Il ouvrit la porte de l’appartement et referma doucement derrière lui. Tout était silencieux. Son regard balaya le petit salon, puis croisa celui du chat qui ne bougeait pas. Il frissonna et serra la mâchoire: il détestait cet animal depuis des années. Alors que l’entourage de sa mère se faisait de plus en plus distant, lui restait là, fidèle à son poste de chartreux aux yeux perçants. Déposant mollement son sac sur le fauteuil, Lionel tendit l’oreille. Rien. Vraiment rien. Lentement, il se dirigea vers le couloir et s’arrêta devant une porte. Il hésita puis finit par la pousser légèrement. Sa mère, enfuie sous les couvertures, semblait dormir à poings fermés. Il jeta un coup d’oeil derrière son épaule pour regarder l’horloge: 16h30. Il prit une inspiration et réfléchit. Non, la réveiller, qui plus est par lui, était une mauvaise idée. Julia Sevestre n’était pas patiente quand il s’agissait de lui. Il referma la porte, l’air de rien. Le chat l’observait toujours, remuant doucement la queue. Toute cette atmosphère était pesante. Il s’avança et fit déguerpir l’animal du fauteuil avant d’ouvrir en grand les fenêtres. Les bruits de la capitale envahirent aussitôt le salon, ce qui donna un coté nettement plus sympathique à l’appartement. Lionel se pencha au balcon et alluma une cigarette. En bas, il vit une personne rentrer dans l’immeuble, mais n’y fit pas attention, trop occupé à tenter de réparer son briquet qui commençait à faiblir. Après une bonne minute de tentative infructueuse pour faire naître une nouvelle flamme que celle qu'il venait d'allumer sa cigarette, il finit par abandonner et tirer cette dernière en s’appuyant sur la barrière du balcon pour admirer les toits de Paris. Alors qu’il recrachait la fumée en guettant du coin de l’oeil le chat qui revenait vers lui d’une démarche tranquille, il entendit un bruit sourd en direction de la porte d’entrée. Il tourna légèrement la tête. Ce devait être à coté, personne ne rendait visite à sa mère à cette heure. Il haussa les épaules et tira à nouveau sur sa cigarette. « Toc toc toc ». Cette fois, il avait bien entendu. Il fronça légèrement les sourcils et se redressa avant de déposer sa cigarette dans le cendrier. Quelqu’un ici ? Sans même composer le code d’entrée de l’immeuble ? A tous les coups ça allait réveiller sa mère. Pour une raison inconnue, cette pensée l’agaça. Se détachant assez vivement du balcon, il partit en direction de l’entrée afin d’ouvrir à l’invité mystère. Il déverrouilla assez vivement et ouvrit à peine la porte, ne cachant même pas son agacement. « Ouais ? » dit-il par automatisme, mais le reste de sa phrase lui resta si sévèrement bloqué en travers de la gorge, qu'il se fit mal en tentant d’avaler sa salive juste après. Tous ses muscles se crispèrent, allant jusqu’à lui couper le souffle. Il resta bloqué un moment dans la même position, jugeant la personne devant lui. « Tu… » commença-t’il d’une voix étranglée, mais il ne trouva pas les mots pour exprimer le reste de sa phrase. Toutes ses pensées s’entassaient les unes sur les autres et une sensation étrange l’envahissait, le faisait serrer la poignée de porte de façon si vive qu’il en faisait pâlir ses phalanges. « Comment est-ce que tu... Qu’est-ce que… tu fais ?… » finit-il par lâcher, bien que cette phrase ne voulait pas dire grand chose compte tenu des circonstances. La surprise l’empêchait de réagir correctement et il en avait oublié momentanément l’amnésie de la jeune femme en face de lui. Il disait n’importe quoi et s’en rendait compte au fil des secondes, mais il essayait de comprendre comment cette rencontre là, cette entrevue, ce face à face soudain, était possible.
PSEUDO : anaëlle (ou isamongus, cf. alana et cam - nan j'balance pas, salut). sinon les intimes m'appellent bilal - même si j'm'appelle pas bilal (svp cherchez pas).
Sujet: Re: Never be like you ♪ 1/3/2016, 22:05
Never be like you
L'immense immeuble te fait de l'ombre alors même que le peu de soleil qui avait daigné pointer le bout de son nez était déjà en train de décliner. Tu te sens toute petite, comme à peu près toujours dans les rues de paris dont les bâtiments surplombent chacun de ses boulevards et autres avenues. Contre toute attente, c'est une sensation que tu aimes, qui te sécuriserait presque, comme on entourerait un enfant de bras rassurants et chaleureux. Peut-être est-ce dû à cette toute nouvelle nécessité que tu as de redécouvrir le monde, comme si tu venais tout juste de naître à nouveau. Alors tu t'émerveilles souvent, un peu trop peut-être face à des choses somme toute banales pour n'importe qui d'autre. Oui mais toi, t'aimes ça, aussi étrange que cela puisse paraître. La vérité, c'est que c'est un sentiment on ne peut plus plaisant que de sentir cette petite fille naïve en toi apprécier tous ces petits détails de la vie que tu n'aurais jamais remarqué auparavant. Finalement, tu te décides à entrer et te diriges directement vers l'ascenceur qui te mènera au troisième. Lorsque tu en sors, le couloir est désert. Un silence de mort pèse sur l'étage dans son intégralité, tant et si bien que l'on entend très distinctement tes talons claquer sur le vieux parquet. Tu soulèves la couverture de ton dossier afin d'en vérifier l'adresse. Appartement 312. Tu relèves le regard vers la porte qui te fait face ; tu es au bon endroit. Aussi, tu ne tardes pas à frapper avec l'idée satisfaisante que tu vas apporter ton aide à quelqu'un qui en a besoin encore aujourd'hui. Et ça, c'est ce qui te plaît. Rien de plus, rien de moins. Pour certains de tes collègues - voire même pour la plupart, à ton grand désarroi - les clients ne sont que des tâches de plus à accomplir, avec l'association de l'argent en prime. Tu trouves cette idée grotesque, celle-là-même qui te donne la désagréable sensation qu'ils font de vous des espèces d'avocats sans scrupule avec ni plus ni moins que des dossiers à traiter. Ça t'irrites, ça te dérange. Toi, aussi loin que tu t'en souviennes, tu as voulu faire ce boulot par pure et simple vocation. Ta mémoire a beau t'avoir fait défaut, il y a certaines choses qui ne vous quittent jamais. Des sentiments, des sensations. Ces choses qui font de vous ce que vous êtes. Et il va sans dire que travailler avec le sourire, c'est une réelle victoire pour quiconque a ce privilège. Néanmoins, avec le sourire ou non, seul le silence suit ton geste. La porte ne s'ouvre pas. Tu es pourtant certaine d'être à l'heure, ni trop en avance, ni trop en retard. Tu toques à nouveau dans l'espoir que quelqu'un vienne finalement t'ouvrir et c'est ce qui se passe... ou presque. La porte s'entrouvre sur la silhouette d'un jeune homme qui ne semble visiblement pas enchanté de ta visite. Du moins, c'est le ressentis que tu as lors des premières secondes, juste avant que son corps tout entier ne se décompose. « Tu… » Son regard est sombre, sa mâchoire crispée. Il n'y a rien d'accueillant dans son attitude, rien de bienveillant. Tu as la désagréable impression que ta tête ne lui revient pas. Si tu n'avais rien à faire ici, tu aurais probablement rebroussé chemin. Cependant, tu ne le fais pas, et lui, il reprend la parole. « Comment est-ce que tu... Qu’est-ce que… tu fais ?