Now the time is here, Baby you don't have to live your life in fear And the sky is clear, is clear of fear Don't wanna live in fear and loathing I wanna feel like I am floating Instead of constantly exploding In fear and loathing (by anaëlle)
Daehyun manquait d’argent mais l’envie de faire plaisir à son petit frère avait été plus forte. Depuis quelques temps, l’enfant ne cessait de lui parler de Disneyland paris et devoir lui dire « non » lui faisait plus que mal. Le petit ne possédait que trop peu de jouets et jamais il n’avait eu la chance d’aller s’amuser dans le fameux parc aimé de tout le monde. Alors Dae économisa pour se payer les billets et pouvoir acheter des petits cadeaux à son frère. Mais aussi pour le transport. Ça faisait un sacré budget et il savait déjà qu’il devrait se priver de manger quelques temps pour combler le manque que cette journée au parc risquait de créer. Seulement, Daehyun était prêt à tout pour voir le sourire de son petit frère s’étendre sur son visage encore poupon.
« Devine où on va demain mon ange ? » Cette question attira l’attention du petit Min Hwan qui frotta ses yeux avant de regarder son grand frere. « sais pas… » Tendrement, Daehyun glissa ses longs doigts dans la chevelure de son petit frère. Dans ses yeux, il pouvait voir le regard de sa mère. Cette mère qui lui manquait tant. Un instant, la tristesse le submergea avant de s’envoler en sentant la main de Min Hwan attraper la sienne. « Dis Daedae ! » Etouffant un rire, le plus âgé s’allongea face à son frère dans leur unique lit. « On va… A Disney mon cœur ! On va voir Mickey ! » Malgré la fatigue, le petit se redressa et sautilla sur le lit avant de s’écrouler dans les bras de son grand frère, criant son bonheur à qui voudrait bien l’entendre. Daehyun s’imprégna de son rire, ça lui redonna de la force. « Alors il va falloir faire dodo maintenant pour être en forme pour Disney. T’es d’accord ? » Sans attendre, le petit se recoucha et roula sous les couvertures en faisant semblant de ronfler. Le plus âge ne put retenir son sourire avant de se pencher pour embrasser le front de son cadet. « Bonne nuit mon ange je te rejoins vite… » Après avoir glissé le doudou dans les bras du petit et remonté les draps, il alla dans le salon sur son ordinateur. L’air perdu, il alluma Skype et regarda ses contacts. Yaël. Il lui manquait tellement. Mais au lieu de cliquer sur son pseudo, Daehyun se contenta de le regarder comme s’il allait venir de lui même lui parler. Ça n’arriverait pas et ça, Dae le savait parfaitement mais au fond de lui il espéra. Une demi heure passa et il n’avait toujours pas bougé. Rageusement, il referma l’écran du PC et alla se préparer pour se coucher. Daehyun ne dormirait sûrement pas assez et serait envahi par ses craintes mais il était habitué.
Le lendemain, les deux Yoon prirent le RER en direction du parc. Le petit Min Hwan était plus qu’impatient alors que Dae, de son côté, commençait à stresser. La foule, le coréen n’aimait pas ça mais il voulait faire l’effort pour offrir une journée de rêve à son petit frère. Il allait endurer sans broncher et se concentrer sur le sourire de l’enfant. C’était son meilleur calmant. Arrivant finalement sur place, il commença par acheter deux serre-têtes avec des oreilles de Mickey. Ordre de Min Hwan, Daehyun était obligé d’en porter un lui aussi. Il aurait aimé refuser, pas qu’il trouvait ça ridicule, non, juste qu’il ne voulait pas trop dépenser de sous pour lui. Mais en voyant l’insistance du petit, il ne put que lui obéir. « Trop beau Daedae ! » Après quelques selfies, Daehyun prit son petit frère dans ses bras en direction de la première attraction. Le monde des poupées.
