit le soir. A moins qu’il y ait un appartement au-dessus. « Vous logez sur place ? Désolé mais c’est épatant de voir une si jeune femme à la tête d’un endroit pareil ! » Ah voilà, on commence à reprendre ses bonnes -ou mauvaises à vous de choisir- habitudes ! Je me reconnais mieux ainsi.

    Ce qu’il y a de drôle quand je suis en tenue de soigneur, c’est que tout le monde me regarde de travers : bien l’inverse de quand je suis « fils de », avec un costume Chanel et que je sens le Yves Saint Laurent. Comment ça, vous n’aimez pas la fiente d’oiseau ? Je ne comprends pas, c’est tellement fin pourtant.
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MessageSujet: Re: Echanges autours d'une tasse Echanges autours d'une tasse Empty16/5/2016, 22:19

Le café des gens heureux quand elle avait enfin apposé l'enseigne de son café, le triste jour d'anniversaire de la mort de son meilleur ami, elle avait enfin eu l'impression que sa vie prenait un tout autre sens, que le wagon de sa vie se remettait enfin à rouler correctement et que désormais, elle serait bien trop occupée pour laisser son esprit vagabonder vers des pensées lugubres et tristes. Désormais, elle réussit à se lever le matin, sans se dire que le fantôme d'Alois flirterait avec son esprit. Le matin, lorsqu'elle dépose un pied sur le sol de son appartement parisien, elle se sent bien. Elle se sent à sa place, et elle n'a plus l'impression d'étouffer comme elle le faisait après que le médecin l'ait appelé pour lui annoncer le décès de celui qu'elle considérait être l'homme de sa vie. Ce jour tourne souvent dans sa tête, comme une scène d'une série qu'elle connaît par coeur, comme une mélodie qu'elle fredonne à tue-tête. Chanson qu'elle préférerait oublier.

Oublier, ce qu'elle a fait quand elle est partie, quand son avion s'est envolé en direction des terres d'Irlande, ce qu'elle a fait quand elle a arrêté son abonnement téléphonique pour ne pas avoir des pulsions qui la ramènerait à la dureté de la vie Parisienne. Vie qu'elle a fuit à l'embûche la plus terrible de sa vie, pourtant, elle aurait pu surmonter tout ça, mais elle, elle a préféré faire son deuil loin de tout ça, flirtant avec une irlandaise dans un pub devant sa pinte de guiness, finissant dans le lit d'un Amstellodamois tellement défoncée qu'elle se demandait le lendemain où elle était, donnant de faux-espoirs à un espagnol. Trois années loin de la vie Parisienne, morne et détestable. Vie qu'elle avait reprit après avoir décidé qu'il était temps d'affronter ses démons. Démons qu'elle avait combattu vaillamment en ouvrant ce café dont elle est si fière. Elle ne pensait pas qu'il marcherait aussi bien, le succès était tel qu'elle se prenait à faire des heures supplémentaires pour le bon plaisir de ses clients réguliers. Clients réguliers qu'elle tente tant bien que mal de satisfaire, même si parfois l'envie n'est pas là, même si parfois, elle aimerait qu'Alois pousse la porte du café en rigolant comme un demeuré comme il le faisait si bien quand il était encore là, et qu'il était bien trop fier de lui raconter avec quel garçon il avait couché la veille. Mais rien n'y fait, alors elle se jette à corps perdu dans le travail.

« Laisse, je te l'offre ça me fait plaisir Amanda. » Un sourire commercial sur le visage, elle voit le visage de sa cliente qui s'illumine et cela lui donne ce baume au coeur pour lequel elle s'est levée le matin. Elle fait signe à l'une de ses plus fidèles clientes qui vient de quitter le café et elle s'active pour servir la bière d'un client qu'elle avait presque oublié tant la discrétion est son maître mot à cet homme plongé dans son livre. Se pressant pour lui ramener sa boisson alcoolisée, elle tourne la tête quand elle entendait les clochettes qui résonnent et sourit à son nouveau client qui vient de s'installer au bar. Étonnant pour un nouveau client, mais elle ne lui en tient pas rigueur, après tout, discrétion et respect sont ses maîtres mots. « Un café noir, s’vouplait. » son sourire s'agrandit alors et elle répond simplement « Tout de suite monsieur ! » de son air guilleret comme à son habitude, elle s'active alors autour du percolateur, attrape le speculoos qu'elle dépose sur la coupelle et elle dépose la boisson chaude devant son client avant d'annoncer « 2 euros s'il vous plaît. » Mais avant qu'elle ne puisse disparaître pour laisser à cet homme le soin de déguster son café, il l'interpelle en lui vantant la beauté de l'endroit. Ce genre de compliment lui va toujours droit au coeur, et elle prend place sur la chaise haute qu'elle vient de tirer pour lui répondre « Je vous remercie, il est vrai que j'y ai mis beaucoup de coeur. » De coeur, de temps et de passion qu'elle aimerait rajouter, mais dont elle s'abstient de préciser. Ses remarques qu'elle trouve un peu trop personnelle lui font froncer les sourcils mais elle se retient de tout commentaire désobligeant de peur que cet homme à l'allure débraillée ne porte préjudice à son établissement « Oui j'ai eu beaucoup de chances, à vrai dire, je suis sur le coup depuis un petit moment. » Toujours mentir, arrondir les angles. Cela faisait bien longtemps qu'elle était sur le coup mais moins que ce qu'elle ne voulait prétendre néanmoins. Elle l'admire presque du coin de l'oeil quand il dépose son regard un peu partout, peu de nouveaux clients semblent autant intéressés par l'endroit et elle se sent presque fière d'avoir combattu contre sa mère pour faire valoir ses passions. Elle se lève pour se servir un diabolo violette avant de revenir quand elle entend la voix de l'homme qui flirte avec l'air. « Vous logez sur place ? Désolé mais c’est épatant de voir une si jeune femme à la tête d’un endroit pareil ! » Elle tente de ne pas perdre patience aux vues de ses questions assez personnelles &laquo Non, je ne vis pas au dessus, néanmoins je loue le studio aux touristes, ou aux personnes désireuses de passer quelques jours dans la Capitale. Merci pour le compliment quand même. » Elle sirote un peu sa boisson avant de serrer le poing pour calmer ses nerfs « Vous êtes peut être intéressé par le studio ? Vous souhaitez savoir s'il est libre ? Et bien non. » Oups, un peu trop franche, un peu trop sèche mais elle ne s'excuse pas. Elle n'en a pas envie à vrai dire, peut-être après, peut-être plus tard ou non.
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MessageSujet: Re: Echanges autours d'une tasse Echanges autours d'une tasse Empty29/5/2016, 19:05