… » Tes lèvres se déssèrent presque trop naturellement alors que tu es déjà surprise par le simple fait qu'il te tutoie. Le temps d'une fraction de seconde, tu le toises, sans aucune condescendance toutefois. Il semblerait qu'il ait à peu près le même âge que toi, alors dans d'autres circonstances, tu l'aurais sûrement tutoyé toi aussi. Aussi, tu laisses bien vite passer l'étonnement après lui avoir adressé un sourire qui se voulait rassurant. « Je cherche madame... » Tu marques une courte pause, le temps de jeter un coup d'oeil à ce nouveau dossier que tu tiens fermement entre les mains. « Julia Sevestre... Est-ce qu'elle habite bien ici ? Je travaille dans une entreprise d'aide à la personne, j'ai été désignée pour m'occuper d'elle. » Tu laisses un léger rictus déformer tes lèvres alors que tu guettes une quelconque réaction de la part du jeune homme qui te fait face. A en juger par l'expression un brin confuse qui ne quitte plus son visage, tu crains de t'être trompée d'adresse. A cette seule pensée, tu lâches un lourd soupir qui en dit long sur ton état d'esprit. « Je ne suis pas au bon endroit, c'est ça ? » Alors que tu grimaces légèrement, tu pries intérieurement pour qu'il te confirmes que si, tu es bel et bien chez la personne que tu recherches, bien que son air hagard ne te rassure en rien. « Je suis désolée, pourtant, c'est bien cette adresse qui est notée sur le papier... Mais j'ai dû me tromper. »
Lionel se rendit compte qu’il ne la regardait pas, mais qu’il la dévisageait. Après quelques secondes de battement, il remarqua l’expression confuse de la jeune femme et cessa de la fixer pour regarder au-dessus de sa tête. Elle lui sourit poliment, ce qui le mit mal à l’aise. Il n’était pas timide, mais pour une raison qu’il ignorait, il craignait de croiser son regard. Pouvait-elle se souvenir ? Il déglutit difficilement à cette pensée. « Je cherche madame… Julia Sevestre. Est-ce qu'elle habite bien ici ? Je travaille dans une entreprise d'aide à la personne, j'ai été désignée pour m'occuper d’elle » dit-elle en l’observant. Lionel resta bloqué sur le dossier qu’elle venait d’ouvrir. C’était donc ça la raison de sa visite. De toute les personnes en situation d’handicap qu’il y avait à Paris, c’était sur sa mère qu’elle était tombée. Lionel prit une inspiration un peu brusque: trop de choses lui venaient en tête. Que devait-il dire ? Que devait-il faire ? Dilemme. « Je ne suis pas au bon endroit, c'est ça ? » demanda-t’elle ensuite, précipitant un peu plus son esprit dans la volonté de trouver une solution rapidement. Il baissa vivement les yeux vers elle. Sa décision fut prise. Il était comme ça, toujours à se hater de choisir. Ce n’était pas quelqu’un d’indécis. Il acquiesça tout en ordonnant à son cerveau d’actionner les mécanisme de la parole: « Oui, effectivement » répond-t’il d’une voix à peine audible et sans aucune chaleur, à croire qu’elle venait de commettre l’irréparable. Quand ses lèvres laissèrent échapper ces mots, il regretta presque immédiatement sa décision. La jeune femme ne tarda pas à répondre: « Je suis désolée, pourtant, c'est bien cette adresse qui est notée sur le papier... Mais j'ai dû me tromper » dit-elle pour toute réponse. Sa gorge se serra. Il avait lâché ces mots sans vraiment savoir pourquoi. C’était plus facile de s’éloigner et de faire comme si de rien était, comme s’il ne l’avait jamais connu. Après tout, ce n’était pas ça qu’on lui avait demandé ? S'éloigner d’elle ? Si, et pour une fois, il avait obéit. Sauf qu'en fin de compte, c’était plus par facilité que par bonne conscience. La vérité, c’était qu’il n’avait pas eu le courage d’aller la voir après. Maintenant qu’elle était devant lui, il ne pouvait plus se détourner et faire comme si de rien était, il était obligé d’intervenir. Il plissa les yeux et secoua la tête, comme pour se remettre les idées en place: « Non… En fait, c’est bien ici. Julia est à l’intérieur. Elle dort » dit-il en jetant un oeil derrière son épaule. Son ton était glacial, mais c’était la nervosité qui le mettait dans cet état. Il se dit que Billie devait à présent le prendre pour un taré, mais toute cette situation lui semblait si irrationnelle qu’il se rassura en se disant qu’une bourde de plus n’allait pas le tuer. Il ouvrit la porte, s’écarta pour la laisser passer, et eut honte. La sensation fut suffisamment vive pour qu’il serre la mâchoire. Il n’avait jamais invité Billie chez lui au paravant. Jamais: pas une seule fois en un et demi. Maintenant qu’elle entrait chez sa mère, il avait la désagréable impression d’être mis à découvert. « Je sais pas comment tu… Enfin, comment vous fonctionnez d’habitude. Faudrait peut-être que je te… Merde, que je vous montre les pièces ? Fin comment… Comment ça se passe ici » dit-il en articulant difficilement. On aurait dit un demeuré. « Putain, j’dis que de la merde » s’emporta-t’il contre lui-même ce qui paraissait encore plus insensé. La Billie d’autrefois ne se serait pas inquiétée. Elle aurait su qu’il avait un comportement excessif, qu’il n’était pas patient et encore moins poli. Sauf que la Billie d’avant n’était pas ici, avec lui. Là, c’était une autre fille. Une fille qui ne le connaissait pas et qui n'allait pas tarder à se dire qu’il avait un sérieux problème. « Ok... Faut que je te signe des papiers, des trucs…? » demanda-t’il en passant une main sur son visage, pour couper court à ce moment gênant.
