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Celle qui télescopait son voisin dans le local à poubelles (Olivier)

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MessageSujet: Celle qui télescopait son voisin dans le local à poubelles (Olivier) Celle qui télescopait son voisin dans le local à poubelles (Olivier) Empty3/6/2016, 10:13



Celle qui télescopait son voisin dans le local à poubelles
Olivier et Delphine

Il était tout juste onze du matin lorsque je poussais la porte du petit immeuble parisien dans lequel je vivais depuis déjà plusieurs mois. J’étais épuisée de fatigue et je n’avais qu’une hâte, celle de me glisser dans les draps pour les deux prochains jours. Car, enfin était venu le temps béni du week-end. J’étais épuisée, car depuis une semaine, j’enchaînais les services de nuit à l’hôpital. Même si je savais à quoi je m’exposais en devenant infirmière, mon organisme n’était vraiment pas fait pour le travail de nuit, de ce fait, j’avais l’impression d’être bonne à rien, alors que c’était faux ! Enfin, dans ces moments-là, j’en arrivais à regretter d’avoir choisie ce travail, mais c’était uniquement dans ses moments-là. Le reste du temps, mon travail à l’hôpital me passionnait, et il faut dire que depuis que je vivais à Paris, je n’avais pas grand-chose d’autre. Certes, j’avais retrouvé mon amie d’enfance, mais ce que j’étais venu chercher dans la capitale, je ne l’avais toujours pas trouvé. Mon père biologique joutait les filles de l’air. Dès que j’avais le sentiment que j’allais enfin savoir qui il était, c’était le retour à la case départ, car je suivais une fausse piste. Et puis, j’étais célibataire, par choix c’est vrai, car je me méfiais des hommes, mais j’avais envie d’avoir hâte de rentrer chez moi, non pas pour pouvoir dormir jusqu’à la fin du week-end, mais parce que quelqu’un, autre que mon jeune chien m’y attendrait.

Une fois dans le hall désert de l’immeuble, avant de me hâter de grimper dans l’ascenseur, je décidais de relever mon courrier, ce que je n’avais pas fait depuis déjà deux jours. Deux jours, c’est relativement cour et pourtant, j’avais l’impression que ça faisait une éternité, car la boite aux lettres dégoulinait de prospectus et publicités en tout genre et cela, malgré l’autocollant stop-pub que j’avais placardé dessus le mois dernier. A croire que le type chargé de la distribution était myope au point de ne pas voir que je n’en voulais pas. Et je n’étais pas la seule dans cette situation, car à en juger par le nombre de boites ayant le fameux logos et dont les publicités indésirables dépassaient, le type faisait vraiment semblant de ne pas voir. A coup sûr, cet imbécile avait l’autocollant sur sa propre boite aux lettres. Enfin, ça ne servait à rien de râler, puisque je ne savais pas après qui râler.

Attrapant la brassée de prospectus, je poussais la porte du local à poubelles pour les flanquer dedans sans prendre la peine de les consulter.
Fatiguée, en sortant de la petite pièce, je ne remarquais pas l’homme qui arrivait sens inverse avec ses poubelles. Et paf ! Ce qui devait arriver arriva, je le télescopais, la poubelle s’écrasa sur le carrelage défraichi en un bruit de verres brisé et mon courrier s’envola tel un nuage de plumes. Et tandis que je me hâtais de tout ramasser, rebelote. Paf ! Je me cognais la tête contre l’homme qui avait visiblement eut la même idée que moi. C’est là que je le reconnu. Olivier. Le garçon dont j’étais tombée amoureuse au lycée, le seul d’ailleurs et qui, malgré le fait que notre première sortie se soit bien déroulé, m’avait méchamment rembarré le lendemain, avant de disparaitre sans laisser de trace. J’en avais été malade pendant des jours. C’est depuis lui que je ne fais plus confiance aux mecs et que j’ai tendance à mettre une certaine barrière entres eux et moi. Je fais mine de ne pas le reconnaitre. Vu la façon dont il s’est comporté avec moi, c’est ce que j’ai de mieux à faire.

