.cours privé.

Décidément, les demandes de cours particuliers en espagnol augmentent chaque jour depuis quelques temps maintenant. Cependant, cette fois, ce n'est pas l'élève qui vient le chercher, mais bien la mère. Elle est bien charmante d'ailleurs et Javier n'a pas manqué une occasion de la draguer légèrement puis un peu plus quand il a vu qu'elle ne disait rien. Seulement, ce n'était pas pour ça qu'il allait y aller aujourd'hui. Malgré son attitude de playboy, le mexicain avait à cœur de faire réussir ses élèves dans sa matière et Sylvie ne dérogeait pas à la règle. Elle semblait ne pas aimer du tout la langue, mais il allait lui apprendre à l'apprécier. Il prépare donc ses affaires quand sa femme entre dans la chambre, un test de grossesse dans les mains. « Tu vas où Javier ? » demande-t-elle inquiète de le voir encore une fois quitter la maison sans rien lui dire. Elle sait qu'il la trompe et pourtant, elle reste là pour lui parce qu'elle l'aime. Elle l'aime si fort que ça la détruit totalement. Cependant, lui ne le voit pas, ou refuse de le voir et continue de vivre sa petite vie sans se soucier d'elle. D'ailleurs il ne répond même pas à Valérie qui encore une fois soupire en déposant le test devant le nez de son mari. Elle désire un enfant plus que tout au monde et le fait d'avoir échoué encore et encore, la déprime. « Ça ne fonctionne toujours pas... Tu veux pas qu'on essaie à nouveau maintenant. » Comme pour appuyer ses propos, la femme du mexicain commence à se déshabiller mais ce dernier pose une main sur la sienne alors qu'elle continue de défaire ses boutons. « Pas maintenant Valérie, j'ai pas le temps. » Son ton est las quand il lui dit ça. Avec lui c'est toujours ça, il n'a jamais le temps et ne l'aura probablement jamais pour elle. Bien qu'elle ressemble à sa défunte fiancée lorsqu'il était jeune, ça n'a pas suffit pour qu'il tombe amoureux d'elle. Il l'apprécie mais c'est tout. Aucun sentiment amoureux n'est apparu de son côté à lui. Il le déplore sincèrement parce qu'il aurait aimé l'aimer comme elle elle l'aime, mais c'est tout simplement impossible. « De toute façon, tu n'as jamais le temps Javier. Va retrouver l'une des pute que tu te tapes. Au moins, elles, elles ont plus de chance d'avoir un gosse de toi que moi. » La voix de Valérie se brise à la fin de la phrase, preuve qu'elle est à deux doigts de craquer. Javier, ne supportant que très peu les pleurs de femme, quelle qu'elle soit, s'empresse de la rembarrer. « Commence pas Val. Et non, je ne vais pas voir une de mes putes comme tu dis, mais une élève qui a besoin de conseil pour avoir son bac cette année. Je pense que sa mère sera ravie d'apprendre que ma chère femme a traité sa fille de pute. » Sans lui laisser le temps de répliquer, il sort de la chambre, attrape son portefeuille, ses clés et met ses chaussures avant de sortir de chez lui. Il ne la supporte plus et pourtant n'arrive pas à se résoudre à la quitter. Peut être est-il trop attaché à leurs petites gueguerre pour réellement avoir envie d'abandonner tout ça. « Pfiou, elle est épuisante ! » murmure-t-il tandis qu'il ouvre sa portière pour se diriger vers l'adresse que la femme lui a donné après leur rendez-vous parents/profs d'il y a quelques jours maintenant. Javier arrive sur place avec quelques minutes d'avance et sonne à la porte en espérant ne pas s'être trompé de maison. Il aurait bien l'air con si c'était le cas.

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