Nobody can just disappear like that…
Alexandre & Maxine

Cela faisait un peu plus de trois semaines que Maxine avait passé la nuit dans son lit, enfin la nuit… ce n’était pas vraiment le bon mot. Il s’était douté qu’elle se ferait discrète sans vraiment savoir pourquoi, mais il le sentait. Et ça n’avait pas manqué. Disparue de la circulation et lui n’avait qu’un prénom pour la retrouver. Parce qu’il était bien décidé à la retrouver. La première étape, il avait chopé le connard qui avait voulu embarquer Max le soir où elle était restée finalement avec lui. Après quelques menaces, il avait réussi à récupérer le numéro de la blonde. Il s’était évidemment fait complètement ignoré. Il avait été fâché, avait laissé faire durant quelques jours. Et puis, ne la voyant plus du tout dans le quartier alors qu’elle y passait souvent en temps normal commença à l’inquiéter. S’il était juste un coup en passant, elle serait revenue dans le coin. Peut-être qu’elle avait des ennuis, elle semblait être douée pour s’en attirer. Alors après la colère, l’inquiétude l’emporta et il se mit à faire le tour des endroits de débauche de Paris. Les premiers jours, il s’était presque convaincu qu’il allait faire la fête… et puis à force de demander si une jolie blonde était dans le coin, il s’était fait à l’idée. Il était assez mordu pour s’inquiéter pour elle et vouloir la retrouver pour être sûre qu’elle allait bien. Après trois semaines à tourner en rond et n’avoir toujours aucune nouvelle, il ne savait clairement plus quoi faire. Il avait laissé des messages sur son répondeur et envoyer des textos, mais n’avait jamais aucune réponse. Elle allait définitivement le rendre fou. Et puis il eut une illumination en fin d’après-midi un jour. Il se rappelait d’une conversation qu’il avait eu avec elle alors qu’elle était en mode adorable un soir, un endroit où elle aimait aller se ressourcer, la petite ceinture. Ce tronçon de rails abandonné, loin de la ville mais au milieu de la ville et qui en faisait le tour.

Bien décidé à en faire le tour s’il le fallait, il alla se renseigner un peu, quels tronçons étaient les plus tranquilles. Et puis il y alla. Il marcha des heures. C’était beau. Il était venu quelques fois, mais jamais bien longtemps. Il comprenait qu’on puisse vouloir se balader par ici, c’était calme et si proche de la ville. Par contre, il espérait pas devoir en faire le tour complet, ça prendrait des heures et des heures… et puis il finit par l’apercevoir, enfin il pensait que c’était elle. Même démarches, même chevelure blonde, même silhouette… elle marchait très lentement sur les rails, comme perdue dans un autre monde. Il accéléra un peu le pas. Il avait soudainement envie de la voir, la toucher… et il finit par l’appeler. "Max ! Arrête-toi steplaît." Il finit par la rejoindre. Elle avait l’air étonnée. Logique dans le fond. "Tu aurais juste pu me dire que tu étais encore vivante plutôt que de me faire crapahuter à travers Paris ?" Et puis baissa les yeux sur son visage. Il fronça les sourcils. Elle était marquée. Choqué, la colère dut se lire dans ses yeux. Mais son geste ne reflétait aucune colère, il monta doucement une main à son visage pour dégager ses cheveux. On l’avait frappée, il n’avait aucun doute sur le sujet. Ce n’était pas une chute ou une autre excuse bidon, c’était une trace de coup. Il bossait dans un bar depuis assez longtemps pour le savoir. Il parla d’une voix douce bien que chargée d’une trace de colère contre le connard qui avait osé lever la main sur une femme. "Seigneur Max… qu’est-ce qu’il t’es arrivé ? Je vais aller lui péter les dents, on touche pas à une femme."

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Alexandre & Maxine

Presque un mois s'est écoulé depuis la dernière fois que Maxine a vu Alexandre. Depuis qu'ils ont couché ensemble, et qu'elle a pris la fuite. Depuis, elle n'est plus retourné dans son quartier, n'a pas cherché à le revoir, n'a pas répondu à ses appels. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui lui manquait. Elle se demande d'ailleurs comme il a eu son numéro. Mais elle sait que ce n'est pas une bonne idée. Leur relation, si relation il y a, est vouée à l'échec. Maxine ne veut pas lui faire de mal, elle ne veut pas qu'il souffre. Et pourtant, elle sait que s'il se passe quelque chose entre eux, ce sera un passage inévitable. Parce que Maxine est comme ça. En se détruisant, elle détruit n'importe qui qui l'approche de trop près... Alors plutôt que de prendre le risque, elle préfère ne rient essayer du tout, quitte à taire les sentiments naissants – même plus que naissants, plutôt bien installés – pour lui. Durant ces dernières semaines, la blonde a essayé de le faire sortir de sa tête et de son cœur. Oh oui elle a essayé de l'oublier, d'oublier son existence et la nuit qu'ils ont passé ensembles. En vain. Quand elle rencontre un gars, elle ne peut s'empêcher de penser au brun. Quand elle est en bande, son esprit dérive, à se demander ce qu'il fait, avec qui il est, sur quelle nana il a jeté son dévolu. Et ça lui fait mal. Depuis Alexandre, Maxine n'a pas couché avec un seul mec. Cette situation la bouffe de plus en plus, mais tant pis. Elle sait qu'elle a pris la bonne décision.