acidbrain


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MessageSujet: Re: Celle qui télescopait son voisin dans le local à poubelles (Olivier) Celle qui télescopait son voisin dans le local à poubelles (Olivier) Empty3/6/2016, 11:50


   
Celle qui télescopait son voisin dans le local à poubelles

   
What do you do when the things you once had aren't what they were anymore ? [...] Perfect picture of you and I fading faster and I think I know why, gone without me to the other side. [Change- Dean Geyer]
Delphine & Olivier

   
La fin de semaine à l'Ambassade avait été plutôt calme pour Olivier, quelques formulaires à remplir par-ci par-là, répondre à quelques coups de téléphone divers. Rien de bien méchant en soi, ce qui lui coûtait le plus était d'accueillir un grand comité, comme ce qui allait lui tomber sur le coin de la figure la semaine prochaine. Mais enfin, il aurait tout le week-end pour se préparer psychologiquement à ce qui, pour lui, était une véritable épreuve. Il travaillerait sûrement sur sa traduction en cours également, il était plutôt en avance mais ce n'était pas une raison pour se laisser aller. Il avait sûrement gardé ses habitudes de premier de la classe. Cependant, il était plutôt distrait en ce moment. L’emménagement de Delphine en face de chez lui le maintenait éveillé la nuit et lui arrachait l'attention de ses tâches, c'était plus fort que lui. L'interprète ne savait que faire.  

Il faisait plutôt beau ce matin là, ainsi Olivier s'était rendu à vélo au travail. De ce fait, il évita les bouchons du vendredi soir 17h. Comme le disait le viel adage : dans Paris à vélo on dépasse les autos, n'est ce pas ? Une fois arrivé chez lui, il déposa son vélo dans le local prévu à cet effet et monta par les escaliers à son appartement. Les ascenseurs, ce n'était pas non plus son truc, surtout à ces heures là où les gens s'y entassaient. Le rapport "nombre de personne au mètre carré d'espace disponible" était bien trop élevé pour le jeune homme. Olivier salua Vagabond et ouvrit les fenêtres pour laisser entrer un peu d'air frais dans son logis. Il ne prit pas la peine de changer son costume bleu marine pour une tenue de détente et, ayant remarqué qu'il avait sa poubelle à descendre ainsi que son courrier à relever, il repartit aussi sec vers le rez-de chaussée. "Allez viens Gaby, ça te fera faire un tour dehors", s'adressa-t-il au félin roux.

Toujours Vagabond sur les talons, Olly releva son courrier. Encore des publicités dont il n'avait rien à faire. Allez zou, directement à la poubelle. Rêvassant, le brun arrive au local à poubelle, sac dans une main, publicités dans l'autre, et sent soudainement un choc sourd contre son torse suivi d'un vol multiple de poubelles et de papier mêlé à une symphonie de verre qui se casse. A la longueur de la chevelure de la personne, il déduit que c'est une femme... S'il savait ! "Veuillez m'excuser Madame, je ne vous ai pas fait mal ?" s'empresse-t-il de s'excuser tout en politesse. Déformation professionnelle, m'voyez ? Olivier s'écarta en jetant un regard discret derrière lui pour ne pas marcher sur Vagabond. L'animal s'était enfui vers le parc de l'immeuble, évidemment, le lâcheur. Relevant son regard bleu sur la femme qui l'avait télescopé, c'est là qu'il la reconnait. C'était Elle, Delphine, Olivier en était sûr. Elle, en revanche, semble ne pas le reconnaître. Il fronce légèrement les sourcils avant de demander doucement : "Delphine ?" Holy sh*t, effectivement, le grand brun était dans de beaux draps, il pouvait sentir l'adrénaline courir dans son sang, remonter à son palpitant pour le faire battre plus vite. Tant mieux, l'instinct de survie qui se déclenchait alors lui permettrait peut-être de prendre son courage à deux mains pour expliquer le comportement imbuvable qu'il avait eu à l'égard de la brune qui se tenait en face de lui. Une chose était sûre, le brun n'avait rien à faire du capharnaüm que leur collision avait engendré dans le local à poubelle.         

