« Le lave-linge c'est l'île des tentations des chaussettes: elles arrivent ensemble et partent séparés. »
- Résumé pour les flemmards:
- Sa mère est prof de littérature;
- Son père est chauffeur de taxi;
- Gaëtane est fille unique, elle est étudiante en langues.
C’est parti la teuf démarreCommençons par le commencement ultime des sérieuses conneries. Je devais avoir huit ans quand je revenais de la fête foraine, secouant un abruti de poisson rouge dans un sac plastique, lequel allait ravir mes parents pour très longtemps. La vérité, c’est que, vous allez vite vous en apercevoir, le pauvre n’aura même pas eu l’occasion d’être baptisé qu’il était rapidement éloigné de notre foyer. Je rentrais en la charmante compagnie de Valentin, un pote de l’école primaire qui nous avait accompagnés toute la sainte journée. Bah disons que ma mère voulait pas trop le voir chanter « car j’étais sur la route toute la sainte journée » alors donc, on l’a pris, par pitié. C’était pas un super pote de la mort qui tue non plus, moi, mon meilleur copain, c’était Arthur ! Mais il était puni ce crétin ! Quelle idée aussi de tirer sur la jupe des filles à la cours de récréation ! Moi il ne risquait pas, j’avais horreur des jupes et même des robes ! Les froufrous tout ça… Non merci. Je préférais déjà la gadoue et les escargots ! Tu sais, ceux que tu ramenais joyeusement à la maison en cachette et lesquelles finissaient par mourir dans un coin de ta cuisine en plastique… Bref, tout ça pour dire que j’aurais pu laisser Valentin mourir à la foire cette journée-là, un peu comme ces escargots, mon cœur aurait été tout autant affecté. Ni chaud ni froid la fille… On est rentré chez moi, ma mère et sa pote se sont servis du thé ou du café, j’en sais trop rien, je la laissais vivre tu sais !! Puis moi je me suis sauvé à la cuisine avec mon poisson et l’autre… Comment il s’appelait déjà ? Ah oui c’est vrai : Valentin.
«
Gaëtane, n’inondes pas la cuisine cette fois ! » me lançait-elle en plein vol. Oui je sais voler ! T’as déjà vu des dessins animés où les gamines et les gosses surexcités volent au lieu de marcher ?! Bah c’était moi à ce moment-là ! L’autre rigolo pouffait de rire pour on ne sait quelle raison et moi, je traçais à la cuisine avec l’idée de mettre mon poisson dans un récipient débordant d’eau. Malheureusement, ce n’est absolument pas ce qui lui est arrivé… «
Oui Maman ! » Comme si j’allais écouter ce qu’on me demande ! Un peu de sérieux les gars. Je louchais, la tête contre mon sachet plastique. «
Il est beau » s’exclama le gosse. Moi j’étais heureuse qu’il soit à moi, seulement, déjà à cet âge, j’avais des idées hautes perchées…. «
Et si on le mettait dans le micro-onde ?! Il pourrait exploser ! Ca ferait du pop corn tout orange ! ». Je vous laisse deviner la suite ? Ma mère a senti une odeur bizarre, mon récipient d’eau était toujours vide de poisson, Valentin est rentré chez lui avec sa mère et moi j’étais privée de sortie, et de poisson rouge, pour le reste de l’été. Fin pour les sorties hein ? Les poissons rouges je crois que c’était pour toujours…. Cela étant, je me rappelle avoir bien ri et la punition m’était passée 50 mètres au-dessus du crâne. Un peu comme le cadavre exquis qui partait aux toilettes à vrai dire.
RDV aux prochaines règlesA défaut de ne pas être internée à l’asile, je dois dire que je suis une fille. Une femme maintenant. Oui bon, je sais, c’est très bizarre. Cela étant dit, récemment, on m’a fait du rentre-dedans. Je vais tout vous raconter…. Il était midi, l’heure de la bouffe, comme tous, j’avais faim et comme tous, je mangeais. J’avais été attrapé un sandwich à la boulangerie et comme j’étais sans ami, je traînais sur un banc. Pas n’importe quel banc : le plus dégueulasse de tous, blindé de cacas de pigeons et le plus égaré possible ! Je n’aime pas être vue en train de manger, je n’aime pas être dérangée tout court. Pour une fois, je me suis dite qu’il serait bien de ne pas faire mon insociable et donc, je n’avais pas mon habituel casque sur les oreilles. Des fois qu’un charmant bonhomme veuille taper la discute.