Besoin de calme, la blonde a décidé de se rendre dans son endroit préféré. En fait, elle y a quasiment passé toute la semaine. Besoin de faire le vide, au calme, et d'être seule. Le fait est que tout va de travers dans sa vie en ce moment. Enfin, encore plus que d'habitude. Et autant dire qu'elle ne pensait pas que cela pouvait être possible. Remontant ses lunettes de soleil sur sa tête, Maxine touche sa joue gauche. Une grimace étire instantanément ses traits. Le bleu qui a pris place est plus douloureux qu'elle ne l'aurait pensé. La blonde inspire un grand coup, ferme les yeux. Retient sa respiration le plus longtemps qu'elle le peut. Puis, elle se lève, commence à marcher le long des rails, jouant à l'équilibriste, fredonnant une chanson qu'elle aime bien. Elle ne pense à rien, et en même temps elle pense à plein de trucs. Là, elle se demande si elle serait capable de s'allonger sur les rails et y rester si un train surgissait de nul part. Aurait-elle assez de courage pour faire un truc pareil ? Est ce que quelqu'un remarquerait seulement sa disparition ? Combien de temps cela prendrait-il avant qu'ils ne retrouvent son corps ? Et elle continue de fredonner, un sourire sur les lèvres alors qu'elle marche sur la pointe des pieds en les plaçant l'un devant l'autre sur les rails, écartant les bras pour garder une certaine stabilité.

Et de manière soudaine, elle s'arrête net. Une voix vient de prononcer son prénom, au loin, derrière elle. Et pas n'importe quelle voix. Ce timbre, elle le reconnaîtrait entre mille. Son cœur s'emballe alors qu'elle se tourne lentement. Elle l'observe arriver, un air étonné peignant ses traits. Elle ne s'attendait pas à le voir. Surtout ici. Elle ne comprend pas ce qu'il fait là. Et elle n'a pas le temps de dire quoique ce soit qu'il reprend la parole. Maxine l'observe, intriguée, surprise, les pupilles dilatées. Elle a l'impression d'halluciner. C'est peut être le cas d'ailleurs, avec ce qu'elle a sniffé...  Mais non, au fond d'elle, la jeune femme sait qu'il est bien là.

Et puis quand il fixe la marque sur son visage, elle n'a plus aucun doute. Le brun fronce les sourcils, avant de lever une main vers elle. Instinctivement, Maxine se crispe, serre les paupières et a un mouvement de recul. Quand elle se rend compte qu'il se contente de dégager quelques mèches de son visage, les muscles de la blonde se détendent. « Je vais bien. » Elle repousse la main d'Alexandre, tente de sourire. Le fait est qu'elle ne va pas si bien que ça mais.. ça ne change pas de d'habitude pas vrai ? Rapidement, elle ajoute « J'suis tombée, c'est rien. » avant de se détourner d'Alex et rejouer à l’équilibriste.

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Alexandre & Maxine

Il avait vraiment galéré pour retrouver cette nymphe blonde qu’il avait dans la peau. Il avait tourné dans Paris durant des jours et puis voilà que ses recherches payaient. Il voulait juste s’assurer qu’elle aille bien. C’était du moins ce qu’il pensait, ce qu’il s’était convaincu. Mais en la voyant, un léger doute s’immisça. Il l’appelle, se rapproche, lui reproche un peu de ne pas lui avoir répondu et puis voit la trace de coup. Il monte doucement sa main vers son visage. Il la voit se crisper, avoir un léger mouvement de recul. S’il n’avait pas été certain qu’elle se soit fait frappé, ce réflexe l’aurait convaincu. Il lui demande qui lui a fait ça avec la promesse de lui casser la gueule. Elle dit aller bien en repoussant sa main. Son sourire sonne faux. Elle dit être tombée et puis se détourne pour se remettre à marcher sur les rails. Il secoue la tête et soupire doucement. Il a remarqué d’autres choses aussi. Le fait qu’elle soit extrêmement pâle. Ses pupilles dilatées à l’extrême. Elle est défoncée, mais y’a pas que ça. Il fait quelques pas pour la rejoindre et prend sa main doucement. "Max, me prend pas pour un idiot. C’est une marque de coup, pas une chute." Il l’attire doucement à lui et dépose un baiser sur son front. Geste tendre qu’il n’a pas pu s’empêcher d’avoir. Il ne sait pas dans quel merdier elle s’est fourrée ou est depuis longtemps, mais il n’est pas question qu’elle se fasse frapper à nouveau. Il y a bien des choses qu’il ne supporte pas, mais la violence, surtout envers les femmes et les enfants, est certainement celle qu’il supporte le moins. Elle était belle, malgré la trace bleutée sur son visage, les traces de fatigues et de drogue sur son visage. Il faudrait vraiment qu’il pense à lâcher l’affaire, il savait d’avance que cette fille allait lui attirer des ennuis. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher, c’était plus fort que lui.

Il garda sa main dans la sienne et lui sourit. "Si tu veux pas en parler, fine. Mais me mens pas, pas sur ça." Il ne se faisait pas d’illusion sur le fait qu’elle allait lui mentir et sûrement pas qu’une fois, mais c’était comme ça. Il devait déjà avoir accepté l’idée vu qu’il était là. "Tu m’as fait crapahuter à travers tout Paris… mais j’t’ai trouvée. C’est beau, j’comprends que tu aimes ces coins." Il lui sourit. Alex voudrait revoir ce sourire insolent sur son visage, ce sourire un brin insouciant malgré le fait qu’il soit aussi un brin désabusé. "J’te propose deux trucs. On va manger un truc dans un ptit café pas loin d’ici ou on se pose et tu me racontes ce qui va pas. J’suis pas complètement con Max, j’sais que t’as des emmerdes. J’peux p’t’être t’aider…" Il le souhaitait vraiment. Il aurait voulu juste la ramener chez lui pour la désintoxiquer et la soigner, mais bon, il ne peut pas vraiment juste la mettre sur son épaule et rentrer.. enfin il pourrait, mais c’était sûrement pas la bonne tactique avec une femme du genre de Max. Et puis s’il pouvait éviter de se faire inculper pour enlèvement… "Tu m’as manqué et j’me suis inquiété ma belle." C’était la vérité, pure et simple. Il savait pas pourquoi. Comment. Quand. Mais c’était juste ce qui se passait. Il était croché, bien hameçonné.

