.besoin d'aide.

Avant même d’ouvrir les yeux ce matin, Malory sait qu’elle va passer une mauvaise journée. Elle ne se sent pas bien. Elle se sent nauséeuse et déprimée pour aucune raison apparente. Sa maladie a repris le dessus sur elle et elle soupire. Elle n’a envie de rien faire et elle s’enroule sous sa couette en priant pour que ça passe. Il faudrait qu’elle se lève et qu’elle aille prendre ses médicaments. Mais elle n’en a pas la force. C’est comme si toute la force qui l’envahissait quand elle était dans une de ses périodes de bien être comme elle les appelait, s’était évaporé dans l’air comme ça. Elle sait qu’elle doit bouger, mais elle n’a pas envie. Elle trouve le courage d’appeler Charles pour le prévenir qu’Elle sait qu’elle doit bouger, mais elle n’a pas envie. Elle trouve le courage d’appeler Charles pour le prévenir qu’elle a replongé et en moins de vingt minutes il est chez elle. Malory n’a pas bougé depuis qu’elle l’a appelé et c’est avec un sourire et un baiser tendre qu’il lui indique sa présence. « Alors ma grosse truie préférée ne va pas bien aujourd’hui. Dis-moi, ils sont où tes médocs ? » D’une main faible, elle lui montre la salle de bain et il s’y précipite pour chercher le flacon. Il revient alors bredouille. « T’en as plus Malo. Ça fait combien de temps que t’en as pas pris ? tu sais que tu dois les prendre tous les jours. » « J’sais pas Charles. Je me sentais bien jusqu’à ce matin. J’ai peut-être oublié de les prendre. » Son oncle pousse un soupir et Malory sait pourquoi. Ce n’est pas la première fois que ce genre de chose arrive. Elle se sent bien pendant une à deux semaines et après, c’est une période de dépression qui commence. « Lève ton gros cul. Je t’amène à l’hosto et c’est pas négociable. » La jeune femme râle plus pour la forme que pour le fond. Elle sait que c’est pour elle, que c’est inévitable et qu’elle a besoin de ces pilules pour vivre une vie normale d’une jeune femme de vingt-deux ans. Elle ne veut plus ressentir ce besoin pressant de supprimer sa vie. Cependant, elle ne souhaite pas non plus sortir de son lit. Alors, Charles enlève toutes les couvertures qui la gardent au chaud avant d’ouvrir la fenêtre. Le froid s’insinue dans l’appartement et elle le ressent presque instantanément. Son corps, vêtu simplement d’un boxer et d’un t-shirt, frissonne au toucher glacial de ce vent venu du nord. « Putain mais Charles, ferme cette putain de fenêtre. Il fait froid, j’vais chopper la mort comme ça. T’es con ou tu le fais exprès. » Le trentenaire a beau être son oncle et avoir plus de dix ans de plus qu’elle, elle lui parle comme de la merde quand elle ne va pas bien, et même quand elle est bien. Lui s’en fiche. Elle peut lui parler comme elle l’entend, il l’amènera à l’hôpital quand même. Il lui passe un pantalon et une veste et la soulève pour la déposer dans sa voiture. Il n’a pas pris de chaussures parce qu’il sait que ça ne dérange pas la jeune femme de marcher pieds nus et puis, il a pas le temps. Il ne supporte pas de la voir dans cet état. Il se dirige donc vers l’hôpital avec la ferme intention de trouver des médocs à Malory. Seulement, son médecin n’est pas là aujourd’hui et il se retrouve au milieu du service avec sa loque de nièce. Malo, quant à elle, va s’asseoir sur une chaise et sort son téléphone. Elle n’a pas checké son horoscope aujourd’hui. Elle voit alors qu’il est vraiment mauvais… Elle n’aurait jamais dû partir de chez elle. La blonde attend que son oncle ait le dos tourné pour se diriger vers la sortie. Elle doit rentrer à tout prix chez elle… Cependant, au moment de quitter l’établissement, elle se rend compte qu’elle ne peut pas rester comme ça. Elle prend alors sur elle et va aux urgences. Il y aura bien quelqu’un pour lui refaire une ordonnance qu’elle puisse rentrer chez elle rapidement. Il y a un homme à l’accueil et elle s’approche de lui. « Bonjour, excusez-moi de vous déranger… Alors, je vous explique mon cas. C’est pas une urgence en soi, mais quand même. J’suis bipolaire et j’ai plus de médicaments… et là je suis en quelque sorte dans ma période de dépression… C’est possible de voir un médecin rapidement pour qu’il m’en prescrive, que je rentre chez moi m’enrouler dans ma couette ? »