PSEUDO : anaëlle (ou isamongus, cf. alana et cam - nan j'balance pas, salut). sinon les intimes m'appellent bilal - même si j'm'appelle pas bilal (svp cherchez pas).
Sujet: Re: Never be like you ♪ 6/3/2016, 22:30
Never be like you
Dès que la porte s'ouvre, tu sens comme un vent glacé te parcourir l'échine. Pourtant, la température n'a pas baissé d'un seul degré. En revanche, tu devines rapidement que cette sensation est due à l'attitude à la fois détachée, anxieuse, et d'une froideur sans égale dont fait preuve le jeune homme qui te fait alors face. Là où tu t'attendais à un accueil courtois, une certaine chaleur humaine et des sourires polis tu ne trouves qu'un regard assassin, une mâchoire serrée et des propos désarmants. Rien de bien engagent en somme, à tel point que finalement, tu doutes de te trouver au bon endroit. Tu doutes parce que tu lis dans ses yeux qu'il souhaiterait que tu sois déjà partie. Tu doutes parce qu'il n'a absolument pas l'air au courant de la raison de ta venue. Tu doutes parce qu'il t'angoisserait presque. Tu préférerais prendre tes jambes à ton cou, et il semblerait que ce soit justement le moment lorsqu'il te confirme que tu n'es pas à la bonne adresse. « Oui, effectivement » Et merde. Tu le penses si fort que tu te demandes si tu ne l'as pas lâché à voix haute. Tu te confonds naïvement en excuses, comme s'il s'agissait d'une espèce de formule magique capable de le décrisper, ou au moins de lui faire décrocher un « c'est pas grave » rassurant, un sourire conciliant ou une quelconque autre marque de courtoisie. Toutefois, cette dernière ne vient pas. D'ailleurs, son visage te paraît tellement fermé, presque plus encore que l'instant-même où il a ouvert la porte. « Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, merci de m'av... » « Non… En fait, c’est bien ici. » De manière instinctive, tu recules d'un pas, comme pour avoir une vue d'ensemble... de quoi ? Tu l'ignores totalement. De son esprit peut-être. C'est vrai, tu serais curieuse de savoir ce qui se passe à l'intérieur de cet être confus et visiblement complètement déboussolé. Sourcils arqués, tu l'interroges du regard, n'attendant cependant aucune réelle explication de sa part. Et pour cause, tu es persuadée qu'il ne t'en donnera pas quoi qu'il en soit. « Oui... ? » tu le questionnes pour toute confirmation. Son incohérence te surprend plus que de raison, et tu ne comprends clairement pas pour quelle raison il te dit rouge, puis vert, sans aucune once d'embarras. Ou presque. « Julia est à l’intérieur. Elle dort » Tu te contentes d'acquiescer gentiment, et c'est ce moment que le jeune homme choisit pour t'ouvrir la porte, enfin. Sans piper mot, tu te glisses à l’intérieur non sans remarquer un parfum qui te semble familier. Cependant, tu l'ignores, ne voyant là qu'un insignifiant détail. Tu entres, et tu jettes un bref coup d'oeil aux alentours. Pour une femme qui a momentanément perdu l'usage de son bras, l'appartement n'est pas trop en désordre. L'atmosphère est relativement pesante toutefois, ou peut-être est-ce dû au regard un peu trop insistant du jeune homme derrière ton dos. Seule la fenêtre ouverte apporte un brin de vie à cette pièce. Par chance, tu n'es pas obligée de briser le silence gênant qui s'installe dès lors, puisque le grand mystérieux le fait pour toi. « Je sais pas comment tu… Enfin, comment vous fonctionnez d’habitude. Faudrait peut-être que je te… Merde, que je vous montre les pièces ? Fin comment… Comment ça se passe ici ». Vous. Tu. Tu. Vous. Tu perçois au son de sa voix qu'il est à la fois confus et embarrassé, et ça t'étonne... encore. Ça t'étonne parce que son allure est si confiante, son air tellement assuré. Bien plus que toi ou que n'importe qui d'autre. Il semble si paradoxal dans son entièreté. Il contraste invraisemblablement avec lui-même. Il est déroutant. De manière machinale, tu te pinces discrètement la lèvre pour ne pas rire. « Putain, j’dis que de la merde » Finalement, tu laisses un léger sourire étirer tes lèvres. « Si j'étais chez moi, je vous proposerais volontiers un verre d'eau mais il me semble que vous connaissez les lieux mieux que moi. » Peut-être qu'il avait tout simplement besoin de ça. De ça et d'un grand bol d'air frais pour apaiser son cerveau visiblement maltraité par un trop plein de nicotine. Du moins, c'est ce que tu en déduis en vue de la cigarette posée sur le rebord du cendrier et des quelques autres mégots qui lui tiennent compagnie. « Vous savez, je ne veux pas vous mettre mal à l'aise alors si c'est un souci pour vous de me vouvoyer, on peut se tutoyer. Enfin, ce n'est pas vraiment vous mon client alors j'imagine que ça ne pose pas de réel problème. » tu finis par lâcher. Apparemment, c'était ce détail qui le mettait mal à l'aise alors si un aussi infime changement pouvait le détendre, tu ne perdais rien à essayer. « Et quand bien même, je ne suis pas vraiment pour cette idée de distanciation avec les gens, c'est pas vraiment mon truc. » tu poursuis avant même qu'il n'ait eu le temps de répondre. Que ce soit pour ton travail ou pour le reste, tu es une personne qui aime être proche des gens, de la manière la plus simple et la plus naturelle qui soit. T'es comme ça. Dans la foulée, tu te permets de déposer ton dossier sur la table qui est juste à côté de toi. « Ok... Faut que je te signe des papiers, des trucs…? » Tu hésites le temps d'une fraction de seconde et tu jettes un coup d'oeil à une ou deux feuilles composant le dossier sans aucune raison apparente. « Hm, je ne voudrais pas la réveiller pour si peu alors effectivement si vous... » Tu te reprends aussitôt. « Enfin si tu veux bien le faire pour elle, ce serait parfait. Enfin, si tu es de sa famille, bien sûr. » Tu secoues légèrement la tête comme pour confirmer tes propres propos. « Sans indiscrétion, tu es son fils ? » Non seulement tu as besoin d'en avoir la confirmation pour qu'il puisse signer les documents, mais en plus, tu penses sincèrement qu'engager la conversation ne vous fera pas de mal. Aussi, tu lui tends le papier en question en lui désignant l'endroit prévu à la signature du bout de ton stylo. « Et... en attendant qu'elle se réveille, peut-être que tu pourrais effectivement me faire visiter l'appartement, puisque tu me l'as gentiment proposé tout à l'heure. » En toute honnêteté, l'adverbe « gentiment » n'est pas franchement le premier à t'être passé par la tête. D'ailleurs, si l'on t'avait ôté toute politesse le temps de quelques minutes, il ne te serais jamais passé par la tête tout court. Nonchalamment peut-être. Avec désinvolture, sûrement. D'ailleurs, tu doutes qu'il ait réellement envie de faire ça pour toi. Mais si t'es vouée à attendre que madame Sevestre daigne quitter le sommeil en sa présence, il valait mieux que tu tentes de faire abstraction de ta peur du vieux loup solitaire en lui et que tu te concentres sur... n'importe quoi d'autre. Tout sauf son regard qui te dérange, qui te transperce, qui te lacère. Tout sauf lui.