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Alexandre & Maxine

Il est là. En chair et en os devant elle. Après trois semaines à l'avoir évité, il l'a retrouvée. Maxine réalise à peine ce qu'il a dit. Qu'il l'a cherché dans tout Paris. Elle ne comprend toujours pas pourquoi. Pourquoi s'intéresse-t-il à elle ? Pourquoi elle ? Ça lui échappe totalement. La blonde finit par se détourner de lui, entamant à nouveau son jeu d'équilibriste sur les rails. Elle est défoncée, plane pas mal, et elle aurait voulu qu'Alexandre ne la voit pas dans cet état. Parce que, Maxine, elle ne s'est pas contentée de fumer des joints aujourd'hui non. Elle a inhalé de la poudre blanche, juste avant de se rendre ici. Et si les effets sont immédiats, elle sait que ça ne dure pas longtemps. Et elle veut tout, sauf qu'Alexandre soit dans les parages lorsque ce moment arrivera. Lorsqu'elle reprendra pied dans la réalité et qu'elle perdra alors le contrôle...

Alors, elle raconte un bobard. Encore et toujours. Affirme qu'elle est tombée, que ce n'est pas un coup qu'on lui a porté. Mais le brun n'est pas dupe, et il comprend en une fraction de secondes que Max ment. Alexandre s'approche, prend sa main dans la sienne. Ce simple contact électrise totalement la blonde alors qu'elle s'arrête de faire le funambule. Alexandre l'attire vers lui, dépose un baiser léger sur son front. Maxine esquisse un léger sourire. Il lui a manqué. Affreusement. Plus qu'elle ne le pensais. Plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Laissant sa main dans la sienne, elle resserre ses doigts autour, l'air de rien alors qu'elle plonge ses yeux dans les siens. « J'veux pas qu'tu sois mêlé à tout ça. Je vais bien. J'ai cherché la merde comme toujours. Fallait bien que ça arrive. » Nouveau sourire, pour essayer de le rassurer. Le fait est que Maxine ne s'attendait pas à subir des violences. Il ne s'agit peut être que d'une gifle, mais elle ne l'a pas vu venir. Ni les suivantes. Pourtant, ça ne l'a pas empêchée de continuer à être la pire des garces et à provoquer son « époux ». Malheureusement pour lui, la jeune femme marque assez facilement. Alexandre change de sujet. Et si Max lui est reconnaissante de ne pas insister sur le pourquoi du comment, au fond elle aimerait pouvoir se confier. Mais comment lui dire tout ça ? Et surtout, lui avouer être mariée ? Il ne comprendrait pas. Ne voudrait sûrement plus la revoir. Mais n'est ce pas ce qu'elle voulait ? Qu'il lâche l'affaire ? Peut être que c'est le meilleur moyen pour... Le cerveau de Maxine carbure à toute allure. La voix d'Alexandre lui fait reprendre pied dans l'instant présent, chassant ces questionnements de son esprit. Le brun la prend de court. Et quand il affirme qu'elle lui a manqué, le cœur de la belle s'emballe un peu plus. Maxine l'observe sans vraiment le voir, hésitant entre ce qu'elle veut faire et ce qu'elle doit faire. Au fond, elle voudrait juste se retrouver dans ses bras, se sentir protégée. Coller ses lèvres aux siennes et ne plus le quitter. Et de l'autre, savoir qu'il l'a cherchée, qu'elle lui a manqué la fait anormalement flipper. La blonde n'a pas l'habitude de ce genre de relation. Elle ne sait pas, ne sait plus comment on fait, la marche à suivre. Elle voudrait lui dire à quel point il lui a manqué aussi, à quel point elle n'a cessé de penser à lui. Que c'est nouveau pour elle, qu'elle ne sait pas comment agir, qu'elle ne sait pas quoi faire. Qu'elle est totalement paumée... Maxine finit par se détacher et, passant une main sur le visage, tient un tout autre discours. « Pourquoi ? Hein ? Pourquoi ? Comment j'peux te manquer ? Tu m'as vu ? T'as vu comment je suis. T'as vu ce que je suis. J'suis une traînée Alexandre. Qui passe son temps à se foutre en l'air. Un électron libre et j'emmerde le monde parce que je le hais. » Maxine ne tient pas en place, faisant les cent pas. Elle ne réalise même pas qu'elle a prononcé le prénom du brun dans son intégralité malgré le fait qu'il déteste ça. Ou alors peut être que si, et elle joue encore une fois la carte de la provocation. Allez savoir.

La jeune femme jette un œil vers Alex et son cœur tambourine encore un peu plus. Elle voudrait comprendre. Comprendre pourquoi quelqu'un comme lui s'intéresse à quelqu'un comme elle alors qu'elle ne cesse de le repousser, qu'elle fait tout pour qu'il lâche l'affaire. Maxine, c'est la déchéance à l'état brut. Et elle ne veut pas entraîner Alex dans sa chute.

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Alexandre & Maxine

Il pensait vraiment qu’elle allait continuer à lui mentir, mais non. Elle dit la vérité. Enfin, elle ne lui raconte rien, mais elle lui dit qu’elle veut pas qu’il y soit mêlé et puis elle avait cherché la merde, la suite était logique. Il secoue la tête, la violence n’est une réponse logique dans aucune situation. Et puis il essaie de voir si elle ne voudrait pas se nourrir un peu et se confier et puis lui avoue finalement qu’elle lui a manqué. Il peut voir la surprise sur ses traits, alors il l’observe un peu mieux. Il n’y a pas que cette marque sur sa joue, il remarque les pupilles bien trop dilatées et les yeux légèrement rouge. Elle est défoncée. Mais elle ne reste pas trop longtemps près de lui, elle se détache et puis elle s’emballe. Elle veut savoir pourquoi et puis s’enfonce plus bas que terre. Elle se traite de traînée, avoue qu’elle se fout en l’air non stop, qu’elle emmerde le monde et le hait. Il l’observe tandis qu’elle tourne en rond. Le fait qu’elle ait prononcé son prénom complet n’est pas vraiment ce qui le marque le plus. Il l’observe en silence un moment. Cette meuf est vraiment chiante. "Si tu étais vraiment juste tout ça… tu profiterais du fait que je m’intéresse à toi pour me prendre de l’argent ou juste profiter un moment d’un toit ou de régler tes problèmes." Il hausse les épaules. "Mais non, à la place, tu veux me repousser loin de toi. Tu aurais peur de me blesser, Max ?" Il sourit en coin. Elle veut jouer la carte de la provocation ? Il peut aussi.