A midi, la faim se fit sentir alors Daehyung chercha de quoi nourrir le petit ventre sur pattes agrippé à son cou. Rapidement, il repéra un endroit où acheter à manger et commença à faire la queue. Perdu dans ses pensées, son tour vint plus rapidement qu'il ne l'aurait cru et lorsqu’il croisa le regard du vendeur, son cœur loupa un battement. Il n’avait jamais vu ce jeune homme mais il ne put détourner les yeux de son visage. Etait-ce les traits asiatiques qui l’attiraient et surtout, le rassuraient ? Daehyun n’arrivait pas à savoir pourquoi ce garçon déclenchait en lui un sentiment étrange. Ce n’était pas une impression de déjà vu, il était persuadé de ne jamais l'avoir croisé. Non, si ça avait été le cas, il s’en serait souvenu. Comment oublier ce regard ? « hey… z’ai faim moi ! » La petite main de Min Hwan sur sa joue le sortit de sa torpeur et il s’excusa presque inaudiblement en fixant le menu derrière le jeune homme qui venait chambouler son esprit. « Je vais vous prendre deux hamburgers s’il vous plait… avec du coca cola… » Mordant sa lèvre, Daehyun se sentit minable. Sa voix tremblait tellement qu’il se demandait si son interlocuteur l’avait entendu. Prenant son courage à deux mains, il regarda de nouveau le vendeur avant de glisser vers son torse là où était accroché un badge. Sa timidité l’empêchait de pouvoir lui demander son prénom alors il tenta un regard discret vers le prénom inscrit en lettres stylisées. A la lecture du fameux prénom, les yeux de Daehyun s’ouvrirent en grand. Combien y avait-il de chances pour qu’il croise un coréen à paris s’appelant Yaël ? Très peu. Face à lui se tenait son Yaël. L’homme à qui il s’était attaché à travers un écran. Si son cœur s’était arrêté en découvrant son visage, à présent, il battait la chamade lui faisant un mal de chien. « Yaël… ? » murmura-t-il faiblement. Y avait-il une possibilité de remonter le temps ? S’il avait pu, Daehyun aurait changé de snack. Il était terrifié à l’idée de le rencontrer mais il devait assumer.
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Sujet: Re: fear and loathing (yael) 11/9/2016, 14:41
I feel alone.
Ft DaeHyun
Comme un vent de misère soufflait sur Paris ce matin là. Quitter cette mélopée de rêves me laissait toujours amer. Je ne pouvais m’empêcher de revoir toutes les facettes de ce pays qui me manquait tellement. Et pourtant, je l’avais lâchement fuit. Plutôt que de laisser ma vie aux mains de ceux qui voulaient ma peau.
Je m’accoudais à l’encadrement de ma fenêtre ouverte, avant de glisser une cigarette entre mes lèvres rosées. Je détestais cet appartement plein d’odeurs et de traces de moisissure. Mon regard se posa sur ce ciel éternellement gris, avant de rejoindre le sol toujours habité par ces passants au regard morne. Je laissais échapper un nuage de fumée d’entre mes lippes, tout en soupirant. Je détestais ma vie, ce n’était plus à prouver. Et chaque jour, chaque soir, j’attendais avec détermination le message de cette seule personne capable de sauver mais qui n’était plus que le terrible mirage de mes souvenirs.
Je laissais tomber le mégot sans plus de ménagement. Il filait aussi vite que le sentiment de bien-être que m’avait procuré la nicotine au travers de mes respirations. Je finis par prendre place sur la seule chaise qui se trouvait contre cette table dont on ne voyait plus rien tant elle était agressée par un tas de bordel qu’il fallait que je range, mais qui n’était que le reflet de mon esprit. Désordonné. Perdu. J’aventurais mes doigts à la recherche d’une petite boîte de médicaments sur laquelle il était indiqué en lettre majuscule et grasses « NE PAS FUMER OU BOIRE AVEC CES COMPRIMES ». Décidément, je n’avais rien compris. Je foutais ma vie en l’air avec une nouvelle drogue. Celle qui tentait de me faire quitter les ténèbres sans grand succès. Elles permettaient simplement d’éviter que je me foute en l’air. Parce que tout ce courage dont j’avais fait preuve, toute cette force que j’avais depuis des années m’avaient abandonnés en même temps que mon seul espoir prenait le large.