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Besoin d'aide

Malory&Giacomo

Comme tous les jours, Giacomo part travailler tôt le matin. Ca lui arrive de faire que l’après-midi mais il préfère le matin, il peut comme ça profiter de sa fille l’après-midi et il peut aller la chercher à l’école. Pour lui, c’est très important d’être avec sa fille, c’est la seule personne qui compte le plus pour lui, sans elle, il ne serait peut-être pas là aujourd’hui, surtout après la mort de la mère de Giulietta !

Aujourd’hui, comme tous les jours d’ailleurs, il y a beaucoup de travail… Il y a toujours quelque chose qui ne va pas chez un patient soit avec les médicaments, soit parce qu’il se sent pas bien… Parfois, c’est juste de la comédie pour qu’on fasse attention, parfait c’est réellement vrai. Maintenant, c’est la pause. Il profite pour descendre prendre un café à la cafétéria. Vu qu’il se situe à l’entrée de l’hôpital, il a vu sur tout ce qu’il se passe ! C’est parfois utile quand une personne arrive en panique et qui a besoin d’aide, il a juste besoin de se lever pour aller l’aider.

Il se pose à une table avec son café et le journal du jour. Oui, c’est toujours une bonne idée de se tenir informer de l’actualité et de ce qui se passe dans le monde ! Une infirmière le rejoint à sa table et il entame la discussion avec elle. Ils parlent de la vie en général, des amours même si dans la vie de Giacomo, c’est un peu le néant. Ce qui surprend l’infirmière mais il ne va pas s’en plaindre non plus. Il ne cherche pas non plus à se caser avec quelqu’un et avec une fille de cinq ans, c’est d’autant plus difficile !

Son café finit et sa pause terminée, il se lève de table pour retourner dans son service en passant évidemment par l’accueil. Son regard se pose sur une jeune femme paniquée presque, fronce un peu les sourcils en l’entendant parler. La demoiselle à l’accueil n’a pas l’air très compétente, limite elle est stressée parce qu’elle ne sait pas quoi faire avec la jeune femme. Gia’ lève les yeux au ciel avant de s’approcher d’elles. Ah, si il n’était pas là !

« C’est bon Mathilde » dit-il en posant son regard sur la demoiselle du hall, une nouvelle donc c’est évidemment normal qu’elle soit larguée. Ensuite, il pose son regard sur la jeune femme qui veut voir à tout prix un médecin « Bonjour, je vais m’occuper de vous… Venez avec moi » dit-il avec un sourire pour la mettre en confiance. De toute façon, il avait la blouse avec son prénom, ce n’est pas comme si c’était un psychopathe qui se fait passer pour un infirmier. Il l’emmène dans un couloir pour rejoindre la bonne unité qui s’occupe du cas de la jeune femme. « Vous vous appelez comment ? » demande-t-il en posant son regard sur elle. L’hôpital est assez grand et marcher sans dire un mot dans les longs couloirs interminables, c’est assez pesant alors autant faire une petite discussion.



 

 

.besoin d'aide.