fiche créée par anaëlle.
Spoiler:
désolée pour le roman, t'as le droit de me taper.
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Sujet: Re: Never be like you ♪ 9/3/2016, 00:21
the devil's tears
Modification de dernière minute. Billie recula d’un pas. Méfiante ? Peut-être. Il fallait dire que c’était un peu étrange la manière dont il avait changé de discours: une fois c’était le mauvais endroit, une autre c’était la bon. Maintenant qu’il y pensait, c’était plus que suffisant pour trouver ce comportement suspect et tout simplement dénigrer cette invitation à entrer, d’autant plus qu’il n’avait pas le visage le plus accueillant qui soit. « Oui… ? » demanda-t’elle doucement. Sa voix douce paralysa une fraction de seconde son cerveau mais il se reprit vite et acquiesça: il avait oublié l’intonation qu’elle prenait quand elle n’était pas sûre de quelque chose. Il acquiesça froidement, bien que les muscles et se recula pour la laisser passer. Alors qu’il refermait la porte derrière elle, il réalisa qu’elle ne s’était pas posée beaucoup de questions et se dit que n’importe quel malade aurait pu en faire ce qu’il voulait. Il s’agaça de cette confiance envers son prochain: il avait toujours trouvé qu’elle était naïve, ce qui l’énervait déjà à l’époque où ils étaient ensemble. Lui n’était pas comme ça, c'était plutôt le genre pessimiste, terre à terre et surtout méfiant (chose qu’on lui reprochait souvent). Dans sa tête, il n’y avait pas assez de naïveté pour concevoir la moindre marque de sympathie sans qu’il n’y ait de contrepartie. Autant dire que le coté rêveur et affectueux de Billie ne collait pas vraiment avec son caractère de chien. Pourtant, c’était peut-être bien cette différence là qui avait conduit à leur relation. « Si j'étais chez moi, je vous proposerais volontiers un verre d'eau mais il me semble que vous connaissez les lieux mieux que moi. » répondit-elle avec sympathie. Il fronça légèrement les sourcils, ne comprenant pas où elle voulait en venir. Etait-ce une façon de lui dire que c’était un goujat de la laisser entrer sans lui proposer quoi que ce soit ? Comme il était nerveux, il s’imaginait le pire. On lui reprochait souvent de ne pas être poli, de parler n’importe comment et de jurer à longueur de temps, mais pour sa défense, sa mère n’avait jamais été là pour lui dire ce qui se faisait en société et ce qui ne se faisait pas. « De l’eau ?… Parce que j’ai du coca aussi… » répondit-il un peu sur la défensive. Il déglutit pour tenter d’avaler son malaise qui lui faisait paraitre si désagréable, puis se détourna pour se rendre à la cuisine et s’exécuter. Il en profita pour lui faire signe de la suivre, et pendant qu’il lui servait un verre, celle-ci ne tarda pas à revenir sur son hésitation entre le vouvoiement et le tutoiement. « Vous savez, je ne veux pas vous mettre mal à l'aise alors si c'est un souci pour vous de me vouvoyer, on peut se tutoyer. Enfin, ce n'est pas vraiment vous mon client alors j'imagine que ça ne pose pas de réel problème. » lâcha-t’elle. Lionel lui donna son verre et en profita pour s’en servir un. Lui choisit du coca, comme à son habitude, et haussa les épaules, ne sachant pas quoi répondre. Il la laissait maitre du jeu enfin de compte. Il l’avait tellement contredit quand ils étaient ensemble que maintenant, il avait peur de dire quoi que ce soit qui pourrait la contrarier. « Et quand bien même, je ne suis pas vraiment pour cette idée de distanciation avec les gens, c'est pas vraiment mon truc. » finit-elle par ajouter. Il arrêta de boire et sourit dans son verre, manquant de renverser un peu de breuvage sur le sol. « De distanciation… » répéta-t’il en se moquant. « C'est quoi ce mot ? T'as pas plus compliqué » ajouta-t'il avec humour, quoi qu'il voyait tout à fait où elle voulait en venir. L'espace d'un instant, une certaine familiarité s'empara de lui, le laissant oublier un court instant que de son coté, elle ne le connaissait pas. La façon dont Billie s'exprimait avait toujours été un sujet à moquerie pour lui. Pourquoi se fatiguer à utiliser des mots aussi complexes quand on pouvait expliquer les choses simplement ? Il se remémora quelques passages de leurs anciennes conversations. Bien que les premières images eurent pour effet d'apaiser ses nerfs, les secondes le recouvrèrent instantanément d’un sentiment beaucoup plus confus sur lequel il ne parvint pas à placer de mots. Il arrêta de sourire et reposa son verre. « Ça me va. J’aime pas non plus la distanciation avec les gens » répondit-il d’un ton plus calme. Billie jeta un coup d'oeil à son dossier et il en profita pour l’observer attentivement. Excepté son amnésie, elle ne semblait pas avoir eu d'autres séquelles de l'accident… Etait-il possible qu’elle n'ait gardé aucun souvenir de lui ? N'avait-il vraiment aucun aspect qui lui rappelait quoi que ce soit ? Peut-être était-ce une punition. Sa punition d’avoir été aussi détestable, agressif et violent, tant dans les paroles que dans les actes. C’était en partie la raison pour laquelle tout le monde lui avait dit de s’éloigner d’elle. "Elle n'est pas pour toi" qu'ils disaient tous. Sa gorge se serra. La jeune femme, du trouble qu'elle causait, releva innocemment la tête. Il détourna les yeux et fit mine d’observer le chat qui entrait dans la pièce. « Hm, je ne voudrais pas la réveiller pour si peu alors effectivement si vous… Enfin si tu veux bien le faire pour elle, ce serait parfait. Enfin, si tu es de sa famille, bien sûr » dit-elle. Moment de silence. Il resta muet, plongé dans ses pensées. Il