Alors, je ne sais pas si c’est mes cheveux blonds, mon nez écrabouillé, mes yeux bleus ou mon corps d’enfant mais, il y a un truc. Un truc qui attire à chaque fois les lourdos de la ville ! Puis, cette fois, il y en avait un qui avait l’air plutôt sympa et avec ses lunettes noirs, ça passait. Je ne sais même pas pourquoi j’ai dit oui, mais, j’ai accepté de le revoir quelques jours plus tard pour manger. Je me suis dépêché de regagner mon boulot avant d’être en retard et d’expliquer que j’avais passé ma pause sur un banc immonde puis, quelques jours plus tard, on avait ce fameux RDV. J’étais effrayé parce que j’avais peur de ne pas trouver quoi que ce soit d’intéressant à dire mais finalement, ça s’est encore plus mal passé que je ne l’avais imaginé !
Tout d’abord, quand je suis arrivé, il n’avait plus ses lunettes et je le trouvais un peu moins sympa. Ensuite, il avait une veste sur l’épaule et marchait comme une racaille venue de je ne sais où ! Ensuite, on a marché et il a posé son bras sur mon épaule sans y être invité. Puis, j’étais la seule à manger puisqu’il n’avait rien pris ! J’étais donc mal à l’aise puisque comme je vous l’ai dit, je n’aime pas avoir des yeux rivés sur moi quand je mange !! Et, comme si ça ne suffisait pas, on s’est posé devant un jeu pour enfant. Il m’a dit «
j’habite ici. En fait, c’est la résidence universitaire où je suis ! »… On arrivait pas à démarrer, ni à tenir d’ailleurs, la moindre conversation. Il riait avec exagération et j’avais qu’une envie : le frapper et me barrer ! Puis, il y avait une gosse je crois face à nous, il me regarde puis me dit : «
aw tu as vu, elle a dit « bébé » »… Encore mieux ! Je n’ai rien répondu, ça a mis un gros blanc. Je n’ai rien mangé au final et j’ai voulu me barrer en vitesse ! Y en avait marre ! Je le détestais. Il m’a demandé s’il pouvait me tenir la main je crois avoir répondu «
heu..non ! ». Il m’a demandé si on pouvait se revoir la semaine d’après pour un ciné, j’ai inventé milles excuses. Il voulait me raccompagner et j’ai dit «
Non ! dégages ! Je t’ai trop vu ! casses-toi ! »… Lui n’a pas compris, a rigolé, et a tourné les talons. J’ai reçu un message, il a reçu un râteau.
Pourquoi diable j’attire les mouches ?!
Vers l’infini et l’au-delàJe venais de fêter mes dix-septs ans, j’étais avec une amie dans les rues parisiennes vers une ou deux heures du matin. Les rues étaient éclairées par la lumière des lampadaires mais aussi par les milliards d’étoiles dans le ciel. Mon amie, une blonde, tenait une autre blonde dans ses mains, déjà bien fraîche. Avec autant de naïveté venant de ma part, il était évident qu’elle pourrait faire de moi, n’importe quoi. Aussi, j’étais toute aussi fraîche qu’elle. A dire vrai, ça ne m’avait même pas dérangé, non, du moins, jusqu’à ce qu’elle me lance dans un « cap ou pas cap ? » grandeur nature !
Grimper sur le toit des voitures, faire de la pole dance avec un poteau, grimper dans un arbre sans pouvoir redescendre… Mon album photo est témoin d’une soirée absolument extraordinaire ! Je dirais même mieux : paranormale ! Il existe des photos, les miennes bien sur, où l’on recherche encore le sens. Est-ce la photo ou l’arbre qui est à l’envers ? Et est-ce que c’est une main ou autre chose ? Et puis, comment avait-on fini dans les couloirs de l’école sachant que ni l’une, ni l’autre n’avions passé la porte qui était fermée à double tours ? Etrange. Très étrange… Mais l’étrange a ses explications et parfois, je préfère même ne pas les imaginer. Quoi qu’il en soit, je dois vous dire que Buzz l’éclair n’est que fiction. Personne ne peut voler. Mr et Mme Patate ne parlent pas et on ne retrouve jamais leurs bras, ni leurs yeux. Le chien à ressort ne peut pas faire le tour d’une maison sans que le ressort casse. Autre fait désabusé : les baguettes magiques Harry Potter en vente sont loin, très loin d’être magiques ! T’as déjà essayé de lancer un sort toi ?! Non ? Ah bon… On se fiche de nous ! Moi je vous le jure !