Neuf heures tapantes. J’arrive au snack de Disney où je commence à tout installer avec mes collègues qui ne m’adressent pas un mot. Je ne suis pas le genre qu’on aime fréquenter, et je suis loin d’être amical il faut dire. D’un certain côté je suis un peu ce gars qui se complaît dans sa solitude. J’suis surtout un pauvre type perdu et blessé, et ça, personne ne le voit, parce que c’est trop dur de ne pas se fier aux apparences. Les poches sous les yeux, les traits tirés, et une gueule de drogué. Vraiment, je n’ai rien pour plaire, et c’est comme ça. Parfois on se demande comment j’ai pu faire pour décrocher un job ici. D’un autre côté, il faut dire que j’le fais bien, mon boulot. Valeur coréenne je suppose. Je n’aime pas les choses mal faites.
La pauvre casquette Disneyland sur la tête, la chemise typique de l’employé et le badge sur la poitrine, je commence à prendre les commandes vers onze heures trente. Il faut dire que pour éviter la queue les gens n’hésitent pas à se presser très tôt. Je suis souvent celui qui est à la caisse. Ça aide que je sache parler Coréen. Vous n’imaginez même pas la population qui vient à Disneyland. Quatre vingt dix pour cent d’entre eux sont des touristes égarés, qui viennent pour le plaisir de s’éclater, et qui dépensent des fortunes dans des choses inutiles et ridicules, comme ces oreilles de Mickey. Je meurs d’envie de leur arracher de la tête.
« Yaël, c’est ton temps de pause. »
Après un énième faux sourire adressé à un client qui récupère sa commande, je dégage ma casquette, avant de passer derrière le snack, ma main tapotant nerveusement la poche de mon jean où se trouve mon paquet de cigarettes. J’ai besoin de ma dose de nicotine. Je suis comme ça. Pour pas péter un câble, il y a des choses que je ne peux pas éviter. Les médocs en font partie. J’ingère une pilule sans aucune difficulté (j’y étais tellement habitué à force), avant de m’allumer une clope, assit sur la marche menant au local à poubelles. A peine trois taffes plus tard, l’un de mes collègues vient me chercher en panique. Il y a un asiatique dans la file, et il est probablement coréen vu le prénom qu’il donne à son môme, et que ce dernier lui donne. J’écrase le bout de ma clope contre le mur, avant de la remettre dans le paquet. J’enfourne un chewing-gum à la menthe entre mes dents, avant de prendre le chemin de la caisse. Je prends évidemment soin de me laver les mains, histoire de ne pas sentir le tabac.
« Bonjour, en quoi puis-je vous aider ? »
Un faux sourire. Mais qu’est ce qu’il a cet abruti à me fixer de la sorte ? Il veut que je lui pète la gueule ou quoi ? Mes mains se mettent à trembler alors qu’il ne lâche pas son regard, alors qu’il reste rivé sur mon visage. Il me déstabilise à me regarder comme ça. Je vais vraiment lui en coller une.
« Vous ne parlez pas français ? » je tente en vain, en anglais.
Lorsqu’il a ouvert la bouche, j’ai manqué de m’effondrer, m’appuyant de justesse sur le rebord du meuble qui tenait la caisse. Mes jambes ne voulaient pas tenir le coup, et se mirent à menacer de me lâcher, alors qu’il prononçait mon prénom. Un peu comme lorsqu’il m’avait parlé la première fois sur skype. Comme cette première fois où nos rires cristallins avaient fendus les ténèbres qui m’entouraient. Je finis par tituber, avant de me reprendre. Je secouais la tête, mais mon corps ne répondait plus. Je ne parvenais plus à faire un geste, ni même à donner une directive au reste de l’équipe. Mon collègue s’inquiéta de mon état. L’anxiété, la crainte faisaient partie des effets secondaires de cette putain de drogue. Et voilà que je les ressentais en plus d’une certaine colère qui m’envahissait petit à petit. Putain qu’est ce que je pouvais mourir d’envie de le frapper. De lui en mettre une bonne dans la gueule pour qu’il ait aussi mal que ce que je peux avoir mal. Pour qu’il ressente ce choc que j’ai ressentis quand il a disparu de ma vie, sans crier gare.