lui en voulait de ne pas se souvenir de lui. Elle n’y était pour rien, c'était un fait, mais il lui reprochait tout de même son amnésie et se mit à penser que si ça avait été lui, il se serait souvenu. « Donne » ordonna-t’il soudainement rompant le bref moment de calme qu'ils avaient partagé. « S’il-te-plait » ajouta-t’il ensuite, histoire d’être poli, mais c’était à se demander si on ne lui arrachait pas un bras. Du temps, où ils étaient couple, c'était Billie qui s'acharnait à lui faire respecter quelques bonnes manières qu'il n'avait pas l'habitude de mettre à exécution. Ça allait du simple "merci" au "bonjour" (même si on ne connaissait pas le mec qu'on croisait dans l'ascenseur). Ça peut paraître con, mais quand on a pas de parents qui insistent sur les bonnes manières, on ne prend jamais l'habitude de les respecter postérieurement. « Sans indiscrétion, tu es son fils ? » demanda Billie, avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit. Lionel prit un stylo trainant sur la table de cuisine. « À Julia ? Ouais. C’est moi le dernier » dit-il simplement en tendant la main pour prendre les papiers nécessaires. Il n’appelait pas Juia Sevestre "maman", c’était une habitude qu'il avait banni de son langage depuis longtemps. « En attendant qu'elle se réveille, peut-être que tu pourrais effectivement me faire visiter l'appartement, puisque tu me l'as gentiment proposé tout à l'heure. » Il acquiesça avec lenteur, bien que l’idée de lui faire visiter la maison de sa mère ne le ravissait pas plus que ça. Il n’habitait plus avec elle depuis longtemps, mais il avait l’impression d’y laisser une marque de vie qu’il désirait garder pour lui et non pour les autres. Pudique diriez-vous ? C’était même plus que ça: quand il s’agissait de sa vie privée, il ne racontait jamais rien, à croire que divulguer la moindre information risquait de le tuer. Sans grande conviction, il mena Billie à la pièce d’à coté où une pile de linge attendait d’être repassé. Faute de bras, sa mère n’avait rien pu faire, mais il était assez évident qu’elle avait tenté de se mettre à la tâche: des vêtements mal repassés étaient près à être ranger dans un placard. « Tu comptes venir souvent ? Combien de fois à peu près ? Parce qu’il y a des jours où elle fait des examens médicaux et rentre plus fatiguée que d’habitude » dit-il en lui jetant un coup d’oeil. « C’est ces jours là que je viens en général » ajouta-t’il par automatisme. Il ne savait pas pourquoi il avait dit ça, mais il ne retira pas ses paroles pour autant. Qu’est-ce qu’il espérait au juste ? Lui-même ne savait pas vraiment. La fixant de ses yeux sombres, il espérait tout de même qu'elle dise venir souvent.
PSEUDO : anaëlle (ou isamongus, cf. alana et cam - nan j'balance pas, salut). sinon les intimes m'appellent bilal - même si j'm'appelle pas bilal (svp cherchez pas).
Sujet: Re: Never be like you ♪ 15/3/2016, 23:55
Never be like you
Ce serait mentir que d'affirmer que ni lui ni toi n'êtes mal à l'aise. La vérité c'est que vous l'êtes tous les deux au moins autant l'un que l'autre. D'ailleurs, pour sa part, ç'aurait été difficile de ne pas le remarquer à travers son comportement hostile, ses paroles déplacées et ses propos parfois incohérents. Pour un peu, il bégayerait presque. Loin de toi l'idée de te moquer, mais il est vrai que cela contraste fortement avec l'image qui ressort de ce jeune homme. Contre toute attente, c'est cette surprenante bascule qui te rassure un peu plus et qui te pousse à ne pas te terrer dans un trop plein de mystère comme lui semble tenter de le faire. Aussi, après être entrée, tu n'hésites pas à prendre la parole, dans l'espoir que cela finisse par le détendre. Force est de constater que cette piètre tentative échoue lamentablement puisque non seulement il ne se déride pas, mais en plus, il ne semble avoir aucune envie d'entrer dans ton petit jeu, aussi empli de bonne intention soit ce dernier. Néanmoins, il ne manque pas de prendre en compte ta remarque, bien qu'il ne l'interprète pas forcément de la manière dont tu t'y attendais. « De l’eau ?… Parce que j’ai du coca aussi… » Il ne te laisses toutefois pas le temps de répondre et se dirige presque immédiatement vers la cuisine afin de te servir un verre. Tu te contentes de le suivre, et, sans même que tu ne t'en rendes réellement compte, tu laisses échapper un rire plein de tendresse face au comportement du jeune homme, comme si tu t'amusais de l'attitude cocasse d'un enfant. « Merci », tu lâches le plus simplement du monde tandis que tu acceptes le verre qu'il t'offre. « Mais... en fait, c'était surtout pour toi que je disais ça », tu finis tout de même par lui avouer, un sourire taquin au coin des lèvres. « T'as l'air un peu... » Désarmé ? Dérouté ? Déboussolé ? Désemparé ? Un peu de tout ça en même temps, et très certainement tout un tas d'autres adjectifs en dé-. Pourtant, tu choisis d'aller au plus simple. « ...tendu. » Pour être tout à fait honnête, c'est même un euphémisme. Il a l'air de vouloir y remédier pourtant, il deviendrait presque un tout petit peu plus conciliant. A moins qu'il ne s'agisse là que d'une fausse impression conduite par cette éternelle manie que tu as de toujours chercher à voir quelque chose de bien en n'importe qui. Le côté positif des choses, le verre à moitié plein, la partie charitable des gens. C'est un peu ta marque de fabrique que d'espérer toujours quelque chose de meilleur, qu'importe les circonstances. Dieu sait que t'as dû faire un sacré effort dans le cas du jeune homme mais c'était visiblement encore