Bien qu’elle ait suivi Charles à l’hôpital, Malory n’a qu’une envie, c’est de rentrer chez elle. Elle sait que c’est pour son bien, qu’elle ne peut pas rester dans cet état trop longtemps, sinon elle risque de sombrer encore plus, mais les lumières ainsi que les murs blancs de l’établissement lui détruisent les yeux. Elle a du mal à voir autour d’elle correctement et ne rêve que de sa couette et pouvoir se rouler en boule jusqu’à ce qu’elle aille mieux. Cependant, Malo a bien conscience qu’elle n’ira pas mieux de cette façon. Ce n’est pas une simple grippe qu’elle peut laisser se soigner toute seule. Elle est bipolaire et les deux fois où elle n’a rien dit, où elle s’est laissée enfoncée plus profondément dans les entrailles de la dépression, elle a fait deux tentatives de suicide. Ces deux fois-là, elle a eu tellement mal qu’elle s’est promis de ne plus jamais recommencer. C’est pour cette raison qu’elle a obéit à son oncle et qu’elle l’a accompagné à l’hôpital. Plus jamais, elle ne veut ressentir cette souffrance physique et psychologique. Plus jamais, elle ne veut que Charles la trouve dans un état lamentable à l’article de la mort. Seulement, malgré tout ça, Malory ne peut pas s’empêcher de checker son horoscope et en voyant à quel point il est mauvais, elle décide de partir. Elle savait qu’elle n’aurait jamais dû laisser son handicapé d’oncle s’occuper d’elle. Maintenant, son envie de rentrer chez elle, de faire un sushi avec sa couette, est presque devenu un besoin vital. Heureusement, sur le seuil de la sortie, elle décide de rebrousser chemin et se dirige vers la première personne qu’elle voit pour lui demander qu’on lui appelle un médecin capable de lui prescrire des médicaments afin qu’elle aille mieux. Malo est surprise quand elle entend une voix derrière elle. Elle se retourne pour faire face à un infirmier qui décide de prendre le relai avec elle. Elle est encore plus sous le choc quand elle se rend compte que la personne qu’elle a pris pour un mec à l’accueil est en vrai une femme. Aussitôt, la jeune femme se sent mal à l’aise et rougi n’osant plus regarder la dame assisse derrière le comptoir. L’infirmier s’adresse alors à elle et ça lui donne l’occasion de reporter son attention sur autre chose. Mais est-ce que c’est sa faute si maintenant, les hommes ressemblent à des femmes et les femmes à des hommes ? « Bonjour. Très bien, je vous suis. » Malory se tourne une nouvelle fois vers la femme à l’accueil. « Merci Madame. » Elle suit donc, le jeune homme qui la rassure avec son attitude confiante. Elle n’a jamais été fan des hôpitaux mais de temps en temps, elle tombe sur du personnel qui lui donne un sentiment de sécurité. Ils marchent ensembles dans le silence avant qu’il ne le brise pour lui demander comment elle s’appelle. « Malory Lombard…. Et vous ? » répond-elle avec le sourire. Malo pense alors à son oncle qu’elle a planté au milieu du service de son médecin spécialiste. Elle s’en veut un peu mais elle n’a pas le temps de penser à ça. Elle a besoin de ses médocs et le plus rapidement possible qu’elle puisse rentrer chez elle. « Je sais pas si vous allez me croire, mais je dis la vérité. Je ne suis pas une junkie venue ici pour recevoir ma dose… Même si j’en ai clairement l’air. » Il faut l’avouer, la dégaine de la jeune femme peut se faire poser des questions. Elle est habillée n’importe comment et est pieds nus. « Malory, espèce de grosse truie ! Me planter comme une merde au milieu de l’hôpital, tu t’es cru où ? » Charles débarque devant eux le souffle court comme s’il avait couru un marathon. Malo lui fait un sourire faussement angélique alors qu’elle n’a qu’une envie c’est se foutre de sa gueule. Son oncle se rend compte qu’elle n’est pas seule et se présente alors. « Charles Lombard, je suis son oncle. » Elle espère que le jeune homme ne les prendra pas pour des fous, même si au fond, elle se moque totalement de ce que les gens peuvent penser d’eux.

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