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WHAT HAVE I BECOME, MY SWEETEST FRIEND ? ~ Mateusz K. & Diane S.

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MessageSujet: WHAT HAVE I BECOME, MY SWEETEST FRIEND ? ~ Mateusz K. & Diane S. WHAT HAVE I BECOME, MY SWEETEST FRIEND ? ~ Mateusz K. & Diane S. Empty9/3/2016, 00:15


H U R T
Dix-huit heures, sous un ciel de térébenthine que ses prunelles soucieuses ne savent pas contempler. Il y cherche, vainement, les esquisses de ses fautes, pour tenter de comprendre, ou peut-être d’être compris. Il voudrait y déchiffrer les mots du pardon qu’il ne sait pas forger.
Il voudrait que tout soit aussi simple qu’un livre ouvert, qu’il lui suffirait de déchiffrer ; car déterminé, et patient, il l’est. Mais il n’est plus si sûr de lui, il ne sait plus s’il a été trompé par son optimisme essoufflé – cet élan presque enfantin, naïf à plus d’un titre, qui le tire par la main vers l’hypothèse d'un futur meilleur – ou si c’est lui qui a trompé tout ce en quoi il a toujours cru.

Le colosse se sent paumé comme un gosse qui aurait perdu sa mère au milieu d’une foule hostile. Les rues de Paris grouillent de monde, c’est la sortie des bureaux, et bêtement il vagabonde du regard sur maints visages qu’il ne reconnaît pas, sans être certain de ce qu’il y cherche.
Il voudrait voir quelqu’un sourire. Il voudrait entendre un rire, surprendre une conversation tendre. Mais il est aveugle et sourd au bonheur d’autrui : c’est le sien qui fait la gueule, obstinément, bien planqué dans les tréfonds les plus obscurs de sa caboche tourmentée par l'indicible erreur.
Lui d’ordinaire si insouciant, si positif, il n’en peut tout simplement plus de ce mutisme et de cette solitude qui pèsent comme un soc plombé sur ses épaules – massives, mais pas taillées pour la tristesse de vivre empoisonné par la peur du lendemain.
Parce que demain, « peut-être ».

« Peut-être qu’elle verra », pense-t-il chaque soir en L’admirant.
Comment ne verrait-Elle pas ?

Elle est tout ce qu’il y a de divin dans sa vie. Et Mateusz refuse de vivre dans un monde où le divin s’éteint. La lumière fébrile de jours plus doux martèle ses rêves par ses cris d’agonie : il La voit s’éloigner toujours plus, par-delà des murs que sa force ne sait plus abattre, lestée du poids accablant qu’il s’est lui-même soudé à l’âme. Les ténèbres nappent les nues ainsi qu’on referme un cercueil, et bientôt, il ne La verra plus. Mort de peur.
Le géant ploie, sans s’effondrer ; silence avant-coureur d’une tempétueuse déchéance. Il sent mourir une étoile, si lointaine qu’on ne saurait encore la voir disparaître – c’est comme ça, le malheur dans sa perfidie ne se dévoile qu’une fois le choix consommé.
Mais il sait, aussi sûrement qu’on discerne la nuit qui s’approche, qu’Elle lit dans les cieux de leurs songes meurtris.

À demi pardonnés, dit-on, sont les confessés.
La chape est trop lourde et l’isolement serre ses côtes sur son cœur douloureux, alors l’homme cherche comme un animal pourchassé le havre qui pourrait, un temps, l’abriter des limiers de la honte. Les fantômes d’heures plus légères l’attirent comme un feu vespéral vers la seule qui parviendrait, peut-être, à lui accorder un peu de paix.
Il espère, sans certitude, parvenir à parler, désespéré qu’il est de trouver la chaleur d’un âtre réconfortant malgré l’invisible pluie noire qui le souille – une suie qui corrode ses méninges, s’infiltre le long de sa colonne, l’agrippe au sol maudit pour lui interdire d’aller de l’avant.

La voix chuinte à travers le disgracieux filtre de l’interphone ; il énonce sa venue, est prié d’entrer.
Et tandis que l’ascenseur grimpe les paliers, il s’interroge : est-ce un bien, ou un mal, d’avoir choisi le vecteur le plus court vers l’appartement ? Pas le temps de se laisser prendre par les ombres sifflantes qui l’auraient, c’est probable, persuadé de rebrousser chemin…

Deux coups. Claquement du verrou.
Dans le rai de clarté électrique, il embrasse d’un coup d’œil la silhouette et le visage de Diane et lui présente, sans emphase, une expression pathétique de demandeur d’asile qui le fait paraître si faible en dépit des apparences. Échoué là, invité à passer le seuil, il ne réfléchit plus autant et c’est déjà un soulagement. Qui s’exprime, non feint, à travers ses bras puissants qui se referment doucement autour de l’amie providentielle.
L’espace de quelques secondes, il lui revient en mémoire la première fois qu’il l’a serrée dans ses bras, parce que c’est ainsi qu’on salue les amis d’où il vient et non par cette étrange habitude qu’ont les Français de se bécoter les deux joues. Un souvenir qui se mêle lentement à la conscience du chagrin qu’il porte, malgré lui, dans ce geste devenu anodin et qui, ce soir, ne l’est pas vraiment. Quelques secondes alourdies du besoin de sa présence réconfortante, comme d'un foyer qui crépite sous un toit battu par l’orage.

« Ça me fait plaisir de te voir » articule contre sa voix de pierre polie, l’accent à peine érodé, alors qu’il libère la jeune femme.

Il n’est pas dupe et saisit que, s’ils ne peuvent sonner faux, ses mots dépareillent avec l’impression qu’il donne. Fuyant vers l’espace suivant l’entrée, ses globes entament un mouvement de repli que ses muscles n’autorisent pas sans y être incités par la maîtresse des lieux.

(c) AMIANTE
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