dans tes cordes, fort heureusement. C'est précisément pour cette raison que tu lui propose de te tutoyer, mais il semblerait que ton explication le fasse rire plus qu'elle ne le convainc en réalité. « De distanciation… C'est quoi ce mot ? T'as pas plus compliqué » Alors que tu t'apprêtais à boire une gorgée d'eau, tu y renonces momentanément pour observer le jeune homme. Tu peines à l'admettre, mais tu est totalement incapable de le cerner. Tu as beau essayer de déceler dans son regard un quelconque indice de ce qu'il pense vraiment, ses yeux sombres restent infailliblement neutres. « Laisse-moi réfléchir... » Tu marques une courte pause avant de poursuivre, faisant dans le même temps mine de cogiter. « Hm, nan... pas mieux. Désolée. » Un faux air dépité sur le visage, tu lui adresses une légère moue, comme pour t'excuser. En réalité, c'est un rictus un brin moqueur qui étire tes lèvres. « Ça me va. J’aime pas non plus la distanciation avec les gens » « Alors c'est ça... on se connaît depuis à peine dix minutes et tu te moques déjà de moi ? » Tu lèves un sourcil mi- amusée, mi-accusateur. « Charmant. » Finalement, tu portes à nouveau ton verre à tes lèvres avant de reporter ton attention sur le dossier de Julia Sevestre. Tu ne doutes pas une seconde que le jeune homme doit voir là une bonne raison d'échapper à une quelconque conversation un peu trop construite, un peu trop intime ou un peu trop personnelle. Pourtant, lorsqu'il te demande presque trop brusquement de lui donner les papiers à signer, tu te vois dans l'obligation de lui demander une preuve de son affiliation avec ladite madame Sevestre. Non pas que tu doutes un seul instant de sa bonne foi, mais ta conscience professionnelle ne te laisse pas vraiment le choix. « Est-ce que tu aurais un livret de famille sous le coude ? » Pour un peu, tu serais désolée de lui demander ça, tu ignores pourquoi. D'ailleurs, comme pour lui signifier la confiance que tu lui accordes, tu fais tout de même glisser la feuille jusqu'à lui. Lui, il te confirme presque immédiatement être le fils de Julia, son cadet. « Julia... » tu répètes tout bas, confuse par cette espèce de distance qu'il installe alors entre sa mère et lui. « Curieuse façon de nommer sa propre mère » tu lâches, sans toutefois émettre une once de jugement. Tu ne te permettrais pas. Il y a tellement plus de douceur dans l'intérêt qu'il lui porte en étant là que de rejet dans sa manière de l'appeler ; t'aurais tort de passer à côté de cet infime détail qui a pourtant énormément d'importance à tes yeux. L'attention volage et l'esprit momentanément indiscipliné, tu mets quelques secondes à te rendre compte que le jeune homme se dirige déjà vers la première pièce sur votre gauche. Tu restes silencieuse et te contentes de le suivre, simplement. « Tu comptes venir souvent ? Combien de fois à peu près ? Parce qu’il y a des jours où elle fait des examens médicaux et rentre plus fatiguée que d’habitude » Ces examens, tu en as déjà connaissance. Tu apprécies cependant qu'il t'en fasse part. « C'est assez aléatoire, mais madame Sevestre a demandé un minimum de deux visites par semaine. Ça peut aller jusqu'à quatre selon ses besoins et mes disponibilités. » Tu l'observes un temps. Tu te demandes si ce petit air contrit sur son visage est dû à un certain agacement, à la gêne, ou peut-être aux deux en même temps, qui sait ? « Je me trompe ou tu n'as absolument pas envie que quelqu'un d'autre que toi s'occupe de ta mère ? » Loin de toi l'idée de t'immiscer dans leurs histoires familiales, tu aimerais simplement pouvoir le rassurer si tant est qu'il soit réellement embêté par l'idée que sa mère soir prise en charge par une parfaite étrangère. Tu le sens inquiet. Lui qui te semblait si détaché jusqu'alors te paraît désormais plus prévenant. « C’est ces jours là que je viens en général » Tu hoches machinalement la tête, bien que tu ignores totalement où il veut en venir. Est-ce qu'il attend de toi que tu lui dises que c'est bien ? Qu'elle a de la chance d'avoir un fils qui s'occupe si gentiment d'elle ? Est-ce qu'il préfère que tu sois présente ces fameux jours pour l'accompagner ? Ou est-ce qu'au contraire il souhaite que tu ne t'imposes pas ? Tu hausses les épaules pour toi-même, consciente que tu n'obtiendras pas de réponse de toute façon. La tienne, en revanche, arrive presque trop naturellement. « Tu sais Lionel, je pense qu'avec ou sans moi, ta présence a beaucoup d'importance pour elle. » Tes muscles se crispent, inévitablement. Lionel. Tu lui attribues ce prénom comme si c'était une évidence, et tu tentes de te convaincre presque aussitôt que tu as dû voir son nom quelque part. Sur un papier ou ailleurs. « Enfin, je suppose. » tu finis par conclure de façon quasiment inaudible. Quoi ? Qu'est-ce que tu supposes au juste ? Que madame Sevestre a besoin de son fils à ses côtés ? Que ce même fils s'appelle Lionel ? Ou que tu es persuadée de cette dernière affirmation parce que tu l'as vu quelque part ? Innocemment, tu souris à celui que tu appelais jusqu'à maintenant « le jeune homme » pour toi-même, comme pour t'excuser de tes pensées auxquelles il n'a pourtant pas accès. « Ok... euh... on continue la visite ? » La vérité c'est que, contre toute attente, tu as à peine prêté attention à cette première pièce, ni-même à l'emploi que madame Sevestre en faisait. Tu souhaites juste contourner tant bien que mal cette ambiance étrange qui plane ici. Soit c'est toi qui te fais des idées, soit le malaise des débuts n'est définitivement pas près de disparaître de sitôt.