Pourquoi il s’intéresse à elle ? Elle est perdue et il a l’impression de pouvoir l’aider un peu. Et puis, il y a quelque chose d’indéfinissable entre eux. Ce n’est pas un coup de foudre non plus. Il l’a tout de suite désirée, parce qu’elle est belle, insolente et insaisissable. Elle a joué avec lui, il a joué avec elle. Se cherchant, s’emmerdant, profitant l’un de l’autre sans jamais aller plus loin. Peut-être bien que c’est ce jeu qui lui a permis de voir des facettes qu’il n’avait pas tout de suite vu. Peut-être bien que c’est ce qu’elle voulait inconsciemment. "Tu l’as pas joué très fine pour te débarrasser de moi en tout cas. Je t’aime bien Max et je laisse pas les gens que j’aime bien sombrer sans rien dire." Y’a une lueur pour elle, mais il est clairement pas sûre qu’elle ait envie de l’entendre. Déjà s’il se fait pas gifler d’ici la fin de la journée, ça sera un plus. "Tu d’vrais manger un truc avant de redescendre de ton nuage blanc." Il se doute de ce qu’elle a pris, il en est pas sûre, mais selon ce qu’il a vu de ses habitudes et son comportement actuel, il ne voit que ça, un peu de poudre blanche, cocaïne.

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Alexandre & Maxine

Maxine ne tient pas à en place. Elle a besoin de réponses. De réponses claires de la part d'Alexandre. C'est un flot de paroles qui sortent de sa bouche, sans discontinuer, sans qu'elle ne puisse vraiment l'arrêter. Se rabaissant, elle énonce pourtant la triste vérité. Dans le flou, ses pensées partent dans tous les sens, flot incessant qui brouille sa perception des choses. Alexandre prend la parole alors que Maxine tourne en rond. Elle ne le montre pas, et pourtant elle est attentive au moindre de ses mots. Quand il met sur la table ses possibles problèmes d'argent, la blonde ne peut s'empêcher de ricaner. Pivotant soudainement vers Alex, elle le fixe un instant avant de répondre à la volée « Mais j'ai pas besoin de d'argent ! J'ai tout sauf besoin d'argent ! Je suis l'aînée Deschamps Alexandre. Je vis dans le septième arrondissement ! » Maxine se passe une main dans les cheveux, instable. Elle ne se souvient pas si elle a un jour annoncé son nom de famille à Alex ou pas. Elle en doute franchement. Quoiqu'il en soit, les Deschamps ne sont pas inconnus dans Paris et le brun a forcément entendu parler d'eux à un moment ou un autre... Entre une mère qui passe souvent à la télé et un père qui est régulièrement en couverture des magasines financiers, difficile de passer à côté. La blonde pivote à nouveau, tourne le dos à Alex, ne sachant si de la stupéfaction ou non étire ses traits. Il ne doit sûrement rien comprendre à la situation. Pourquoi la fille Deschamps agit-elle comme elle le fait alors qu'elle vient de l'une des familles les plus riches de la ville, et que, par conséquent, elle ne manque sûrement de rien ? Personne ne peut comprendre. C'est un fardeaux que Maxine a choisi de porter seule. Mais une chose est sure, l'argent ne fait pas le bonheur...

Quand Alexandre évoque sa possible peur de le blesser, la blonde se fige. Il tape dans le mille comme à chaque fois. A croire qu'il peut lire en elle comme dans un livre ouvert. Maxine sert les poings alors qu'elle le laisse poursuivre. Quand il affirme vouloir l'aider, qu'il ne compte pas la laisser, la jeune femme ferme les yeux un instant, portant instinctivement une main au bleu sur son visage. Puis, elle finit par de nouveau pivoter vers le brun alors qu'il affiche un sourire. Elle ? Elle ne rigole pas. Visage impassible, sérieux au possible, elle s'approche vivement de lui pour lui faire face. « Oui. J'veux pas te faire de mal. J'veux pas te blesser parce que... » La blonde se tait, se mord l'intérieur de la joue pour retenir le flot de paroles qui s'apprêtait à sortir. Le fait est que, même si leur rencontre n'est que le fruit d'un pari stupide, Alexandre est la meilleure chose qui lui soit arrivée dans la vie ces six derniers mois. Mais elle ne peut pas avouer un truc aussi gros. Car ce serait se confier, baisser les armes, effriter sa carapace et ouvrir la porte à la véritable Maxine qui se cache, tapie dans le noir et qui aurait fondu en larmes depuis longtemps. Déjà qu'elle vient d'avouer qu'elle tient à lui alors qu'elle ne fait que le repousser depuis tout ce temps... « Tu ne me connais pas. Si tu savais, tu me laisserais en plan, sans te retourner. Crois-moi. Alors, rentre chez toi. Tu peux pas m'aider. Personne peut m'aider. » Son ton se veut plus doux, moins agressif malgré son visage fermé. Elle voudrait lui dire la vérité. Mais elle ne peut pas car si elle fait ça, la blonde sait qu'elle ne le reverra sûrement plus jamais. Ses pensées sont en contradiction avec ses mots. Maxine sent que les effets de ce qu'elle a pris commence à s'estomper. Suffit de voir ses sautes d'humeur en quelques seconde à peine. Passer d'un état euphorique à cet emportement est un signe suffisamment significatif. Elle aurait dû attendre avant de prendre sa dose. Sauf qu'elle n'aurait jamais pensé tomber sur Alexandre ici, et maintenant. En cet instant, elle voudrait reprendre un rail. Mais elle ne peut pas. Pas devant Alexandre. Elle ne veut pas qu'il aie cette image d'elle, même s'il est sûrement trop tard pour ça. Elle préfère encore qu'il s'imagine les choses plutôt que de les voir en vrai. « J'veux pas... j'veux pas qu'tu finisses par me détester. Alors, va-t-en. » Ou alors si. Peut être qu'elle préfèrerait qu'il la déteste plutôt que de s'attacher à un cas désespérée comme elle. Maxine ne sait pas. Elle ne sait plus ce qu'elle veut. Las, les épaules de la blonde s'affaissent alors qu'elle soupire. Lentement, elle se dirige vers le mur couvert de graffitis. Abattue, Maxine s'adosse contre avant de se laisser glisser au sol.

