poupée de porcelaine qui se brise au moindre effleurement. petit oisillon blessé peureux de prendre son envol. gamine paumée qu'on désire préserver du monde extérieur et de sa noirceur. oiseau enfermé dans une cage de protection. éternel enfant qui saute dans les flaques d'eau ou de boue à cloche-pied. toi, t'es bien trop gentille, bien trop honnête pour ce monde corrompu.  tu reste dans ton coin, t'observe le monde qui tourne. regard qui analyse le monde qui t'entoure, les inconnus éphémères marquant quelques secondes ta vie. t'as les yeux à l'intensité qui déstabilisent, qui lisent en les autres comme dans un livre ouvert. les prunelles qui lisent dans les âmes des mortels. et t'as les pensées mystérieuses qui fusent dans ton esprit plein de secrets. songes qui ne s'échappent jamais d'entre tes lèvres, restant sceller dans les vagues de ton âme. avec ton petit air détaché, mais t'es celle qui en réalité s'implique beaucoup trop, toujours trop. la gamine qu'a jamais connu l'amour pur et simple, qui ne sait pas doser les sentiments. les sentiments qui te prennent aux tripes et les douces paroles qui se dissipent dans l'air. le besoin incontrôlable d'exprimer ce que tu ressens, toi, qui a été bien trop longtemps privée de mots d'amour. mais  qui es-tu ? petit ombre qui se camoufle dans la noirceur de la nuit. t'es une princesse bien trop belle à la lueur étrange qui questionne qui s'illumine dans son regard, petite princesse brisée qu'a la capacité de faire sourire autrui sans l'être en retour. petite princesse belle à l'extérieur mais encore plus à l'intérieur, au plus profond de son âme. t'es une sorte de vieux souvenir indélébile ancré dans les esprits des anonymes des rues. un vieux souvenir ancré dans sa propre réalité. t'es une bombe à retardement humaine. te mourant dans le silence de tes peurs, encaissant les mots durs qu'on te crache à la gueule sans compassion, acceptant les aléas de la vie qui te brisent. jusqu'à ce que ça implose ravageant les alentours. douceur qui se dissipe plus qu'haine qui existe. et ça fait mal, bien trop mal. parce que t'es aussi la petite fille qui se bat, qui revient le nez en sang, les phalanges brisées et les yeux tout bleutés. mystérieuse la gamine silencieuse, attirante la gamine différente.