A l’évidence, elle y a mis tout son coeur. Je m’attendais à ce qu’elle me le signale, bien que ce ne soit pas le but de ma question. Est-ce que ma question a un but, au fait ? Pas vraiment non plus, juste celui de vouloir paraître beaucoup trop curieux. Il faut bien tenter d’occuper ses journées. Le plus drôle pour moi est de voir la réaction des gens quand je pose des questions indiscrètes. Vont-ils jouer le jeu avec humour, ou se braquer et répondre sèchement ? Dans les deux cas, je trouve ça passionnant.

« Non, je ne vis pas au dessus, néanmoins je loue le studio aux touristes, ou aux personnes désireuses de passer quelques jours dans la Capitale. Merci pour le compliment quand même. »

Il semblerait que mon interlocutrice soit plutôt de ces gens qui se braquent à la moindre remarque. Voilà qui est intéressant. J’observe d’un oeil distrait le café noir qui ne m’inspire pas des masses confiance. Mais ne faisons pas la fine bouge avant d’avoir goûté. Encore un petit moment à reposer dans sa tasse, peut-être qu’il me donnera envie ensuite. Qui sait.

«Vous êtes peut être intéressé par le studio ? Vous souhaitez savoir s'il est libre ? Et bien non. »

Je laisse échapper un petit rire cynique à son attention. Il semblerait que j’ai visé juste. Il y a des fois où je cible mes questions embarrassantes un peu au hasard, et d’autres fois où je comprends que certains sujets peuvent être plus sensibles que d’autres. En l’occurence, le fait d’être une femme dirigeante dans ce monde où l’homme n’est qu’un goujat qui n’aime les femmes que dans son lit… n’est pas toujours des plus facile. D’où ma cible évidente.

« Oh non, loin de moi cette idée. » Fais-je simplement en me décidant à goûter au breuvage noir. Amer, un peu trop dilué à mon goût. Mais pour sa défense, j’ai l’habitude d’en boire de bien plus prestigieux. Je cache ma mine dégoûtée avec talent, comme je sais si bien le faire, puis continue : « En fait, je n’aime pas les gens, ni les cafés. Donc habiter ici, trop peu pour moi. »

Je n’en ai pas fini. J’aime lancer les débats avec des jeunes gens vigoureux, surtout lorsque ce sont des jeunes femmes victimes de leur société. Vu de l’extérieur je passe forcément pour un misogyne ignoble. Pourtant je suis le contraire. J’aime jouer ce rôle pour apprendre à connaitre des personnes fortes d’esprit, prêtes à tout pour défendre leurs valeurs. Et en cette femme que je ne connais pas du tout, je vois un potentiel d’éthique et de force naturelle.

« Je pense juste qu’une femme à la tête d’un café ne devrait pas exister. »

Je n’ai plus qu’à rester assis là, tranquillement, à siroter ce café que je ne peux pas apprécier, mais dont le goût est assez supportable quand je sais qu’elle risque de me balancer des tas d’arguments alléchants pour me consoler.

Ce qui est adorablement amusant, c’est que je travaille pour ma mère, dans un milieu où la femme est reine, et les hommes non pris au sérieux. Et c’est pourquoi ce jeu me plait tant. Voyons jusqu’à quel point je pourrais jouer.

« Dans notre société, je veux dire. Je n’ai jamais croisé de barWOMAN sur une offre d’emploi. C’est affligeant n’est-ce pas ? »
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