Je venais de mourir une seconde fois. On venait de m’achever une fois de plus, alors que je tentais de survivre. Un couteau en plein cœur. Je posais une main sur ce dernier, avant de m’effondrer. Décidément, le mélange tabac, drogue ne faisait pas bon effet face aux chocs émotionnels. Je n’eus conscience de rien, si ce n’est qu’ils firent passer DaeHyun de l’autre côté du guichet. Ils semblaient avoir compris que nous nous connaissions. J’étais replongé dans un monde onirique.
Sujet: Re: fear and loathing (yael) 12/9/2016, 19:56
fear and loathing
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Si quelqu’un avait dit à Daehyun « aujourd’hui tu vas rencontrer Yaêl » le jeune homme ne serait pas sorti de chez lui. C’était tellement paradoxal au fond. Yaël était la personne à qui il tenait le plus après son petit frère. Ils avaient été si proches pendant ces longs mois à discuter ensemble. Dès qu’il se connectait et voyait la fenêtre de Yaël clignoter, le cœur de Daehyun s’accélérait et un sourire se collait à son visage et ne le lâchait plus. Il avait cet effet là sur lui, Yaël. Alors, bien sûr, il crevait d'envie de le voir, de le serrer contre lui et de rire en sa compagnie. Mais aujourd’hui, Daehyun le fuyait presque. Pas parce qu’il ne l’aimait plus, tout simplement par manque de temps mais surtout par honte. Il ne voulait pas que son ami se rende compte de la précarité de sa situation. Evidemment, il savait que les Yoon ne roulaient pas sur l’or mais c'était bien pire que quelques petites difficultés. Pourtant, son petit frère lui ne manquait de rien. Il n’avait pas les derniers jouets à la mode ou des vêtements de marque mais il mangeait tous les jours à sa faim. Il était tellement important aux yeux de Dae qu’il pourrait se priver bien plus encore si ça voulait dire que son petit frère avait tout ce qu’il lui fallait pour être en bonne santé et heureux malgré l'absence de leurs parents.
Daehyun avait imaginé leur rencontre mais rien ne ressemblait à ce qu’il était en train de vivre. Sa voix, il l’avait entendue plusieurs fois mais c’était comme s’il la découvrait vraiment avec ces quelques mots. Elle paraissait bien plus forte, plus intense mais le jeune homme savait parfaitement que tout ça était le fruit de son imagination. Il était tout simplement choqué et il constata qu’il en était de même pour Yaël. Daehyun paniqua littéralement en voyant cette réaction chez son ami. Lui en voulait-il beaucoup ? Etait-il déçu ? Il aurait dû mieux s’habiller aujourd’hui. Si Min Hwan était toujours impeccable, le plus âgé lui arborait tout le temps des jeans déchirés à force d’être trop portés, des hauts détendus dévoilant ses clavicules saillantes. Il aurait pu passer pour un accro à la mode si ses vêtements ne portaient pas sur eux les traces flagrantes d’usure. Ils étaient vieux et pas abimés volontairement. « Yaël.. je.. » tenta-il faiblement. Aux yeux extérieurs, il était facile de voir qu’ils se connaissaient mais pas de deviner leur forte relation, leur complicité passée. Personne n’aurait pu comprendre tout ce qu’ils avaient vécu en les regardant là face à face. Ils avaient l’air de se détester plus qu’autre chose.
« Yaël ! Nan ! » En voyant le jeune homme s’effondrer, Daehyun sentit son cœur s’arrêter. Etait-ce de sa faute ? L’avait-il choqué au point de provoquer un tel malaise ? « A-el ! » tenta Min Hwan qui connaissait l’existence du jeune homme après en avoir autant entendu parler.