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Alexandre & Maxine

Elle est chiante à se descendre comme ça. Rien de vraiment étonnant dans le fond. Elle ne tient pas en place tandis qu’il se met à parler, tourne en rond. Elle est high, c’est une certitude. Elle se retourne et le regarde. Elle lui annonce qui elle est, l’aînée Deschamps, elle n’a pas besoin d’argent et vit dans le 7ème. Celle-là, il l’avait pas vu venir. Certes, il ne pensait pas qu’elle était complètement broke, mais là. Pourquoi une fille née avec une cuillère en or dans la bouche vient se détruire dans tous les quartiers les plus populaires voir les plus glauques de Paris ? La bonne société se met minable, c’est bien connu. Mais en général, ils le font entre eux, dans leur coin super huppé et ridiculement trop cher. Il ne savait pas qu’elle était une Deschamps, il n’avait jamais su son nom de famille, sûrement pour ça qu’il avait tellement galéré à la retrouver. Mais il s’en fout dans le fond et il décide de jouer la même carte qu’elle, celle de la provocation. Aurait-elle peur de le blesser ? C’est une solution qu’il voit il est bien décidé à découvrir s’il a raison. Elle confirme. Mais elle ne dit pas tout. Elle ne veut pas le blesser, pas lui faire de mal. Elle faillit donner une raison mais s’arrête à temps ou juste trop tôt. Et pourtant, pourtant elle n’a pas besoin de dire tous les détails pour qu’il s’en doute, qu’il sache dans le fond. Il ne sait pas exactement, mais il sait une chose, il compte pour elle. Peut-être d’une manière étrange, mais d’une manière. Et puis elle recommence à se descendre. Il la connaît pas. Il la laisserait en plan sans se retourner. Personne peut l’aider. Typique. Ça commence à l’agacer un peu.

Et puis elle lance qu’elle ne veut pas qu’il la déteste alors qu’il doit partir. Il hausse les épaules. Il la regarde aller s’adosser au mur couvert de graffiti et l’observe un moment. "J’pars pas. Va falloir t’y faire." Et puis il la rejoint et s’agenouille devant elle. Il saisit sa main. "On peut toujours être aider. Il faut juste le vouloir. Parce que si toi, tu veux pas du tout de mon aide, ça servira à rien." Il reste sérieux, il aime pas spécialement la voir comme ça, pas du tout même. "Et tu veux pas crever dans un coin." Ça, il le lit dans ses yeux. Il ne sait pas bien pourquoi mais elle a l’air d’avoir peur de demander de l’aide. Il se demande qui l’a frappée, pourquoi. Mille scénarios se dessinent dans sa tête mais aucun n’est satisfaisant. "T’as l’air de vouloir rester ici et de pas me suivre. Restons ici. Parle-moi, Max." C’est important pour lui la discussion. Il était prêt à l’aider, mais sans rien savoir il ne pouvait pas faire grand-chose. Par contre, si elle voulait qu’il se barre, elle allait devoir être convaincante, parce qu’il était bien décidé à rester dans le coin pour le moment.

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Maxine redescend de son petit nuage, comme le dit si bien Alexandre. Elle plane de moins en moins, les effets s’estompent et la réalité la rattrape bien trop rapidement. La gaieté qui l'avait enveloppée disparaît lentement, remplacée par une mélancolie mélangée à de la colère et de la détresse, mélange de sentiments bien trop incontrôlable. Max hausse le ton, avant de se radoucir, éternelles montagnes russes. Elle ne veut pas faire de mal à Alexandre, mais bien malgré elle, elle pourrait lui en faire. Déjà, rien que dans sa façon de lui parler actuellement. Ce n'est pas pour rien qu'elle le repousse sans arrêt. Elle ne veut pas qu'il regrette s'être approché d'elle par la suite. Mais surtout, sa plus grande crainte, c'est de devenir dépendante vis-à-vis du brun... Enfin... Encore plus qu'elle ne l'est déjà. Car si elle n'en montre rien, la blonde, elle a Alexandre dans la peau comme jamais personne auparavant. Et ça lui fout les jetons. Alors, elle se descend en flèche. Et pourtant, tout ce qu'elle dit n'est que pure vérité. Elle essaye d'ouvrir les yeux à Alexandre, même si ça la bouffe de l'intérieur encore et toujours plus. Contradictions constantes.

Finalement, Maxine va s'asseoir contre le mur recouvert de graffitis multicolores. La tête dans les genoux, elle se laisse submerger par le trop plein d'émotions même si aucune larme ne s'échappe. La blonde attend qu'Alexandre s'en aille. La laisse en plan. Surtout après ce qu'elle vient de dire. Ne vient-elle pas révéler être d'une famille tellement riche que c'en est indécent? Nul doute que ça crée un fossé encore plus important entre eux deux. Finalement, sa voix lui parvient. Il ne part pas, contre toute attente. Malgré tout ce qu'elle a pu lui dire. Maxine sent le brun s'approcher, se poser devant elle. Cependant, elle ne redresse pas la tête. Il lui saisit la main, la blonde frissonne. Comme à chaque fois qu'il la touche, un courant électrique parcourt tout son corps. Inconsciemment, la blonde resserre ses doigts autour des siens, comme un appel au secours silencieux, une réponse à ce qu'il vient de dire. Pourtant, son geste est en parfaite contradiction avec ce qu'elle s'apprête à dire. Relevant le visage, Maxine plante ses yeux dans ceux du brun. « P'tete bien que c'est c'que je veux. P'tete bien que j'veux me foutre en l'air. Mais que j'ai pas assez d'cran pour me tailler les veines alors j'prends des chemins détournés. » Les mots sont durs. Affreusement durs. Mais ils reflètent une part de vérité. Maxine n'a pas assez de courage pour se tailler les veines. La peur la tiraille dès qu'elle y pense. Alors, à la place, elle fait n'importe quoi. Se détruit à petit feu et rend la vie impossible à son cher « époux », espérant qu'il signe enfin ces foutues papiers avant qu'il ne soit trop tard... Mais au fond, peut être qu'elle tient plus à la vie qu'elle ne le pense après tout... Ses doigts se relâchent et finissent par s'extirper de ceux d'Alexandre. « Tu peux pas m'aider. Tu peux pas parce que... » Maxine s'arrête en pleine phrase, comme à son habitude. Elle hésite. Mais il veut qu'elle lui parle alors... n'est-ce pas le bon moment pour lui dire la vérité malgré les doutes et les craintes qui la tiraillent ? Surtout qu'il a vu la marque sur son visage et il n'est pas dupe...