Break the rulesEn dehors de ça, je suis presque une fille normale. Légèrement clownesque mais, plus ou moins sincère. Mon père est un chauffeur de taxi, je vous l’ai dit ? Et bien, il s’agit d’un beau gosse blond aux yeux bleus qui vous ouvre la porte et vous demande aussitôt «
Vous connaissez Paris ? ». C’est une technique approfondie de vente, à ce qu’il paraît. Vous ne pouvez pas le rater, il a une espèce de queue de rat pourrie pendue à son rétro. Et en prime, c’est aussi le seul chauffeur de taxi qui porte presque toujours une chemise hawaïenne et des tongs…. Ma mère elle, c’est tout autre chose ! Ca oui. C’est une prof de littérature. Et autant dire qu’on ne la râte pas non plus ! C’est une blonde aux yeux bleus elle aussi, toujours apprêtée mais très souvent dans la lune. C’est le genre de bonne femme à s’arrêter tous les 5-6 pas qu’elle fait pour observer le moindre recoin de la ville ! Bref, ne rencontrez jamais madame et monsieur Hubert ! Quel nom d’ailleurs, j’ai honte… Et je ne saurai dire ce qui est le pire entre mon nom et mes parents. M’enfin, ils payent le loyer, le frigo est assorti à mon estomac et ma chambre est confortable !
Gaëtane Hubert, c’est moi. Quand un membre de la famille –genre une vieille tante- demande ce que je deviens, ma mère dira que je suis étudiante en langues. Si vous posez la question à mon meilleur ami, il vous répondra que je suis « chieuse professionnelle ». Celle qui débarque n’importe où, n’importe quand ! Celle qui te fera péter les plombs avant même que tu sois inscrit chez EDF ! Ou GDF SUEZ … J’ai dix-huit ans malgré mon état mental et mon corps, mais il est vrai qu’on ne me croit jamais alors, j’ai l’âge que tu voudras. S’il y a une fête, je serais là. Pour picoler bien sur. Et bouffer.
Sinon, j’ai vécu une enfance plutôt normale : je gueule avec mes parents, je les arrange un peu plus chaque jours et je fracasse mes amis à coups de main et de pied. Par contre, je n’arrive pas à entretenir un poisson vivant très longtemps et je me bagarre continuellement avec les mouches. Mes amis sont cool mais ils m’agacent, mes ennemis sont chiants mais je leur offre beaucoup de cadeaux. Ma vie est tout à fait banale !
Despicable MeLe fait est que, comme chaque être humain sur Terre, j’ai un petit démon dans la tête. Du coup, j’ai parfois un côté presque méchant et même carrément flippant. Une fois, j’étais avec des amies –oui les gars, je sais, ça va faire la une des journaux mais je suis capable d’avoir des amis… Et même des amis filles- et on traînait juste en face de la tour Eiffel, sisi. On était tranquillement posées, je crevais d’insolation mais tout allait bien jusqu’à ce qu’il arrive. Le mec vient et veut nous vendre des tours Eiffel miniatures, nous prenant pour des touristes ! Bon ok, il faut qu’il gagne son boulot, etc etc… Mais bon sang, il insistait tellement ! Il nous faisait rager en vrai ! Moi, pire qu’une autre ! Je suis gentille, je le jure … Et il en faut pas mal pour m’énerver, mais, au bout de la quatrième ou cinquième fois… Alors j’ai fait ma rebelle !! Je me suis énervée en Allemand ! Je crois d’ailleurs que j’ai jamais autant aligné de mots allemands de ma vie !! Bizarrement, il n’est pas revenu après… Hallelujah quoi ! Oh, j’oubliais… Dédicaces à mes chattes qui passeront sûrement lire ça et qui vont se reconnaître ! Bisous les enfants.
Me demandez pas ce que j’ai dit à ce marchand, je ne m’en souviens pas.