Sans comprendre comment ni pourquoi Daehyun se retrouva aux côtés de Yaël à l’arrière du snack. Les collègues du jeune vendeur l’avaient porté et allongé comme ils avaient pu. Assis par terre et Min Hwan tout près de lui, Daehyun caressait les cheveux de Yaël de ses longs doigts tremblants alors que sa tête reposait sur sa cuisse. « Réveille-toi… » murmura-t-il faiblement. Il s’en voulait à un point inimaginable. Il ne croyait pas aux coïncidences, ce malaise était de sa faute et uniquement de la sienne. Doucement, il passa un linge humide sur le front de Yaël en cherchant ce qu’il pourrait bien lui dire à son réveil. « Pardon… » Oui, ça c’était déjà bien. Avant, ils passaient leurs vies à parler ensemble et aujourd’hui, Daehyun n’était plus qu’une ombre dans la vie de Yaël. Mais était-ce suffisant pour provoquer une telle réaction ? N’aurait-il pas dû lui crier dessus ? Lui cracher sa haine à la figure ? Daehyun aurait préféré. Au moins il n’aurait pas été inquiet. Là, son cœur battait à une vitesse folle, il craignait pour la vie de son ami. « pouquoi il bouze pu a-el ? » Se tournant vers son frère, Daehyun mordit sa lèvre et sentit directement les larmes monter dans ses yeux. « Je sais pas mon cœur… Je sais pas… » ‘je porte la poisse’ se dit-il directement. Ses parents étaient morts et aujourd’hui Yaël faisait un malaise en posant les yeux sur lui. N’était-ce pas un signe qu’il n’était bon pour personne ? Pourtant il s’occupait parfaitement de son petit frère. Il était sûrement l’exception qui confirmait la règle. « J’suis désolé Yaël.. Putain, réveille-toi, c’est pas drôle là ! » Daehyun pleurait maintenant à chaudes larmes et ne faisait rien pour les arrêter. Il se sentait plus que mal et coupable mais surtout, d’aucune utilité. Les collègues de Yaël avaient-il appelé un médecin ? Le SAMU ? Tout semblait se dérouler au ralenti, il ne voyait que son petit frère et Yaël étendu au sol, la tête toujours posée sur sa cuisse. Le reste n’était qu’un brouillard sans nom. Il ne voyait pas les gens s’agiter autour d’eux, il n’entendait plus rien. Tout ce qu’il sentait était la douceur des cheveux de Yaël entre ses doigts. Tout ce qu’il regardait était la cage thoracique de son ami qui se soulevait doucement, signe que la vie n’avait pas quitté son corps. Ça aurait dû rassurer Daehyun mais le jeune homme ne parvenait pas à se détendre. Il ne serait soulagé que lorsque les yeux de Yaël se rouvriraient et il espérait ne pas avoir à attendre trop longtemps sous peine de paniquer un peu plus encore
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Sujet: Re: fear and loathing (yael) 18/9/2016, 19:45
I feel alone.
Ft DaeHyun
Plus qu’une personne, j’avais perdu une part de moi-même dans cette histoire. J’étais plongé dans la pénombre depuis qu’il m’avait abandonné. J’avais quitté le chemin sur lequel nous nous étions aventurés à deux, et depuis, je peinais à retrouver celui qui me mènerait à la lumière. Je n’étais qu’un spectre errant sans réalité, dans un monde dans lequel il était incapable de trouver sa place. Plus aucune main ne s’était tendue sur mon passage, et je m’étais tristement retrouvé dans un cul de sac, ayant pour seule possibilité un retour sur mes pas, qui me prouvait toujours plus à quel point ma vie était une véritable merde.
Dans la douceur de cet univers onirique, je ne ressentais rien de toute cette douleur qui m’habitait pourtant jours et nuits, venant hanter mon sommeil. Pour la première fois depuis des mois, je me sentais enfin bien. Comme si je fus aspiré dans un autre univers. Divers mélanges de couleurs, plus agréables les uns que les autres, venaient sublimer mon esprit libertin, alors que j’étais toujours déconnecté du monde auquel j’appartenais.