   
   
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Olivier et Delphine

 
Alors il se rappelait de moi. Jamais je ne l’aurais pensé. Pas vu la façon dont les choses s’étaient terminées. Enfin, terminées, rien n’avait vraiment commencés entre lui et moi. Je ne me souvenais pas de tout dans les moindres détails, mais j’avais forcément été maladroite à un moment ou à un autre. Je me souviens qu’il m’intriguait, il était souvent tout seul, pour ne pas dire toujours. J’ignorais pourquoi cependant, mais je savais que nous avions un point en commun, il avait, lui aussi, perdu sa mère. La seule différence d’avec moi, c’est qu’il avait des souvenirs d’elle, ce qui n’était pas mon cas. Je me souviens qu’il était toujours caché dans un coin, le nez plongé dans un bouquin. Il ne se mêlait jamais aux autres élèves, il n’était jamais présent dans les fêtes. Je me souviens que je pensais qu’il voulait pas y aller, mais en fait, personne ne semblait vouloir l’invité. Alors, un après-midi, j’ai décidé le faire, je voulais savoir quel garçon se cachait derrière ses beaux yeux bleus. Je voulais tout simplement le connaitre, mais je pensais, je l’admets, essuyer un refus de sa part. Pourtant, il avait dit oui assez vite, ce qui n’était pas pour me déplaire. Nous avions parlé de tout et de rien, j’avais même réussit à faire rire et pourtant, tout avait dérapé, je ne me souviens même pas de ce que j’ai dit ou fait, mais il a subitement changé d’humeur et il est partis, me plantant là. Le soir venu, je lui cherchais des excuses, mais le lendemain, au lycée, quand je suis venue le voir, pour m’excuser, même si je ne savais pas de quoi, il m’a tout simplement rembarré, froidement. La discussion était clause et j’avais le cœur en miettes. C’est ma sœur qui a compris que j’étais tombée amoureuse de lui. Peu de temps après il disparaissait. Il avait déménagé, m’avais-t ’on dit, mais jusqu’à aujourd’hui, j’ignorais que c’était à Paris. C’était drôle, je ne pensais pas revoir mon amie d’enfance et je l’avais retrouvé, je ne pensais pas non plus revoir un jour mon premier amour et pourtant, il était là, devant-moi, et je venais de l’assommer ! « Oui, c’est moi. » dis-je, froidement lorsqu’il prononça mon prénom. Il ne savait pas à quel point ses paroles m’avaient blessée, il ne savait pas qu’à cause de lui, j’avais dressé un mur entre les hommes et moi, par peur de souffrir. Il était intelligent pourtant, mais il n’avait pas la même forme d’intelligence qu’ont les femmes, l’intelligence du cœur. Je n’avais rien dit ou fait qui puisse justifier sa façon de me parler. Rien. Et si j’avais été curieuse, ma curiosité n’avait vraiment rien de déplacé, elle prouvait simplement que je voulais le connaitre, parce que je l’appréciais. Je rassemblais mon courrier sans le regarder, enfin, seulement d’un œil et lui arrachait presque des mains une lettre qui m’appartenait. Je devenais agressive, ce qui ne me ressemblait pas vraiment, je me rendais compte, que, bien qu’une dizaine d’années se soient écoulées, j’étais encore blessée par son attitude, je lui en voulais, car j’avais finis par me trouver tous les défauts du monde pour justifier sa réaction. « Tu aurais pu me le dire, tu sais ! » dis-je, cette fois en le regardant. « Tu aurais pu me dire non ! » terminais-je. Cela m’aurait évité de croire que je n’étais pas quelqu’un qui peut plaire.

 
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