« …T’as l’air un peu… Tendu » dit-elle. Il s’agaça un peu. Lui qui se moquait de tout et n’importe quoi, voilà qu’il commençait à flipper devant une « petite fille » qui, enfin de compte, n’avait rien de très impressionnant. En soit, Billie n’avait pas l’aspect d’une gamine, mais lui avait la manie de la voir ainsi par moment, ce qui était agaçant. Un peu naïve, un peu rêveuse, toujours en quête du bien et du meilleur pour son prochain… Il avait l’impression qu’elle s’enthousiasmait pour des choses qui n’en valaient pas la peine. « Non-non, ça va » répondit-il dans un froncement de sourcil, comme si elle disait des bêtises alors qu’elle visait juste. « C’est juste que… Je ne m’attendais pas à... te voir. Enfin, à ce que qu'une aide à la personne se déplace tu vois ? » se rattrapa-t’il d’un air qui se voulait détaché, bien que cela paraissait toujours aussi distant. Distrait pas les circonstances, il se moqua en entendant son vocabulaire et se rappela toutes les fois où il la narguait en lui rétorquant qu’elle n’était pas le dictionnaire Larousse mais bien Billie Carpentier, et qu’il ne voulait pas entendre des mots pareil puisque de un, il n’y comprenait rien, et de deux, il n’en avait rien à foutre d’approfondir la littérature française du moment qu’il savait dire « boire », « manger » et « dormir ». Il n’était pas sérieux en disant ça, mais ça le faisait rire de lui faire croire le contraire alors qu’il était assez admiratif du vocabulaire qu’elle avait et que lui ne possédait définitivement pas. « Alors c'est ça... on se connaît depuis à peine dix minutes et tu te moques déjà de moi ? Charmant » rétorqua-t’elle en prenant une mine amusée. Pendant une seconde, il hésita à lui dire. Qu’est-ce qui l’empêchait quand on y pensait ? Rien. Mais expliquer une chose était forcément en avouer une autre. Comment lui dire en toute franchise qu’il avait merdé tout au long de leur relation et qu’au final, il lui avait fait plus de mal que de bien, au point que sa famille ne voulait même plus le voir. « Je me moque de tout le monde, y’a pas de raisons que t’échappes à la règle » répondit-il en prenant sur lui pour paraitre le plus sympathique possible. Mais ça, tu le saurais si tu te souvenais , pensa-t’il malgré lui. Elle lui demanda le livret de famille. Il la regarda avec un air suffisant, du style: « Tu plaisantes là ? ». Il n’avait aucune idée d’où pouvait bien se trouver le livret de famille… Et puis, elle pouvait lui faire confiance non ? Après tout, même si elle ne se souvenait pas, ils avaient été en couple un an et demi. « Julia… Curieuse façon de nommer sa propre mère » dit-elle simplement. Avec agacement, il fouilla dans sa poche arrière afin de rechercher son portefeuille et sa carte d’identité qu’il fit glisser sur la table. Ça ne prouvait pas que c’était son fils, mais au moins, il faisait parti de sa famille. « Je l’appelle par son prénom, c’est comme ça. Tu trouves ça bizarre ? Tu peux. » répondit-il en haussant les épaules. Il comprenait que ça puisse être étrange, mais il n’avait pas pour objectif de changer une habitude vielle de vingt ans. Il lui demanda combien de fois elle comptait venir, espérant tout et rien à la fois, ne sachant pas vraiment si c’était pour lui ou juste pour sa mère qu’il posait une telle question, et se surprit à être satisfait quand elle lui dit qu’elle passerait jusqu’à 4 fois par semaine. « Non, ça me dérange pas. C’est juste que… J’aime bien savoir ce qu'il se passe. Je suis pas possessif à ce point » dit-il dans un sourire amusé. Peut-être que c’était l’impression qu’il donnait, mais sa mère ne l’aurait jamais laissé s’investir d’avantage dans sa vie. « Tu sais Lionel, je pense qu'avec ou sans moi, ta présence a beaucoup d'importance pour elle. » dit soudainement Billie, le sortant de ses pensées. Soudain, le temps sembla s’écouler très lentement. Il la regarda droit dans les yeux alors qu’un tas de pensées contradictoires germaient dans son esprit. Un sentiment étrange le traversa. « On en saura jamais rien » dit-il simplement. Ses muscles se crispèrent et il serra la mâchoire. Au bout d’une seconde, il se débloqua un peu pour lui sourire, histoire de ne pas paraître trop distant. Il n’avait même pas relevé qu’elle venait de se rappeler de son prénom. C’était tellement banal pour lui qu’il laissa passer cet événement sans se poser de questions. « Ok... euh... on continue la visite ? » demanda-t’elle ensuite. Il se redressa et passa à coté d’elle, feignant l’indifférence. C’était vraiment trop étrange comme situation. Toujours dans son rôle du parfait inconnu, il lui montra la salle de bain, le salon, et vint le moment de passer aux chambres. Il lui montra celle des invités en lui ouvrant la porte et finit par la sienne. Comme il n’y dormait jamais, il y avait trois fois rien dedans, si ce n’est que quelques feuilles et photos attachées au mur. D’ailleurs sa mère avait investit l’endroit en installant un peu plus loin son bureau. Dessus, il y reconnut quelques papiers. Peut-être que le fameux carnet de famille s’y trouvait ? « Je vais regarder s’il y a pas des justificatifs, je me doute que c’est important » dit-il en lui lançant un regard qui se voulait compréhensif. Il entra dans la pièce et ouvrit les tiroirs. Dedans, il y trouva quelques papiers administratifs qui auraient pu faire l’affaire. Il eut un sourire satisfait et lui montra les feuilles. « Regarde ça » ordonna-t’il comme dans ses habitudes, bien que ça sonnait d’une façon plus chaleureuse que les autres fois. Il s’approcha et lui montra les papiers. La proximité lui révéla son parfum. Ses yeux glissèrent directement vers son visage, profitant de son moment d’inattention pour la dévisager. Sa gorge se serra automatiquement. Il prit une inspiration pour regarder ailleurs, histoire de penser à autre chose. « Tu dois commencer à faire quelque chose aujourd’hui où c’est juste du repérage ? » demanda-t’il en remettant un peu de distance entre eux, ce qui lui évitait une torture de plus d’une certaine manière.
Sorry pour le retard SI tu trouves que je relance pas assez, hésite pas à le dire, je changerai pas de soucis Ps: Trop a-do-rable sur sa photo de profil Je suis fan ! (et Lio aussi )
Billie Carpentier
shalimar de guerlain
JE RESSEMBLE À : taylor marie hill.
CRÉDITS : moi (avatar), moi (signature).
PSEUDO : anaëlle (ou isamongus, cf. alana et cam - nan j'balance pas, salut). sinon les intimes m'appellent bilal - même si j'm'appelle pas bilal (svp cherchez pas).