J’entendais la voix de Daehyun comme dans un rêve, qui me paraissait si lointain. Comme lui l’avait toujours été. A porté de main, et pourtant intouchable. Mon âme entière vibrait à ses paroles depuis toujours. Il avait déclenché en moi un brasier passionnel tant il me rappelait mes origines. Je voulais qu’il soit à moi, et uniquement à moi. Personne ne pouvait l’approcher, et pourtant, j’étais incapable d’être à ses côtés. Il m’avait fuit. Il m’avait éloigné de sa vie en un simple claquement de doigts. Un écran. Voilà tout ce que nous étions. Une amitié créée au travers de personnages irréels et pourtant si importants. Plus que tout au monde. Ils étaient notre lien. Un lien que je croyais indestructible.
Notre fil rouge s’était brisé. Il m’avait lâché la main, alors que je tentais désespérément de le retenir, réprimant les sanglots qui mourraient dans ma gorge. Reste avec moi DaeHyun. Ne me laisse pas seul, je t’en supplie. Tu es la seule personne sur laquelle je peux compter aujourd’hui. Tu n’es pas rentré dans ma vie, tu l’es devenu, tout simplement.
Une goutte d’eau fila sur mon front, me tirant de cette rêverie trompeuse, et je crus un instant que je rêvais. Au-dessus de moi, je pouvais apercevoir le visage de DaeHyun, bercé par les larmes, alors que je resté hébété. Je haïssais cet homme. Il m’avait achevé, alors que je tentais de briser ces murs de misère qui se montaient devant moi, sans réel succès. Je vivais dans l’ombre d’une dépression dévorante.
Je me redressais avec difficulté, lui tournant alors le dos. Je n’arrivais pas à le regarder sans souffrir, sans le détester. Il m’avait laissé tomber sans réelles explications. Je l’ai toujours épaulé, même lors de la mort de ses parents, alors que je n’avais jamais connu l’amour des miens. Alors que je ne parvenais pas à comprendre ses sentiments, j’avais tout fait pour sécher ses larmes. De nous deux, celui qui pouvait se permettre d’éprouver encore une certaine douleur n’était autre que moi. Il m’avait perdu, tout simplement détruit.
« Arrête de chialer. » lui lâchais-je amèrement.
Je finis par me mettre debout, et par renfiler ma casquette, alors qu’une main se posait sur mon épaule. Je me retournais, intrigué, mais surtout, exaspéré à l’idée qu’il puisse s’agir de DaeHyun. Je tombais finalement nez à nez avec mon patron.
« Monsieur Perrins, rentrez vous reposer, allez chez le médecin, je vous remplacerai. »
Il se tourna finalement face à DaeHyun, alors que j’acquiesçais.
« Monsieur, puisque vous connaissez Yaël, je vous prierai de bien vouloir le raccompagner chez lui. Je ne suis pas tranquille à l’idée de le laisser partir seul, et je n’ai pas la possibilité d’envoyer un homme avec lui. Je vous ferai parvenir des pass VIP pour un weekend à Disneyland, afin de m’excuser pour ce désagrément. Notez simplement votre adresse sur ce papier. Vous recevrez tout. »
Une fois les informations fournies, mon dirlo s’éclipsa en se confondant en excuses, et je me dirigeais dans les vestiaires des employés, probablement accompagné par mon « camarade ». A vrai dire je n’en savais rien, et je m’en fichais pas mal.
Sujet: Re: fear and loathing (yael) 25/9/2016, 21:22
fear and loathing
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Voir Yaël allongé par terre inconscient tordait les trippes de Daehyun. Perdre quelqu’un de proche à nouveau était inconcevable à ses yeux alors les larmes ne cessaient de couler sur son visage triste. Il ne l’avait jamais vu et n’avait pas imaginé leur première rencontre se passer ainsi. Il aurait aimé ne pas être pris par surprise, pouvoir se préparer à l’idée d’affronter le regard de Yaël, celui pour qui il avait développé des sentiments forts. Daehyun n’avait jamais défini la nature de ce qu’il éprouvait pour Yaël, il n’osait pas. Il l’aimait énormément, ça il en était certain. Pourtant ça ne l’avait pas empêché de s’éloigner, d’abandonner cet homme qui avait rempli sa vie, certes virtuelle, de bonheur. Le sentir contre lui remplissait cette par de lui qu’il savait vide mais il ne se sentait pas encore complet. Il ne le serait sûrement jamais mais Yaël avait une place importante dans sa vie et si la situation s’arrangeait entre eux, Daehyun avait peut-être une chance de gouter à nouveau au bonheur que Yaël pouvait lui transmettre.