La blonde s'installe en tailleur alors qu'Alex attend la suite. Son regard qu'elle détourne est fuyant. Elle a peur de sa réaction, mais si elle ne se lance pas maintenant, elle ne le fera plus. Alors, après avoir inspiré un grand coup, elle prend son courage à deux mains. « Tu peux pas m'aider parce que je suis mariée. » Elle ferme les yeux, attendant une quelconque réaction de sa part, n’osant toujours pas poser son regard sur lui. Mais le silence s'installe lentement. Alors, elle s'empresse d'ajouter, comme un besoin de se justifier. « Mais c'est pas c'que tu crois. C'est pas... c'est pas un vrai mariage parc'que j'ai pas choisi. On m'a forcée. » La bombe est lâchée. Alex ne doit sûrement rien comprendre à toute cette histoire. Mais Maxine est incapable de lui en dire plus. C'est déjà un exploit qu'elle aie enfin déballé cette partie de sa vie. Finalement, elle ose lui couler un regard. Elle voudrait le supplier de dire quelque chose, n'importe quoi. Mais à la place, elle se mord l'intérieur de la joue. Elle voudrait le prendre dans ses bras, lui dire à quel point il compte pour elle. Lui monter à quel point elle a besoin de lui et l'empêcher de partir – même si depuis le début elle fait tout pour qu'il s'en aille – car elle s'attend à ce qu'il tourne les talons sans se retourner après cette annonce. Mais elle n'esquisse aucun geste en ce sens. Au contraire. Nerveusement, elle se met à jouer avec l'une de ses bagues de la main droite, la faisant tourner sans répit.

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Nobody can just disappear like that…
Alexandre & Maxine

Il l’a percée à jour, il sait très bien ce qu’elle essaie de faire. En même temps, ce n’est pas excessivement compliqué vu qu’elle essaie de faire ça quasiment depuis le jour de leur rencontre. L’éloigner. À tout prix. Mais comme d’habitude, il est borné et il ne se laisse pas faire. Au lieu de partir après ce qu’elle lui balance au visage, il se rapproche d’elle, prend sa main. Elle, elle resserre ses doigts autour des siens, petit signe qu’elle ne veut pas vraiment qu’il s’en aille. Elle continue sur le même chemin, disant que peut-être bien qu’elle veut quand même se foutre en l’air mais vu qu’elle n’a pas le courage de se tailler les veines, elle prend des détours. Il y croit à moitié, il la devine assez butée pour le penser, mais le pense-t-elle vraiment entièrement, c’est là que le doute reste. Elle retire sa main et puis lui affirme qu’il ne peut pas l’aider. Il veut en savoir plus, il veut savoir pourquoi, mais elle ne le dit pas tout de suite. Il sait que c’est quelque chose d’énorme, il s’en doute encore plus depuis qu’il a vu cette marque sur son visage… Mais il veut savoir quand même, quitte à ce que ça fasse mal. Elle finit par cracher le morceau mais avant, elle détourne les yeux. Elle est mariée. La claque. Il ouvre grand les yeux. Et voilà, son pire cauchemar devient réalité, il est l’amant à son tour. Il déteste cette position dans laquelle elle l’a mise. Et même s’il n’est largement pas le premier avec qui elle trompe son mari, il est un amant et pas dans le sens positif du terme.

Il n’est pas capable de réagir. Son premier réflexe aurait été de se lever et de dégager. Mais… quelque chose le retient. La honte qu’il ressent en elle. Et puis… cette marque sur son visage. Quelque chose cloche dans ce mariage. Et puis elle avoue le reste, un mariage forcé. Il fronce les sourcils. Il ne pensait pas que ce genre de chose existait encore dans ce coin de pays. Il reste là, sans rien dire, son cerveau essaie d’assimiler l’information. Il n’aurait jamais pu s’en douter, mais ça n’excuse pas vraiment le truc. Il se relève parce que c’est inconfortable sa position et parce qu’il a besoin d’assimiler tout ça. Elle est mariée, il a couché avec une femme mariée. Ça, ça fait chier. Clairement. Mais elle n’est pas heureuse dans ce mariage et à première vue, il la frappe. Il voit bien qu’elle est nerveuse. Aurait-elle peur que cette annonce le fasse fuir ? À première vue, elle aurait raison. Dans une situation normale, il se serait barré et n’aurait plus voulu entendre parler de la jeune femme, même s’il l’avait dans la peau. Mais il se rendait compte qu’elle ne lui avait pas menti, elle n’avait juste rien dit… ce n’était pas vraiment mieux, le mensonge par omission était presque pareil qu’un vrai mensonge… mais bon. Il se baisse à nouveau et porte doucement une main sur sa joue, sur la marque bleuâtre qu’elle porte. "C’est lui qui t’a fait ça ?" Si c’était le cas, il fallait l’éloigner de lui, la protéger. Si ce n’était pas son mari… il ne savait pas bien. Avec la vie qu’elle menait, elle aurait très bien pu se faire frapper par son dealer ou un aman de passage. Ça n’excusait en rien un geste de ce genre, on ne frappait pas les femmes, jamais ! Mais… quelque chose dans la honte qu’elle portait en plus de cette marque lui faisait penser que ça ne pouvait être que son mari. Il en était sûr en fait et même si elle affirmait le contraire, il ne la croirait pas. "Il faut t’éloigner de lui." C’était juste une affirmation. Il était pas loin de se foutre de son avis et de l’embarquer. Mais c’était juste pas vraiment son genre dans le fond.

