JUST DANCE, GONNA BE OK ☆ Quand on s'ennuie un samedi soir, on appelle ses sœurs et on les emmène faire la fête. Du moins, c'était ma devise personnelle. On était bien trop jeunes et bien trop belles pour passer une soirée seule chez nous, à se lamenter sur nos vies. Le rendez-vous avait été pris et ce moment ensemble de ce soir était attendu impatiemment, pour ma part, après la journée épuisante que j'avais passé. Il y en avait des patients qui me ressortaient par les yeux en ce moment. Le genre de personne jamais contentes, qui gueulent pour un oui ou pour un non et qui ne sont même pas assez malades pour rester ici. S'il n'y avait que moi, je ferais un tri. Il y en a d'autres qui mériteraient bien plus leur place. Enfin, si on pouvait refaire le monde aussi facilement, ça se saurait. J'avais mis un certain temps à me décider sur la tenue que j'allais bien pouvoir porter. Pour preuve, presque tout le contenu de mon armoire avait atterri sur mon lit. J'aurais du rangement à faire ce soir, comme si j'allais être en état. J'enfilais donc cette petite robe bustier noire, et filais chercher mes escarpins en bas. Pour un peu, j'aurais pu m'étaler en bas des marches, j'aurais encore été bien avancée. Et ce n'était surtout pas à l'hôpital que j'avais envie de passer ma fin de soirée. Je prenais enfin ma veste et mon sac, puis montais dans ma voiture. J'en connaissais une qui allait encore m'attendre, si tant est qu'elle n'était pas plus à la bourre que moi. Ce n'était pas gagné la connaissant. La dernière relation en date de Sarah n'avait pas été une réussite. De mon point de vue en tout cas. Et j'avais donc mis un point d'honneur à m'occuper d'elle. Il était hors de question que ça se reproduise. Le prochain qui la touchait aurait affaire à moi. Arrivée à la porte de chez Sarah, je rentras sans même prendre la peine de frapper. Si elle était en train de se préparer, elle n'aurait pas franchement le temps de venir m'ouvrir. « Bon, elle est où la mariée ? » gueulais-je, du bas de l'escalier, avant de finalement retirer mes escarpins pour monter les marches quatre à quatre. « Si on m'avait dit que ma petite sœur serait plus longue que moi... Et bah je l'aurais cru ! » lui fis-je remarquer, pas peu fière de moi. « Je sais que tu dois ramener un mec ce soir, mais laisses-en un peu aux autres tu veux » la prévins-je. La demoiselle allait sûrement me dire le contraire. Mais en ce qui me concernait, j'avais décrété que je ne la laisserais pas rentrer seule ce soir. Elle avait donc bien intérêt à écouter sa grande sœur ou elle risquait d'en entendre parler pendant encore dix ans. J'en avais profité pour lui piquer un bracelet et l'enfiler. Elle n'avait qu'à faire plus vite si elle ne voulait pas que je dévalise son dressing. Quand j'eus enfin récupéré la princesse, c'est sur place que l'on rejoignit Laure et Maëlys. Elles étaient entrés sans mal, tout comme nous et nous nous dirigions déjà vers elle dès notre arrivée. « La préparation de Cendrillon a été plus longue que prévu » plaisantais-je à leur intention, pour leur expliquer pourquoi nous étions quelque peu en retard. Être une fille, c'est ne s'improvise pas, c'est tout un art...

ordre de passage:

JUST DANCE, GONNA BE OK ☆ « La noire ou la bleue ? ». Je tiens les deux robes devant moi, fixant mon reflet dans le grand miroir installé dans un coin de ma chambre. Alice est allongée sur mon lit, un pot de nutella devant elle. Elle y va carrément avec la cuillère et... franchement, j'me dis qu'elle a de la chance d'être aussi fine vu toutes les sucreries qu'elle peut bouffer par jour. « Umhhh... », ma colocataire tourne la tête pour mieux observer mes choix et... hausse les épaules. « J'sais pas, elles sont belles toutes les deux. ». Je lève les yeux au ciel... pas satisfaite du tout par la répondre de mon amie. Franchement, ça ne m'avance pas du tout et après avoir plissé les lèvres, je détourne le regard pour me regarder, une fois de plus, dans le grand miroir. Noire ou bleue. Bleue ou noire. Je jette un rapide coup d’œil à mon radio-réveil... Flavie va pas tarder à se pointer. J'dois me dépêcher... Alors, prise d'un élan de fougue pas franchement contrôlée, je balance la robe noire derrière moi et deux secondes après, un gémissement se fait entendre. « Aïlle ! ».
« Bon, j'y vais, on se voit demain ? ». Alice attrape son sac à main et je lâche quelques secondes mon mascara pour la regarder. Je lui offre un sourire et elle tourne les talons, sortant de ma chambre et de notre appartement... qui va être étrangement vide ce soir. J'ai à peine le temps de poser du baume sur mes lèvres que la porte s'ouvre de nouveau sur... ma grande sœur, toujours aussi énergique. « Bon, elle est où la mariée ? ». Flavie ou la discrétion incarnée. « Si on m'avait dit que ma petite sœur serait plus longue que moi... Et bah je l'aurais cru ! ». Je pouffe de rire et me relève, je range mes crayons à maquillage, lisse ma robe et me regarde une nouvelle fois dans le miroir. « Te plains pas, j'ai fini de me coiffer... et tu sais que c'est le bordel pour moi de dompter ça ! », que je lui balance en désignant mes cheveux du bout de mon index. Flavie a la chance d'avoir hérité de la chevelure de notre maman. De beaux cheveux lisses et brillants... Moi à côté, je ressemble à Simba dans le roi Lion ! Ça va que je sais me servir d'un peigne et d'un sèche cheveux, sinon ça serait Bagdad sur ma tronche. « Je sais que tu dois ramener un mec ce soir, mais laisses-en un peu aux autres tu veux ». J'ouvre de grands yeux, surprise et alors que j'ouvre la bouche, Flavie s'approche de moi à grands pas. « Quoi ? No/ », pas le temps de continuer que sa main attrape mon poignet et me tire hors de mon appartement. J'ai à peine le temps d'attraper mon sac à main, de la même couleur que ma courte robe et mon manteau que la porte claque derrière nous.

Y a pas à dire, les talons de douze centimètres, c'est quand même vachement pratique pour évincer les personnes qui se trouvent sur votre chemin... Le bar est complètement rempli et la main de ma grande sœur reste fixée autour de mon poignet, nous guidant dans la foule. J'ai un peu l'impression d'être de retour en enfance... mais ça a un petit côté rassurant. Flavie nous sort de la marée humaine et rapidement, on se retrouve devant une petite table où sont déjà installées Laure et Maëlys. « Salut les filles ! », que je lance à mes deux sœurs Cependant, avant qu'elles n'aient le temps de répondre, Flavie ouvre la bouche : « La préparation de Cendrillon a été plus longue que prévu », je lève les yeux au ciel, un petit rictus amusé tout de même présent au coin de mes lèvres. Je m'installe sur la banquette, à côté de Laure et décide de défendre ma cause. « J'suis sortie du boulot relativement tard et puis mon patron m'a bien fait chier ! Après, j'me suis perdue devant un épisode de Bob l'Eponge ! C'est pas de ma faute, il me faut du temps et beaucoup de travail pour arriver à un résultat pas trop mal ! ». J'enlève mon manteau que je pose en boule à côté de moi. Bon bien sûr, j'oublie bien évidemment de mentionner le fait qu'après l'épisode de Bob l'Eponge, la chaîne de télévision a diffusé un mini reportage sur le groupe de Baptiste. Bien sûr, j'évite de dire à mes sœurs que je suis restée dix minutes à regarder l'écran de ma télévision sans oser bouger un cil. Bien sûr, je ne décris pas à mes sœurs le pincement que j'ai eu au cœur en voyant le visage de celui que j'aime, tout sourire, à la télé... Non, bien sûr, je ne leur dis pas, parce qu'on est sensées passer une bonne soirée et peut-être que Flavie n'a pas tord : je devrais ramener un mec avec moi ce soir ? « Bon alors, vous avez repérer des beaux mâles dans la foule ou pas ? ». Si notre père nous entendait.... ils auraient très certainement une crise cardiaque !