En apercevant les yeux de Yaël, le cœur de Daehyun fit un bond, peut-être deux. Il battait la chamade. Mélange de stress et de peine. Pourtant, ce qu’il y voyait ne lui plaisait pas, ne le rassurait pas. Aucun sourire, pas d’étincelle. Juste une tristesse immense et si le cœur de Daehyun battait un peu trop vite précédemment, il venait de s’arrêter en découvrant un visage marqué par une chagrin incommensurable. Gêné, Daehyun serra son petit frère contre lui quand Yael se redressa. Il craignait ses mots, son regard. Il craignait tout de lui. Pourquoi ne pouvaient-ils pas se sourire et se prendre dans les bras ? Malgré sa timidité, il aurait préféré que ça se passe ainsi. Là, il attendait seulement une réplique cinglante de Yael, qui ne tarda pas à venir. Cette phrase, il s’en souviendrait toute sa vie, son ton le hanterait sûrement bien longtemps lui rappelait à quel point il avait merdé en le laissant ainsi. Ne méritait-il pas un tel traitement ? Ne l’avait-il pas cherché ? S’il ne s’était pas isolé, jamais il n’aurait fait souffrir Yaël et jamais il ne lui en aurait autant voulu. Il le comprenait, lui aussi se haïssait. Mais il pensait ne pas avoir eu le choix.
Lentement, Daehyun se leva. Il ne put rien répliquer, un autre employé entrant déjà dans la pièce. A vrai dire, il en fut presque soulagé. Il ne savait pas quoi dire. « Pardon » ne semblait pas suffisant. Que devait-il faire ? Laisser Yaël rentrer seul ? Repartir faire les attractions comme si de rien n’était ? Impossible à ses yeux. Il n’avait plus envie. La magie de Disney s’était envolée. Perdu dans ses pensées, la voix de l’homme qui s’adressait à Yaël le fit sursauter. Un instant, il se demanda si tout ce qu’il lui proposait était une bonne idée. Raccompagner Yaël, il en crevait d’envie mais aussi de peur. Il ressentait la haine que le coréen éprouvait pour lui et il aurait dû refuser. Il aurait vraiment dû. Mais son cerveau ne l’écouta pas. Ou alors, peut-être que son cœur parla à sa place. « Bien sûr je vais le raccompagner monsieur. Et… Merci beaucoup pour la proposition. » dit-il d’une petite voix. Quelque part, il avait l’impression de profiter mais il était rassuré de pouvoir revenir à Disney sans frais. Jamais il n’aurait pu faire un deuxième voyage et l’idée de gâcher le rêve de Min Hwan le rendait presque malade. Un regard vers son petit frère, il comprit bien vite que celui-ci avait aussi perdu toute motivation. Il paraissait épuisé et surtout préoccupé. Voir Yaël tomber avait dû lui faire peur et les larmes de Daehyun n’avaient sûrement pas aidé à apaiser son petit cœur.
Après avoir noté son adresse, Daehyun salua le directeur avant de se retourner vers Yaël prêt à parler mais rencontra un espace vide. Rapidement, il le repéra, passant une porte vers ce qui devait être un vestiaire. Il aurait pu partir et ne pas respecter son engagement mais son envie d’apaiser Yaël était plus grande encore que sa peur panique de le décevoir. C’était ce qu’il faisait depuis trop longtemps et il devait absolument changer ça. « Yaël.. Attends ! » Min Hwan dans ses bras, Daehyun passa la porte des vestiaires et regarda son ami récupérer ses affaires. « Je… Je me doute que tu n’as pas du tout envie que… je te raccompagne… Je le sens mais… t’as pas le choix… » Comment paraître assuré avec une voix si tremblante ? Daehyun maudissait sa timidité beaucoup trop pesante. « Je… sais que c’est pas suffisant mais… je suis désolé… vraiment… »