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Alexandre & Maxine

Elle vient de tout lui avouer alors que son cœur bat à mille à l'heure. Elle redoute sa réaction. S'imagine le pire. S'imagine qu'il va partir, la laisser là, en plan, et ne plus vouloir la revoir. Elle s'imagine la scène, s'imagine tout un tas de chose. Et elle se dit que si cela devait se produire, elle ne sait pas comment elle réagirait. Lui courrait-elle après ? Tenterait-elle de le rattraper en le retenant par le bras et l'obligeant à lui faire face ? Lui dirait-elle a quel point il compte pour elle, plus qu'elle ne l'aurait cru et certainement plus qu'il ne le pense ? Ou au contraire, resterait-elle assise, en le voyant disparaître de sa vie ?  Pendant qu'elle énonce la triste et affreuse vérité, elle tente tant bien que mal de retenir les larmes qui grimpent lentement à chaque mot prononcé.  Elle voudrait lui prendre la main et serrer ses doigts autour des siens. S'accrocher à lui comme à une bouée de sauvetage parce qu'elle s'attend à ce qu'il tourne les talons. Mais à la place, elle joue avec ses bijoux, regarde partout sauf dans sa direction. Maxine a honte. Honte de ce qu'elle est, honte de la situation dans laquelle elle place Alexandre. Honte de tout. Absolument tout. La blonde a l'impression d'être dans un mauvais feuilleton. De ceux qui passe l'après-midi quand la plupart des gens est au boulot. Elle se sent désemparée, triste et affreusement fragile. Une poupée de porcelaine déjà fissurée, qui n'a besoin que d'un léger coup pour se retrouver en morceaux. Maxine n'aime pas cette sensation. Elle n'aime pas cette vulnérabilité et cette faiblesse dont elle fait présentement preuve. Elle tente de garder contenance, mais elle sent qu'elle est sur le point de craquer. La blonde se maudit intérieurement d'avoir ingurgité toutes ces saloperies aujourd'hui. Et elle se dégoûte d'être une camée qui a besoin de cette merde pour pouvoir exister. Et surtout d'en avoir pris autant. D'être dans cette état face au mec qui compte sûrement le plus au monde à ses yeux. Merde, la descente est plus difficile qu'elle ne l'aurait cru.

La situation échappe pas mal à son contrôle. Déjà, elle ne pensait pas tomber sur le brun en cet après-midi. Au milieu de ces rails abandonnées, elle comptait planer en paix. Hurler à s'en faire brûler les poumons si l'envie lui prenait. Pleurer en toute discrétion sans que personne ne le sache quand le poids deviendrait bien trop lourd et que la réalité la rattraperait. Mais voilà, Alexandre l'a trouvée. Et alors qu'elle lui explique tout, elle tente du mieux qu'elle le peut de garder contenance. Les secondes s'égrainent interminable. Alexandre bouge enfin. Se redresse. Maxine baisse la tête, misérable. Elle attend d'entendre l'inévitable. D'entendre ses pas s'éloigner d'elle pour ne sûrement plus jamais vouloir la revoir. Son cœur se serre. Et alors qu'elle est à deux doigts de craquer, la main du brun vient délicatement lui effleurer la joue. Un sursaut de surprise, Maxine lève des yeux humides vers lui. Une tendresse qu'il lui porte et à laquelle elle ne s'habituera surement jamais. A sa question, elle hoche la tête en guise de réponse silencieuse. Puis, quand Alex annonce qu'il faut qu'elle s'éloigne de Luca, la blonde secoue la tête, l'air résignée. « Crois-moi, si c'était si facile j'serais plus dans le coin depuis longtemps... ». Maxine détourne le regard, le porte sur un coin de ciel en inspirant et expirant longuement pour éviter de pleurer. Rapidement, elle essuie de sa main droite une larme qui s'est échappée. Puis elle plonge ses yeux dans ceux d'Alexandre, esquissant un sourire presque désolé. Le fait est que sa famille ne la laisserait pas gâcher ce mariage arrangé. Enfin, surtout son père. Y voyant un intérêt financier, impossible pour la belle Maxine d'échapper à cette mascarade. « Ma signature se trouve depuis des mois sur les papiers du divorce que j'ai fait faire... ». Des mois oui, que ces papiers trônent sur un coin de l'îlot de la cuisine. Des mois que, entre chaque dispute, elle hurle au visage de Luca de signer ces putain de papiers. Mais l'italien n'en fait rien, et elle ne comprend pas pourquoi vu la relation catastrophique qu'ils entretiennent. « J'suis coincée » finit-elle par lancer, la voix à moitié brisée. Le silence s'installe un instant, puis elle finit par ajouter, un peu hésitante « J'voulais pas que tu sois mêlé à tout ça. J'suis désolée... »

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Alexandre & Maxine

C’est quand même une sacrée claque dans la face qu’il se prend. Il ne s’était clairement pas attendu à ce qu’elle soit mariée et encore moins un mariage forcé. Qui faisait encore cela de nos jours ? Il a été trompé et avait juré de ne jamais faire subir le même sort à quelqu’un. C’était horrible la trahison que cela impliquait. Mais dans cette situation, était-ce vraiment la même chose ? Leur mariage n’était-il pas qu’un morceau de papier ? C’était évidemment des excuses, il se sentirait certainement coupable pendant longtemps même si le mec avec qui elle était mariée était définitivement une ordure. Il s’est relevé pour y réfléchir et puis il se rend compte qu’il ne peut pas partir. Si elle n’avait pas eu cette marque de coup, les choses auraient certainement été différentes pour lui. Il redescend pour se mettre accroupi devant elle, passe une main sur sa joue, effleure doucement le bleu qu’elle a. Il est outré qu’un homme puisse lever la main sur une femme, sur n’importe qui en fait. Il est contre la violence en tout genre. Il lui dit de s’éloigner de lui, elle le doit. Elle lui répond que ce n’est pas si facile, qu’elle n’a pas vraiment le choix et qu’elle serait partie depuis longtemps. Elle lui avoue que les papiers du divorce sont déjà signer pour sa part, mais il refuse de le faire. Elle est coincée et s’excuse de l’avoir mêlé à tout ça. Il soupire doucement. Il secoue la tête. Rien n’est jamais définitif. Il faudrait qu’il se renseigne, mais elle peut sûrement exiger le divorce pour violence conjugale. Ou alors simplement s’enfuir. Mais peut-être qu’elle ne le veut pas, qu’elle ne veut pas quitter sa famille, sa ville.