Sujet: Re: Never be like you ♪ 30/3/2016, 23:24
Never be like you
En règle générale, les personnes qui demandent service à l'entreprise dans laquelle tu travailles le font pour une raison bien précise : soit ils n'ont plus de famille sur laquelle compter pour leur apporter de l'aide, soit leur entourage n'est pas assez disponible pour le faire. Pourtant, contre toute attente, le fils cadet de madame Sevestre semblait bel et bien présent pour elle – du moins, assez pour qu'elle puisse s'en sortir sans devoir payer des inconnus pour s'occuper de ses petites affaires quotidiennes. Il semblait néanmoins y avoir un gouffre inexplicable entre les deux, comme si une ligne invisible les unissait encore mais qu'aucun des deux ne souhaitait la franchir. Pour preuve, bien que le jeune homme fasse preuve de bonne volonté pour se montrer un tant soit peu altruiste, il n'était apparemment pas au courant que sa mère avait quémandé de l'aide ailleurs qu'auprès de lui. « C’est juste que… Je ne m’attendais pas à... te voir. Enfin, à ce que qu'une aide à la personne se déplace tu vois ? » Ne cherchant pas à camoufler ton étonnement, tu lèves un sourcil confus. Pour autant, tu n'ajoutes pas un mot, de manière à ne pas déclencher un énième malaise. Tu fais bien ; l'espace de quelques minutes, tu as l'agréable sensation qu'il se détend enfin. Il se permet même de te taquiner sur ton vocabulaire, un retournement de situation que tu décides de prendre avec humour et légèreté tant que tu le peux. « Je me moque de tout le monde, y’a pas de raisons que t’échappes à la règle » Le point positif, c'est qu'il accepte de t'intégrer à ces gens-là, et que tu n'es plus cette inconnue un peu étrange qui débarque de nulle part. Enfin, probablement que tu l'es encore un peu, mais un progrès reste un progrès. « Dans ce cas, j'imagine que je dois me sentir flattée d'être rentrée dans le cercle très privé des personnes moquées par monsieur Sevestre », tu rétorques d'un air amusé. Pour un peu, t'en oublierais presque que tu es là pour des raisons professionnelles et non pas pour passer du bon temps (si tant était que tu puisse appeler ça comme ça) avec un type cynique mais un tout petit peu sympa quand l'envie l'en prend. Presque, car le cours naturel des choses reprend rapidement ses droits, et la conversation se centre de nouveau sur Julia, son fils, le contrat aussi. Bien que tu aies une confiance presque trop aveugle en chacun, il n'en reste pas moins que tu te dois d'être davantage consciencieuse dans le travail, et c'est précisément la raison pour laquelle tu demandes au jeune homme un justificatif de ses liens de parenté avec madame Sevestre. En toute honnêteté, tu l'imagines assez mal avoir inventé cette histoire de toute pièce, d'autant que sa présence dans l'appartement de ta cliente pouvait difficilement être le fruit d'un heureux hasard. Mais c'est la règle. Une de plus qui semble irriter le jeune homme au plus haut point, comme si tu te devais de croire chacune de ses paroles pour une raison qui t'échappe totalement. Tu devines à son air qu'il n'a aucune idée de l'endroit où trouver ce fichu livret de famille dont tu lui parle. Aussi, pour te prouver sa bonne foi, il te tend sa carte d'identité. Tu y jettes un oeil de manière machinale. Lionel Sevestre. c'était bel et bien son nom. Une évidence presque trop surprenante. Toutefois, tu ne t'attardes pas plus sur la question, te contentant de le suivre alors qu'il se décide à poursuivre la visite, non sans avoir précisé avant qu'il n'était pas si possessif qu'il y paraissait avec sa mère. Il aime simplement être au courant de ce qui se passe, s'était-il justifié. Soit, tu ne te permettrais pas de remettre sa parole en doute de toute façon. Très scrupuleusement, tu prends donc sa suite jusqu'à cette chambre anormalement vide, à la déco on ne peut plus épurée et aux murs étrangement tristes. « Je vais regarder s’il y a pas des justificatifs, je me doute que c’est important » Un sourire poli en guise de remerciement, tu le laisses fouiner consciencieusement dans ces fameux papier dans le but de dénicher celui qui lui permettrait enfin de signer le contrat et de te mettre à la porte. D'ailleurs, c'était très certainement cette dernière perspective qui lui donnait tant de courage. Prise d'une inatention momentanée, tu laisses tes yeux balayer la pièce, puis se poser çà et là. Tu ne voulais surtout pas qu'il se sente oppressé par un regard trop insistant. Finalement, il attires à nouveau ton attention, pensant avoir trouvé des papiers qui feraient l'affaire. Aussi, tu t'apprêtes à le rejoindre, mais le jeune homme est plus rapide que toi. Dans la précipitation, vous manquez d'ailleurs de vous percuter, mais vous évitez fort heureusement le pire. Alors que tu tiens encore la carte d'identité de Lionel dans une main, tu prends possession de la feuille qu'il te présente de l'autre. « Parfait ! » tu lâches d'un ton un peu trop enthousiaste pour ce que c'est. « Si tu me le permets, je vais garder ces papiers avec moi. J'en ferai une photocopie et te ramènerai l'original la prochaine fois. Enfin, à toi ou à ta mère. » Tu marques une courte pause avant de poursuivre. « Bon, et bien il me semble que le moment est venu de signer les documents », tu ajoutes gentiment. Sans même attendre de réponse de sa part, tu jettes un dernier regard à la pièce et tournes les talons pour rejoindre l'entrée où le contrat vous attend toujours. C'est ce moment que choisit Lionel pour te poser une nouvelle question. Décidément, ta présence semble lui causer de nombreux tracas. « Tu dois commencer à faire quelque chose aujourd’hui où c’est juste du repérage ? » « Dans l'idéal, je devrais réaliser une ou deux tâches » tu lui avoues pour toute réponse. Il est plus facile de s'adapter en s'accordant avec la personne concernée dès le premier jour ; un peu comme une période d'essai mais réduite à une petit heure ou deux. Le souci, c'est que tu sens bien que tu es loin d'être la bienvenue ici et que cette impression durera très certainement tant que Lionel sera ton hôte et que Julia ne pointera pas le bout de son nez. Ça, tu l'ajouterais bien oui, mais tu n'en fais rien. Au lieu de ça, tu tournes les choses d'une manière un peu différente. « Mais je me sentirais coupable de la réveiller. » Tu fouilles dans ton sac afin d'en ressortir un stylo que tu tends aussitôt au jeune homme. « Alors je vais simplement te demander de signer et ensuite je te laisse tranquille. » Ton départ signerait très probablement la fin de son calvaire, alors il était temps pour toi comme pour lui que tu quittes les lieux. Tu n'es pas fondamentalement pressée pourtant ; tu n'as pas d'autre impératif avant 16h30 et quelque chose d'inexplicable te donner envie de rester ici encore un peu, et ce malgré l'attitude si peu chaleureuse de ce fameux Lionel. Un ressenti si peu rationnel que tu te hâtes de le chasser en secouant légèrement la tête.
fiche créée par anaëlle.
bloup :
Y'a pas de souci. et ne t'en fais pas, j'aime toujours autant tes réponses. et puis en plus, ça reste lionel, et je l'imagine mal taper la causette tranquillou étant donné son caractère. donc pour ma part, tout va biiiiien ! mais j'en profite pour te dire que si de ton côté quelque chose te gêne, n'hésite pas à me taper à coup de bâton m'en faire part. ps : aaaaw je suis ravie. mais tu sais, lio aussi il est bien beau.
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Sujet: Re: Never be like you ♪
Never be like you ♪
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