JUST DANCE, GONNA BE OK ☆ Dix-huit heures. Je n'arrivais pas à y croire et pourtant j'étais déjà dans mon appartement. Autant signaler que la chose était plutôt rare ces derniers temps et que la future collection de Louboutin risquait d'avoir ma peau. Attention, je ne me plaignais pas de mon travail, bien au contraire ! Passer de chef de collection à photographe en contrat avec Louboutin, c'était une occasion en or que peu de personnes avait eu. J'avais la chance de vivre de ma passion dans un domaine que j'appréciais énormément. Je n'allai pas m'en plaindre n'est-ce pas ?  

Je chassais bien vite ces pensées bureaucratiques pour en revenir à ma petite soirée. J'allai enfin me détendre et qui plus est, avec mes sœurs. La discussion avait été longue, animée mais finalement nous avions opté pour une soirée en boîte, histoire de se déchainer sur la piste de danse et de ravir tout les coeurs. Quand on voyait le désastre de nos vies amoureuses respectives, nous avions toutes besoin d’une soirée endiablée.

Mais bon, avant tout chose, je me préparais un petit catering que je dégustais devant les dessins animé. (Oui, à 28 ans, j’aimais toujours les dessins animés et alors ? Je faisais partie de cette catégorie de fille qui pouvait aisément regarder les films Barbie à Noël tout en espérant tomber sur le prince charmant). Une fois mon « repas » avalé,  j’éteignais la télé pour rejoindre ma salle de bain.

Une serviette entourant mes cheveux, un peignoir sur le dos, j'observais mon dressing comme s'il était mon pire ennemi. Le soucis d'une fille était bien celui là : elle ne trouvait jamais quoi mettre. Comme toujours, il me fallait donc m'armer de patience et enlever tout un tas de fringues avant de trouver THE tenue.

Finalement, après trente minutes de dispute avec moi même, je me décidai enfin pour une robe dos nu et violette et des Louboutins assortie (ba quoi, je n’allais quand même pas faire des infidélités, n’est-ce pas ?) Encore trente minutes et j’arrivais à faire quelque chose de mes cheveux, à savoir les remontrer en chignon. Une fois maquillée, je jetais un dernier regard à mon reflet avant de mettre mon manteau, de prendre mon sac et de quitter mon appartement.

Première arrivée, je n’eus à attendre qu’une dizaine de minutes avant que ma petite soeur, la dernière, ne me rejoigne. Sarah et Flavie mirent plus de temps pour arriver et apparement à cause de la plus jeune et de son copain Bob l’éponge.

-Bob l’éponge hein… dis-je l’air de rien à Sarah.

Je décidais de ne pas la torturer pour le moment car après tout, nous étions là pour nous amuser.

Bon alors, vous avez repérer des beaux mâles dans la foule ou pas ?

Je jetais un coup d’oeil circulaire…Oui, il y avait des beaux mâles mais pour ma part un autre beau mâle, de retour au pays ne cessait de m’obséder. Bien sûr en bonne Lefevre qui a franchement du mal avec ses relations amoureuses, (à l’exception de Flavie qui adorait, selon ses dires, le célibat) je n’en avais pas encore parlé avec mes soeurs. Qu’est-ce que j’attendais ? Peut-être le déluge.

-On vous attendait pour se lancer dans la bataille. Mais avant de foncer, je vous propose de porter un toast ! dis-je tendis qu’un serveur apparaissait comme par magie.

Bon ok, pas comme par magie. A mon arrivée, j’avais passé commande pour nous quatre connaissant parfaitement les goûts de mes trois petites soeurs. Je me saisissais donc de mon verre et le levais afin de trinquer avec les filles.

-A notre soirée !