Il se demande si lui le pourrait. Il aime cette ville animée et cosmopolite, il y a son bar, son bébé. Que demandez de plus ? "Il faut que tu aies voir la police. Tu peux peut-être obtenir un divorce sans sa signature… Il est violent." Il ne s’y connaît pas dans ce genre de chose. Il n’a jamais été marié et s’il se marie un jour, il espère bien ne pas avoir à divorcer. Une âme de romantique se cache en lui. "Ou alors t’enfuir. Tu vides tes comptes, tu pars sur une île loin d’ici et refait ta vie loin de lui, loin de cette violence…" Il y a toujours des solutions. "Viens avec moi okay ? Je t’emmène à mon appart ou tu pourras manger un truc, te reposer et voir quelles sont tes options." Il ne sait pas trop pourquoi il insiste autant, dans le fond, il la connaît à peine. Sûrement son âme de preux chevalier qui ressort. Ce serait logique dans un moment comme ça. "Tu pourras rester aussi longtemps que tu voudras." Au moins, elle sera à l’abri de son connard de mari. Il prendrait bien son nom pour aller lui péter les dents. Même anti-violence, il y a parfois des situations qui le demandent. Il pourraît toujours aller menacer l’autre con… signer les papiers ou finir à l’hôpital. C’est une idée à développer. Mais l’esprit calme, c’est pas vraiment le moment, là. Il aimerait qu’elle vienne, qu’elle puisse panser ses plaies à l’abri. Mais il ne la forcera pas, comme toujours. Ce sera son choix à elle.

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Alexandre & Maxine

Alexandre sait tout maintenant. Il sait que Max est mariée mais qu'elle n'a pas choisi. Peut être qu'il comprend également pourquoi elle agit comme elle le fait mais surtout, pourquoi elle tente de le repousser. Enfin, ses réactions à l'égard d'Alex sont ambiguës, bien plus compliquées que ça. Elle s'est prise d'affection pour cette homme qu'elle ne voyait, au départ, que comme un nom de plus sur sa liste déjà bien longue de relations sans lendemain. Une simple histoire, un amusement éphémère avec ce garçon qu'elle s'amusait à faire tourner en bourrique. Mais finalement, les choses furent différentes. Sont différentes. Avec lui, elle se sent bien et oublie son quotidien teinté de gris. Elle ne voulait pas s'attacher pourtant. Peine perdue. La blonde est mordue, beaucoup trop mordue. Et elle ne sait pas ce qu'elle ferait s'il disparaissait de sa vie, s'il décidait de ne plus vouloir avoir à faire à elle. Maxine est perdue face à ce curieux mélange de sentiments. Mais maintenant, elle se sent soulagée d'un poids qu'il sache tout. Mais plus encore, qu'il reste près d'elle. Accroupi, passant une main sur sa joue, Maxine sent que son cœur est sur le point d'exploser. Geste anodin que cette main qui caresse l’hématome près de son œil, et pourtant, jamais personne encore n'avait eu de geste attentionné comme celui-là envers elle. Le silence s'installe doucement alors que Max lève un regard embué, contenant difficilement ses larmes qui ne demandent qu'à déferler.

Finalement Alexandre rompt le silence, tentant d'énoncer des solutions aux problèmes de violence auxquels est confrontée la blonde. Maxine sourit faiblement, alors qu'elle secoue négativement la tête. Évidemment, elle a déjà pensé à tout ce qu'il vient d'énoncer. S'enfuir, prévenir la police. Solutions évidentes. Et pourtant, impossibles. Si elle fuit, sa famille lui coupera les vivres. Quant à la police, les simples bleus sur son corps ne sont bien évidemment pas suffisant. « C'est pas si simple. Je... s'il est violent, c'est en partie ma faute. Je cherche les embrouilles... ». Vrai. Maxine le cherche constamment, ou du moins souvent. Elle le pousse à bout, dans ses derniers retranchement pour qu'il signe ces foutues papiers de divorce. Mais elle n'aurait jamais pensé qu'il lèverait la main sur elle. Jamais. Sauf que plus le temps passait et plus il devenait violent, empestant l'alcool à des kilomètres. Pourtant, la blonde n'a pas cessé de lui tenir tête tout ce temps. En vain.

Et Alexandre finit par proposer une chose à laquelle elle ne s'attendait pas mais que, pourtant, elle espérait tout au fond d'elle. Qu'elle vienne chez lui. Qu'elle vienne vivre chez lui. Du moins le temps de trouver une solution. Maxine le fixe, un regard surpris. Le brun semble le plus sérieux du monde et la blonde ne peut s'empêcher d'avoir un sourire sincère se dessinant sur ses lèvres. Dire que quelques minutes plus tôt, elle a cru qu'il tournerait les talons et qu'elle ne le reverrait plus jamais... et sans attendre ni même réfléchir, Maxine s'approche d'Alexandre, prend son visage dans ses mains et l'embrasse, tentant de faire retranscrire à quel point elle lui est reconnaissante. A quel point elle tient à lui. Et peut être même à quel point elle peut l'aimer. Parce que oui, Maxine est amoureuse de ce type qui ne devait être qu'une histoire parmi tant d'autres. Cet homme qu'elle ne connait que depuis quelques semaines. Et ce n'est pas juste sa détresse et son manque d'affection qui parlent, elle le sait. Elle le sent, jusque dans ses tripes.

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